Cuisine dans les Étoiles

Mon chapitre de recettes est plein et archi plein, alors j’ai décidé d’ouvrir un nouveau restaurant imaginaire. Un restaurant non étoilé, mais qui a le nez dans les étoiles.

L’ancien chapitre de recettes est toujours accessible :

Désormais, mes recettes au jour le jour s’afficheront ici.

En ce qui concerne mes goûts culinaires, je préfère de loin la cuisine de brasserie et de bistrot à celle, chichiteuse des tables à la mode et des concours qui feraient mieux de visiter les recettes avant de les revisiter, qui utilisent une seule rondelle fine de radis pour tout un service et qui nous gavent de leurs espumas.

Depuis près de mille ans, on me suggère d’ouvrir un restaurant, ce qui signifierait pour moi de recommencer mille fois le même plat alors que j’aime avant tout réinventer chaque jour mes recettes, avec des succès parfois discutables. Pour moi, la cuisine, c’est la création, la restauration, c’est l’édition.

En fait, je suis devenu ma propre cuisine, je me révèle avec toutes mes saveurs et mon raffinement subtil dans ces deux clichés secrets :

La dernière version de TAMBOUILLE EN CUISINE est désormais sur Amazon, avec ses 400 pages, ses 350 recettes et ses 4 années de cuisine quotidienne.

Pour commencer et se mettre en bouche,, pourquoi ne pas selaisser bercer par une Promenade Gourmande à travers quelques années de cuisine pour mes amis, pour ceux que j’aime, pour ma pomme qui n’aime dîner que chez Lucullus ou, à la rigueur, chez quelques amis dont je sais qu’ils savent y faire avec les casseroles.

Il suffit de cliquer sur le mois de l’année choisie pour aller directement aux recettes de la période donnée.

JANVIER 2024

BOUDIN BLANC À LA HUSSARDE

Tout l’art de cuire le boudin blanc consiste à le poêler avec du beurre à tout petit feu pour qu’il se colore sans éclater. Surtout, ne pas le piquer, ce qui a l’effet inverse de ce qu’on espérait en favorisant la déchirure de la peau.

Pour aller bien avec mon boudin blanc, j’ai fait cuire à la vapeur de petites pomme de terre, j’ai mis dans l’airfryer de beaux champignons de Paris (mais j’aurais pu en choisir d’autres) et un poivron rouge et long coupé en rondelles fines. Puis j’ai réuni les pommes de terre, les champignons et le poivron dans une sauteuse où j’ai achevé de les cuire doucement avec un peu d’huile de truffe. 

J’ai salé, j’ai poivré et j’ai dévoré …

LE CÀ RI TOM

Il existe, à Hanoï, sur la place qui se trouve à l’extrémité nord du Lac de L’épée, un drôle d’immeuble à la forme de l’arrière d’un paquebot. Il était déjà là en 1995, il faisait tache au milieu des maisons anciennes de la vieille ville. Il arborait sur sa façade la marque Daewoo, ce qui fait que trente ans plus tard, on l’appelle encore l’immeuble Daewoo, même si la marque a cédé, dès 1996, la place à une ribambelle d’enseignes diverses.

Au troisième ou quatrième étage de cet immeuble se trouvait un restaurant thaï, chose exceptionnelle à cette époque là. Et dans ce restaurant, on pouvait déguster le cà ri tom, une véritable tuerie de saveurs épicées comme la foudre. 

J’essaie parfois de reproduire cette madeleine de Proust à la dynamite. Pour ce faire,, je choisis de grosses crevettes que je décortique et fends en deux pour ôter le boyau. je les fais mariner dans de l’(huile d’olive, de l’ail et du poivre. Je coupe deux courgettes en dés et je les fais mariner dans le même mélange. Je coupe un poivron rouge en fines rondelles et je le plonge dans la même marinade. Je fais revenir les courgettes, puis j’ajoute les poivrons. J’arrête la cuisson quand mes légumes sont encore ferme et je les plonge dans un mélange de pâte de curry rouge et de lait de coco. Là je les laisse mijoter. 

Pendant ce temps, je cuis du riz basmati et, au dernier moment, je fais sauter mes crevettes dans une poêle très chaude, juste le temps de les voir devenir roses.

Il ne reste plus qu’à déguster ce plat aux saveurs intenses. en buvant de la bière 333 Export, typique de Hanoï. Si l’on craint le feu du curry rouge, on peut se rabattre sur un curry doux.

LA CÔTE DE BOEUF SAUCE AU VIN

Je ne résiste jamais à une belle côte de boeuf bien persillée, épaisse à souhait et qui grésillera sur le gril tout en gardant un coeur bien saignant. C’est encore meilleur que de manger un vegan. Il faut la mariner dans du poivre, des herbes, du sel et de l’huile d’olive pendant une heure (on sale une heure avant ou juste avant de cuire). Puis on pose la côte de boeuf sur un gril très chaud pour la saisir sans perdre les sucs. Dès que la croûte est faite, on retire la côte du gril et on laisse reposer. On coupe en tranches que l’on peut recuire pour ceux qui aiment la viande plus cuite.

On confectionne la sauce au vin en faisant revenir doucement des échalotes émincées, en y ajoutant du fond de veau, une bonne cuiller de chocolat Van Houten, du sel, du poivre, un peu de piment, un peu de sucre et un trait de vinaigre balsamique. Puis on mouille avec un grand verre de Pétrus 2020 et une boîte de concentré de tomates. Il ne reste plus qu’à laisser réduire jusqu’à l’onctuosité que l’on souhaite.

Pendant ce temps là, on aura fait cuire les frites. Moi je les fais au four ou à l’air fryer, elles sont croustillantes et peu grasses.

On mange cela en finissant la bouteille de Pétrus qui est plutôt bon, vu le prix !

QUENELLES AU COIN DU BOIS

J’ai acheté des quelles de poulet que j’ai posées au fond d’un plat beurré. Puis j’ai coupé quelques champignons en quatre et j’en ai entouré les quenelles. J’ai ajouté du beurre, de la crème fraîche, un jus de citron et du poivre. J’ai tout mis au four à 210 degrés pour 25 minutes, jusqu’à ce que les champignons aient fondu et que les quenelles aient un peu doré.

Pendant ce temps, j’ai cuit du riz et réchauffé une sauce hollandaise fraîche (on en trouve dans les bonnes poissonneries).

J’ai servi le riz avec les champignons et le fond de beurre. J’ai nappé les quenelles avec la sauce hollandaise et on a trouvé ça bon…

On peut aussi faire ce plat avec des quenelles de brochet, du beurre blanc et une tombée de poireaux.

POIREAUX VINAIGRETTE

Voilà un plat qui sent bien les années cinquante. On se sent vieux rien que d’y penser. Et pourtant, ce plat d’hiver est délicieux.

On cuit à la vapeur les poireaux soigneusement lavés et débarrassés des feuilles trop vertes (fibreuses).et coupés en petits tronçons.

On prépare des oeufs durs (pas trop durs !), que l’on coupe en rondelles.

On émiette des tranches de jambon à l’os, du vrai, du bon.

On prépare une vinaigrette en fouettant du vinaigre et de la moutarde et en incorporant l’huile tout doucement.

Rien n’empêche d’y ajouter des noix.

On sert le tout tiède. Oui, tiède surtout, car il fait froid dehors.

On mange cela avec une bonne baguette de tradition qui arrive de chez le boulanger.

MON POULET DU DIMANCHE

Le poulet rôti du dimanche a bercé mon enfance avec ce pilon qui m’était forcément attribué et ces pommes sautées qui avaient pris le goût de la volaille et son gras aussi.

Pour commencer, vous beurrez le plat et vous y installez votre poulet dont vous avez bien écarté les cuisses et les ailes, dans le quel vous avez introduit plusieurs quartiers de citron, que vous avez frotté au sel et que vous posez sur le ventre (le bréchet en bas).

Puis vous pelez de jolies petites pommes de terre nouvelles et vous les mélangez avec du beurre fondu et de l’huile d’olive. Vous en entourez votre poulet dans le plat beurré. Vous y ajoutez de l’ail en chemise, moi, j’en met plein.

Vous saupoudrez le plat avec des herbes de Provence, du poivre concassé, de la sauge, du jus de citron. 

Vous mettez tout cela au four à 180 degrés et vous laissez cuire trente minutes.

Vous sortez le plat, vous retournez le poulet, bréchet en haut, vous touillez les patates et vous remettez pour une seconde demi-heure. 

Vous sortez encore le poulet, vous touillez les patates qui commencent à bien dorer. vous mettez une feuille d’aluminium pour éviter que la peau du poulet brûle.

Vous sortez la bête, vous la découpez, moi, je prends la cuisse.

Vous entourez de patates et vous arrosez avec le beurre de cuisson qui a légèrement bruni. Vous pouvez aussi mélanger ce jus à un peu de moutarde, de touiller et d’arroser le poulet.

Vous servez tout ça avec de la bonne baguette pour saucer. 

Ça sent les années cinquante et la famille Duraton !

PENNE AUX LÉGUMES D’HIVER

J’ai coupé en dés de belles courgettes, coupé en deux des tomates cerises, saupoudré un peu de piment, haché de l’ail et j’ai tout ajouté à des lardons que j’avais fait dorer dans mon grand wok (le wok et les pâtes, c’est une histoire d’héritage).

J’ai tout mouillé avec un peu de vin blanc pour déglacer, j’ai salé, poivré et aromatisé avec un peu d’origan.

Puis j’ai fait cuire mes penne De Cecco bien al dente. Je les ai ajouté à la garniture et j’ai versée deux louches d’eau de cuisson. 

J’ai couvert et laissé mijoter quelques minutes pour attendrir les pâtes.

J’ai servi dans des assiettes bien chaudes et j’y ai émietté de la mozzarella fraîche.

C’était encore meilleure avec la Tosca à fond sur la chaîne Hi Fi.

POULET BARBARESQUE

Vous choisissez des cuisses de poulet dont vous frottez la peau de sel, de poivre, de moutarde et d’huile d’olive. Vous entourez les. cuisses de gousses ‘ail. Vous mettez au four à 180° et vous retournez souvent.

Vous coupez des mini-poivrons épépinés en fines rondelles et vous les mettez à fondre dans un mélange de beurre, d’huile d’olive et de pâte de piment.

Vous faites cuire de spaetzles al dente et vous les ajoutez aux poivrons qui ont bien fondus et vous les faites revenir.

Vous servez vos pâtes germanique aux arômes méridionaux. Vous y ajoutez la chair de l’ail en chemise et vos cuisses de poulet bien tendres.

C’est pas raffiné, c’est pas diététique et ça donne envie d’envahir la Pologne, ou la Crimée; si vous y ajoutez un peu de sauce soja et de gingembre, vous pouvez envahir Taiwan…

ET QUAND LE PLAT D’EUROPE DEVIENT UN PLAT D’ASIE

Je n’aime pas beaucoup remanger de ma cuisine de la veille. Je préfère la transformer, la métamorphoser. Il me restait une cuisse et pas mal de spaetzle de mon précédent repas.

J’ai émietté la cuisse restante en ôtant la peau, sorti l’ail des gousses cuites, récupéré un peu du jus de cuisson et tout mélangé aux pâtes.

J’ai ajouté au plat du jus de citron, de la pâte de piment, de la sauce de soja noire, de la sauce de soja légère, une rasade de shirasha, un cube de mon gingembre haché surgelé et deux branches de cébète grossièrement ciselée.

J’ai fait chauffer à feu mi-vif.

Et j’ai dévoré tout cela en me prenant pour un grand mandarin au pouvoir indescriptible.

PENNE I GAMBERETTI

Et si on se faisait des pâtes, ce soir. Oui, pourquoi pas, mais pas à la tomate, hein ?

Bon, c’est bien, on va éplucher des gambas, puis on va les sécher, les poivrer et on les fait sauter à feu très vif, pendant très peu de temps (sinon, elles se ratatinent et deviennent dures). On les réserve.

On jette dans la poêle de l’ail haché et un petit piment ciselé (optionnel).

On ajoute les penne qu’on a fait cuire al dente dans une eau salée ou on a mis du gingembre râpé.

On remet les gambas, on presse un citron. on ajoute du persil et de la cébette ciselés.

On sert tout ça dans des assiettes chaudes. 

Non, non, pas de fromage dans les pâtes aux fruits de mer !

Vous allez voir ce que vous allez voir !

SALADE DE BETTERAVES

– Tiens, si on faisait des betteraves ce soir ?

– Oh non, je déteste les betteraves !

– Mais c’est délicieux !

– C’est un truc de vieux, un plat de grand-mère qui a connu la guerre de 14 !

Bon, vous connaissez la rengaine !

Vous prenez des betteraves que vous coupez en cubes et que vous mélangez à des échalotes ciselées, des dés de jambon à l’ancienne, à des cerneaux de noix. Il y en a qui ajoutent des endives, des morceaux de pomme et des oeuf durs. Ça, c’est vous qui voyez !

Dans un bol, vous versez le jus des betteraves, de la moutarde, du vinaigre (de framboise ça marche aussi) et de l’huile neutre avec un soupçon d’huile d’olive.. Vous battez bien pour que la vinaigrette devienne crémeuse et vous versez tout cela sur vos betteraves.

Si vous en avez, vous saupoudrez d’un peu de persil pour que cela soit un peu plus vert.

Vous servez avec une bonne baguette croustillante achetée chez un bon boulanger car il y a beaucoup à saucer.

Il reste plus qu’à déguster en en pensant à la victoire de la Marne!

RETOUR

FÉVRIER 2024

LA SOUPE LAO CAI

Une soupe à la frontière du Vietnam et de la Chine, un peu pékinoise, un peu tonkinoise. 

Dans ma marmite, je fais fondre des bouillons de soupe de canard, j’y ajoute un peu de sauce soja, de la sauce d’huitre, des tomates concassées, du jus de citron, du poivre, de la pâte de piment et de la sauce hoi-sin. 

Je fais réduire dans un peu d’huile des oignons émincés en longueur en ajoutant un peu de sucre de canne. J’y ajoute de la fécule de maïs et quand tout a blondi, je le verse dans la soupe pour qu’elle épaississe.

La soupe est brune et onctueuse, il ne reste plus que d’y laisse fondre des gyozas et de la cébette finement ciselée.

Cela se mange dans des bols avec des cuillers en porcelaine en faisant beaucoup de bruit pour prouver que l’on aime.

POULET DU GRAND SUD

J’avais de hauts de cuisse de poulet et, comme vous le savez sûrement, c’est le meilleur morceau de ce zoziau dont la provenance m’était inconnue.

J’ai préparé une marinade faite de jus de citron, de poivre et de sel, de romarin, d’huile d’olive, un peu de piment et de curcuma. J’y ai plongé mes hauts de cuisse et j’ai laissé au frigo pendant trois heures.

J’ai épluché des petites pommes de terre, et je les ai fait cuire à la vapeur pendant vingt minutes. Elles sont donc mi-cuites et je les ai plongées dans la marinade à la place des hauts de cuisses.

J’ai tout disposé dans un plat pour le four, le poulet, la peau tournée vers le haut. Puis j’ai fait cuire à 180 degrés pendant une heure, en arrosant régulièrement avec les reste de la marinade et le gras rendu par la peau du poulet.

Les pommes de terre sortent bien rissolées, la peau est devenue croustillante et toutes les saveurs chantent avec des parfums de Sahara. Et c’est encore meilleur avec du raifort.

FISH & CHINE

À chaque fois que je prépare mes fish & chips, je les fait dorer à la poêle, puis je les sers avec des frites, arrosé d’un peu de vinaigre de malt. Il ne manque plus que le papier journal et on se retrouve au bord de la mer du Nord, dans une de ces villes ouvrières que l’Angleterre a su si bien développer.

Puis on peut se dire que ce poisson plongé dans de la pâte à beignet, c’est aussi un beignet de poisson. N’est il pas ?

On peut le servir avec ce mélange de sauce soja et de vinaigre de riz qui va si bien avec les petits beignets chinois.

À coté, pour faire bonne mesure, je prépare un riz cantonais, c’est à dire avec tout ce qui me tombe soius la main.  Cette fois-ci, ce sont des courgettes coupées en dés et revenues avec de l’ail, du piment, des tomates cerises coupées en deux, du gingembre râpé, de la sauce soja légère, du nuoc mam et des tranches de lard coupées menu. Il ne reste plus qu’à y émietter une omelette encore baveuse et y ajouter une grosse échalote émincée.

Dommage que je n’avais pas de cive !

Mais c’était bon quand même, comme un plat anglais à Hong Kong.

T’AURAS DU BOUDIN !

J’adore le boudin blanc et sa saveur douce et enveloppante. J’en ai choisi un excellent, sans arôme ajouté, juste du boudin blanc.

Je l’ai fait cuire à feu très doux dans beaucoup de beurre et un trait d’huile de truffe. C’est ainsi qu’il n’éclatera pas. Il ne fa ut jamais le piquer car c’est le meilleur moyen de le faire éclater.

Je l’ai accompagné de haricots verts cuits dans de l’eau salée avec du bicarbonate de sodium (pour la couleur), de champignons bruns cuits entiers dans le même beurre additionné d’huile de truffe, de petites pommes sautées qui restaient de la veille. J’ai tout mélangé dans la sauteuse, j’ai salé et bien poivré. Juste avant servir, j’ai ajouté du persil haché.

Et que nous voilà un bon plat de fin d’hiver.

LES BANH XEO DE MIA

C’était en 1996, à Hué, nous avions, Mai Nhu, Margaux Hao et Binh, remonté la rivière des parfums jusqu’à des villages où les mères promenaient leurs bébés dans des paniers posés en balancier sur leurs épaules. Nous étions au fin fond du Vietnam et nous avions abouti sur la berge de la rivière dans un restaurant fait de bancs alignés le long de tables à tréteaux. On nous apporta le plat du jour, des crevettes entières noyées dans une gélatine transparente que nous étions censés tremper dans une sauce à la couleur inquiétante. Je refusai de manger ce plat qui avait déjà donné un aspect verdâtre à un couple d’Américains imprudents.

Mai Nhu discuta avec les patrons du restaurant et, après dix ou quinze minutes, des mobylettes commencèrent d’arriver, conduites par des femmes tenant des sacs en plastique.

C’étaient de petits croissants ressemblant à des mini-omelettes fourrées de crevettes, d’herbes et de soja.

Je n’ai jamais re-goûté à un tel délice. Jusqu’à aujourd’hui !

Minh Ngoc, n’essayez pas de prononcer, vous n’y arriverez pas. Elle s’appelle Mia pour nous.  Mia nous les a préparées avec mon concours servile et plein d’admiration.

Tout d’abord, nous avons préparé une pâte faite de farine de riz, de curcuma, de bière, de lait de coco, d’un oeuf et de vert de ciboulette thaï coupé menu. Nous la laissons reposer une heure, bien lisse, assez épaisse.

Nous avons aussi fait revenir de la poitrine de porc mariné dans de la sauce pour les nems, de sucre et de jus de citron, puis des oignons en lamelle, arrosés de sauce soja claire. La poitrine bien grillée est coupée menu.

Nous avons aussi coupé des grosses crevettes cuites en deux après les avoir bien décortiquées.

Puis nous avons préparé la sauce : du nuoc mam, de l’ail écrasé, du sucre, du jus de citron vert et de l’eau, une part de cette sauce est additionnée de piment bien fort.

Enfin, nous avons lavé et effiloché de la menthe, de la coriandre et de la salade verte. D’autres herbes nous ont un peu manqué : le Ngo Gai, le lot, la feuille de moutarde. Mais on ne peut pas tout avoir !

Puis nous avons cuit la pâte comme des crêpes épaisses et après l’avoir retournée une fois, nous avons déposé sur une moitié de la crêpe le porc émincé, les crevettes, l’oignon et le soja. Nous avons replié la crêpe et avons continué de la cuire en la retournant plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle devienne croustillante. 

Puis nous l’avons servie comme on sert les nem.

Merci Mia, tu m’as fait retourner au coeur de mes souvenirs au bout de la rivière des parfums.

BUN BO NAM BO HA NOI

Ce que nous appelons communément le Bo Bun s’appelle Bun Bo à Hanoi et, comble de perversité, est une soupe complètement différente à Hué. 

C’est le plat le plus simple du monde à confectionner, à condition d’avoir une certaine patience. 

Pour commencer, on va tailler finement de la bavette de boeuf en coupant perpendiculairement à la fibre, puis on va la laisser mariner dans un mélange d’huile neutre et de sauce pour les nems (sauce universelle au Vietnam, à base de nuoc mam, de jus de citron vert, de sucre, d’ail et d’eau claire).

On va tailler en fines lamelles des navets, de carottes, du concombre et des cives. on laissera mariner aussi pendant quelques heures dans la sauce pour les nems. On y ajoutera encore de la sauce avant de servir.

On va faire griller de cacahuètes, que l’on pilera au mortier.

On va ajouter des piments oiseaux coupés menus dans un petit bol séparé avec toujours la même sauce.

On va laver des germes de soja (qui ne sont pas du tout du soja), mais que l’on s’obstine à appeler ainsi.

On va laver et découper une salade verte en lamelles.

On va y ajouter des herbes : menthe, ngo gai, coriandre, lot.

On va faire cuire des nems au porc, au poulet ou aux crevettes au four (moins gras) et on les coupera en deux.

On va faire cuire les buns, le vermicelle de riz. Attention, on vous dit que c’est deux minutes à l’eau bouillantes et que c’est pas vrai : on les trempe vingt minutes à l’eau froide, puis on les fait cuire dans l’eau bouillante pendant dix minutes et on les arrête dans de l’eau froide. Si vous vous ratez, vous êtes bon pour le McDo !

Au dernier moment, vous faites sauter la viande à feu très vif pendant deux minutes.

Dans les bols, on va commencer par mettre des feuilles de salade, puis les buns, puis la viande, puis les germes de soja, puis les légumes avec la sauce, puis les nems, puis les cacahuètes, puis les herbes et enfin le piment.

Fastoche, non ?

Mais qu’est-ce que c’est bon. On se croirait à Hanoï !

MON BOEUF AUX PETITS OIGNONS

J’ai choisi des bavettes que j’ai émincées en les coupant dans le sens inverse des fibres. Puis j’ai plongé ma viande dans un mélange de gingembre haché, d’huile d’olive, d’ai haché, de piment, de nuoc-mam, de poivre et d’un peu de fécule de maïs. J’ai bien mélangé et j’ai laissé tout cela mariner pendant une bonne heure.

Cela m’a laissé le temps de couper de beaux oignons en lamelles, de faire la même chose à de petits poivrons (rouge et jaune) et de couper finement de la ciboule. J’ai mis les oignons et les poivrons dans un bol avec de la sauce soja (légère et épaisse), du sucre et du jus de citron vert.

J’ai jeté la viande dans le wok très chaud pour la faire revenir sans perdre son jus, puis je l’ai réservée.

À sa place, j’ai fait revenir les oignons et les poivrons dans de l’huile bien chaude pour que tout cela caramélise un peu.

Puis j’ai ajouté des nids de nouilles de blé (cuits 3 ou 4 minutes et stoppés dans l’eau froide). J’ai bien touillé avec les oignons et les poivrons. Puis j’ai ajouté la viande pour que tout soit bien chaud.

Mon boeuf aux oignons, c’est vraiment pas chinois à faire !

LES BOULETTES DE LA MAMMA

C’est fou ce que les mammas italiennes aiment faire des boulettes. Pour peu qu’elles aient de la viande, elles s’empressent de la hacher et de la façonner en boulettes. Il faut dire que cela permet d’économiser car les boulettes, mélangées à divers ingrédients, permettent de nourrir toute la famille là où le morceau de viande entière n’aurait guère rassasié le papa rentrant des champs. Mais c’est aussi un geste maternel qui transforme la matière brute en un geste d’amour familial. Les amateurs de boulettes finissent toujours par vous raconter la vie de leur mère. Ce n’est pas pour rien !

Pour ma part, j’avais du bifteck haché que j’ai mélangé à deux ou trois oeufs, du parmesan, de la chapelure, de l’ail, du persil, du piment, du sel et du poivre, et un peu d’huile d’olive. On mélange bien tous ces ingrédients, puis on fait des boulettes ni trop petites, ni trop petites. On les roule dans de la farine et on les dispose dans un plat avec une feuille de papier cuisson, en prenant soin qu’elles ne se touchent pas.

On met ce plat dans le réfrigérateur pour une ou deux heures. 

Au moment de les faire frire dans de l’huile bien chaude, on reforme une dernière fois chaque boulette pour qu’elle soit bien ronde.

Pendant ce temps là, on fait une sauce tomate en faisant revenir de l’ail dans de l’huile d’olive, on y ajoute mon fond de poulet maison (bien épicé et légèrement gélatineux). On ajoute des tomates concassées, du concentré de tomates, un peu de piment, des herbes de Provence, un trait de vin rouge, un trait de vinaigre balsamique, un peu de sucre, quelques câpres, des tomates cerises coupées en deux, des fonds d’artichaut coupés en dés et une louchée de l’eau des pâtes.

Les pâtes, ce sont des penne cuites al dente que l’on arrose d’un peu d’huile d’olive quand elles sont cuites pour qu’elles ne collent pas..

On saupoudre chaque assiette de parmesan râpé.

On mange tout cela à la grande table en attendant que le papa se soit servi, ait commencé de bouloter et ait grommelé un compliment à la mamma !

Et le lendemain, il y en a encore …

HOME LETTE

C’est fou ce qu’on peut avoir la flemme de cuisiner quand on n’a pas vraiment faim. Demain, je vous parlerai de mes magrets à l’orange ! Ce soir, je me suis contenté de faire une omelette.

Tout d’abord, j’ai cassé des oeufs auxquels j’ai rajouté une bonne dose de crème fraîche.

Puis j’ai ciselé quelques ciboules que je gardai de mon plat de la veille.

Puis j’ai épluché des pommes de terre que j’ai coupées en deux avant de les faire revenir dans un mélange d’huile et de beurre jusqu’à ce qu’elles soient juste dorées. Puis je les ai complètement égouttées pour éliminer le plus de gras possible.

J’ai récupéré un peu de ce mélange et j’en ai badigeonné mon wok coréen (très plat) que j’ai fait chauffer à feu assez doux.

J’y ai versé les oeufs que j’ai parsemé de la ciboule, de sel et de poivre. J’ai laissé tout doucement les oeufs commencer à cuire, sans ses colorer et en ramenant avec une spatule les bords vers le milieu. Puis j’ai remis les pommes de terre pour qu’elles se réchauffent. Toujours le même geste de ramener les bords vers le milieu. Quand l’omelette a été cuite, tout en gardant un peu de son côté « baveux », je l’ai servie dans des assiettes chaudes avec un filet de vinaigre. Malheureusement, elle s’est un peu défaite, mais le coeur y était.

Et puis voilà, ça se mange sans faim.

On peut y ajouter des lardons croustillants, des champignons émincés, du jambon émietté, de l’emmental qu’on aura mélangé aux oeufs, des petites crevettes revenues au beurre avec de l’ail. On peut faire vraiment beaucoup de choses, pourvu qu’on ne la brûle pas en la cuisant trop fort et qu’on ne la dessèche pas en la cuisant trop longtemps.

Alors que chez nous, on aime la cuire bien épaisse pour la rouler et obtenir une omelette blanche et pure, en Asie, on préfère l’étaler comme un crêpe pour la couvrir d’ingrédients divers et d’épices et en faire le support de toutes sortes de recettes. Mais l’omelette est chez elle partout.

MAGRETS DE CANARD À L’ORANGE

Sans faire de simagrées, les magrets, on aime ça !

J’en ai choisi deux dont j’ai taillé la peau en carrés sans entamer la chair. Puis je les ai fait mariner dans un mélange d’huile d’olive, de vinaigre, de sel et de poivre. Puis je les ai fait cuire lentement sur leur peau, jusqu’à ce que cette dernière ait perdu son gras et soit devenue bien dorée et croustillante. Je les ai réservés, sans les couper pour qu’ils gardent leur jus.

Puis, dans une sauteuse, j’ai versé le jus de de trois grosses oranges, du miel, du vinaigre balsamique et un peu de mon fond de volaille. J’y ai ciselé deux tiges de ciboule et le zeste des oranges. Puis j’y ai versé un peu de Grand Marnier, une cuillerée de piment, un peu d’un mélange de farine de maïs et d’eau et du sel et beaucoup de poivre.

J’ai épluché des pommes de terre nouvelles que j’ai mi-cuites à la vapeur. Ensuite, je les ai mises à rissoler dans mon ait fryer après les avoir enduites de la graisse du canard.

J’ai tranché mes magrets en lamelles que j’ai jetées dans la sauce devenue bien lisse.

Puis j’ai servi. D’abord les pommes rissolées, puis les lamelles de magrets avec la sauce, puis des segments d’orange fraiche et un peu de persil.

Quand on a mangé ce plat on a fait coin-coin de bonheur !

TAGLIOLINI BALTICUS

Lorsque les Romains atteignirent les bords de mer Baltique, ils ne trouvèrent pas de tomate pour accommoder leurs pâtes. Le jeune Apicius qui faisant là son service militaire de quinze ans observa les cuisiniers locaux à grandes moustaches tressée et casques parés de cornes d’auroch. C’est ainsi qu’il découvrit la recette que je vais vous conter céans.

Dans un bol (à l’époque, le crâne renversé d’un ennemi complaisant), vous émiettez du saumon fumé et vous y ajoutez des oeufs de saumon. Vous versez un soupçon d’huile d’olive, du poivre et quelques brins d’aneth et vous touillez doucement pour que le mélange ne devienne pas une purée infecte.

dans un grand wok piqué à quelque Hun imprudent, vous versez de la crème fraîche, du parmesan, un ou deux jaunes d’oeuf, de la moutarde suédoise (ou de la Savora que les Vikings importaient de Gaule), un peu de sel (pas trop), du poivre, un bon trait de vodka, du jus de citron en bonne quantité et des bâtonnets de zeste débarrassé du ziste amer. Et vous faites bourglouter tout ça à feu moyen.

Vous faites cuire des tagliolini frais juste assez pour qu’ils soient bien al dente et vous les jetez dans la sauce pour qu’ils finissent d’y cuire en s’imprégnant de la dite sauce.

Vous servez cela dans les assiettes en porcelaine chinoises tant prisées à Rome, parce qu’elles étaient toutes blanches (les Chinois n’avaient pas eu le temps d’inventer l’encre de Chine). Et au dernier moment vous ajoutez une bonne quantité de votre saumon marinée et quelques brins d’aneth.

Non, c’est vrai, c’est franchement bon. On les a même servis aux Windsor !

Mais il restait plein de ces délicieuses pâtes parfumées au citron.

J’y ai ajouté des petits pois et un peu de l’eau de cuisson de la veille.

Puis j’ai fait mariner des grosses crevettes décortiquées dans un mélange d’huile d’olive, d’ail et de poivre, de jus de citron et de pâte de piment. Au bout d’une heure je les ai fait saisir à feu très vif t je les ai ajouté aux pâtes bien chaudes.

Un peu de persil et tout cela nous ramène dans notre monde… enfin celui qui éveille notre imagination.

RETOUR

MARS 2024

LA SALADARICO

Cette salade est liée à cette fin d’hiver où il ne fait jamais beau et où il pleut tout le temps dans une attente sans fin de la fin de l’hiver et de sa morosité.

On y cuit de haricots verts al dente (sans oublier le bicarbonate qui leur garde leur couleur). On y ajoute des champignons cuits au beurre et à l’ail. On y ajoute du jambon de Parme émietté, des échalotes émincées et du persil haché. On sale, on poivre et on arrose d’huile d’olive et de vinaigre de vin.

On mange tout ça avec une bonne baguette en attendant les trois semaines avant le printemps.

FILET AU POIVRE

Le filet, c’est la quintessence du steak. En tournedos, juste frotté au sel, au poivre et à l’huile d’olive, il est juste grillé quelques instants pour demeurer tiède et bleu, car c’est ainsi qu’il offre le meilleur de sa tendreté.

Pour la sauce au poivre, je mets du poivre concassé dans une petite cocotte et j’y fait fondre du beurre avant de tout flamber au cognac. Puis j’ajoute un peu de sel, du fond de veau, un trait de vinaigre balsamique et un pot de crème fraîche. Je laisse mijoter en remuant régulièrement jusqu’à ce que la sauce soit devenue bien lisse.

J’épluche de petites pommes de terre que je mets à cuire à la vapeur pendant un quart d’heure. Puis je les mélange à un tout petit peu d’huile d’olive, de sel et de poivre avant de les mettre dans mon airfryer pour bien les dorer sans les dessécher. 

Je retire la barde de mes tournedos et je les plonge une minute dans la sauce pour les réchauffer.

Il ne me reste plus qu’à tout mettre sur une assiette chaude et à dévorer comme un cannibale.

Le surlendemain, j’ai recommencé, mais avec des frites … et c’était toujours aussi bon !

QUEUES DE LANGOUSTES MARCO POLO

On dit que Marco Polo a rapporté les pâtes en Italie, mais rien ne prouve que ce ne fut pas l’inverse, j’en parlais encore avec le patron de la pizzeria, un nostalgique du duce qui ne cesse de me rappeler que la Corse est italienne par définition.

Bon, reprenons !

Mia est venue dîner avec moi et elle adore m’aider à ajouter une touche vietnamienne à mes petits plats tout simples.

Nous allons commencer par la sauce qui est une combinaison de divers ingrédients qui sont communs à l’Italie et à la Chine :

– 4 gousses d’ail hachées

– 2 jus de lime

– 100 g de gingembre haché

– 100 g de beurre

– 2 CAS de sambal oelek

– 2 CAS de miel

– 100 g de beurre

– 5 CAS d’huile d’olive

– sel

– poivre

On va enduire avec cette sauce les queues de langouste dégelées et coupées en deux dans la longueur avant de les mettre sous le gril pendant 15 minutes à 240 degrés.

Il nous restera la moitié de la sauce, en y ajoutant un peu de sauce soja légère et de nuoc mam et que l’on utilisera comme matière grasse pour faire sauter des poivrons rouges émincés jusqu’à ce qu’ils deviennent presque secs.

On fera cuire des nouilles de blé et on les ajoutera aux poivrons rouges et on y ajoutera des ciboules émincées en faisant bien revenir tout cela.

On sortira les queues de langouste et on les disposera autour des nouilles sautées. 

On ajoutera de la coriandre ciselée et du jus de citron.

Il ne restera plus qu’à déguster ce plat avec des papilles de mandarin pointilleux.

FILET SAUCE AU VIN

Reprenons nos petits tournedos de filet de boeuf cuits bien saignants et débarrassés de leur barde avant de servir.

Cette fois-ci, ils seront accompagnés de ma sauce au vin.

Tout d’abord on fait revenir des oignons rouges ciselés fin et deux gousses d’ail écrasées dans du beurre.

On ajoute du fond de veau, du sel, du poivre et un peu de piment.

Puis on déglace au vin et on lie avec du concentré de tomate. On ajoute une bonne cuillerée de chocolat Van Houten. Puis on laisse réduire à feu doux. 

On accompagne de pommes grenaille épluchées, mi-cuites à la vapeur, mises chaudes à mariner dans un mélange d’huile d’olive, de sel et de poivre. Puis on les fait sauter dans l’air fryer en évitant d’y mettre l’huile restante.

Et un petit peu de romaine bien assaisonnée vient donner un petit coup de frais.

Y a plus qu’à dévorer !

DESSERT EN STRATES

Un dessert simple et léger que Jackie sait bien faire.

Au fond, on place des « digestive biscuits » écrasés et revenus dans du beurre.

Par dessus, on dispose une bonne quantité de framboises toutes fraîches.

Par dessus, on étale de la crème Chantilly maison en une belle épaisseur.

Enfin, on couvre avec des amandes effilés et grillées avec un peu de sucre.

On fait refroidir au frigo et on sert pour régaler les gourmands.

LA CHOUCROUTE

Ma belle mère, une belle Polonaise au caractère très entier, avait épousé mon père et l’avait menacé de mille morts s’il ne me réintégrait pas dans la famille. Très attachée aux liens familiaux, elle organisait, à chaque jour de l’an, un déjeuner où tout ce beau monde se retrouvait autour d’une gigantesque choucroute tout en se contemplant en chiens de faïence, entre mon oncle maoïste et le grand oncle banquier protestant.

Elle n’eut jamais l’outrecuidante de préparer le chou elle-même, malgré ses talents culinaires. Elle se contentait de l’acheter chez un bon traiteur strasbourgeois de sa connaissance.

Puis elle préparait les charcuteries et les pommes de terre sans oublier les condiments, à savoir les moutardes et le raifort. On mangeait cela en buvant beaucoup de Gerwurztraminer et en s’engueulant encore plus.

Aujourd’hui, j’en fais encore pour mes amis.

Il suffit d’acheter le chou, d’en rejeter le jus de marinade que l’on remplace par du Riesling et que l’on additionne de grains de genièvre.

Puis on fait cuire des petites pommes de terre épluchées à la vapeur.

On réunit tout cela dans une cocotte en y ajoutant des charcuteries diverses : saucisses de Strasbourg et de Francfort, Poitrine fumée, saucisses de Montbéliard, Boudin noir, saucisson à l’ail, jambon à l’os en tranches épaisses. Tout est permis, du moment que cela vient du cochon.

On évapore tout le liquide et on y fait fondre une grosse noix de beurre.

Puis on sert le tout avec les moutardes et le raifort. Un bon vin blanc sec d’Alsace nous fait penser à la Petite France un soir d’hiver.

ASPERGES À LA BRESAOLA

Ça y est, les asperges sont revenues. Le printemps sonne à la porte !

J’en ai choisi des vertes et je les ai fait cuire à la vapeur, juste assez pour qu’elles demeurent légèrement croquantes.

J’ai préparé ma sauce salade que je prépare comme toujours en montant en mayonnaise deux oeufs, de la moutarde et de l’huile neutre. Puis j’y ajoute du vinaigre de vin dans lequel j’ai haché des échalotes et que j’ai un peu adouci avec du sucre roux. Un peu de poivre concassé et voilà.

J’ai coupé une belle tranche de pain Poilane grillé, arrosé d’un peu d d’huile d’olive et recouvert d’une chiffonnade de bresaola. 

Puis j’ai fait cuire des oeufs brouillés en me gardant bien de les rendre trop secs pour en couvrir ma tartine de bresaola.

Il ne reste plus qu’à plonger les asperges dans la vinaigrette et de les croquer avec la tartine. C’est comme le Yin et le Yang directement dans l’assiette.

BUTTER CHICKEN

Le Butter Chicken est un curry plutôt doux où les épices sont mélangées à beaucoup de beurre et de crème (ou du lait de coco).

On peut aussi le relever avec du jus de citron et du piment pour le rendre un peu plus ardent.

La sauce provient d’un de ces pots Patak qui sont d’excellents moyen de contourner le difficile choix des épices et leur dosage incertain.

Pour commencer, j’ai fait sauter des cuisses de poulet désossées et coupées menu dans du beurre avec un oignon émincé. Puis j’ai fait sauter des courgettes. J’ai également fait sauter de la poitrine fraîche, mais ce n’était pas indispensable. Cela a bien attaché à mon wok et j’ai tout déglacé au lait de coco, puis j’ai vidé mon pot de sauce butter chicken. J’ai également ajouté des fleurs de chou fleur que j’avais précuites à la vapeur et qui sont une excellente alternative aux pieds de lotus qu’on trouve souvent dans ce plat.

J’ai rectifié la sauce avec du jus de citron, de la cardamome en poudre et du piment.

J’ai servi cela avec un riz basmati cuit avec des graines de cardamome et avec des lime pickles bien piquants car j’adore le piment.

Il ne restait plus qu’à manger cela en contemplant le Taj Mahal.

AVOCAT CREVETTES

Et si on se faisait des avocats ce soir ? Il existe depuis je ne sais quand des avocats garantis murs à point et vendus par deux dans des barquettes. S’ils sont plus chers, ils ont l’avantage de ne pas être immangeables parce que pas assez ou trop mûrs. On ne va donc pas leur faire de mauvais procès.

Je leur prépare ma sauce, c’est à dire une mayonnaise sans trop de moutarde que je monte bien ferme, puis que je détends avec une bonne rasade de ketchup, une autre de whisky et une dernière de piri piri.  

Puis je décortique des crevettes roses en bonne quantité et je les mélange à ma sauce. Il ne reste plus qu’à mettre ce mélange dans les avocats et de les manger à la cuiller avec du pain frais.

Pour moi, la cause est entendue.

FILET DE CABILLAUD FERRY BOAT

Le filet de cabillaud du fish and chips n’est pas un rectangle de  poisson pané, mais un vrai filet qui a été plongé dans une pâte liquide (batter) faite de farine et de bière, salée et poivrée. On le sert en général avec des frites, arrosé de vinaigre de malt, dans du papier journal.

Mais hier, j’avais d’autres idées.

J’ai mis mes filets dans l’air fryer, puis j’ai préparé des pommes vapeur.

Puis j’ai préparé une sauce faite de beurre fondu, d’un peu d’huile d’olive, de jus de citron, de sel et de poivre et de vert de ciboule. C’est quand même plus sain que le beurre noisette de la sole meunière. 

Un petit jet de citron sur le poisson devenu croustillant et l’on se retrouve un pied à Brighton et l’autre à Cherbourg.

RETOUR

AVRIL 2024

MARMITE DE PAUPIETTES

Qu’on se le dise, les paupiettes, c’est au veau, pas à autre chose !

Et quand on reçoit toute la famille, il faut en faire sacrément beaucoup !

Pour commencer, je jette quelques paupiettes dans le wok qui contient une bonne quantité d’huile bien chaude. Je les fais dorer sur toutes les faces, puis je les transfère dans ma grande marmite, pour recommencer avec un autre paquet de paupiettes. Ça attache un peu, ce n’est pas grave, du moment que ça ne brûle pas.

Une fois que j’en ai fini avec les paupiettes, je les remplace par des oignons coupés fins qui prennent vite couleur dans cette huile marquée par la viande. Je récupère les oignons et les ajoute aux paupiettes dans la marmite en évitant, grâce à une écumoire, de prendre trop d’huile.

Je jette dans le wok une bonne quantité de champignons de Paris coupés en deux et des dés de carottes des sables bien lavées et épluchées. Je laisse frire un peu, puis je verse une bonne quantité de vin blanc sec, ce qui a pour effet de déglacer le fond du wok. Je laisse réduire, puis, une fois que les champignons et les carottes sont cuits (pas trop !), je verse le tout dans la marmite. Exit le wok.

Je mets la marmite à feu doux et je verse une bonne quantité de crème fraîche, une grosse cuillerée de moutarde de Dijon, une autre de moutarde à l’ancienne, une branche de romarin, une bonne quantité de poivre concassée et un peu de sel.

Il ne reste plus qu’à laisser mijoter un temps infini. Plus que ça cuit, plus que c’est bon !

Je sers tout cela avec des pâtes cuites al dente. 

C’est le moment de dépiauter les paupiettes (avec des ciseaux). Il arrive qu’on mange la barde si on l’a bien fait dorer, mais quand on en fait autant, c’est vraiment trop de travail, alors, que chacun se débrouille !

LE BAR À QUAI

J’avais de jolis filets de bar qui n’avaient pas vu la mer depuis des jours mais qui étaient tout à fait fringants. Aussi je les ai mis à mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de sel et de poivre, de piments oiseaux tout frais et de deux branches de ciboule coupées menu.

Au bout d’une heure à fond de cale dans le frigo, je les ai mis à griller sur leur peau dans ma poêle coréenne (une sorte de wok presque plat). Quand la chair est devenue blanche, je savais que la peau était, de son côté devenue croustillante. 

Je les ai servi avec du riz cuit, lavé et revenu dans du beurre. 

Quelques asperges vertes et fermes ont complèté le de dressage.

J’ai disposé la marinade par dessus tout ça et on a pris la mer autour de la table.

LE MAGRET AUX CLÉMENTINES

Il faut un beau magret de canard fermier du sud-ouest dont on entaille la peau en croisillons. Ça, c’est la base. 

Puis on prépare la marinade : des jus de clémentine, du vinaigre balsamique, du sel, du poivre et du sucre roux. On laisse cela mariner une ou deux heures. 

On reprend la marinade pour faire la sauce en lui ajoutant les zestes des clémentines en julienne, un piment oiseau émincé, débarrassé de ses grains. On y met aussi les segments d’une ou deux clémentines.

Dans une casseroles, on fait fondre du beurre avec du sucre roux, une bonne cuillerée de fond de veau et on flambe le tout avec du Grand Marnier. On verse la sauce et on laisse réduire jusqu’à obtenir un liquide crémeux et nappant. On coupe le feu et on ajoute une noix de beurre.

Pendant ce temps là, on épluche des rattes du Touquet qu’on fait cuire à la vapeur. Puis on les met dans un grand bol avec du beurre fondu, de la ciboulette du jardin et un jaune d’oeuf avec du sel et du poivre. On écrase le tout à la fourchette (et avec rien d’autre). Ce n’est pas de la purée, c’est une écrasée.

On fait cuire tout doucement le magret sur sa peau en le couvrant. Quand la peau est devenue complètement dorée, on le retourne, on le cuit encore un peu puis on le laisse reposer quelques minutes avant de le couper en fines tranches roses et croustillantes. 

Y a plus qu’à servir dans des assiettes bien chaudes. C’est acidulé, sucré, poivré et pimenté. Même le canard a aimé …

PAVÉS AUX POMME CROQUETTES

Bon, si vous ne savez pas encore préparer un bon filet à la sauce marchand de vin, allez voir dans mes livres de recettes qui, soi vous ne les avez pas achetés, sont la preuve d’une radinerie indigne d’une bonne viande. C’est pareil pour la sauce marchand de vin qui ne s’embarrasse pas des recommandations des fonctionnaires blêmes qui les sécrètent en mâchant leur pâté de soja.

Cette fois-ci, je vous parle de mes croquettes de pomme de terre que j’ai préparées en utilisant les restes de mon écrasée de pommes de terre à la ciboulette.

Pour mémoire, je fais cuire à la vapeur des rattes du Touquet que j’écrase à la fourchette dans un mélange de jaune d’oeuf, de beurre fondu et de ciboulette.

Le lendemain, je moule  ces restes dans un moule à falafels, Puis je les panne comme je ferais d’escalopes et je les laisse reposer. Puis, tandis que je fais griller mes filets de boeuf, je passe à la friteuse mes bouchées de pomme de terre que je sers avec mes steaks. Elle sont magnifiquement croustillantes et rendent mes Châteaubriants encore plus savoureux.

PENNE À LA GRAND MOGHOL

On a toujours quelque courgettes à débiter en dés et à faire revenir dans de l’huile d’olive. On y ajoute un cube de bouillon de volaille et une bonne cuiller de poudre de curry jaune, une autre de poivre. On laisse revenir et on ajoute la crème fraîche avant de laisser mijoter.

Pendant ce temps là, on a dépiauté de grosse crevettes et on les a laissé mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de sel et de poivre. On les laisse ainsi, au frais, une bonne heure, puis on les fait sauter à feu ardent avant des rajouter à la sauce.

On fait cuire des penne al dente et on les finit dans la sauce en ne les égouttant pas pour allonger la sauce de leur eau de cuisson pleine d’amidon.

On y ajoute les crevettes revenues et on réchauffe sans faire recuire les crevettes.

Un peu de persil hâché pour l’esthétique.

Il ne reste plus qu’à servir en s’inclinant bien bas devant ce terrifiant Moghol qui rigole car il adore ça.

FILETS DE DORADE ET LA MEUNIÈRE AUSSI

J’ai trouvé des filets de dorade et cela change des éternels cabillauds sous toutes ses formes de morue. 

Je les ai fariné et les ai cuits à la meunière dans du beurre noisette citronné à la fin.

J’ai préparé un beurre blanc en réchauffant le sachet au bain marie et en en mettant juste assez sur les filets et sur les rattes du Touquet cuites à la vapeur.

J’ai parsemé le tout avec du persil et du poivre concassé. 

Il ne resta it plus qu’à déguster tout cela avec un bon petit vin blanc au goût de pierre à fusil.

On pourrait faire la même chose avec des soles, mais on ne trouve plus de belles soles bien charnues comme mes filets de dorades que je me suis bien gardé de trop faire cuire.

FILET MIGNON PAS SI MIGNON

Le filet mignon n’est tendre que si on le cuisine en croûte ou comme un filet de boeuf à point. Sinon il perd son eau et devient dur comme la plupart des viandes sans gras. Mais j’ai tenté autre chose, le cuisiner en longue cuisson comme un ragoût qui vient à bout de toutes les duretés.

Alors, j’ai découpé mon filet en petits cubes et je l’ai fait revenir à feu très vif dans mon wok.  Une fois la viande bien saisie, j’ai ajouté plein de champignons de Paris que j’ai fait prendre couleur dans les sucs de la viande.

Puis j’ ai ajouté un petit pot de moutarde à l’ancienne, une bonne cuiller de moutarde de Dijon, une généreuse rasade de vin blanc et un peu de vinaigre balsamique. Je laisse mijoter longuement pour évaporer la plus grande part de liquide.

Une fois rendu à ce point, j’ajoute de la crème fraiche et je laisse encore mijoter en rectifiant avec du sel, du poivre, du jus de citron et du vin blanc. Il faut faire la balance entre la rondeur et la pointe d’acidité.

Il ne me reste plus qu’à servir mon filet accompagné de haricots verts cuits al dente dans une eau additionnée de bicarbonate et légèrement revenus dans un filet d’huile d’olive. 

Mon filet mignon a du caractère ;  ça, je peux vous le dire !

Et c’est encore plus tendre le lendemain.

PLAKA SALATA

pour commencer, tu coupes en dés de la bonne féta et tu l’arroses d’huile d’olive parfumée de Kalamata et tu la saupoudres d’origan.

Tu coupes en lamelles deux beaux oignons rouges, en dés des poivrons verts, en petits quarts des tomates bien fermes et débarrassés de la pulpe. Et, hop, avec la féta. 

Puis tu mets des anchois, des grosses câpres des olives noires (dénoyautées) et du vinaigre.

Tu laisses reposer un moment et tu sers avec ce bon pain grec, sorti tout chaud du four. 

Tu n’as plus qu’à manger en contemplant la mer toute bleue depuis ta terrasse toute blanche.

Le lendemain, tu ajoutes du riz à ta salade et c’est toujours très bon.

FILETS SAUCE MOUTARDE

Vous faites griller vos tournedos pour les avoir bien saisis et bleus dedans. 

Vous faites revenir des rösties dans votre air fryer, ça change des frites.

Et vous préparez la sauce moutarde à ma façon : 

– en faisant revenir des échalotes coupées très fin

– en y ajoutant un cube de bouillon de boeuf émietté

– en y mettant une grosse cuiller de moutarde de Dijon (sans ça, c’est pas de la sauce moutarde)

– en déglaçant au vinaigre de vin

– en ajoutant un peu de vinaigre balsamique

– en faisant mijoter après avoir versé un bon pot de crème fraîche

– en détendant avec un peu de vin blanc

– en retirant du feu et en y diluant deux jaunes d’oeuf.

Avec cette sauce, vos filets remportent jeu, set et match !

OEUFS BÉNÉDICTE AU SAUMON

Bon, d’abord, les oeufs Bénédicte, c’est au saumon, pas au jambon. Non mais !

J’ai découvert le mariage du saumon et des oeufs pochés en regardant le comte de Balibari prendre son petit déjeuner devant le jeune Barry dans Barry Lyndon.

Les meilleurs que j’ai dégustés étaient ceux du Sailing Club de Nha Trang, un jour de tempête.

Alors, allons-y.

Il faut d’abord faire griller doucement des muffins (à défaut, du pain de mie)

Il faut déposer de belles tranches de saumon fumé bien pulpeux sur le pain grillé.

Par dessus, on pose les oeufs pochés (le truc le plus difficile à faire)

Enfin, on nappe de sauce hollandaise (l’autre truc un peu difficile à faire)

On sert tout cela sur une assiette chaude avec du thé Earl Gray

Il suffit de déguster en écoutant une sarabande de Haendel.

RETOUR

MAI 2024

POISCAILLE DE POISSAILLE

Vous attendez que la marée monte et vous allez acheter des filets de bar chez Lidl, parce qu’ils tout à fait délicieux. Vous les badigeonnez d’huile d’olive, de sel et de poivre sur le côté peau. Ensuite vous les cuirez à l’unilatérale sur la peau, à feu doux dans le wok coréen. Quand la chair sera blanche, la peau, en dessous sera devenue croustillante.

Vous les accompagnerez d’asperges dont vous aurez cassé la queue et cuite al dente.

Vous pourrez aussi les accompagner de brocolinis passés à la vapeur et légèrement sautés à l’huile d’olive.

Vous passerez aussi à la poêle des tronçons de courgette.

Puis vous ferez cuire dans de l’eau bouillante des gnocchis, juste le temps qu’ils remontent dans la casserole, puis vous les ferez revenir dans un mélange d’huile d’olive et de beurre.

Puis vous ferez une sauce en ajoutant du beurre, du vin blanc, de l’huile d’olive, du sel, du poivre et de l’estragon à de la crème fraîche que vous ferez réduire dans une casserole. Au dernier moment, à feu éteint, vous ajouterez deux jaunes d’oeuf.

Vous pourrez ranger vos gaules et déguster votre version préférée de ce plat. 

SPAGHETONNI AL SALMONE

J’adore faire ce plat que je fais varier régulièrement, histoire de ne pas sombrer dans la mer de Monotoni.

Je fais cuire mes spaghettoni al dente, pour qu’ils finissent de cuire dans la sauce.

J’émiette du saumon fumé dans un peu d’huile d’olive. Je le saupoudre de poivre concassé et je le réserve.

Ma sauce, maintenant !

Dans une petite cocotte, je mets une bonne quantité de crème fraîche semi-épaisse. J’y ajoute une grosse noix de beurre, un trait d’huile d’olive, un autre de vin blanc, une bonne cuiller de moutarde douce (Savora), du sel, du poivre concassé, le jus d’un citron, une pincée d’estragon et beaucoup de parmesan râpé.

Et que je te fais cuire cela à feu doux pour que ça réduise et réduise encore.

Je coupe le feu et j’ajoute trois ou quatre jaunes d’oeuf et je touille.

Une fois les pâtes cuites, j’ajoute à la sauce une louche d’eau de cuisson et je continue de faire cuire en touillant tout le temps. Puis je mets la sauce dans les pâtes et je laisse les spaghettoni s’imprégner de cette sauce et finir de cuire à feu doux, en mélangeant tout le temps.

Au moment de servir dans des assiettes chaudes, je mets le saumon sur les pâtes : iml ne doit surtout pas cuire. Je saupoudre de parmesan et de poivre concassé. Et voilà !

C’est des carbonara qui auraient fait un tour sur la Baltique.

BUTTER CHICKEN À MA FAÇON

Pour commencer, j’ai émincé deux poivrons rouges, des champignons et des courgettes.

Puis j’ai désossé des hauts de cuisse de poulet et en ai retiré la peau.

Avec les os, sur lesquels il restait un peu de viande, j’ai fait un fond de sauce en les faisant bouillir dans de l’eau avec un oignon coupé grossièrement, des gousses d’ail écrasé, du gingembre, un demi-citron, un piment, du vinaigre balsamique, du sel, du poivre et du romarin. Une fois que tout cela a bouillu tout ce que ça a pu, j’ai passé le tout au chinois et j’ai encore fait réduire pour que cela épaississe un peu. Et hop au frigo.

J’ai pris les peaux, et je les ai jetées dans un wok bien chaud jusqu’à ce qu’elles deviennent croustillantes. Je les ai salées, poivrées et elles sont devenues délicieuses à croquer. Elles ont aussi rejeté tout leur gras.

J’ai fait revenir mes morceaux de poulet coupés en deux dans ce gras de la peau de poulet. Puis j’ai remplacé le poulet par les poivrons, les courgettes et les champignons.

Puis j’ai remis le poulet et j’ai ajouté un pot de butter chicken sauce de chez Sharwood (chez Patak, c’est pareil). Puis j’ai versé une boite de lait de coco et un petit pot de crème fraîche.

J’ai laissé mijoter un bon moment.

Pendant ce moment, j’ai cuit mon riz basmati avec des graines de cardamome. Je l’ai lavé et fait revenir doucement avec du beurre.

Il ne restait plus qu’à servir avec de bons nans au fromage.

Ce plat est très goûtu, avec un grand parfum de curry, mais il n’est pas piquant, ce qui plait particulièrement à mon petit fils qui sera un grand maharadjah, un jour.

On se serait cru au Rajasthan au temps du grand Mogol!

PÂTES ITALIENNES EN VF

Vertes comme le basilic, rouges comme la tomate, blanche comme les pâtes de blé dur. Et pis voilà ! Eccccco !

Les pâtes sont des spaghettonis cuites al dente, égouttées (après avoir prélevé de louches d’eau de cuisson pour la sauce) et arrosées d’un peu de bonne huile d’olive pour qu’elles ne collent pas.

La sauce, donc ! 

On commence par faire revenir dans de l’huile d’olive de la bonne viande hachée à feu vif pour qu’elle ne rende pas d’eau.

Puis on remplace la viande par deux oignons émincés qui déglacent la poêle, puis on ajoute de l’ail haché, une carotte râpée, un piment frais épépiné et émincé, 

On verse sur tout cela une boîte de tomates concassées, deux boites de concentré de tomate, un peu de vin rouge, une poignée de sucre, un trait de vinaigre balsamique, un petit verre de lait.

Et on laisse réduire longuement.

On détend la sauce avec les deux louches d’eau de cuisson, puis on émince des feuilles de basilic et un petit peu d’huile d’olive parfumée.

On sert tout cela bien chaud dans des assiettes creuses en saupoudrant de vieux parmesan. 

En Italie, on aurait mélangé les pâtes, le fromage et la sauce, ce qui a pour effet de mieux les imprégner de saveurs, mais je préfère la manière française de faire des pâtes italiennes.

Y a pus qu’à manger en faisant des grands slurps car ya pas intérêt à couper les pâtes avec son couteau et qu’un Italien ne s’abaisserait jamais à utiliser une cuiller pour tourner ses spaghettis.

CABILLAUD & CROQUETTES AU BEURRE CITRONNÉ

Je prends de beaux filets de cabillaud que je tronçonne et que je farine juste ce qui faut. Je les ferai cuire dans du beurre et de l’huile d’olive, juste assez pour qu’ils se colorent un tout petit peu.

Je prépare mes croquettes de pommes de terre :

Je fais une écrasée en faisant bien cuire mes pommes de terre à la vapeur. 

Puis je les écrase à la fourchettes dans un mélange de beurre fondu, de ciboulette, de persil, de crème fraîche, de sel, de poivre, de moutarde, de jaune d’oeuf et de mon fond secret.

Ensuite, je les laisse reposer pour qu’elles deviennent plus fermes et je les pane (farine, jaune d’oeuf, chapelure). Il ne me reste plus qu’à les poêler dans une bonne quantité de beurre pour en faire de délicieuses croquettes.

J’arrose tout cela de mon beurre citronné :

Beurre salé + huile d’olive fondus

Câpres + jus de citron 

Piment haché + vinaigre 

Jaune d’œuf + crème fraîche 

Ciboulette + échalote hachée 

Sel + poivre concassé

Mon fond de sauce secret (carcasse de poulet, oignon, ail,  herbes, piment, gingembre, sel et poivre, gelée au madère, madère, beurre et gras de poulet, etc. Le tout cuit longuement et passé au chinois avant de reposer au frigo pendant au moins une nuit)

Je sers tout cela dans des assiettes chaudes. Le beurre va lentement fondre sur le poisson et lui donner tous ses arômes.

LE POTAGE PÉKINOIS PIQUANT DE JACKIE

Depuis mon enfance, alors que, rue Gavarni, je découvrais un des premiers restaurants chinois de Paris dont le fils du patron était devenu mon ami, je suis devenu un amateur du potage pékinois piquant, cette bouffée d’exotisme épicé si différente des saveurs compassées de ma cuisine populaire habituelle.

C’est une soupe qui ne se sert jamais dans les restaurants vietnamiens ou thaï et, donc, qu’on ne voit que rarement quand on mange de la nourriture asiatique. Dans les restaurants chinois, on lui préfère souvent des entrées croustillantes et on n’aurait pas l’idée d’en faire un plat principal.

C’est pourquoi Jackie a décidé de la concocter à sa manière pour notre dîner. Un potage pékinois piquant, vraiment piquant, débordant d’ingrédients et de parfums puissants. Sa recette, bien plus riche que celle des gargotes célestes, est un véritable feu d’artifice !

Bien entendu, elle l’a gardée secrète pendant de nombreuses années et ceux qui ont tenté de la lui voler ont, en général, disparu tandis que la recette devenait encore plus onctueuse.

Alors, je n’ose la traduire car elle saurait aussitôt que j’ai levé le voile sur cette merveille si jalousement gardée qu’elle pourrait relancer la guerre de l’opium.

Ingredients

Half a leftover chicken – a good bowlful – in big pieces

1 1/2 litres chicken broth (with 2 bouillon cubes)

Coriander and ciboulette

Small packet fresh tofu cut into 1 cm cubes

1 can (140g) pousses de bambou (preferably already iin matchsticks)

5 champignons parfumés soaked in hot water (keep water)- use medium striped Chinese bowl

1 poivron rouge finely sliced

1/2 teaspoon pepper

2 teaspoons pate de piment (careful, not too large teaspoons)

1 red pepper very finely sliced

4 tbsp rice vinegar

2 cubes ginger

3 tbsp maizena melted in half mug water

2 eggs mixed with 2 teaspoons sesame oil

4 tbsp dark soy sauce

Method

Prepare all the ingredients in advance

Use the wok to cook soup

Fry red pepper in very little oil (spray if possible) until fairly soft

Add bouillon, chicken, soy sauce, bamboos shoots, ginger, mushrooms (with water used for soaking – about 1/2 bowl). Bring to boil, then turn down.

Add pepper, vinegar and pate de piment and tofu. 

Heat up well. Stir maizena and add stirring all the time until thickened.

Take off heat. Allow to cool tiny bit and add egg mixture.

Add good handful chopped coriander.

Serve decorated with coriander and ciboulette.

SALADE MELON BRUGNON

Celle-là, je peux vous dire que c’est une de mes classiques.

Vous prenez des melons bien mûrs dont vous prélevez la chair avec une cuiller à glace.

Vous ajoutez des brugnons mûrs aussi que vous coupez en petits quartiers.

Vous émiettez du jambon de Parme (du vrai, SVP).

Vous ciselez de la menthe fraîche.

Vous saupoudrez avec du poivre concassé.

Vous faites rafraîchir au frigo.

Et puis c’est tout.

RETOUR

JUIN 2024

LE GIGOT DE SKIATHOS

Quel ne fut pas l’étonnement de mon ami grec quand je lui décrivis la recette que j’avais concoctée avec un gigot d’agneau et de la feta. « C’est le gigot de ma grand-mère » s’exclama-t’il en dévorant mon plat.

Puis, pour être sûr de ma recette, j’allai sur Marmiton et je la retrouvai, à peine modifiée, pour le pire, reproduite sur ce site. Alors, il est temps de de vous la redonner pour éviter une nouvelle guerre de Troies !

Hacher la feta avec l’huile d’olive, du poivre concassé, du piment et de  l’ail pour en faire une pâte assez souple (comme une belle fille dans une famille grecque).

Peler les oignons de printemps en réservant les queues (comme des oplites bien prêts à l’affrontement ).

Entaillez le gigot avec des coups de couteau (comme un Atride règle ses comptes).

Placez le gigot dans un plat qui va au four et fourrez le avec la pâte (comme on nourrit son fils préféré).

Entourez-le des oignons (comme on entoure la fille pure).

Enveloppez le tout d’une hermétique enveloppe d’aluminium (comme on garde la fille à marier).

Laissez au four à 125° pendant 8 à 9 h, voire plus (comme on protège son bien).

Servir avec du riz sauté avec des petits cubes de poivron et les queues de oignons de printemps ciselées.

Le gigot de Skiathos est tellement endre et confit qu’il se découpe à la cuiller. Une lectrice de Marmiton, originaire de Thessalonique l’a redécouvert en y retrouvant la recette délicieuse de sa grand-mère, héritée des bergers farouches des profondeurs des Balkans. Une recette bien différente des souvlakis qui règnent sur les rues de Mykonos et de Plaka.

LA SALADE GRECQUE

Une entrée fraîche, quyi sent bon les cours ombragées des rues d’Athène.

On coupê en petits dés des poivrons rouges, verts et jaunes. On fait la même chose avec de belles tomates bien charnues, puis avec un beau concombre un tout petit peu épluché. On ajoute des oignons rouges ciselés, puis des oloves noires dénoyautées (ou pas, pour ceux qui iont les dents solides). On ajoute de la feta coupée en dés.

Puis on arrose d’une belle quantité d’huile d’olive et de l’origan. Pas de vinaigre !

On la sert dans des assiettes creuses, accompagnée de galettes de pain grec chauffé à la poêle.

Et c’est à ce moment que chacun ajoute la quantité de vinaigre qu’il veut, pour relever le goût et faire chanter la saveur des légumes gorgés de soleil. Il n’y a rien de meilleur pour faire oublier le vin résiné que les tavernes offrent aux touristes extasiés.

RIZ AUX CREVETTES VIET & THAÏ

J’adore réinventer des recettes où les arômes des marchés d’Asie du Sud Est sont invitées à charmer les papilles.

Pour commencer, j’ai mis à mariner des crevettes décortiquées dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron jaune et vert, de pâte de piment et de poivre.

Puis, j’ai coupé menu des oignons de printemps (qui s’apparente bien çà le ciboulette thaï), des tiges de ngo gai qui est une sorte de coriandre vietnamienne nettement plus parfumée et poivrée que la coriandre ordinaire, un gros piment rouge qui a poussé dans mon jardin, et un oignon rouge. J’ai tout laissé mariner dans de l’huile d’olive.

Puis j’ai coupé en dés deux courgettes auxquelles j’ai rajouté de l’ail écrasé et du poivre.

J’ai fait cuire du riz en prenant soin qu’il ne devienne pas mou, mais onctueux sous la dent.

J’ai fait revenir les courgettes et l’ail dans mon wok. Quand elles ont commencé à prendre couleur sans être encore devenues molles, j’ai ajouté une bonne rasade de nuoc mam, parce que là-bas, s’il n’y a pas de nuoc mam, ce n’est pas mangeable. Puis j’ai fait revenir les crevettes avec un peu de leur marinade, pas trop !

Juste avant de servir, j’ai ajouté les oignons, le ngo gai, pour juste les réchauffer. 

Il ne restait plus qu’à déguster en se sentant emporté par ces parfums qui m’envoient là-bas comme un souffle de parfum.

Le piment est indispensable, mais on peut choisir des variantes douces. Il y a trente ans, le piment était le meilleur moyen de se protéger des infections alimentaires. Désormais, avec le développement du pays, la cuisine est moins piquante, mais toujours incroyablement parfumée. 

CANARD AUX CERISE

Comme chaque année, mon cerisier m’a donné des cerises que les zoziaux se sont empressés de bouloter avant même qu’elles fussent mûres. Mais il m’en est restées quand-même !

Je les ai lavées, équeutées er dénoyautées.

Dans mon petit wok, j’ai fait fondre une grosse noix de beurre et y ai fait blanchir deux échalotes ciselées. J’y ai ajouté une bonne cuillerée de fond de veau, puis j’ai déglacé au vin rouge, puis au vinaigre balsamique. 

J’y ai mis un peu de sel, beaucoup de poivre concassé et de sucre roux.

Enfin, j’y ai mis toutes mes cerises et j’ai laissé mijoter et épaissir tout doucement.

Pendant ce temps, j’ai fait des croisillons sur la peau d’un beau magret, je ‘ai salé et poivré et je l’ai mis à cuire sur sa peau, à feu moyen, pour qu’il rende tout son gras et que la peau soit devenue croustillante à souhait. Je l’ai retourné pour colorer le côté chair. Puis je l’ai laissé reposer quelques minutes avant de le couper en tranches fines.

J’ai épluché des pommes de terre que j’ai coupées gros dés. Je les ai cuites dix minutes à la vapeur, puis je les ai mélangées à un peu d’huile d’olive et de sel, puis je les ai faites dorer dans l’airfryer. Je les ai servies avec un peu de ciboulette du jardin. 

Et puis c’est tout, on a tout mangé ! Tagada Coin Coin !

TOMATES FARCIES

C’est le plat de mon enfance, si facile à manger et plain de saveurs qu’on achetait chez le charcutier parce que personne ne prenait le temps de las faire, surtout quand, comme dans mon enfance, le four était une machine aussi dangereuse que compliquée.

Alors, aujourd’hui, j’aime bien les faire pour de vrai, pas pour de faux !

Il faut d’abord de ces grosses tomates bien charnues comme des coeur de boeuf ou des tomates violettes. 

On coupe le chapeau, on enlève le trognon et on retire la plus grande part de la chair que l’on met au fond d’un plat.

Puis on prépare une bonne farce faite de bifteck haché, de chair à saucisse, de mie de pain, d’oignon ciselé et blanchi, d’un peu d’ail et d’herbes.

On bourre bien l’intérieur des tomates, puis on saupoudre de chapelure, de sel, de poivre, d’huile d’olive et d’un peu de Tabasco.

On fait cuire du riz juste à point, un petit peu croquant encore. On le mélange avec la chair des tomates, un peu d’huile d’olive, du sel, du poivre et un peu de Tabasco là aussi. Si vous n’aimez pas le piquant, forget le Tabasco.

Vous placez les tomates sur le lit de riz, le chapeau sur le coté. Puis vous enfournez à 180° pendant une cinquantaine de minutes. 

Vous les sortez et vous les servez en essayant de les garder entières. 

Y a plus qu’à les manger car elles sont autrement meilleures que celles du rayon traiteur.

LE KING OF BURGERS

Le hamburger, comme son nom l’indique est principalement berlinois, mais on le trouve à peu près partout en Teutonie qui aime bien mettre de la viande dans du pain, comme le Frankfurter.

On peut le manger dans des dinners à New York où il est énorme et souvent délicieux, ou dans des enseignes qui contribuent grandement à la croissance du cholestérol et du diabète de leur clientèle.

Là j’ai commencé par aplatir de délicieux steaks hachés, puis, après les avoir salés, poivrés, huilés, je leai fait revenir dans mon wok coréen.

Puis j’ai coupé mes sucrines en rondelles.

Puis j’ai fait une mayonnaise avec de la moutarde et des oignons rouges émincés, un peu de ketchup et de la sauce Mighty Relish, un truc vert, américain, comme on n’en connais pas ici. J’y ai mis mes oignons émincés

Puis j’ai coupé en tranche fines des cornichons malossols. 

Puis j’ai fait cuire des frites dans l’air fryier.

J’ai réchauffé des buns briochés avec des tranches de cheddar.

J’ai monté tout le bazar : 

– une base de bun avec son cheddar, 

– un steak haché,

– un peu de sauce

– un peu de salade

– un seconde base de bun avec son cheddar

– un steak haché

– des tranches de Malossol

– le chapeau d’un bun avec plein de sauce.

Puis j’ai sorti ma bouteille de Coca Cola grand cru et j’ai croqué dans le hamburger en en mettant partout et en regardant une série américaine bien gore à souhait.

Un dernier signe de civilisation avant les élections.

LE MENU D’HIER SOIR

Ce furent d’abord des tomates et mozzazrella avec les anchois mariné, des câpres, le basilic frais. Un peu d’huile d’olive, un trait de vinaigre balsamique. Un hors d’oeuvre d’été bien rafraîchissant.

Puis ce fut le boeuf à la coréenne de Jackie, mariné avec du bicarbonate, puis revenu avec des poivrons, de brocolinis, de la sauce soja légère, et forte, des cacahètes et de la coriandre. Le lendemain, je l’ai légèrement revu en l’épiçant et en épaississsant la sauce.

Enfin ce fut un clafoutis plein de cerises et juste cuit pour demeurer crémeux.

On a voyagé autant qu’on s’est ré&galés.

RETOUR

JUILLET 2024

POISCAILLE DE POISSAILLE

Nous avons choisi de beaux filets de cabillaud que nous avons trempé dans de la pâte à beignet pour en faire du fish n’chips. On les a fait cuire dans de l’huile d’olive, les Anglais les font cuire dans du saindoux.

On a choisi de belles petites pommes de terre grenaille. Nous les avons bien frottées sous l’eau courante pour enlever les saletés et amincir la peau. Puis nous les avons cuites à la vapeur pendant dix minutes. Puis nous les avons fait sauter à feu doux dans un mélange de beurre et d’huile d’olive jusqu’à ce que leur peau commence à dorer. Nous avons accompagné cela d’un beurre citronné (jus de citron réduit, crème fraîche et beurre fondu).

Un peu de ciboulette du jardin, un peu de jus de citron, et voilà.

MONKEY FILET

J’achète de jolis petits tournedos de filet de boeuf que je fais mariner dans un mélange d’huile d’olive, de gros sel et de poivre concassé. Au moins une heure.

Puis je les grille à feu intense pour bien les marquer tout en les gardant bleus à coeur. Je retire la barde avant de servir.

Je prépare ma sauce en faisant blanchir un oignon ciselé dans du beurre, j’y ajoute une bonne cuiller de fond de veau et une autre de chocolat Van Houten. Je continue de faire revenir à feu doux. Puis je mouille avec du vin rouge, du concentré de tomates, un trait de vinaigre balsamique et un peu de pâte de piment. Je laisse réduire. Je sors du feu et ajoute un peu de beurre pour rendre la sauce brillante.

Je fais cuire mes frites à l’airfryer.

Puis je dresse tout cela sur une assiette et j’ai vraiment l’impression de faire le singe …

CÔTELETTES D’AGNEAUX

Comment cuire ces petites côtelettes en grillant bien le gras et en les gardant bien saignantes à coeur. 

Pour commencer, je les embroche avec deux piques en métal ou en bois. Ainsi, elles forment un carré que je fais mariner dans de l’huile d’olive, de jus de citron, de romarin, de sel et de poivre.

Puis je les fais griller sur leurs trois côtés, surtout sur le côté gras qui devient ainsi croustillant. Puis je retire les piques et je finis de les faire griller rapidement sur leurs deux faces, juste pour les marquer.

Pendant ce temps, j’ai épluché mes petites pommes de terre nouvelles, je les précuit dix minutes à la vapeur, je les fait passer dans la marinade des côtelettes et je les fais dorer dans l’airfryer.

Je sers le tout avec un peu de romarin frais.

Un petit rosé bien frais sous le parasol et c’est l’été.

LE CARI TOM

La première fois que j’ai mangé le curry de crevettes thaï, c’était dans un restaurant situé tout en haut de cet immeuble célèbre à Hanoï qui, en plein centre de la vieille ville, ressemble à l’arrière d’un paquebot. C’était, en 1995, le premier immeuble moderne la ville, probablement construit par les Coréens. Il fait désormais partie intégrante de la ville avec ses restaurants situés à tous les étages et attirant une foule de jeunes et de touristes.

Bon ! Revenons en au cari thaï.

Pour commencer, on décortique des crevettes que l’on fait mariner dans un mélange de citron, d’huile d’olive, de piment, d’ail et de coriandre.

On coupe en dés une ou deux courgettes que l’on fait sauter dans de l’huile d’olive. Oui, les Vietnamiens tiennent l’huile d’olive pour un produit de luxe. On réserve les courgettes et on fait revenir les crevettes à feu vif pendant une ou deux minutes (pas plus). Puis on remet les dés de courgettes. 

On ajoute immédiatement une boite de lait de coco, une grosse cuiller de curry rouge. Attention, quand il y en a trop, cela devient écoeurant ! On ajoute une cuiller de piment, un peu de purée de tomate. Il doit y avoir beaucoup de liquide bien lié pour être onctueux. On sale, on poivre.

Et on sert tout cela avec du riz.

On peut ajouter des rondelles de banane et un peu de coriandre ciselée. 

On ferme les yeux, on est à Hanoï.

PENNE BARBARESCA

Bo, camarade, tu fais cuire des penne al dente. Ça c’est pour commencer. 

Pendant ce temps là, t’épluche des crevettes, tu coupes une courgette en dés, tu coupe des champignons en deux, tu épépine deux tomates et tu les coupes en dés, tu coupe un poivron jaune en petits morceaux et tu mets tout ça à revenir à feu moyen dans une sauteuse.

Tu coupes de la cébette en fines rondelles, tu écrases de l’ail et tu prends une bonne cuiller de pâte de piment.

Dans la sauteuse, t’ajoutes les pâtes et les herbes. Un peu d’eau de cuisson et pas de fromage. Je t’ai déjà dit qu’on met pas de fromage dans les pâtes aux fruits de mer !

Bon, maintenant, à table !

SALADE TARASS BOULBA

Quand, remontant le long Dniepr sur son fougueux coursier des plaines, Tarass Boulba, n’avait pas toujours envie de manger steak qu’il attendrissait chaque jour sous sa selle. Il décidait alors de se jeter dans le fleuve là, ou plus étroit, il devenait tumultueux. Et, de ses mains nues, dont une seule baffe assommait un taureau, il saisissait un de ces saumons bien gras qui remontaient vers son lieu de fraie. Il le fumait le soir même au dessus du feu de camp de son bivouac. Le lendemain, il en faisait de beaux filets avec son couteau à pointe recourbée qui avait encore le goût du sang de ceux qui avaient croisé son chemin.

Il lui ajoutait du céleri qui était devenu rémoulade sous la selle d’un de ses compagnons, des cornichons malosol taillés au couteau, de la ciboulette sauvageonne, du citron venu des bords de la mer Noire, des oeufs pochés avec du poivre dans l’eau du thé qu’il boirait plus tard, après beaucoup de vodka. Il dégusterait le tout avec des toasts, comme cet anglais, qu’il s’était amusé à dépecer, lui avait appris à faire et à manger en relevant le petit doigt. 

Puis, repus, il irait dormir sur son cheval à moins qu’il ne répondit à cette insolente qui lui lançait des oeillades sous son foulard orné de pièces d’argent. Il manquait de fils pour chevaucher et piller …

Hoy !

PHO FANTAISIE

On a tendance à dire que le PHÔ (feu) est un plat dérivé du pot au feu français, rien n’est moins sûr et l’inverse n’est pas démontré non plus. De plus, la recette varie énormément entre le nord et le d-sud du Vietnam. Phô bô c’et le pot au feu au boeuf, phô ga, c’est le pot au feu au poulet, et çà; ce n’est que le début.  En tous cas, contrairement au  pot au feu de chez nous, c’est avant tout un plat du matin que l’on va chercher au coin de la rue car c’est ainsi que l’on mange au Vietnam. 

Donc, ce n’est pas étonnant d’en trouver du tout fait, en sachets ou en bols, dans les épiceries et jusque dans les avions. Et en plus c’est bon.

Mais rien ne nous empêche de le rendre meilleur.

Par exemple en ajoutant des lamelles de champignons noirs réhydratées dans de l’eau bouillante. Par exemple, en y ajoutant un mélange de ciboulette thaï, de pâte de piment, de nuoc mam, de poivre concassé, de jus de citron et de sauce soja légère. Par exemple en y ajoutant les restes d’une pintade rôtie émiettés dans la sauce.

Il ne reste plus qu’à dévorer cela avec des baguettes et une cuiller asiatique en faisant de grands slurps.

à Hanoï, ce sera juste comme ça, avec quelques herbes, telles que ngo gai. à Saigon, on y mettra toutes les herbes et épices possibles. Deux cultures alimentaires. Il faut dire qu’entre Hanoï, il y a la même distance qu’entre Stockholm et Rome…

LE CARI TOM ET SON RIZ CANTONAIS

À la demande générale, j’ai refait mon cari tom pour le repas d’anniversaire de l’héritier de l’empire.

J’ai fait revenir des dés de courgette, puis j’ai versé du lait de coco, un peu de crème fraîche (ça arrondit la sauce), puis j’ai ajouté une bonne quantité de pâte de curry rouge (thaï) et un peu de curcuma. J’ai laissé mijoter.

J’ai épluché mes crevettes que j’ai ensuite fait mariner dans un mélange d’huile d’olive et de jus de citrons jaunes et verts avec un peu de piment, de sel et de poivre.

Avant de servir j’ai égoutté les crevettes, récupéré un peu de marinade, puis j’ai fait sauter mes crevettes à feu très vif, pendant quelques secondes avant de les ajouter au plat avec, aussi, de la ciboulette Thaï et de la coriandre.

J’ai fait revenir des lardons jusqu’à bien les colorer. J’ai préparé une omelette blanche (à feu très doux), que j’ai découpée en dés. J’ai ajouté les lardons, les dés d’omelette, des petits pois, de la ciboulette thaï, de la coriandre et de la sauce soja claire et un peu de piment. et cela m’a fait ce fameux riz cantonais qu’on trouve partout, sauf à Canton.

Tout le monde a repris plusieurs fois de ce plat que je n’avais donc pas complètement raté.

Et on avait, quand même, encore de la place pour le gâteau crémeux aux agrumes de Jackie qui commence à sérieusement me faire de l’ombre en matière de cuisine.

TARTE AUX PRUNE ROUGES

Vingt Dieux qu’elles étaient belles les prunes rouges du marché, là-haut, au marché de Marrakech, qu’on appelle ainsi, vu que tous les marchands et la plupart des clients viennent du Maghreb. On y trouve de tout, des légumes frais aux babouches colorées et surtout le sourire et la gentillesse des commerçants.

Alors, va pour les prunes que Binh choisit avec un soin d’experte.Je sais qu’elle fait la même chose à Hanoï.

Une fois rentré, je coupe les prunes en deux et en ôte les noyaux. 

Je déroule une pâte feuilletée que je pique et dont je recouvre le fond de confiture de mirabelles. Puis je dispose les prunes, le côté peau vers le bas pour qu’elles coulent moins. Puis je les saupoudre de sucre de canne. 

Et hop, au four à 220 degrés pendant 20 minutes. 

Je sors la tarte et aspire le plus de jus possible car il y en a vraiment beaucoup. 

Je saupoudre à nouveau de sucre et je remets au four à 160 degrés pour dix minutes.

La tarte a pris une belle couleur  rouge orangée. Je la mets au frigo pour figer le jus qui redeviens confiture.

Il ne reste plus qu’à découper dans le moule et à servir de bonnes parts dégoulinantes de saveur et de douceur un peu piquante, juste un peu !

LE GRATIN DE PÂTES

Pour m’annoncer sa visite, Sophie me lançait au téléphone : « gratin de pâtes !!! »

Et je savais ce qu’il me restait à faire.

Je préparais une bonne sauce à base de concentré de tomates, de concentré de tomates, de champignons, d’oignons et de bifteck haché revenus et réduits dans de l’huile d’olive, de gousses d’ail, de petits piments hachés. Un peu de sucre, du sel, du poivre, un trait de vin rouge, un peu de pâte de pesto. 

À la fin, une bonne quantité de crème fraîche épaisse.

Je choisissais des penne que je cuisais bien al dente et que je mélangeais à la sauce avant de verser le tout dans un plat beurré. Je recouvrais de fromage râpé, puis de chapelure et mettais tout cela au four, sous le gril pour dorer.

Et ma Ploumette dévorait cela avec passion, et les invités aussi.

SALADE DE FRUIT, JOLIE, JOLIE …

En ces jours d’un été au flamboiement incertain, il est bon de se rafraîchir le museau avec des saveurs élevées en plein soleil.

Prenez donc un melon que vous détaillez en cubes. Certains y vont avec la cuiller à melon pour faire des billes. Vous y ajoutez de bonnes grosse fraises détrognonées et coupées en deux, puis des abricots sans leur noyau et coupés en quatre.

Vous saupoudrez de sucre roux, de menthe ou de romarin, ou encore d’un sirop fait de sucre et d’une de ces deux aromates. Vous pouvez aussi arroser d’un peu d’un vin blanc liquoreux comme le Chateau d’Yquem. C’est vous qui voyez. 

Vous laissez rafraîchir au frigo et vous mangez cela sous votre canotier ou votre panama en regardant la mer.

MANGER UN ARTICHAUT

Pendant toute mon enfance, j’ai dévoré les artichauts que me préparait ma grand-mère qui se disait bretonne mais qui venait de Caen. Je les mangeais comme tout le monde en les épluchant peu à peu en arrachant la chair des feuilles avec mes petites dents.

Puis, un jour, mon père, qui avait attendu mes 18 ans pour me connaître, entreprit de m’enseigner les bonnes manières.

C’est ainsi qu’il me montra comment manger un artichaut.

On pose ce gros chardon domestique, bien cuit, égoutté et rafraîchi sur le fond de son assiette.

D’une main ferme mais délicate, on écarte les feuilles en les rabattant sur le pourtour de cette fleur-légume.

Une fois toutes les feuilles écartées, il convient de prélever le coeur en le saisissant par ses bords. On pose cette merveille de tendreté sur le côté de l’artichaut dont on retire le foin pour révéler le fond qui va servir de réceptacle à la sauce vinaigrette dont je tiens le secret d’un mage culinaire d’un autre âge.

Il s’agit de monter une mayonnaise bien moutardée, à l’huile neutre, et de la détendre avec un mélange de vinaigre de vin et d’échalotes hachées. Une petite poignée de sucre adoucit le mélange.

De cette manière, on commence par le meilleur et on finit aussi par le meilleur sans avoir à attendre l’épuisement des feuilles de moins en moins tendres et fines.

Rien ne vous empêche de choisir un autre sorte de sauce, voire de farcir l’artichaut, de le refermer et de le cuire au four. Mais moi, ce n’est qu’ainsi que je l’aime.

MI THIT LON

Au Vietnam, il y a les bun (les nouilles de riz) qu’on trouve dans le bo bun et le bun cha et les les mi (les nouilles de blé) qu’on trouve dans le mi xao.  ça change du riz ! Les nouilles servent de fond aux plats de viandes, aux légumes, aux herbes (abondantes).

Alors, comme j’avais des mi, j’ai préparé un plat avec des mi.

J’ai commencé par préparer des brochettes d’échine de porc avec des oignons, des tomates, des poivrons et du citron. J’ai fait mariner mes brochettes dans un mélange de pâte de saté, d’huile d’olive, de piment et de poivre. Après une nuit de marinade, j’ai fait griller mes brochettes à feu moyen pour lec uire à coeur sans trop les brûler.

J’ai cuit mes mi, trois minutes dans l’eau frémissante, arrêtées à l’eau froide, puis revenues dans le wok avec un mélange d’huile d’olive et de gingembre râpé. J’ai ajouté un peu de la marinade, puis, juste avant de servir j’ai ajouté de la ciboulette thaïe ciselée et du ngo gai, ces longues feuilles étroites à l’intense saveur de coriandre poivrée. 

J’ai servi avec un quart de citron pour arroser la viande. 

C’est pas très vietnamien, me direz-vous, mais c’est vachement bon !

AOÛT 2024

LES PENNE SANS PEINE

On oublier souvent que ce qu’il y a de bon dans les pâtes, ce sont les pâtes elles-mêmes sans qu’il soit nécessaire de les noyer dans un océan de sauce.

Alors, parfois, je cuis mes penne al dente et je les jette dans une poêle où j’ai mis de l’huile d’olive, du persil, de l’ail frais haché, un peu de piment, du sel et du poivre. J’ajoute un peu de l’huile de cuisson des pâtes, je couvre et je laisse mijoter sans colorer l’ail, jusqu’à ce que l’eau ait été absorbée.

Il suffit ensuite de se régaler, avec ou sans parmesan.

Pendant les deux jours suivants, on évitera d’embrasser quiconque qu’on ne veut pas assassiner avec son haleine violemment parfumée.

FILETS DE BAR AU CITRON

Comme d’habitude, on frotte les filets, côté peau avec du sel, du ,poivre et de l’huile d’olive. Comme d’habitude, on les cuit, côté peau, à feu moyen sur la poêle coréenne. 

Pendant ce temps là, on a épluché les patates et on les a fait cuire à la vapeur.

Y a plus que la sauce. Et çà, c’est ce qui compte vraiment.

On commence par presser deux ou trois citrons et à les faire cuire dans un caquelon, jusqu’à ce qu’ils commencent à réduire.

Pendant ce temps là, on ôte le ziste des citrons avec un couteau fin et on les éminces en fins bâtonnets.

On jette les bâtonnets de zeste dans la sauce et, quand elle commence à épaissir, on ajoute de la crème fleurette. Et on laisse réduire en assaisonnant de sel et de poivre. Un trait de vinaigre de vin complète l’acidité.

Juste avant de servir, on coupe le feu. On ajoute de la ciboulette et beaucoup de beurre qu’on laisse fondre.

Il ne reste plus qu’à servir.

Et hop, on évite que le chat n’arrive à voler un filet avant qu’on ne l’aie bouloté. 

L’ANNIVERSAIRE DE JACKIE

Pour fêter dignement l’anniversaire de Jackie, j’ai invité plein de monde, ce qui a fait que nous étions onze, nous partageant entre les Vietnamiens et les Anglais et que j’étais le seul adulte hexagonal de cette tablée. Il me fallait aussi composer avec les allergies et les détestations spécifique de chaque gosier. Je me serais cru canditat à Taupe chef.

Heureusement, quelques petites mains m’ont apporté un concours spécial dans mon entreprise gargantuesque.

LA SALADE D’HARRY COVER

Il faut cuire les zaricots verts al dente dans une eau additionnée de bicarbonate pour la couleur. On les refroidit à l’eau fraîche, on les mélange à des cerneaux de noix et à des suprêmes de mandarine. Il ne reste plus qu’à assaisonner d’un peu d’huile d’olive, de vinaigre balsamique, de poivre du moulin et de persil.

J’aurais bien ajouté des petits dés de magrets fumés, mais il fallait que ma salade fût végano-compatible.

LES MAGRETS AUX ORANGES

Pour commencer, vous parez vos magrets en ôtant l’excès de gras et les vilains trucs qui restent côté chair. Plus vous striez la peau en damier avec un couteau. Vous frottes la peau avec du gros sel et du poivre concassé et vous laissez mariner vos magrets une nuit dans du vinaigre. Il ne reste plus qu’à les faire griller côté peau à feu moyen. Quand la peau est devenue bien dorée, c’est que les magrets sont cuits. On les découpe en tranches fines. Un magret pour deux invités.

Alors, c’est le moment de la sauce à l’orange. Dans une casserole, on verse une bonne dose de miel, puis le jus de quatre orange, puis encore du jus d’orange frais. On ajoute du vinaigre balsamique et du fond de veau. On poivre d’abondance et on sale un peu. On ajoute une certaine quantité de bâtonnets de zeste d’orange et on fait réduire cette sauce jusqu’à ce qu’elle devienne onctueuse et nappante. Juste avant de servir, on ajoute le reste des bâtonnets de zeste et les suprêmes de trois oranges.

On dépose cette sauce en abondance sur les tranches de magrets.

Il ne reste plus qu’à faire l’écrasée de pommes de terre. On épluche les jolies patates et on les fait bien cuire à la vapeur. Puis on les écrase à la fourchette dans un mélange de beurre fondu, de jaune d’oeuf, de crème fleurette et de ciboulette. Il doit rester des morceaux car on ne veut pas que ce ne soit qu’une purée.

LE MILLE FEUILLE AUX FRAMBOISES.

On achète des pâtes feuilletées rectangulaires que l’on coupe en deux par le milieu. On les saupoudre de sucre glace, puis on les met au four entre deux plaques de cuisson et protégée par du papier sulfurisé. On se retrouve à la fin avec quatre plaques de pâte croustillante, dorée et qui n’a pas gonflé.

On commence à faire chauffer un litre de lait auquel on a ajouté de la vanille.

On prépare la crème pâtissière. On commence par battre six jaunes d’oeuf et cent cinquante grammes jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Puis on ajoute cent grammes de farine que l’on amalgame progressivement en détendant le mélange avec du lait tiède. Quand c’est devenu assez liquide, on verse le tout dans le lait qui chauffe. Et, là, on n’arrête plus de touiller en laissant chauffer à feu doux. Au bout d’un moment, ça se met à épaissir. C’est de la crème pâtissière. 

Quand tout est refroidi, on pose une plaque de pâte feuilletée, puis une couche de crème, puis des framboises, une couche de crème et une plaque de pâte feuilletée, puis de crème, puis de framboises, puis de crème, puis de pâte feuilletée, puis de crème, puis de framboises, puis de crème, puis de pâte feuilletée. On finit par saupoudrer d’une épaisse couche de sucre glace. Et on a le mille feuille.

Il ne reste plus qu’à y planter les bougies et à le faire souffler sans que le sucre glace ne finisse dans la figure de la personne en face.

TARTE POMMES ABRICOTS

« Dis, Pascal, tu ne pourrais pas faire une tarte avec tout ça ? »

Je contemple, perplexe, les quelqiues abricots, la salade de pêches, les pommes, la pâte feuilletée et le bol de crème pâtissière rescapée du mille-feuilles, et le regard gourmand de mon petit fils.

Bon ! On va commencer avec la pâte feuilletée que je déroule dans un moule, que je saupoudre de sucre glace, puis que je recouvre de papier sulfurisé avant de poser un autre moule pour l’empêcher de pousser. Au four pour quinze à vingt minutes pour qu’elle soit bien dorée !

On coupe les abricots en deux, les pommes en gros cubes, le reste des fruits comme ils viennent.  On jette tout cela dans une poêle avec du bon beurre au sel de Guérande et on ajoute un demi pot de confiture de fraises. Et on fait revenir tout cela à feu vif jusqu’à ce que cela commence à caraméliser.

On sort la pâte du four et on la laisse refroidir. On nappe le fond de toute la crème pâtissière. Puis on recouvre avec les fruits que l’on a laissé tiédir.

Il ne reste plus qu’à servir.

Le couteau fait croustiller la pâte en la tranchant. Les fruits, dans le caramel sont encore un peu fermes, ni trop acides, ni trop sucrés. La crème arrondit le tout.

Vous en reprendrez bien une part ?

SPAGHITALI !!

Des pâtes aux couleurs de l’Italie toutes délicieuses et faciles à faire !

Dans une sauteuses, vous mettez les oignons émincés et l’ail haché à revenir doucement dans de l’huile d’olive. Vous ajoutez une grande boîte de tomates concassées et deux petites de concentré de tomate. Vous ajoutez une bonne cuiller de pesto genovese, un trait de vinaigre balsamique, une pognée de sucre en poudre, un peu de piment, une rasade de vin rouge et un peu de lait. Vous laissez réduire à feu doux en remuant bien. Au dernier moment, vous jetez dans la sauce quelques belles câpres et une bonne louche de l’eau de cuisson des pâtes. Et vous touillez encore.

Il ne reste plus qu’à y plonger les spaghettonis cuites al dente et les laisser s’imprégner à feu très doux.

Vous saupoudrez d’une bonne dose de parmesan rapé et vous plantez quelques feuilles de basilic et vous en coupez menu quelques autres.

Oui, en Italie, on met les pâtes dans la sauce et non, comme les Français, la sauce sur les pâtes !

Ça vous a un petit air de drapeau italien qui vous emmène jusqu’au Trastavere.

BOEUF SAUTÉ PIMENTÉ

Comment transformer un bifteck en un plat chinois aux saveurs explosives ?

Jackie a la réponse !

Tout d’abord, vous prenez un bon morceau de boeuf que vous coupez en fines lamelles contre le sens des fibres. Vous faites la même choses avec un poivron vert, un poivron rouge et une ou deux carottes. Vous mettez le tout à mariner un bon moment dans un mélange d’huile neutre, de sauce soja, de bicarbonate de sodium, de vinaigre de riz, de fécule de maïs, de piment et de poivre. 

Parallèlement à cela, vous préparez une sauce faite de sauce soja, de piment (sauce et piments hachés), d’ail écrasé, de vinaigre de riz, de sucre roux de gingembre haché et d’eau pour détendre le tout.

Vous faites revenir la viande à feu très vif et pendant très peu de temps. Vous réservez. Vous faites la même chose avec les légumes juste assez pour qu’ils restent croquants. 

Vous remettez le tout dans le wok et vous ajoutez la sauce. Encore une fois, très peu de temps.

Vous servez tout cela avec du riz dans le quel vous avez ciselé de la ciboulette.

Vous saupoudrez le plat de cacahuètes grillées et de coriandre. 

Vous n’oubliez pas de servir avec de la sauce pimentée pour les palais vigoureux.

Et si vous aimez pas, on vous coupe la tête !

BROCHETTES DE POULET RATATOUILLE

Moi, j’ai toujours détesté la ratatouille avec ses légumes surcuits dans une sauce indécise et un goût pâle et sans relief. Mais voilà, Jackie la fait en cuisant les légumes séparément, dans le wok, en les faisant sauter juste assez, dans l’huile d’olive, pour qu’ils gardent leur croquant et leurs saveurs propres. Elle commence par des dés d’aubergine, puis des poivrons, de l’oignon , des courgettes, des tomates, des champignons coupés grossièrement, de l’ail. Quand tout a reçu la cuisson qui convient, on réunit tout et on fait mijoter avec des tomates concassées et du piment. 

Elle enfile sur des brochettes des morceaux de poulet (prenez le haut de cuisse désossé, c’est bien meilleur), avec des poivrons des tomates et des oignons, puis les fait mariner dans un mélange d’huile d’olive, de romarin et de jus de citron. Puis elle les grille tout doucement dans une grande poêle qui permet de préserver le jus.

Il ne reste plus qu’à servir avec du riz cuit dans une eau dans laquelle a fondu un bouillon de volaille, ou de boeuf et qu’on a parsemé de ciboulette du jardin et arrosé d’huile d’olive.

On sert le tout, on poivre généreusement et on déguste en évitant de manger les brochettes en bois qui sont la seule chose qui n’est pas devenue tendre et croquante.

LES PÂTES FOLLES

J’adore les pâtes qui ne marchent pas droit. Les recettes de pâtes sont aussi nombreuses que les mammas italiennes du haut en bas de la botte. Selon les ingrédients et les saisons, chacune trouve chaussure à son pied. Bien entendu, les recettes classiques tracent la route, mes rien n’interdit de prendre des chemins de traverse pour y gambader.

Cette fois-ci, j’étais parti de l’idée des carbonara, mais il me fallait faire avec ce que j’avais. Et puis, les carbonara, ce n’es pas assez fou, ça marche trop droit !

J’ai mélangé dans un bol quatre jaunes d’oeuf, un pot de crème fraîche, du parmesan râpé et du poivre concassé.

Dans la sauteuse, j’ai jeté des lardons, puis des petits champignons, puis des lamelles de tomate épépinées, puis un grand trait de vin blanc et de l’huile d’olive. J’ai tout laissé s’évaporer et commencer à colorer.

Dans la casserole, j’ai fait cuire des penne al dente dans une eau additionnée de bouillon de poule.

J’ai ajouté deux louches de l’eau de cuisson dans la sauteuse puis j’y ai versé les pâtes pour achever leur cuisson.

Pour achever le plat j’ai ajouté les oeufs et la crème et j’ai bien remué tout en laissant le plat bien réchauffer. 

Il ne restait plus qu’à servir et prendre son pied.

Je me disais que j’aurais pu y ajouter un peu de pesto genovese, mais c’eut été un faux pas car tout le monde n’aime pas le basilic, mais rien n’empêche de le faire si l’on veut aller son propre chemin.

SALADE DE LYON

Lyon est une ville située à deux heures de Paris et incroyablement lointaine. Il y fait bien plus chaud l’été et les coutumes alimentaires y sont énormément différentes. Face aux prétentions de gourmet du Parisien, le Lyonnais est ouvertement gourmand et aux bistrots pointilleux des Parisiens, il oppose ses bouchons débonnaires. Et sachez bien que la cervelle de canut ne provient pas du crâne d’un tisserand et qu’une quenelle n’est pas une injure.

Pour commencer, j’ai mis au four un saucisson lyonnais en brioche. Trente minutes plus tard, il en ressort croustillant et bien chaud.

Pour l’accompagner, j’ai fait une salade de pommes de terre que j’ai fait cuire à la vapeur avant le les couper en rondelles épaisses, tendres et fermes. Je les ai plongées, encore chaudes, dans un mélange de mayonnaise, de vinaigrette, de cornichons malossol, de poivre et de ciboulette. 

C’est délicieux, léger et parfaitement adapté à un bon verre de Beaujolais.

Pour faire passer tout cela, je vous recommande une bonne course à travers les traboules.

SEPTEMBRE 2024

BROCHETTES TROPICALES

Pour commencer, tu dépiautes tes hauts de cuisse de poulet, tu les désosses, puis tu les coupes en deux avant d’embrocher quatre ou cinq morceaux sur de petites piques en bois.

Alors, tu prépares ta marinade avec de l’huile d’olive, du sel, du poivre concassé, du sembal oelek, du paprika, du gingembre râpé, de l’ail écrasé, du curcuma. Tu plonges tes brochettes dans ce mélange et tu les laisses deux heures au frigo. Y faut que ça s’imprègne, tu comprends ?

Pendant que ça marine, tu prépare une julienne avec des poivrons rouges, verts, jeune, des olives, des oignons. Tu fais colorer les oignons dans une sauteuse avec de l’huile d’olive, puis tu ajoutes les poivrons et les olives, et t’arrête le feu car tu veux pas que ça devienne de la bouillie !

Tu fais cuire du riz, puis tu le relaves pour que les grains ne collent pas. Tu ajoutes ce riz dans ta sauteuse et tu verses dessus un jus de citron vert mélangé au zeste râpé et à un petit piment ciselé. Tu couvres tout le bazar et tu laisse réchauffer à feu très doux.

Y te restes plus qu’à faire griller tes brochettes à feu moyen pour qu’elles cuisent à coeur sans brûler trop en surface. Tu sers en ajoutant un peu de marinade sur la bidoche.

Y a pus qu’à mett ça sur les gamelles et à becqueter !

Au fait, t’es pas obligé de mettre du piment partout. T’as compris ?

TORTIGLIONI DI PAPA

Ma ! Tou fais couire tes pâtes bene al dente e tou les égouttes bien avant de les arroser d’oune poco di olio de olive. Tou prépares oune sauce tomate avec du coulis, de l’ail, des échalotes revenues, oune poco de pimento ciselé, dou vinaigre balsamico, dou soucre e dou lait (si, si, dou lait, ma pas troppo !). Tou  mets aussi des coeurs d’artichaut grillés.

Tou fais revenir des grosses crevettes dans de l’oilio d’olive e de l’ail e tou les mets dans la salsa. Tou mélanges tout avec les pasta pouis, tou saupoudres de parmegianno e dou basilico ciselé. 

Tou apportes le plat à la grande tavola avec tutti la famiglia e tou attends que le papa soit servi e qu’il commence à mangiare.

Si il papa il dit rien, c’est que c’est buono.

AIGUILLETTES DE CANARD MOUTARDE

À la différence du magret, l’aiguillette est un morceau tout fin et très peu gras. Pas question de le faire cuire comme un magret. C’est une viande qui se saisit en quelques instants pour être marquée à l’extérieur et demeurer rose dedans. 

Dans ma poêle, je fais chauffer de la graisse de canard et j’y jette mes aiguillettes quand elle est très chaude. Je laisse saisir pendant quinze à vingt secondes, je retourne et je fais saisir l’autre côté. Puis je sors mes aiguillettes et les réserve au chaud dans le four.

Dans le gras de cuisson, je jette des échalotes que je laisse colorer. J’ajoute une poignée de sucre (on peut préférer le miel) que je laisse commencer à caraméliser. Puis je verse un pot de crème fleurette, deux ou trois grosses cuillers de moutarde à l’ancienne, un trait de vinaigre balsamique. Je laisse réduire jusque la sauce devienne lisse.

Je fais cuire des pâtes al dente. je les débarrasse et y verse un petit peu d’huile d’olive (ou de beurre si on veut).

Je remets les aiguillettes dans la sauce pour les réchauffer sans les cuire.

Je sers avec un petit Château d’Yquem 1985 qui va très bien avec ce plat à la fois doux et relevé.

FILETS DE DORADE À LA PLANCHA

Choisir de beaux filets de dorade royale (sparus aurata) dont vous frotterez la peau de gros sel, de poivre concassé et d’huile d’olive. Vous les laissez ainsi tandis que vous épluchez des rattes du Touquet que vous ferez cuire à la vapeur juste assez pour qu’elles demeurent fermes sans se défaire.

Vous ferez fondre du beurre mélangé à de l’huile d’olive et vous y ajouterez le jus d’un citron, des câpres, du sel, du poivre et de la ciboulette. Quand le mélange a bien tiédi, vous y battez deux jaunes d’oeuf.

Placez les filets, côté peau, sur la plancha à feu moyen et vous laissez cuire jusqu’à ce que la chair, dessus, blanchisse.

Il ne vous reste plus qu’à servir vos filets, en les retournant pour que la peau apparaisse bien croustillante. 

Vous arrosez avec la sauce que vous aurez bien battue juste avant de servir.

Avec un petit vin bien sec et frais à souhait, ça fait rêver du vieux port.

LE BOEUF ÉMINCÉ PIMENTÉ

Jackie me fait de plus en plus concurrence pour élaborer des plats aux saveurs puissantes et délicieuses. Mais j’observe, je ne laisse rien passer !

C’est ainsi que je l’ai vue, hier, acheter du merlan, cette partie du boeuf qu’on dit, avec la poire et l’araignée être les morceaux du boucher. Elle a émincé cette viande légèrement fibreuse en fines lamelles qu’elle a fait mariner dans un mélange d’huile, de sauce soja, de vin de riz, de maizena, de bicarbonate (qui attendrit encore la viande).

Puis elle prépare une sauce faite de flocons de piment, de sucre brun, d’ail écrasé, de gingembre haché, de sauce shiracha, de sauce soja et d’eau.

Elle émince des poivrons en fines lanières et les fait revenir à feu vif, puis elles les réserve avant de les remplacer par la viande qu’elle fait revenir à feu très fort dans un peu d’huile neutre qu’elle déglace avec la sauce. Tout cela va très vite !

Pendant ce temps là, elle fait revenir des petits poivrons jusqu’à mi-cuisson, elle fait de même avec des brocolinis (en fait, des légumes verts qui doivent demeurer croquants).

Elle sert tout cela avec un peu d’huile de sésame, des cacahuètes, du sésame et de la coriandre fraîche.

De mon côté, j’ai préparé un riz que j’ai cuit et fait sauter dans un peu d’huile d’olive avec un poivron vert en petits dés, de l’ai écrasé, un petit piment, une tomate dont j’ai coupé la chair en dés et une échalote émincée et blanchie dans l’huile.

Il n’y a plus qu’à faire danser les baguettes en dévorant ce plat aux saveurs vives et ardentes. Je peux vous dire que le grand Khan n’est pas notre cousin !

MOI JE VEUX LA CUISSE !

Dans un poulet, ce sont les cuisses qui sont tendres et juteuses à souhait, c’est pas comme les blancs qui sont toujours secs et filandreux. Non mais ! Moi je sais ça depuis que chuis tout gosse !

Alors, dans un plat qui va au four, juste assez grand pour y caler les cuisses de poulet, je pose ces dernières la peau vers le haut. Je mets par-dessus de grosses noix de beurre que j’étale. Puis un peu d’huile d’olive, puis du gros sel, puis du poivre concassé, puis une belle branche de romarin, puis de l’estragon, puis des rondelles et quartiers de citron. Et que chte mets ça au four à 180 degrés pendant cinquante minutes en baissant le feu à 160 degrés après vingt minutes. Régulièrement, j’arrose avec le jus qui se forme sous les cuisses. L’idée est que la peau devienne croustillante et dorée sans brûler.

Il n’y a plus qu’à servir avec une écrasée de pommes de terre. Vous savez, l’écrasée ! Des patates épluchées, cuites à la vapeur et écrasées à la fourchettes avec du beurre, de la crème fraîche un jaune d’oeuf et de la ciboulette. Vous avisez pas de passer vos patates au mixeur, l’écrasée, c’est pas de la purée, nom de nom !

Vous servez en arrosant avec du jus de cuisson et en ajoutant votre citron confit dans le beurre. Ça vous a un petit air de madeleine de Proust, sauf qu’il ya pas de thé.

Quant au régime, on repassera.

RETOUR

OCTOBRE 2024

À PROPOS DU BOEUF BOURGUIGNON

Cela fait plus de quarante cinq ans que je fais des boeufs bourgignons. Autant dire qu’il s’agit de mon plat signature, comme on dit. Comme j’en ai maintes fois écrit la recette, je n’y reviendrai pas. Mais je me plais à ajouter un élément important : FAITES EN BEAUCOUP !

Pourquoi ? Parce que le bourgignon est toujours meilleurs une fois cuit et recuit. La première cuisson délivre un plat où les légumes sont encore bien fermes et la viande déjà tendre et imprégnée de la sauce. Mais quand on le recuit, l’alchimie opère et tout devient onctueux, velouté, au bord de se défaire.

Et s’il en reste encore, ce qui devrait être le cas, on peut en faire une soupe en détendant la sauce et en effilochant les restes de viande. Les légumes, eux, ont fondu. On peut y ajouter du bouillon ou de la tomate, c’est comme qu’on veut parce qu’un plat de restes, c’est un navire qui voque au gré des humeurs.

PENNE ARDENTE

Vous faites cuire vos penne très al dente !

Dans une grande sauteuse, vous faites revenir, dans de l’huile d’olive et de l’ail écrasé, des courgettes coupées en dés.

Dans un bol, vous mélangez du persil plat, de l’ail, de l’huile d’olive, des piments oiseaux (c’est selon !), du jus de citron et de l’huile d’olive. Vous y plongez vos grosses crevettes décortiquées et cuites et vous laissez mariner.

Vous ajoutez les pâtes al dente aux courgettes et vous versez vos crevettes et leur marinade en gardant le tout à feu doux pour que les pâtes s’impègnet bien et finissent de cuire en absorbant le liquide.

Il ne reste plus qu’à servir avec des copeaux de parmesan. Ma doué, ça chauffe !!!

ENTRECÔTE D’AUTOMNE

Qui a pris la mauvaise habitude de tailler les entrecôtes aussi fines que des feuilles de papier. Une entrecôte, cela faire deux doigts d’épaisseur pour pouvoir être bien saisies au dehors, tout en demeurant bleues à l’intérieur. Et comme, pour l’occasion j’ai opté pour les faire à la poêle, dans du beurre, il fallait bien cette épaisseur carnassière.

Pour accompagner cette viande à la tendreté incomparable dont le gras s’est mêlé au beurre très chaud pour le plus grand bonheur de mon cholestérol, j’ai fait cuire des haricots verts dans une eau additionnée de bicarbonate de sodium, puis je les ai ajoutés à de belles girolles cuites dans de l’échalote, de l’ail et un mélange d’huile d’olive et de beurre.

Il ne restait plus qu’à saler et poivrer pour déguster un plat aux saveurs d’octobre quand le monde commence à devenir fauve.

LE SAUMON NIPPON

Jackie est en train de devenir une sérieuse concurrente de mon règne sans partage sur la cuisine. Elle m’a gratifié, hier soir de son saumon teriyaki amplement revu à sa manière.

Pour commencer, elle a réalisé sa sauce teriyaki, le coeur de cette recette. Il s’agit de faire évaporer, dans une petite casserole, un mélange d’ail écrasé, de gingembre râpé, de sucre brun et de miel avec un peu d’eau. On ajoute à cela de la fécule de maïs diluée dans de l’eau et on continue la cuisson jusqu’à obtenir une sauce bien nappante. On peut aussi y mettre du piment et des graines de sésame blanc.

On fait aussi cuire du riz et, on passe au four des poivrons, des courgettes (et des brocolinis, moi j’aime pas trop) coupés grossièrement et arrosés d’huile d’olive.

On sale et on frotte à l’huile la peau du saumon, puis on le cuit à feu doux sur dans une poêle, à l’unilatérale jusqu’à ce que la peau soit dorée et croustillante. En principe, il est cuit jusqu’à la surface sans qu’on ait vraiment besoin de le retourner.

Il ne reste plus qu’à dresser les assiettes avec une géométrie tout à fait zen en lançant des imprécations gutturales !

LA SOUPE DU CONSUL

Le consul de France en Indochine était un homme très attaché à son terroir et qui prenait, à Dalat, des vacances bien méritées, au frais des montagnes, dans sa villa qui évoquait sa bourgogne natale, comme celles de ses voisins qui étaient bâties aux goûts des stations balnéaires françaises.

Chaque dimanche, il ordonnait qu’on lui servît un plat emblématique de la vraie cuisine de nos belles provinces, avec une prédilection pour le boeuf bourguignon qu’on lui mitonnait avec du vin de Dalat. 

Comme il en restait toujours beaucoup, surtout de la sauce épaisse et parfumée, et qu’il avait horreur du gâchis, ses cuisiniers annamites devaient arranger les restes pour lui servir un plat qui ne serait pas celui qu’il avait mangé la veille, car le consul avait horreur de remanger d’un plat du lendemain.

Alors, s’aidant de l’inspiration qui leur venait des cinq provinces d’Indochine et d’ailleurs, les tambouilleurs se mettaient à l’ouvrage.

Ils commençaient par écraser tous les restes en une purée épaisse faite de sauce, de légumes, de viande et de pommes de terre. Il délayaient cette purée avec une bonne quantité de coulis de tomates, de crème, de jus de citron, de suce soja, de vinaigre balsamique et même d’eau claire. Tout ce qu’ils trouvaient dans le garde-manger toujours bien fourni. Une fois la soupe bien fluide et nappante à souhait, il y ajoutaient de l’ail écrasé, une bonne dose de piment, du gingembre râpé, de sel, de poivre et de cébette émincée. 

Au moment de servir, ils disposaient dessus des croûtons dorés et le vert des cébettes.

Le consul mangeait cela avec de grands slurps tout en se félicitant du talent ce ces minuscules Indochinois qui feraient, à coup sûr, d’excellents Français quand le temps serait venu.

LE FILET BÉARNAISE

Il faut bien avouer que je suis un carnivore convaincu, incorrigible et définitif. Je laisse les vegans torturer leurs salades et s’empiffrer de quinoa, moi, je suis héritier direct des chasseurs cueilleurs et je revendique mes canines.

La quintessence de mon bonheur, c’est le filet de boeuf grillé, juste le temps de marquer la chair, pour que le coeur demeure bleu et pulpeux à souhait.

Et pour aller avec ce filet de boeuf, quoi de meilleur que des pommes sautées, bien dorées, bien tendres.

Et puis voilà la Béarnaise. Et là, on frôle la perfection absolue dans le plaisir gourmand primitif. 

J’ai, bien entendu, appris à faire une vraie béarnaises avec son sabayon de jaune d’oeuf, d’eau et de carrés de beurre lentement fondus tandis qu’on ne cesse de battre le mélange en le gardant à la bonne température. Et puis voilà que ça se disssocie, cela devient un mélange d’huile et de plein de trucs pas jolis à voir. 

Alors, quand j’ai la flemme de me lancer dans l’aventure, je triche.

Je commence par préparer une mayonnaise (jaunes d’oeuf, moutarde et huile), pas trop montée, que je réserve.

Dans un caquelon, je verse du vinaigre, j’ajoute une noix de beurre, deux ou trois échalotes hachées très fin, du cerfeuil, de l’estragon, une pointe de piment, du sel et du poivre. Je met tout çà à réduire peu à peu jusqu’à ce que le liquide ait presque disparu.

Il ne me reste plus qu’à ajouter cette préparation tiédie à ma mayonnaise en remuant doucement. 

Vous me direz que ce n’est pas une vraie béarnaise et que je vais me faire virer de Top Chef, mais moi je vous répond que c’est autrement meilleur que ce qu’on vend en tubes ou en pots et que mon filet de boeuf a adoré se faire croquer avec une telle sauce. 

Et si vous n’aimez pas ça, je vous laisse vos salsifis.

Non mais !

TENDRE POULET

Il me souvient, qu’au temps des galanteries ensoyées et poudrées, le poulet n’était pas tant un volatile comestible qu’un billet doux déposé à la porte des belles marquises dont les yeux faisaient mourir d’amour de précieux emperruqués. Mais passons aux fourneaux où Jackie excelle à faire à sa façons des plats de son invention.

Hier, elle a fourré un beau poulet de citrons et de romarin, puis, elle l’a mis au four après l’avoir frotté à l’huile d’olive et au sel, d’abord sur le ventre, puis sur le dos, en l’arrosant souvent et à plus de deux cents degrés. La peau de la volaille s’est mise à dorer de partout.

Puis, au bout d’une vingtaine de minutes, elle a garni le plat de poivrons taillés en gros dés, de courgettes, coupées en fines tranches, de quartiers de citron et de pommes de terre que j’avais fait sauter la veille. Elle a jeté parmi les légumes quelques brins du romarin du jardin, un peu d’huile d’olive et saupoudré de sel et de poivre. Elle a tout remis au four à cent cinquante degrés pour encore plus d’une heure en arrosant régulièrement avec le jus qui se formait.

Quand tout a été cuit à coeur, il n’a plus suffit qu’à découper le poulet et de le servir, tendre et croustillant à la fois, avec ses légumes parfumés.

J’ai mâchonné mon pilon et admis que c’était vraiment très bon. Si les Anglaises se mettent à faire de la bonne cuisine, où va le monde ?

CÀ RI C 

On trouve souvent des currys en Thaïlande et au Vietnam. Des curry très différents de ceux qu’on trouve en Inde. Ce sont des curry plus simples, moins saturés de mille épices, en fait, moins forts en curry.

Aujourd’hui, j’ai versé dans le caquelon deux boites de lait de coco, puis un peu de crème liquide. J’ai ajouté une grosse cuiller de pâte de curry rouge (pas trop !), un peu de sambal oelek (pâte de piment à l’ail dans de l’huile), un peu de gingembre râpé, du lemon pickle (Patak !), le zeste d’un citron et le jus de ce citron, du sel et du poivre. 

Puis, j’ai ajouté des petits pois surgelés (ceux qui super verts!) et des dés de courgette que j’ai fait revenir dans du beurre. Et puis j’ai fait réduire ce mélange à feu doux jusqu’à une consistence crémeuse et nappante.

Il ne m’a resté qu’à faire revenir des dos de cabillaud coupés en gros dés et farinés dans du beurre, juste pour qu’ils colorent un peu.

J’ai servi tout cela avec du riz basmati cuit avec des cardamome.

Le cà ri câ, c’est le curry de poisson comme j’imagine qu’on peut le manger à Cat Ba, à Qui Nhon ou à Can Tho.

LE POTAGE PÉKINOIS PIQUANT

Quand je vous disais que Jackie avait entrepris d’envahir mon royaume culinaire et de s’approprier ma toque au profit de la perfide Albion, je n’étais qu’à deux doigts de la vérité qui s’avère encore pire que ce que m’inspirait ma méfiance naturelle vis à vis de cette culture qui met la poire avant le fromage. C’est dire !

Ma méfiance naturelle m’a permis d’intercepter sur ses propres réseaux, codés dans cet étrange langage qui peine à être une langue, l’énoncé de la recette d’un potage qu’elle me servit ce soir, forçant ma gourmandise, humiliant ma vanité de cuisinier hexagonal plein de sa fierté de casserole. 

Je vous livre le texte original, sans le traduire du sabir d’outre-manche. Juste comme ça !

Et le pire, l’indignation suprême, est que j’en ai repris et que j’en reprendrai encore s’il en reste encore dans les semaines qui viennent. 

INGREDIENTS:

2 chicken breasts (can buy already cooked) shredded  (not too small pieces or they disintegrate (or 1 ch breast and 1 leg)

1/2 large red bell pepper or one small one cut into lamelles

1 3/4  litres chicken broth in a jug (2 cubes)

1 can pousses de bambou en lamelles or cut them up yourself

Peel of a clementine (or orange) fine lamelles

5 champignons noirs parfumés soaked and cut into lamelles

1 cube frozen ginger

1 cube garlic

Herbs: fresh coriander and ciboulette to decorate

5 tbsp DARK soy sauce

3 tbsp white rice vinegar

1 tbsp brown sugar

2 teaspoons chili paste

1 tsp white pepper 

Mix these five ingredients in a small bowl

Add ginger and garlilc

Also mix two tablespoons  Maizena in water

2 eggs whipped with 2 teaspoons sesame oil

Fresh cubed white tofu (200g) (keep in water until you chuck it i)

METHOD

Heat 1 tbsp oil in wok. Fry red pepper 3 minutes then add bambou shoots and mushrooms

Add chicken and broth. Add clementine peel. Cook for 2 minutes, then add mixture of soy sauce etc.

Stir around and then when hot, add Maizena. Stir and add tofu. Cook until thick.

Take off heat. Add eggs and stir.

Serve with coriander.

CUISSE DE POULET MARINÉE

Vous commencez par séparer la cuisse du pilon, c’est bien plus pratique.

Vous préparez une marinade faite d’huile d’olive, de jus de citron, de zeste de citron râpé, de sambal oelek (pâte de piment), de romarin frais, de sel et de poivre et vous y plongez vos morceaux de poulet que vous laissez mariner au frigo, dans le plat qui ira au four, pendant quelques heures, en retournant plusieurs fois. Vous y ajoutez des échalotes entières, juste épluchées.

Il ne vous reste plus qu’à mettre le plat au four, avec la marinade, en veillant à ce que la peau soit sur le dessus. Cinquante minutes plus tard, c’est doré, c’est cuit, c’est tendre et c’est parfumé. Vous servez en arrosant d’un peu du jus de cuisson.

Vous servez avec des pommes sautées, cuite pendant quinze minutes à la vapeur, passées dans l’huile, le sel et le poivre, puis dorées à l’air fryer.

Et voilà !

CONCHIGLIONI ET SPAGHETTONI À LA SAUCE TOMATE

J’espère que vous n’attendez pas que je vous explique comment cuire de pâtes. De toutes façons, comme d’habitude, vous allez les faire trop cuire et vous ne les aurez pas assez remuées pour éviter qu’elles ne se collent pour former des passes mal cuites. Et de mettre de l’huile d’olive dans l’eau de cuisson n’y changera rien ! Et puis comment osez vous prendre cette marque française juste bonne à faire des nouilles pour la cantine. Ah la la,  ces Français !!!

Moi, je les aime à la tomate, mais pas n’importe quelle tomate !

Bon, si vous n’avez pas épluché (après les avoir ébouillantées), épépiné une bonne douzaine de belle tomates bien rouges, bien mûres, puis écrasées dans la sauteuse, vous pouvez prendre des boîtes de concassée de tomate et veillant à choisir une vraie marque d’Italie.

Dans la sauteuse, vous faites revenir de la viande hachée, vous la remplacez par des oignons taillés fin et de l’ail ciselé, puis vous faites revenir des champignons émincés assaisonnés d’herbes fraîches, puis vous remettez le tout dans la sauteuse en ajoutant du sel, du poivre, du piment, de la pâte de pesto et un trait de vinaigre balsamique. Vous épaississez avec du concentré de tomate et vous ajoutez un peu de lait et un peu d’eau de cuisson des pâtes. 

Vous pouvez aussi mettre une bonne rasade de vin rouge et une poignée de sucre.

Et voilà.

Il reste plus qu’à mettre une part de cette sauce dans une poêle et y jeter les pâtes cuites al dente. Vous avez choisi d’(norme conchiglioni qui sont comme de grands coquillages où se blottit la sauce. Vous laissez mijoter jusqu’à ce que les pâtes finissent de cuire en absorbant l’humidité de la sauce. Il ne vous reste plus qu’à servir en saupoudrant de parmesan frais.

Le lendemain, vous recommencez, mais vous mélangez la sauce avec de crevettes revenues et quelques câpres. 

C’est encore meilleur !

Et puis le lendemain encore, vous ajoutez une bonne dose de crème à la sauce et ça fait des pâtes toutes douces et veloutées. 

Et puis le surlendemain, la sauce s’enrichit d’anchois, de câpres, de piment et d’olives noires coupées menu. Cela nous fait une belle putanesca bien relevée.

La sauce tomate se prête à toutes les variations car on aime les manger chaque jour sous les arcades de note villa palladienne ouverte sur les vallons de Toscane. Contrairement à ce que font les pizzerias, on met les pâtes dans la sauce et pas la sauce sur les pâtes c’est pour cela qu’elle doivent être al dente car c’est la sauce qui achève la cuisson en se mariant avec elles avec toute leur sensualité italienne.

RETOUR

NOVEMBRE 2024

L’ÉPOPÉE DES PAUPIETTES

Tout le monde adore les paupiettes, ces petites boules de viandes tendre serrées dans une fine tranche de viande ou de lard. Et quand mon petit fils m’en demande, je suis sûr que tout le monde en redemandera.

Pour commencer, je fais revenir à feu vif mes paupiettes dans du beurre et de l’huile pour qu’elles soient dorées sur toutes les faces. Puis je les réserve sans jeter le gras.

Je jette dans le gras de cuisson des oignons rouges émincés jusqu’à ce qu’ils commencent à colorer (pas trop !). Puis j’ajoute plein de champignons coupés grossièrement et qui vont commencer à cuire et à absorber le gras. J’arrose d’une belle quantité de vin blanc et une généreuse cuillérée de moutarde. Je laisse réduire le tout jusqu’à ce que la sauce commence d’épaissir. 

Puis je verse le contenu d’un grand pot de crème fraîche et j’ajoute des lamelles de tomates épépinées. 

Je défais mes paupiettes en ôtant la ficelle et le lard et je les remets dans la sauce. Je sale, je poivre et je couvre pour laisser mijoter longuement. Et comme les invités viennent demain, je ferai recuire le tout le lendemain pour que ce soit encore meilleur.

Pour accompagner  mes paupiettes, je fais cuire de petites penne, ou des coquillettes, en tous cas des petites pâtes, dans une eau additionnée de bouillon de volaille. Une fois cuites, je les mets dans un plat où j’ai fait fondre du beurre et d’huile d’olive et où j’ai émincé de la cébette.

Il ne reste plus qu’à servir aux invités ébaubis et à mon petit fils qui brandit déjà sa fourchette et son couteau.

Le lendemain, le plat est encore meilleur, légèrement retouché avec de la moutarde, des carottes croquantes et un peu de vin blanc. On a coupé les paupiettes en cubes et refait quelques penne al dente.

JACKIE’S ROASTED CHICKEN

Il faut dire que Jackie brigue la nationalité française et qu’elle s’emploie, pour y parvenir, à déployer son talent dans ce qui est le plus cher à notre culture, la cuisine.

C’est pour cela qu’elle choisit un petit poulet fermier autant que jaune. 

Elle lui fourre le croupion d’un citron et de brins de romarin, le beurre copieusement, le sale et le poivre, puis elle le met au four très chaud, entouré de pommes de terres épluchées et coupées en deux et d’ail en chemise, sur le ventre, les cuisses écartées, pendant une quinzaine de minutes.

Puis elle retourne la bête sur le dos et continue la cuisson à 150 degrés en l’arrosant fréquemment de son jus.

Quand la bête est bien cuite, sans se dessécher, tout en étant bien dorée, que les pommes de terre sont également dorées, il ne reste plus qu’à la servir, accompagnée de petits pois (surgelés et bien verts, pas en boîte dans leur infect jus) et des brocolis juste ébouillantés.

Un peu de jus de cuisson et on se croirait un dimanche midi, en famille, dans la province anglaise.

UN DÎNER GOURMAND

CREVETTES SAUTÉES AUX LÉGUMES CROQUANTS

Ce soir, j’ai invité des amis et ils sont venus ventre à terre et affamé.

Je leur ai servi une soupe pékinoise piquante qu’avait cuisinée Jackie et dont il me restait bien assez pour mes gourmands.

Puis, j’ai coupé menu des courgettes, des poivrons, des champignons et des haricots plats, j’y ai ajouté des petits pois frais. J’ai tout fait mariner dans de l’huile d’olive, de l’ail, du sel, du poivre et un trait de sauce soja légère.  J’ai bien fait chauffer mon wok et j’ai tout jeté dedans pour que tout soit saisi sans rejeter d’eau. 

J’ai fait sauter mes légumes en les remuant souvent et en déglaçant avec un peu de sauce soja jusqu’à ce que le tout soit mi-cuit, encore croquant car je n’aime pas les légumes mous et décolorés par trop de cuisson. 

Pendant ce temps, j’ai préparé une pâte faite d’oeuf, de maïzena et de saté. J’ai décortiqué mes grosses crevettes et je les ai plongé dans cette préparation avant de les couvrir d’un mélange de chapelure, de sel et de poivre, d’une pincée de saté.

J’ai fait sauter mes crevettes dans beaucoup d’huile, par petits lots dans une araignée et je les ai débarrassées sur du papier absorbant.

J’ai servi le tout avec de la coriandre et une petite sauce faite de ketchup, sauce soja, piment et saté. C’était bon comme à Kuala Lumpur.

TARTE AU POMMES COMPOTÉES ET NOIX DE PÉCAN

J’ai déroulé ma pâte brisée dans un moule.

J’ai coupé mes pommes en quartiers, avec la peau. 

Sur mon fond de tarte, j’ai étalé de la compote de pomme.

J’ai disposé mes quartiers de pomme en les tassant bien.

J’ai ajouté partout plein de noix de pécan coupées en deux.

J’ai disposé les restes de pâtes en croisillons.

J’ai ajouté une quantité indécente de beurre coupé en lamelles et passé au pinceau du beurre fondu.

J’ai saupoudré de plein de sucre roux.

J’ai mis tout le bazar au four à 210 degrés pour 35 minutes.

Restait plus qu’à se régaler.

CÔTELETTES !

J’ai toujours adoré les petites côtes d’agneau que l’on mange en les tenant par le manche pour mordre la viande grillée et saignante. Mais comment faire ?

Commençons par mariner nos côtes d’agneau dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, d’herbes de Provence et de sel et de poivre.

Pour les cuire, il faut chauffer très fort le gril, puis il faut embrocher les côtes sur deux piques pour former un carré. C’est ainsi que l’on peut griller les trois faces de ce carré et rendre le gras croustillant.

Ensuite, on retire les piques et on grille rapidement les côtelettes sur les deux faces, juste pour les colorer.

Elles sont bien saisies, le gras croustille et le coeur est bien rouge. 

Je les sers avec des petites pommes de terre que j’ai cuites à la vapeur sans les éplucher. Puis, d’un coup de couteau à large lame je les écrase légèrement, je les passe dans la marinade des côtes d’agneau et je les fais dorer à l’air fryer. 

Il ne reste plus qu’à dévorer cela avec un peu de bonne moutarde.

PATATA SALATA

J’ai toujours aimé les salades de pommes de terre tièdes bien relevées par une bonne vinaigrette.

Ma vinaigrette, d’abord. Je commence par émincer deux ou trois échalotes que je mélange à du vinaigre de vin et que je passe au mixeur. Puis, dans un bol, je monte une mayonnaise avec beaucoup de moutarde. Je verse dans ma mayonnaise le mélange de vinaigre et d’échalotes. Je mélange bien et ajoute une poignée de sucre. et voilà une bonne vinaigrette onctueuse et relevée. Selon les cas, je pourrai y ajouter de l’estragon, du ketchup, de l’ail, de l’huile d’olive ou toutes sortes d’épices pour la transformer à ma guise.

J’épluche des petites pommes de terre que je cuis à la vapeur jusqu’à ce qu’elles soient cuites mais encore fermes. 

J’émiette deux tranches de jambon artisanal à l’ancienne. Mais on pourrait remplacer le jambon par des dés de chorizo.

Je coupe un-demi concombre à demi épluché en dés. Je pourrais y ajouter un poivron rouge coupé en dés.

J’émince deux tiges de cébette et deux échalotes.

Je mélange tous ça et je mange ma salade alors qu’elle est encore tiède avec une bonne baguette encore chaude du four du boulanger.

C’est simple et c’est bon comme les choses simples.

BIFTECK & CO

Bon, ça va ! Je vous ai déjà expliqué comment faire cuire un tournedos dans le filet.

Je vous ai aussi donné la recette de la sauce béarnaise, la vraie, à partir d’un sabayon, la fausse, à partir d’une mayonnaise.

Je vous ai aussi expliqué comment on fait de délicieuses pommes de terre en écrasant à moitié des petites patates cuites à la vapeur avec leur peau, en les enduisant d’un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de sel, de poivre et d’herbes avant de les passer à l’air fryer.

Donc je vous ai tout dit, non ?

Mais, ce que je vous ai caché, c’est la baguette magique, l’intelligence déjantée qui fait la cuisine avec des idées. Et voilà où ça nous mène !

LE CONFIT DE CANARD

Tout d’abord, il faut admettre qu’un bon confit de canard ne se conçoit pas sans pommes sarladaises. Puis il faut aussi accepter le fait que le confit de canard n’est vraiment bon qu’en boites que l’on aura oublié quelques années dans le garde-manger.

Alors on pourra commencer à cuisiner.

Tout d’abord, on ouvre la boite de confit par les deux bouts, pour que tout le confit, dans sa gangue de graisse glisse bien dans le plat qui ira au four. Le confit, c’est toujours en boite, dans le sud-ouest d’où il provient, on le met en boite et on le conserve des années. Le confit, c’est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps, pour autant qu’on l’a choisi dans une bonne maison. On récupère la plus grande partie de la graisse que l’on met à fondre dans une grande sauteuse. On entoure les cuisses, dont a mis la peau sur le dessus, d’ail en chemise et de petits piments entiers. Puis en le met au four à 200 degrés pendant 20 à 30 minutes selon la taille des cuisses et l’humeur du four. On le sortira quand la peau sera devenue croustillante.

Pendant ce temps là, on épluche de belle grosses pommes de terre que l’on coupe en fines tranches à la mandoline et on les mélange à la graisse fondue dans la sauteuse. On coupe de gros champignons en lamelles et on les fait revenir aussi dans de la graisse d’oie, avec de l’ail, du sel et du poivre. Quand ils ont rendu presque toute leur eau, on les ajoute aux patates. On fait cuire tout cela pendant dix à quinze minutes à feu moyen, à découvert. Puis on laisse reposer un peu. On touille bien, puis on remet à feu vif, en couvrant, pendant 20 à 25 minutes en remuant une ou deux fois. Pas de problème si ça attache, c’est la preuve que les pommes de terres cuisent comme il faut. À la fin elles doivent être dorées. Cinq minutes avant de retirer les pommes de terre, on ajoute un mélange de persil et d’ail hachés, du sel et du poivre.

Il ne reste plus qu’à dresser les assiettes en évitant d’y mettre trop de gras.

Votre cardio-diététicien végan en avalera son dentier, mais, vous, vous vous serez régalé. Et c’est tout ce qui compte !

RETOUR

DÉCEMBRE 2024

RIZ AUX CREVETTES

J’avais de jolies petites crevettes décortiquées que j’avais mises à mariner dans de l’huile d’olive, de l’ail et du jus de citron.

J’avais aussi des courgettes que j’avais coupées en dés et fait revenir dans de l’huile d’olive, du poivre, un piment oiseau, du gingembre et de l’ail hachés.

J’avais du riz basmati juste cuit à point.

J’ai tout mis ensemble dans mon wok et j’ai fait doucement réchauffer en mouillant avec de la sauce soja légère.

J’ai servi avec des jus de citron verts.

J’aurais pu ajouter de la ciboulette ou de la cébette et servir avec un peu de coriandre, mais il faisait moche et j’avais pas envie d’aller jusque chez la marchande de légumes.

Et puis, c’était bon comme ça !

SAUMON EN SALADE D’AUTOMNE

J’avais envie de saumon, alors je suis parti en pêcher dans les torrents des Highland. Je l’ai écaillé, vidé et j’ai levé les filets que j’ai tranché en fines feuilles d’une exquise souplesse. Puis j’ai fait fumer ces filets longuement au dessus d’un feu de bois de hêtres sauvages des forêts du Nord. Il ne me restait plus qu’à rapporter mon saumon fumé et de préparer ma salade.

J’ai fait cuire mes haricots verts avec un peu de bicarbonate (pour la couleur), je les ai gardés bien al dente parce que je déteste les légumes mous.

J’ai préparé une sauce faite d’huile d’olive, de jus de citron, de poivre concassé, de cerneaux de noix coupés grossièrement. J’en ai arrosé mes haricots verts encore tièdes.

Il ne me restait plus qu’à manger cette salade un peu folle avec du bon pain croustillant et un bon verre de vodka, ou de vin blanc, ou de ce que vous voudrez. Ma bonne pêche n’est pas un péché.

CA RI TOM EXPRESS

Je ne sais pas résister au ca ri tom vietnamien (en tous cas, que j’ai goûté pour la première fois à Hanoï).

J’ai coupé une courgette en dés et je l’ai faite revenir à feu moyen dans du beurre.

Puis j’ai versé une boite entière de crème de coco.

J’ai ajouté une grande cuiller de curry rouge (pas trop car ça peut devenir écoeurant).

J’ai fait cuire du riz basmati que j’ai lavé et remis à chauffer doucement avec une grosse noix de beurre.

J’ai aussi fait revenir des crevettes décortiquées dans du beurre pendant deux minutes avant de les ajouter à mon curry.

J’ai salé et poivré le riz et le curry.

Et voilà, c’était prêt, en moins d’une demi-heure !

et si vous n’aimez pas, je vous propose de vous préparer un repas avec ça :

LE FILET AU POIVRE

J’ai acheté des petits tournedos dans la queue du filet, très épais. Je les ai pulvérisés d’huile d’olive, et saupoudrés d’un mélange de fleur de sel et de poivre concassé.

Dans in poêlon, j’ai fait fondre du beurre et ajouté une bonne quantité de poivre concassé et un cube de bouillon de boeuf émietté. J’ai bien laissé chauffer et j’ai arrosé généreusement de cognac, avant de tout faire flamber. Quand le feu s’est éteint et que les pompiers sont partis, j’ajoute une bonne quantité de crème fraîche et une bonne rasade de vinaigre balsamique. Puis j’ai laissé mijoter…

J’ai bien nettoyé mes petites rattes que j’ai fait cuire à la vapeur, pas trop car elles recuiront. Je les ai laissé refroidir un peu, je les ai tapées avec un couteau, puis enduites d’un mélange de beurre, d’huile d’olive, de gros sel et de poivre concassé. Je les ai mise au four dans un plat, pendant 25 minutes à 200 degrés. Elles en ressortent tendres et croustillantes, c’est une tuerie !

Il ne m’a resté qu’à faire griller mes tournedos à feu intense, à les retourner et les retirer quand ils ont bien pris la couleur, en restant bien bleus dedans. C’est du filet, vingt dieu !

Y a plus qu’à retire la barde, les couvrir de la sauce et de les bouloter avec une peinte salade verte et un bon bordeaux.

Je m’en lasse pas, surtout quand je pense aux véganes !

BOUDIN D’HIVER

Il fait bien froid, dans une semaine, c’est l’hiver, ça sent le sapin et on a faim.

Alors, j’ai acheté de petits boudins blancs au porto (moi, j’aime). Je les ai mis dans mon air fryer pendant 25 minutes à 160 degrés, en les retournant à mi parcours. Ils en sortent bien cuits et la peau est légèrement croustillant : un vrai bonheur.

J’ai épluché des petites rattes du Touquet que j’ai fait cuire à la vapeur. J’ai fait cuire des zaricos verts dans une une eau additionnée de bicarbonate (couleur). J’ai fait sauter des petits champignons et des marrons dans du beurre. J’ai tout mélangé, poivré, salé et continué de faire mijoter.

À la place du beurre, on peut opter pour de la graisse de canard, on peut aussi ajouter un peu de mousse de foie gras et une touche d’huile de truffe, ça fait bien plus noëllique.

Mais c’était quand même vachement bon avec le beurre. On verra pour Noël !

CHOUCROUTE FACILE

La choucroute est un de ces plats traditionnels qui suggèrent qu’ils sont le fruit d’une élaboration longue et compliquée. Pas du tout !

Tout d’abord, vous devez acheter le chou dans une épicerie alsacienne (idéal) ou dans le rayon traiteur d’un supermarché (fastoche).

Puis vous achetez des petites pommes de terre que vous épluchez et que vous cuisez à la vapeur en veillant à ce qu’elles demeurent bien ferme (la choucroute à la purée, ça le fait pas !).

Vous achetez des knacks, des bonnes, pas n’importe quoi, e la saucisse de Montbéliard, du  saucisson à l’ail, des tranches de lard épaisses, du jambon à l’os en tranches épaisses. Vous pouvez aussi ajouter du boudin blanc et noir. La choucroute c’est la bouillabaisse du charcutier : on y met de tout.

Dans une grande sauteuse, vous mettez tout, le choux, la bidoche, les patates. Vous ajoutez des grains de genièvre et une bonne quantité de vin d’Alsace. Vous couvrez et vous faites mijoter pendant une bonne heure. Vous découvrez et vous continuez de cuire pour évaporer le pinard. 

Quand c’est fini et que tout le monde est à table, vous apportez le plat et chacun se sert. 

N’oubliez pas d’apporter aussi de la moutarde forte, de la moutarde douce et, surtout, du raifort.

Il reste plus qu’à se moquer des gens de l’intérieur qui savent rien de la choucroute en buvant du kiefferkopf (tête de cafard) bien frais. 

SPAGHETTI À L’AIL ET AU PIMENT

Voici une des recettes de pâtes les plus simples et les plus propices à traiter efficacement un début de rhume.

Vous hachez de l’ail et des petits piments dans un bol, vous y ajoutez du persil, du sel, du poivre concassé et de l’huile d’olive. Vous mettez cette sauce à feu doux dans une poele et vous laissez mijoter en évitant de colorer l’ail.

Vous faites cuire vos spaghetti al dente et vous les ajoutez à la sauce. 

Vous faites revenir le tout un moment pour que la sauce imprègne les pâtes.

Vous servez. Même pas besoin de parmesan, mais c’est pas interdit.

Ça réchauffe, je vous dit pas à quel point !

LANGOUSTE THERMIDOR

On ne vend en France, à prix d’or, que des langoustes et des homards liliputiens. C’est pareil pour les soles qui, en Angleterre, juste en face, sont somptueuses, et chez nous malingres à souhait. Qu’il est loin le temps où, à Skiathos, Costas, à la barre de son bateau, appelait un restaurant de la côte pour commander des langoustes. Quand nous arrivions, les femmes des pêcheurs nous attendaient, chacune tenant un sac en plastique qui contenait une somptueuse bestiole. Nous prenions tout et nous dévorions ces langoustes grillées avec du vin blanc (pas résiné, car en juillet, le résiné est mauvais). Et sur la côte du Vietnam, les poissonniers vendaient leur pêche vivante dans des grands bacs emplis d’eau de mer. Et là encore, il suffisait de montrer celle que l’on voulait et une langouste grandiose finissait sur le gril.

Ici, rien de tout ça. Alors, j’ai décidé de cacher la misère. J’ai cuisiné mes langoustes à la sauce thermidor. Escoffier l’avait nommée ainsi parce qu’on jouait une pièce appelée Thermidor près de son restaurant.

Pour faire ma sauce :

– Je fais cuire mes langoustes coupées en deux dans de l’eau salée. Je les dispose dans un plat et retire la chair que je coupe en morceaux d’une bonne bouchée. Je retire de la tête le corail et je coupe toutes les pattes que je mets à bouillir dans un peu d’eau pour préparer un fumet que je passe au chinois et que je laisse refroidir.

– Je fais fondre des échalotes hachées menues, dans du beurre, puis j’y ajoute du vin blanc, un peu de cerfeuil, d’estragon, de noix de muscade, et de sel, poivre et touche de piment. J’y ajoute à froid de la moutarde jaune (anglaise) et deux ou trois jaunes d’oeuf. J’y verse le fumet.

– Je prépare une béchamel faite de beurre et de farine fondus à feu doux et que je monte avec du lait chaud en remuant tout le temps et en retirant du feu dès que cela épaissit. Quand j’ai obtenu la bonne quantité, je retire du feu et y verse la préparations avec des échalotes, tout en remuant sans cesse.

– Je verse un peu de cette sauce dans les carapaces que j’ai passées au four, ou au fond d’un petit plat creux. J’y remets les morceaux de langouste et je couvre avec le restant de sauce. Je saupoudre généreusement de parmesan râpé et de chapelure. 

– Je met tout ce bazar au four pour le faire griller légèrement. Il va de soi que tout doit rester chaud ! Pour servir, je décore les plats avec les carapaces vidées.

Y reste plus qu’à bouloter le chef d’oeuvre en se disant que c’est bon aussi avec une mayonnaise maison bien plus facile à faire. Oui, bon, mais c’est Noël et mes langoustes n’étaient grandes que pour mon porte-monnaie !

JACKIE’S XMAS DINNER

Jackie ne fait ce repas qu’à Noël, pour le déjeuner. Elle le tient de ses parents qui le tenaient des leurs, depuis cent trente générations. Elle lui a ajouté une petite note française qui le rend encore meilleur.

Tout commence par une dinde (ou un chapon) que l’on fourre de saucisses anglaises (au goût si léger qu’on dirait qu’elles n’en ont pas). Puis on enveloppe la dinde de papier aluminium et on commence à la cuire à feu moyen pendant des heures et des heures.

Puis il y a les grosses patates épluchées et coupées en quartiers, que l’on précuit dans l’eau bouillante avant de les enduire de beurre et de les placer dans un plat qui va au four, pour les rôtir. Puis il y a les carottes et les panais que l’on épluche et qu’on coupe en bâtonnets. On les beurre aussi et on les met au four les rôtir aussi.

Puis il y a les choux de bruxelles que fait mijoter avec des marrons dans du beurre.

Puis il y a le gravy, une sorte de roux brun très délayé qui pourra mouiller tout le plat.

Puis il y a le stuffing, un mélange de miettes de pain, d’oignons et de sauge mouillé au bouillon pour former une sorte de farce.

Puis il y a la confiture de cranberries qui ajoute une note aigre douce.

Au bout de cinq ou six heures, tout est prêt et chaud.

La dinde est détaillée pour que chacun ait sa part de banc et de chair des cuisses.

Puis on ajoute à chaque assiette son lot de pommes de terre, de carottes, de panais, de choux de Bruxelles, de marrons, de stuffing, de confiture de cranberries et de gravy.

C’est ainsi qu’est née l’idée d’assiette anglaise, vaste et pleine de toutes sortes d’éléments.

Et moi, je peux vous dire que c’est franchement meilleur que la dinde des Français, seule et desséchée dans les assiettes de convives résignés.

Et le lendemain de Noël, ça continue avec le Bubble and Squeak, qui est un chaud froid de pommes de terre écrasées et revenues à la poele, de choux de bruxelles, de marrons, de dinde froide et de saucisses chaudes que l’on mange avec des pickles (Branston !) … L’assiette anglaise varie dans l’espace et dans le temps !

Et il en reste encore pour le lendemain pour faire plein de sandwiches avec du bon pain anglais carré et tout mou !

FOIE GRAS MAISON

Chaque année, après un dernier bain, nous sacrifions notre canard sur l’autel de la gastronomie. Et si notre foie gras n’a pas l’allure élégante de celui des traiteurs, il n’en est pas moins aussi délicieux et agréable à déguster.

De la même manière, nous faisons notre propre gelée, riche en poivre et en madère, ingrédient indispensable au foie gras, comme la mayonnaise avec les frites et le ketchup avec le boudin blanc. 

Et le confit d’échalotes, au sucre roux, flambé au cognac, enrichi de jus et de zeste de mandarine et de vinaigre balsamique, bien salé et poivré.

Il ne reste plus qu’à déguster notre foie gras avec du pain Poilâne et un petit château d’Yquem bien frais.

Bon appétit !

LE CURRY DE JACKIE

Jackie prend de plus en plus souvent ma place devant les fourneaux. Cela m’indispose au plus haut point car, non seulement c’est une femme, mais en plus elle est anglaise : Où va le monde ? Et, me direz-vous, elle se lassera et me restaurera dans mon rôle d’architecte des délices. Que nenni ! Elle cuisine si bien que les convives l’abreuvent de compliments et se gaussent de mon air maussade, alors, elle persévère diaboliquement (perseverare diabolicus).

Tenez, pas plus tard qu’hier, elle nous a fait sa version du cari tom !

Elle a fait blanchir du chou-fleur, puis en a fait sauter les morceaux, comme on ferait avec du lotus. Elle a aussi fait revenir des poivrons et a ajouté des pois-chiches. Elle a tout mouillé de lait de coco puis a ajouté du curry rouge et du rogan josh de Patak (dixit Jamie Oliver, encore un Anglais).

Elle a fait sauter de grosses crevettes décortiquées dans du ghee et, au bout de deux minutes les a ajoutées au plat.

Il ne lui restait plus qu’à faire cuire le riz basmati avec de la cardamome, à réchauffer les nans, à effeuiiller de la coriandre et à proposer des lime pickles et du mango chutney.

Bon, c’est vrai que les Anglais ont beaucoup appris des Indiens avant de se faire expulser par Gandhi, ce minuscule bonhomme à moitié nu, mais quand même, ce n’est pas une raison pour faire un si bon curry !

Et le lendemain, c’est toujours aussi bon, juste passé au four à 150 degrés pour éviter de recuire les crevettes et ramollir les légumes. Et, servi dans des plats indients en cuivre étammé, ça vous a un petit air penjabi tout à fait seyant.

RETOUR

JANVIER 2025


SOUPE TOUSKIYA SAHIVA
J’ai retrouvé, dans mes archives, un texte en cyrillique archaïque, décrivant la fameuse soupe tartaro-mandchoue de mes ancêtres. Je n’ai pas résisté à l’envie de vous la faire connaître. Pour les puristes, disons qu’elle commence comme une soupe faite de viandes et d’os bouillis avec des légumes et qu’elle se mue en potage en étant enrichie de légumes mijotés, puis passée et affinée avec un peu de crème.
Pour les besoin de cette recette, j’ai remplacé quelques ingrédients par d’autres plus familiers sous nos climats. Ainsi, la tête de cheval est devenue une carcasse de dinde. 
Bon, maintenant, on peut y aller.
Vous commencez par plonger la carcasse de la dinde de Noël, qui se morfondait au frigo, dans une eau bouillante additionnée de carottes en gros morceaux, de gros oignons coupés en deux, d’une tête d’ail écrasée, de quelques clémentines coupées en deux, de gingembre, de petits pois (ou de pois chiches), de quelques piments entiers, de deux ou trois poivrons épépinés, de chair de tomate, de bouillon de volaille, d’un peu de vinaigre balsamique (ou sauce soja sucrée), d’une bonne cuiller de curry jaune, d’un peu de cannelle, d’herbes, de vin blanc. Et vous laissez bourglouter pendant trente jours (ou quelques heures si vous êtes vraiment pressés).
Quand plus rien ne tient aux os, vous passez votre soupe au chinois (ou au Mandchou s’il veut bien passer).  Vous récupérez toute la viande blanche et vous donnez le reste aux pauvres qui errent dans la neige sale au bout de la nuit.
Vous remettez la viande blanche dans la soupe et vous faites réduire jusqu’au printemps (ou un peu avant le dîner). Vous ajoutez un pot de crème de yak (ou de la crème fraîche si les yak sont trop loin). Vous salez, vous poivrez, puis vous ajoutez des nouilles (celles qui restent du précédent dîner avec cet Italien, Marco je ne sais pas quoi). 
Vous mangez cela avec du pain frais sorti du four à bois qui ronfle dans la cour et en buvant de la vodka directement au goulot de sa bouteille en terre cuite. 
Vous lancez un grand « Hoy !!! » et vous partez envahir la Pologne.

LE HAMBOURGUEUR FAÇON MAÏTÉ

Tout le monde se souvient de Maïté et sa cuisine des Mousquetaires. Elle avait concocté sa manière de hamburger en partant d’une miche complète de pain Poilâne et de magrets de canard, rehaussés d’une bonne quantité de foie gras. 

Bon, on va faire plus simple, mais tout aussi franchouillard !

Tout d’abord, on va choisir du steak haché gros devant moi par un bon boucher. Je vais le façonner en grosse boule légèrement aplatie, bien épaisse pour une cuisson saignante au coeur, dorée autour. Et cela je vais le cuire à feu vif dans un mélange de beurre et d’huile (ou de beurre clarifié).

Je vais trancher fin des cornichons malosols. 

Je vais préparer ma sauce béarnaise (échalotes, estragon, cerfeuil, piment, sel, poivre fondus dans du vinaigre et du beurre, le tout amalgamé à une mayonnaise presque sans moutarde et avec trois jaunes d’oeuf).

Puis je vais beurrer mes petits pains de première qualité et les couvrir d’épaisses tranches de Cheddar longuement affiné. Je vais mettre tout cela sous le gril du four pour faire fondre le fromage sans assécher le pain.

Je vais faire cuire à la vapeur mes petites pommes de terre, juste le temps de les attendrir un peu, puis je vais les écraser un peu et les beurrer au pinceau, avant de les passer à l’airfryer comme des frites. Le résultat est délicieux, avec un peu de mon mélange de fleur de sel et de poivre concassé.

Je prépare une bonne salade verte avec ma sauce salade qui est faite d’une mayonnaise très montée que je détends avec un mélange de vinaigre et d’échalotes hachées additionné d’un peu de sucre.

J’assemble tout le bazar et je mange en crachant les petits bouts de Trump que j’ai oublié d’enlever.

MAGRET D’HIVER

Il fait un temps de cochon plein de froid et de pluie glacée dans un jour grisâtre qui fait oublier les fêtes.

Je m’empare d’un beau magret qui passait par là. Je quadrille sa peau avec un couteau, après avoir retiré le trop de cette peau sur les côtés et avoir retiré les restes de nerfs sur le côté chair, puis je le place dans une marinade faite de vinaigre, de cassonade, de piment, d’huile d’olive, de gros sel et de poivre. Il y restera des heures, retourné de temps à autre. Une heure avant de le cuire, je le sors du frigo.

Je le place, sur sa peau, dans une poêle froide et je la mets à chauffer à feu doux à moyen, surtout pas fort.

Régulièrement, je vérifie l’état de la peau, je retire le trop plein de gras et je retourne le magret pour le laisser cuire une minute ou deux sur son côté chair. Puis retour sur le côté peau. Quand cette dernière est bien caramélisée, croustillante à souhait, je retire le magret et le met au four froid que je mets à réchauffer jusqu’à 150 degrés. Une fois atteinte cette température, je retire le magret et je le pose côté chair sur la planche à découper. Je le couperai quand j’en aurai fini avec les légumes.

Pour commencer, j’épluche des giroles que je mets dans ma sauteuse avec une ou deux échalotes coupées menu, de la graisse de foie gras, un peu d’huile d’olive truffée, du sel et du poivre. Je fais fondre tout cela à feu doux, en prenant mon temps.

J’ai cuit des haricots verts extrafins dans de l’eau bouillante salée et additionnée de bicarbonate. Quand ils sont juste cuits, encore un peu croquants, je les ajoute aux giroles et saupoudre de persil haché.

Maintenant, je coupe mon magret en tranches fines et je dresse sur des assiettes chaudes. Le magret est bien saignant, mais il n’a pas perdu une goutte de son jus. C’est pour cela qu’il est si tendre.Si vous le voulez plus cuit, laissez le plus longtemps au four.

Et on déguste cela en regardant la pluie tombée sur le pavé obscurci par la nuit qui tombe.

Le chat miaule. Il aimerait bien goûter à notre dîner.

SPAGS POISCAILLE

Pour commencer, on cuit des spaghettonis bien al dente, car ils recuiront dans la sauce.

Puis on prépare la sauce : De la crème fraîche, un peu de moutarde douce, un peu de jus de citron, du parmesan, des jaunes d’oeuf, du sel et du poivre concassé. Je parsème cette sauce de petits pois pour lui donner de la couleur. Je laisse mijoter à feu doux en évitant de cuire les jaunes d’oeuf.

Je jette les spags dans la sauce et je les laisse s’imprégner à feu doux.

Premier service : j’y émiette du saumon fumé qui a mariné dans du jus de citron,.

Deuxième service : j’y ajoute des crevettes que j’ai fait revenir dans de l’huile d’olive, de l’ail et du persil.

Troisième service : s’il en était resté, j’aurais ajouté des noix de saint Jacques avec leur corail que j’aurais snacké dans du beurre.

Avec cette sauce, on peut ajouter tout ce qui vient de la mer à ses spaghettis.

Sauf les ancres et les épaves, bien entendu.

BUTTER CHICKEN

Le poulet au beurre, c’est un curry de poulet aux saveurs douces qui plait à ceux qui n’aiment pas prendre feu à chaque bouchée. Et, en plus, il est facile à préparer.

On commence par choisir des cuisses de poulet dont on retire la peau et les os et que l’on coupe en morceaux. On fait colorer ces morceaux dans du Ghee ou un mélange de beurre et d’huile. On y va sur le beurre car c’est un poulet au beurre. On réserve la viande et on la remplace par deux oignons coupés menus que l’on fait aussi colorer. Puis on remplace les oignons par des champignons et des courgettes coupés grossièrement. On fait revenir après avoir ajouté un peu de bouillon de volaille. Quand c’est bien évaporé, on remet les oignons et le poulet. On ajoute tout un pot de sauce butter chicken de chez Patak ou sharwood, puis deux yaourts grecs. On touille et on laisse mijoter. À la fin, on cisèle de la cébette ou des oignons de printemps.

Pendant ce temps, on aura fait cuire du riz basmati avec de la cardamome et du curcuma.

Voilà, c’est prêt ! On sert cela avec des nans bien chauds et un peu de lime pickles.

Y a plus qu’à manger, comme les Hindous, avec les doigts, aidés avec les nans et le riz que l’on trempe dans la sauce en en mettant partout et en tachant la nappe.

LA SOUPE DU CONSUL

Il faut bien dire qu’il me restait les os de mon poulet et que je n’aime pas gâcher ce qui peut devenir délicieux. J’ai donc mis mes os et les peaux et tout ce qui ne se mange pas dans le poulet quand on est un occidental chipoteur, dans une cocotte, avec deux oignons coupés en deux, un peu d’ail, un piment oiseau, un cube de gingembre haché, une cuiller a café de cannelle, du poivre, un bouillon de volaille, une mandarine coupée en deux,du coulis de tomate, un trait de vinaigre balsamique, un trait de cognac. Et j’ai fait bourglouter pendant une ou deux heures, jusqu’à ce que tout soit fondu. J’ai tout passé au chinois (oui, c’est un plat asiatique), et le chinois m’a rendu un beau bouillon, bien parfumé.

Puis j’y ai ajouté des nouilles de blé dur, des crevettes et des oignons de printemps émincés.

J’ai servi dans un bol, avec un quartier de citron pour renforcer l’acidité. 

Eh bien, je peux dire que c’est vraiment détox, comme dit le consul de France à Hanoï, au temps de Lucien Bodard.

Ce qui est important, c’est la possibilité de recycler un plat, sous divers angles, au fil des jours. Dans le curry, c’est la chair des cuisses du poulet qui a été utilisée, tandis que dans la soupe, ce sont les os et la peau. Puis un jour plus tard, des crevettes sont venues enrichir le curry. En revanche, des wonton chinois sont venus redonner du charme à la soupe. Tout cela pour stimuler les papilles dans la durée, plutôt que de mâchonner des restes dont on n’a guère envie …

RETOUR

FÉVRIER 2025


POISSY FRIED CHICKEN

Hey man, tu ne connais pas mon poulet frit ? Il vient du Sud, d’Atlanta, du Kentucky, des champs de coton, de Dixieland !

Tu choisi des hauts de cuisse d’un bon poulet élevé au grain et tu les plonge dans un mélange de farine, de paprika, de chili flakes, de sel et de poivre. Puis tu le laisse reposer au frais. Une heure plus tard, tu recommence. Il doit être bien couvert de ce mélange.

Puis tu le plonge dans l’huile de friture pas trop chaude pour qu’il ne ne brûle pas avant d’être cuit à coeur.

Il ne reste plus qu’à le servir, pourquoi pas avec une mousseline de pommes de terre assaisonnées de jaunes d’oeufs, de beurre fondu et de ciboule hachée.

Tu n’as plus qu’à le manger avec un bon Coca de chez nous. Et puis tu pourra reprendre ton banjo et nous jouer un petit blues.

LES CRÊPES DE HUÉ

C’était en décembre 1996. J’étais parti, avec Mai Nhu, Binh et Margaux Hao, à Hué en prenant l’avion. Un vieil ATR 42 de Vietnam Airlines, mais encore aux couleurs d’Air Inter. Excitation de mes compagnes qui prenaient l’avion pour la première fois de leur vie.

Hué était encore une ville marquée par la guerre et l’abandon. Les bâtiments étaient gris, sales, envahis par la jungle. Le palais impérial peinait à renaître de ses cendres. Les touristes étaient rares et les hôtels particulièrement peu confortables. 

Le troisième jour, nous priment un des bateaux dragons qui remontaient la rivière des parfums pour aller jusqu’à un village où les mères portaient leurs enfants dans des paniers placés aux deux bouts d’une perche balancier. Puis, nous nous arrêtâmes au bord du fleuve, dans une sorte d’auberge qui alignait de longes tables bordées de bancs. Quelques touristes y dégustaient la spécialité du coin, des crevettes entières entourées d’une sorte de matière gélatineuse transparente que l’on devait tremper dans une sauce effroyablement pimentée. Devant mon refus de manger ce plat unique, Mai Nhu discuta avec la patronne et me dit d’attendre un peu. Un quart d’heure plus tard, plusieurs femmes arrivèrent sur leurs mobylettes, chacune portant un sac en plastique. C’est ainsi que je fis connaissance avec les Banh Xeo, ou les crêpes de Hué, un plat absolument délicieux qui n’est vraiment bon que là.

En voici la recette, qui est fort simple :

Tout d’abord, il faut préparer une pâte à crêpe épaisse avec de la farine de riz, du curcuma et du lait de coco. on peut la saupoudrer de ciboule.

Puis il faut préparer une farce faite de porc coupé fin, de petites crevettes décortiquées, d’oignons émincés et de germes de soja, le tout mariné dans du nuoc mam, puis revenu au wok quelques minutes.

Dans une poêle crêpière, on dépose un peu de la pâte que l’on met à cuire à feu doux. On en recouvre la moitié avec la farce et on replie la crêpe que l’on finit de cuire en couvrant la poêle.

Une fois la crêpe de Hué cuite et croustillante, on la sert et on la mange avec de la coriandre, de la ciboule, de la menthe, des germes de soja, des bâtonnets de concombre, des feuilles de laitue, de la sauce pour nem où l’on a coupé menu un piment oiseau.

On peut faire une grande crêpe pour chaque convive, mais on peut aussi faire de petites crêpes, bien meilleures, de la taille d’un nem.

En mangeant cela, on se sent l’âme d’un empereur du Vietnam.

LES BANH CUON DE HANOÏ

Quand on est au Vietnam et que l’on a une petite faim, il suffit de s’asseoir sur une des minuscules chaises en plastique d’un des innombrables restaurants de rue où une femme, seule ou aidé d’un ou deux gosses, prépare inlassablement un plat unique. Cela peut-être un phô, une soupe, des nouilles, ou des banh cuon. 

Le banh cuon, c’est une crêpe de riz fourrée de viande ou de crevettes et accompagnée  d’herbes (coriandre, ngo gaï, lot), d’oignons frits, de sauce nem épicée et de gio’ (sorte de saucisson vietnamien). La femme prépare ses banh cuon devant vous et vous les tend de baguettes à baguettes tout le temps que vous en avez envie. Il vaut mieux être accompagné d’un(e) ami(e) vietnamien(ne) qui, seul(e) saura choisir l’endroit où les banh cuon sont les meilleurs.

Alors, on s’installe et, pendant un long moment, on se régale en riant avec la cuisinière que notre maladresse d’Européen amuse follement.

De retour à Paris, les banh cuon, deviennent plus cérémonieux et se servent sur une assiette, accompagnés de toute leur garniture parfumée. Le seul problème que l’on devra résoudre est d’en trouver de bons chez Tang Frères ou Paris Store, puis de les faire cuire à la vapeur ou au micro-ondes sans qu’ils se défassent complètement.

TOURNEDOS SAUCE MOUTARDE

Bon, vous savez bien que les pommes de terre, vous les cuisez d’abord à la vapeur, puis que vous les tapez avant de les enduire d’un mélange de beurre, de gros sel, de poivre et de moutarde et que vous passez à l’air fryer. Elles sont savoureuses, moelleuses et leur peau est devenue croustillante. Fastoche, non ?

Le tournedos, vous le vaporisez d’huile d’olive, vous le saupoudrez de gros sel et de poivre concassé et vous le grillez à feu très vif, juste le temps de le marquer, sans aller au-delà du bleu car c’est du filet et qu’on ne va pas le cuire comme un Américain.

Alors voilà ma petite sauce à moi : vous faites fondre du beurre (sans qu’il se sépare), vous y ajoutez de la moutarde forte, de la moutarde à l’ancienne et de la moutarde douce (parfumée). Vous ajoutez de jaunes d’oeuf et vous battez. À la fin, vous ajoutez des cornichons hachés. Vous versez votre sauce sur le patates et vous dévorez votre viande comme un vrai Cosaque, en la tranchant avec votre sabre en chantant très fort.

CHOUCROUTE !!!

Rénia, il y a un petit demi-siècle, préparait, pour le nouvel an, une gigantesque choucroute pour le repas qui réunissait toute la famille et qui s’achevait toujours dans une prodigieuse engueulade provoquée par mon oncle qui traitait le reste de la tribu de bourgeois incultes et ringards. Ce en quoi, il avait plutôt raison. Rénia était polonaise, mais la famille avait quelques racines alsaciennes qui justifiaient le choix de ce plat. 

Elle préparait sa choucroute dans un grand faitout, y mitonnant les charcuteries et y ajoutant le choux acheté chez un traiteur alsacien. Personne ne fait son choux lui-même, passé les Vosges vers l’intérieur. À Colmar et Strasbourg non plus, d’ailleurs car on en vent à tous les coins de rue. Ces villes sentent la choucroute tant on en fait partout.

Pour ma part, j’achète mon choux dans une bonne maison. Un choux pas trop acide, joliment cuit.

Pour commencer, je fais revenir dans du beurre mes charcuteries : de la poitrine (désossée et dépiautée, des saucisses de Strasbourg, Frankfort, Montbéliard), du saucisson à l’ail sans peau, du jambon à l’os, du boudin blanc. Puis je déglace au Riesling avant d’ajouter le choux. Je  jette dans le plat quelques grains de genièvre. Puis j’ajoute de petites pommes de terre épluchées et cuites à la vapeur juste assez pour qu’elles ne se défassent pas. Je touille et je laisse mijoter à feu très doux pendant tout le temps que les invités arrivent, qu’on prenne l’apéritif et qu’on goûte au foie gras d’oie de Strasbourg. 

J’apporte la grande marmite et un choix de motardes et de raifort aux invités qui brandissent déjà leurs fourchettes et couteaux, la serviette nouée autour du cou.

Y reste pus qu’à bouffer la choucroute avec un bon Riesling.

RETOUR

MARS 2025


PICKLE BAR

J’adore cuisiner mes petits filets de bar que je prépare toujours ainsi :

– je saupoudre la peau de sel et de poivre

– puis je vaporise de l’huile d’olive

– je les mets à cuire, côté peau dans une poêle, sans ajouter de gras, à feu moyen

– quand la chaleur est parvenue à blanchir le dessus de la chair, je les retire et les sers la peau dessus. Je presse un demi-citron sur les filets.

Ils sont juste cuits à point, la peau est devenue croustillante.

Je les accompagne de petites pommes vapeur à la peau si fine qu’il n’est pas utile de les éplucher.

Et la sauce, alors ?

Je fais fondre du beurre et de l’huile d’olive au micro-ondes. J’y ajoute des câpres, des cornichons hachés, une échalote coupée menue, une bonne cuiller de tomates concassées, deux jaune d’oeuf, un trait de nuoc-mam, un peu de piment haché, du persil haché, un peu de sucre, de sel et de poivre. Je bats le tout et le verse, au service sur mes patates.

C’est doux et ça pique à la fois. 

RIZ AUX CREVETTES

J’ai acheté des grosses crevettes que j’ai cuites et décortiquées.

J’ai acheté des poivrons rouges, jaunes et verts que j’ai coupé en julienne.

J’ai coupé menu deux échalotes, deux piments oiseau et trois gousses d’ail.

J’ai fait cuire du riz en prenant soin qu’il ne devienne pas collant.

J’ai jeté les poivrons, les échalotes, l’ail et les piments dans une poêle avec de l’huile d’olive. J’ai ajouté un peu de bicarbonate de sodium et je me suis gardé de trop cuire le tout pour que la couleur demeure vive et les légumes croquants.

J’ai ajouté les crevettes et le riz et j’ai bien remué.

J’ai bien salé et bien poivré.

Et puis j’ai mangé ce plat fort, savoureux et croquant en rêvant d’orient.

TOMATES FARCIES

Vous choisirez des tomates, des bien rondes, encore fermes, bien rouges et promettant toute leur saveur. Vous en couperez le dessus et les viderez dans une casserole. Dans cette casserole, vous ajouterez du concentré de tomate, de l’ail, du piment, du sel, du poivre et de l’huile d’olive et vous ferez mijoter pour en faire une sauce épaisse et parfumée. Rien ne vous empêche d’ajouter du basilic.

Vous mélangerez du bifteck haché, de la chair à saucisse, de l’oeuf et de la mie de pain en veillant bien à ce que la viande demeure bien majoritaire. Vous en ferez de grosses boulettes que vous placerez dans le creux de vos tomates avant de remettre le chapeau.

Vous ferez cuire du riz, juste assez pour qu’il soit encore un peu croquant. Vous le laverez et l’arroserez d’un peu d’huile d’olive. Vous l’étalerez dans un plat avant de poser les tomates farcies. Puis vous verserez sur chaque tomate la sauce que vous aurez fait mijoter.

Il ne vous restera plus qu’à mettre votre plat au four à 180 degrés pour tout cuire à coeur et colorer le dessus de vos tomates. Le jus qui sortira des tomates finira de cuire et parfumer le riz.

Il ne vous restera plus qu’à vous régaler comme je le faisais quand ma grand-mère m’en préparait car elle savait que j’adorais cela.

HARENGS À LA COSAQUE

Alors, camarade, tu te procures au marché de Rostov des harengs en rollmops, bien marinés dans un mélange d’eau et de vinaigre et enroulés autour d’oignons émincés et de cornichons malossols. Tu vas devoir les défaire un peu pour en faire des bouchées qu’on peut avaler. Tu les place dans le saladier ou tu vas découper des pommes vertes avec leur peau. Puis tu vas ajouter des cornichons malossols coupés en gros dés. Il en faut plus que ce qu’il y a dans les rollmops. C’est pareil pour les oignons que tu détailleras en fines lamelles.

Tu vas recouvrir tout ça avec un mélange de crème aigre et de moutarde douce, celle que préfèrent les Allemands, les Suédois et les Cosaques. Tu saupoudres ta salade avec des baies roses, tu mélanges et tu laisse reposer dans ton frigo. 

Quand ton ataman arrivera avec ses cavaliers, tu lui tendras la vodka et du pain noir pour l’honorer. Il consentira peut-être à déguster tes harengs pour finir la vodka.

SPAGHETTONIS A LA CARBONARA

Aujourd’hui, j’ai décidé de m’en tenir à la recette calabraise !

J’ai commencé par battre deux oeufs entiers, trois jaunes et un trait de lait, avec une bonne quantité de parmesan et une poignée de poivre noir concassé (c’est pour cela qu’on appelle cette recette ainsi, le poivre évoque le charbon).

Puis j’ai fait revenir dans une poêle de la pancetta  bien grasse et coupée en morceaux assez gros. Quand la pancetta a rendu tout son gras et est devenue croustillante, j’ai jeté la plus grande part du gras.

Puis j’ai fait cuire mes spaghettonis bien al dente. 

J’ai ajouté une bonne louchée de l’eau de cuisson à mes oeufs battus.

J’ai ajouté mes spaghettonis à la pancetta, puis, après avoir tout retiré du feu, j’ai versé les oeufs battus tout en remuant bien mes pâtes pour que les oeufs ne cuisent pas.

Il ne restait plus qu’à servir dans des assiettes chaudes et a saupoudrer de parmesan en copeaux. 

Il ne restait plus qu’à manger les pâtes sans s’aider de la cuiller parce que ce serait la honte et le pauvre vin italien se serait habillé de paille pour rien. La Mamma ne le pardonnerait pas, ni Don Pascuale, son vieux parrain.

SAUMON DU CÔTÉ DE CHEZ MOI

Vous commencez par frotter la peau de vos dos de saumon avec du sel et vous vaporisez un peu d’huile d’olive. Il ne vous reste plus qu’à les poser sur leur peau dans une poêle chaude. Quand la chair sur le dessus se décolore, c’est que c’est cuit et que la peau est devenue croustillante. La chair, elle est tendre et juteuse, pas sèche du tout. Vous les servez avec la peau dessus car vous la mangerez, cette fichue peau, c’est le meilleur.

Pendant que vos dos cuisent, vous épluchez des rattes du Touquet que vous faites cuire à la vapeur en prenant garde de ne pas trop les laisser pour qu’elles gardent leur mâche ferme et gouteuse. 

Bon, tout ça, vous savez.

La sauce, alors ?

Tout d’abord, vous faites fondre un gros morceau de beurre au micro-onde en évitant qu’il se dissocie. Vous ajoutez un gros trait d’huile d’olive, le jus d’un gros citron, un trait de vinaigre, des câpres et deux ou trois jaunes d’oeuf.

Vous coupez menu dans votre sauce trois ou quatre tiges de ciboule.

Vous ajoutez du gros sel et du poivre concassé.

Vous faites fondre dans de l’huile d’olive deux ou trois tomates coupées en cubes. Vous les égouttez et les ajoutez à la sauce.

Il ne vous reste plus qu’à verser la sauce tiède sur votre saumon et vos rattes et à manger ce plat dont la rondeur des aliments contraste avec le pointu de la sauce. 

POULET AU CURRY

J’étais tout gosse quand ma tante m’annonça fièrement qu’elle m’avait fait un poulet au curry. C’était en 1959 ou pas loin. C’était surtout une explosion de saveurs dans un océan jaune qui défiait mon imagination. 

Plus tard, en Angleterre pour un séjour linguistique, je redécouvris le curry et surtout la force du piment dont j’ignorais tout jusqu’alors. Le curry est entré dans nos vies par des portes dérobées, nous, en France, qui n’avons guère mis les pieds en Inde. 

Puis, le temps a passé et ma tolérance pour le piment a grandi à coup de voyages dans des parties du monde où il vaut mieux avoir la gueule pavée si l’on veut survivre.

Alors, je nous ai mitonné une petite recette à ma manière.

Pour commencer, j’ai dépiauté et désossé des hauts de cuisses de poulet avant de les couper en petits morceaux. Des hauts de cuisse car c’est infiniment meilleur que les blancs. En petits morceaux car la cuisine indienne se mange avec les doigts, sans fourchette ni couteau. J’ai fait mariner mes morceaux dans un mélange de jus de citrons jaunes et verts et un peu d’huile d’olive.

J’ai gardé les os et la peau pour préparer un fond de sauce qui servira plus tard.

J’ai coupé des poivrons rouges, jaunes et verts en rondelles, puis des courgettes en dés. 

J’ai égoutté mon poulet, puis je l’ai jeté dans du ghee bien chaud pour le faire colorer. Puis j’ai ajouté les ronds de poivron, les courgettes, des pois chiches et des cacahuètes. Tout ça à grand feu.

Puis j’ai déglacé avec du lait de coco et de la crème fleurette. 

Il ne m’a plus suffit que d’ajouter un pot de mild curry paste de chez Patak, un curry très parfumé et peu pimenté. 

J’ai salé, poivré et laissé mijoter un moment. 

Puis j’ai servi dans mes petits plats indiens qui donne à tout cela un petit air de Mumbai.

Il ne restait plus qu’à faire chauffer des nans, d’abord mouillés, puis passés au grille-pain.

Un pot de Hot lime pickles accompagnait le plat.

Un peu de riz pilaf agrémentait le tout.

C’était bon comme du Ravi Shankar et je songeai à ce curry de mon enfance qui devait avoir un rien moins de saveur, mais qui avait été mon premier voyage culinaire.

HARENGS POMME À L’HUILE

C’est l’entrée des brasseries à l’ancienne qui se plaisent à vous les apporter dans un grand saladier pour que vous puissiez en manger autant que vous en voulez. Cela rappelle les ports du nord, les photos en noir et blanc de pêcheurs tannés par la mer du nord. 

Pour commencer, vous partez pêcher du côté de Saint Pierre et Miquelon en vous pelant de froid entre les iceberg. Puis vous revenez du supermarché avec vos harengs fumés que vous coupez en morceaux gros comme une bouchée. Vous taillez un bel oignon rouge ou blanc en fines lamelles et vous l’ajoutez aux harengs. Vous coupez aussi quelques carottes en fines rondelles. 

Puis vous faites cuire des pommes de terre bien fermes juste assez pour qu’elles ne se défassent pas quand vous remuerez tout le bazar.

Vous jetez là-dedans des grains de poivre noir et des feuilles de laurier.

Vous versez une bonne louchée d’huile neutre, du vinaigre et de la moutarde forte. Pas de sel !!!

Vous mettez tout ça dans votre frigo et vous laissez vos harengs méditer sur leur destin pendant une nuit.

Y a plus qu’à manger avec du bon pain frais et du vin costaud. 

C’est pas l’homme qui prend le hareng, c’est le hareng qui prend l’homme !

FILET SAUCE MOUTARDE

Rien ne vaut un bon petit filet de boeuf bien épais, grillé juste assez pou le colorer et garder la chair bien bleue dedans, un vrai désespoir de végane. 

Pour aller avec, des pommes de terre bien fermes, précuites à la vapeur, puis dorées à l’airfryer après avoir été vaporisées d’huile, salées et poivrées.

Non, dans cette histoire, l’héroïne, c’est la sauce, la sauce moutarde.

Rien de plus simple : Vous faites revenir quelques échalotes coupée menu dans du beurre. Une fois qu’elles ont coloré, vous ajoutez un peu de mon fond de sauce que je fais à chaque fois qu’un poulet passe dans mes casseroles. Puis vous versez un peu de vinaigre de vin (ou de xéres) et quelques gouttes de vinaigre balsamique. Et là, vous y allez franc-jeu avec la moutarde de Dijon et la moutarde à l’ancienne. Il faut qu’il y en aie une bonne dose. Il ne reste plus qu’à verser de la crème fleurette et du poivre du moulin et à laisser réduire à feu doux.

Surtout ne pas oublier le pain frais qui servira à saucer l’assiette une fois les patates et la bidoche avalées. Cette sauce va très bien aussi avec des viandes blanches qui ont envie d’un peu de caractère.

PASTA AL’IKEA

J’avais acheté, dans un magasin d’ameublement démonté, acheté un paquet d’une des spécialités gastronomiques de la Suède, des boulettes. Je les ai retrouvées au détour de mon congélateur et me suis posé la question de savoir comment les cuisiner. 

Ma ! tou n’a qu’à les faire comme les polpettas de la Mamma ! Bah oui, pourquoi pas ?

J’ai donc fourré mes boulettes dans l’airfryer et je les ai fait revenir une vingtaine de minutes.

Pendant ce temps là, j’ai mélangé une grosse louche de mon fond de volaille avec da la sauce tomate et j’ai fait mijoter. Puis j’y ai jeté les boulettes.

J’ai cuit les pâtes al dente, Sans penne, y a pas d’Ikea !

Sans les égoutter pour garder un peu d’eau de cuisson pleine d’amidon, je les ai ajoutées à la sauce et j’ai laissé la sauce imprégner mes pâtes.

J’ai servi tout ça avec des copeaux de parmesan et c’est passé comme le Stockholm-Napoli de vingt heures.

LE POULET AU VINAIGRE

C’est du Chabrol dans le texte ou, plutôt, dans le bouchon.

Pour commencer, on fait sauter des hauts de cuisse dans une poêle avec un peu de beurre et en les laissant sur leur peau pour qu’elle rende tout son gras. Puis on réserve.

Dans la même poêle, on jette des échalotes et un oignon émincés pour les colorer. Puis on ajoute des poivrons en lamelles, une bonne pincée d’estragon, quelques gros champignons coupés en deux ou quatre, une courgette en dés, deux ou trois branches de céleri coupées menu, de l’ail et un piment. On laisse revenir un peu puis on ajoute une bonne cuiller de farine (ou de maïzena), et on touille.

On déglace tout cela avec une bonne quantité de vinaigre de vin et un peu de vinaigre balsamique, de mon fond de volaille, puis du concentré de tomate. C’est à ce moment qu’on ajoute une bonne quantité de crème fraîche et on touille encore.

On remet les hauts de cuisse et on couvre pour laisser mijoter une bonne demi-heure.

Si ça épaissit trop, on rajoute de l’eau, ça ne doit pas attacher, mais ça doit rester crémeux. On sale, on poivre comme on veut.

Y a pus qu’à servir avec une bonne écrasée de pommes de telle ou des tagliatelles ou des zaricots verts.

Ça vous traverse comme une traboule tellement que c’est bon.

LINGUINE ASPARAGUS & SAUMON

C’est si simple de se faire plaisir avec une ou deux tranches de saumon et quelques pointes d’asperges.

Pour commencer, fous faites mariner votre saumon émietté dans de l’huile d’olive, du jus de citron et du poivre.

Puis, dans une sauteuse, vous versez de la moutarde douce (américaine ou suédoise ou allemande, mais pas de Dijon). Puis vous versez de la crème liquide, du jus de citron, du zeste de citron et du poivre concassé. Vous faits mijoter en ajoutant des asperges naines crues qui vont cuire lentement dans cette sauce tout en y apportant leur parfum.

C’est le moment de cuire vos linguine al dente et de les ajouter à votre sauce avec une louche d’eau de cuisson. Vous mélangez bien et vous laissez les pâtes absorber l’excédent de liquide.

Il ne vous reste plus qu’à servir vos pâtes, de les parsemer de saumon, d’un peu de la marinade, de copeaux de parmesan, de poivre du moulin et de quelques mini asperges qui auront cuit à la vapeur juste assez pour préserver leur croquant.

Ça se déguste comme un opéra de Puccini.

RETOUR

AVRIL 2025

POISSON AL FORNO

C’est un plat que je n’ai pas refait depuis près de vingt ans, mais que Jackie m’a redemandé quand elle s’est trouvée aux prises avec une fricassée de poisson immangeable dans une brasserie célèbre près de la gare Saint Lazare.

Alors j’ai cherché, fouillé, exploré, remembré, questionné mon souvenir vacillant. Et j’ai fini par trouver une recette qui pourrait convenir.

Tout d’abord, j’ai acheté des dos de cabillaud et de saumon dont j’ai ôté la peau et que j’ai coupé en gros dés. Puis j’ai ajouté des grosses crevettes crues que j’ai décortiquées. J’ai plongé tout cela dans une marinade faite d’huile d’olive, de jus de citron, de zeste de citron râpé, d’ail écrasé, de piment, de sel et de poivre.

J’ai étalé dans un plat des tomates cerises rouges, jaunes et oranges, que j’ai arrosées d’huile d’olive, saupoudrées d’aneth et de badiane. Puis j’ai mis ce mélange à reposer dans mon four chaud.

vint cinq minutes avant de servir, j’ai versé le poisson sur les tomates ramollies dans le four et tout mis à cuire à 210 degrés pendant quinze à vingt minutes. Puis, pendant cinq bonnes minutes j’ai mis le plat sous le gril à trois cents degrés.

Pendant tout ce temps, j’ai épluché des pommes de terre que j’ai fait cuire à la vapeur pendant quarante-cinq minutes. Puis j’ai écrasé mes patates à la fourchette dans un mélange de beurre fondu, d’huile d’olive, de jaunes d’oeuf, de noix de muscade, d’un peu de moutarde, de sel, de poivre et de ciboulette.

Il ne restait plus qu’à se régaler en écoutant le chant des marées au large du cap des tempêtes.

LA PALETTE DIABOLIQUE

La palette de porc est un morceau qui ressemble à du jambon, mais qui est situé dans l’épaule du porc, comme l’épaule d’agneau à beaucoup en commun avec le gigot. On la propose communément « à la diable », ce qui signifie qu’elle est salée et emballée dans une sauce à la moutarde, à l’ail et au persil.

On recommande souvent de la cuire au four très chaud pour former une croûte, puis de diluer la sauce dans du vin blanc ou de la bière. Mais on peut aussi la couvrir de papier alu pour la faire cuire à l’étouffée pendant une à deux heures selon le poids de la palette, dans un four à 180 degrés. Elle en ressortira très tendre et bien imprégnée de sa sauce.

Il est d’usage de la servir avec des sptæzles qu’on aura fait revenir et qu’on arrosera du jus de la palette. Mais on peut aussi la servir avec des haricots verts que l’on aura jetés, une fois cuits, dans une poêle où l’on aura fait revenir doucement un peu d’ail et des girolles. La sauce de la palette viendra relever le goût des haricots verts ainsi mitonnés. 

Et on dégustera ça avec un bon mètre de Kölsch bien fraîche en chantant en tapant des pieds.

LA PALETTE DU JOUR D’APRÈS

Il nous restait encore beaucoup de notre palette à la diable et nous n’avions pas envie de nous contenter de la réchauffer.

Pour commencer, je l’ai découpée en menus morceaux. Puis je l’ai mise à revenir dans sa sauce additionnée de crème fraîche, de vin blanc, de moutarde et de vinaigre balsamique. J’y ai ajouté des champignons de Paris et j’ai laissé mijoter et réduire pour que le tout soit crémeux à souhait.

Pour aller avec, les spätzle s’imposaient. Cuites à l’eau, égouttées et revenues dans du beurre jusqu’à un petit début de coloration.

Et comme toujours, c’était bien meilleur qu’au premier jour.

POULET DEMI SAISON

On est en avril et on ne se découvre pas d’un fil. Le poulet non plus, que l’on va rôtir et qu’on accompagnera aussi de légumes printaniers.

Alors, pour commencer, je fais mariner pendant deux ou trois heures mes hauts de cuisse, sur leur peau, dans un mélange de jus de citron, d’huile d’olive, de gros sel, de poivre et de sembal oelek (ce mélange de piments, d’ail et d’épices dans de l’huile).

Je choisis de petites pommes de terre que je fais cuire à la vapeur juste assez pour qu’elles soient presque cuites. Je les laisse refroidir, puis je les tape avec mon grand couteau avant de les passer dans la même marinade et de les placer dans le panier de mon air fryer où je vais les faire cuire comme si que c’étaient des frites.

Je taille deux ou trois poivrons en gros dés qui passent aussi dans la marinade avant d’être étalés dans un plat qui va au four.

Je ressors mes hauts de cuisse que je dispose dans un autre plat qui va au four, la peau vers le haut. 

Y me reste plus qu’à lancer le four à 210 degrés et à y mettre le poulet et les légumes pendant 40 minutes.

Ya plus qu’à lancer l’air fryer, à faire revenir quelques asperges vertes et à ressortir la béarnaise de l’autre jour. 

Ça vous fait un plat plein de tendreté, de croustillance et de parfums. À la fin, ne pas oublier de saucer avec de la baguette bien fraîche en regardant les candidats de taupe chef s’esquinter à dresser leurs chefs d’oeuvres improbables.

LE CABILLAUD D’AMSTERDAM

La première fois que j’ai goûté à la sauce hollandaise, c’était à Amsterdam, pour mes vingt ans. C’est dire qu’il y a longtemps.

La sauce hollandaise, c’est simple comme bonjour. On fait doucement chauffer des jaunes d’oeuf avec un peu d’eau tout en les battant. Puis on y incorpore du beurre, tout doucement, en continuant de battre le mélange et en prenant garde de ne pas cuire les jaunes d’oeuf. Quand cela a atteint une consistence crémeuse, on ajoute du sel, du poivre, un peu de vinaigre et du jus de citron. Et voilà.

Puis on cuit des filets de poisson blanc fariné (colin, cabillaud) dans du beurre, plein de beurre. Quand le poisson commence à prendre couleur, on ajoute du jus de citron et du zeste râpé. Y a plus qu’à servir car rien n’est pire que le poisson trop cuit.

On ajoute des petites pommes vapeur, on verse la sauce hollandaise tiède et on saupoudre de ciboulette du jardin. 

Y a plus qu’à se régaler en regardant les moulins. Pour moi, c’est une des meilleures manières de manger du poisson. En automne, on peut ajouter des grains de raisin blanc bien dodus.

BONG LAN TRỨNG MUỐI

Hier soir, Mia est venue dîner. Elle avait apporté le dessert, un gateau typiquement vietnamien. Il faut savoir que les Vietnamiens adorent les Ga To qui sont presque toujours des génoises recouvertes de décors en sucres multicolores à la chimie foudroyante.

Mais le gateau de Mia était différent, c’était un bông lan trứng muối, c’est à dire un gateau éponge aux oeufs salés.

Ce gateau, qui est un de ses favoris, est une génoise au parfum de vanille contenant du porc effiloché et recouverts de jaunes d’oeuf salés, ce qui fait un télescopage surprenant entre le salé et le sucré. 

Bien-sûr nous avons tous beaucoup ri de notre perplexité, mais, à la dégustation, nous avons découvert un mélange subtil entre des saveurs salées délicates d’oeuf et de porc, et le parfum de la génoise sans excès de sucre, juste à l’équilibre. 

C’est bien la première fois que je découvre une patisserie vietnamienne aussi raffinée. 

LE POTAGE PÉKINOIS PIQUANT DE JACKIE

Jackie se lance de plus en plus souvent dans des aventures culinaires où elle triomphe souvent de recettes improbables. Elle avait savouré avec plaisir le potage pékinois piquant d’un traiteur et considérait qu’elle aurait tout avantage de le préparer elle-même. Alors, elle se mit à explorer la recette en la traquant sur Internet. Cela aboutit à une formule d’une clarté magnifique.

Pour la résumer en langage de notre monde, en voici mon interprétation.

Pour commencer, il convient de préparer un mélange de :

– 3 c.a.s. de sauce soja légère

– 2 c.a.s. de vinaigre de riz

– 1/2 c.a.s. de sucre brun

– 1 c.a.s. de pâte de piment

– 1/2 c.a.s. de poivre

– 2 cubes de gingembre moulu (que nous préparons dans des bacs à glaçons et que nous congelons).

– 3 gousses d’ail écrasé.

Nous mélangeons cela à :

– des pousses de bambou en fines lamelles

– des carottes en fines lamelles

– des poivrons en fines lamelles

– du poulet effiloché

– du tofu coupé en dés

que nous avons fait sauter avant d’y ajouter du bouillon de volaille.

À la fin, nous faisons épaissir avec de la maïzena diluée dans de l’eau. Nous ajoutons deux oeufs et du sésame.

Rien n’empêche de ciseler de la coriandre sur le dessus.

Et cela se mange en faisant beaucoup de bruit avec la bouche.

BROCHETTES DE POULET AUX POMMES REFRITES

C’est bien agréable de faire griller doucement des brochettes de poulet qui ont mariné dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron et de curcuma. On les cuit d’abord à feu doux pour aller au coeur, puis on les finit à feu très intense pour les colorer.

Pour accompagner les brochettes, il me restait des petites pommes de terre sautées avec leur peau. Je les ai coupées en rondelles, puis je leur ai ajouté une courgette coupée en dés, et je les ai jetées dans un mélange d’huile d’olive et de beurre pour les faire colorer à nouveau. à la fin, j’ai ajouté de l’ail, une branche de romarin et deux tomates coupées en lamelles et épépinées.

Il ne restait plus qu’à servir pour régaler la famille en ce dimanche de Pâques très chocolaté.

Pour finir, Jackie nous avait concocté une charlotte aux fraises légère et fraîche.

L’AGNEAU AU CARRÉ

Il est toujours difficile de bien cuire les minuscules côtes d’agneau en obtenant une bonne grillade à l’extérieur et toujours bien saignantes à l’intérieur. En général, c’est soit l’un, la côte est bien grillée et l’intérieur est gris comme le carton, ou c’est l’autre, la côte est bien saignante, mais mal grillée, le gras n’a pas pas fondu et la côte n’a pas grillé. 

Pour remédier à cela, je commence par attacher toutes mes côtes d’agneau ensemble et je les fais griller sur leur pourtour jusqu’à ce que le gras ait bien fondu et pris une belle couleur. Cela fait, je les détache et les grille rapidement sur leurs faces, sans que la chair ne se dessèche. Il ne reste plus qu’à les assaisonner, et les servir avec des flageolets cuits au beurre d’ail et aromatisées au romarin, puis des demi-tomates arrosées d’huile d’olive et d’ail puis grillées avec les côtes. 

Et là, on se régale encore plus qu’avec du gigot de chez Simpson’s !

LES TORTELINI AU BOUILLON

Les tortelini sont une spécialité de Bologne, et, comme on le sait, les Bolonais sont des cuisiniers intransigeants. Les Bolonais ne servent les tortelini que dans un bouillon particulièrement aromatiques, ce qui les rends très savoureux, un peu comme s’il s’agissait d’une soupe de won ton rapportée par Marco Polo de retour de chez le grand Khan.

Alors, j’ai découpé ma pâte en triangles, j’ai déposé sur chaque triangle un peu de viande de boeuf et de ricota, puis j’ai refermé la pâte en l’enroulant autour de mon doigt. Puis j’ai jeté la barquette du traiteur italien pour que personne ne voie que j’ai triché. Je les ai fait cuire al dente dans de l’eau frémissante pendant quelques minutes en évitant qu’ils collent ensemble.

J’ai découpé deux échalotes que j’ai fait colorer dans mon faitout avec du beurre et de l’huile d’olive. J’ai ajouté une bonne quantité de mon fond de volaille (fait avec les os, la peau, les restes d’un poulet, un oignon, des herbes de Provence) ou des cubes de bouillon de volaille et des herbes quand je n’ai plus de fond. J ‘ai bien poivré, ajouté un peu de piment et du vinaigre balsamique. Puis j’y ai jeté des lamelles de tomates épépinées. Puis j’ai laissé bouillir pour réduire un peu et faire fondre les ingrédients.

J’ai sorti mes tortelini et je les ai disposés dans un grand bol, je les ai arrosés d’huile d’olive très parfumés, puis j’ai versé le bouillon avec les lamelles de tomates, puis j’ai saupoudré de persil. 

Il ne m’a plus resté qu’à déguster sous le regard d’un Umberto Eco perplexe.

SPAGS BELLE HALEINE

Dès que je suis seul, je m’en fais car c’est une de mes façons favorites de manger des pâtes.

Pour commencer, il faut cuire des spaghettis al dente.

Puis on fait un mélange d’échalotes, de beaucoup d’ail et de piment oiseau hachés menu.

On cisèle fin aussi du persil frisé.

Maintenant, on fait blanchir les échalotes, l’ail et le piment dans de l’huile d’olive.

On décortique des grosses crevettes et on les fait sauter à feu très vif pendant deux minutes, pas plus !

On met les pâtes dans une sauteuse et on arrose d’huile d’olive. On fait revenir à feu moyen, puis on ajoute le mélange d’échalotes, ail et piment. Puis on met le persil, et à la fin les crevettes sautées. 

On sale bien et on ajoute du poivre concassé. 

On tourne et retourne et on sert.

Après s’être régalé, il ne reste plus qu’à espérer que notre chérie ne passe pas à l’improviste pendant les deux jours suivants.

MY DUCKLING CLEMENTINE

J’ai toujours aimé cuisiner des magrets de canard. Le caneton d’aujourd’hui avait déjà quelques heures de nage, mais il était bien beau. Je l’ai dénervé, j’ai enlevé l’excès de peau, j’ai entaillé le reste en croisillons pour que le gras s’écoule bien à la cuisson.

J’ai préparé une marinade faite d’huile d’olive, je jus de clémentines, des zests coupés en lamelles et des segments des fruits. J’y ai ajouté un trait de vinaigre balsamique, un autre de vinaigre de vin, du sel, du poivre et du miel. après l’avoir bien touillé, j’y ai mis à mariner mon beau magret (bien suffisant pour deux).

Une heure plus tard, j’ai retiré mon magret et ai versé ma marinade dans une casserole avec un peu de fond de volaille. J’ai cuit le tout à petit feu jusqu’à une bonne réduction.

J’ai déposé mon magret dans une poêle à feu moyen pour faire s’écouler le gras que j’ai retiré. Puis j’ai laissé la peau colorer et devenir croustillante. J’ai retourné plusieurs fois ma viande pour une cuisson homogène tout en gardant l’intérieur bien saignant. J’ai retiré mon magret après un quart d’heure de cette cuisson et je l’ai laissé reposer (cela fixe le sang à l’intérieur). Puis je l’ai escalopé en fines tranches.

J’ai épluché de belles pommes de terre nouvelles que j’ai précuites dix minutes à la vapeur. Puis je les ai roulées dans un mélange d’huile d’olive, de gros sel et de poivre concassé avant de les mettre vingt minutes à l’air fryer.

Il ne m’est resté qu’à dresser mon magret dans des assiettes chaudes, de l’arroser de ma sauce onctueuse, de disposer les pommes de terres dorées et de saupoudrer de ciboulette du jardin. 

Et hop, on a tout gloupé et ça nous en a bouché un coin-coin.

THE BAVETTE OF SHALLOTS

La bavette est une viande à fibres qui exige d’être bien traitée pour ne pas être dure et filandreuse.

La fameuse bavette à l’échalote n’est souvent qu’un triste bifteck couvent de quelques échalotes baignant dans leur jus.

Alors j’ai décidé de prendre les choses en main.

Pour commencer, j’ai strié mes bavettes avec un couteau, pas trop profond, mais sur les deux faces, pour que le beurre de cuisson aille bien au coeur de la viande. Après les avoir salées et poivrées, je les ai placées dans une poêle avec de l’huile très chaude pour qu’elles colorent instantanément. Puis j’ai ajouté de grosses noix de beurre qui, fondues, m’ont permis d’arroser la viande. Cette cuisson ne dure que très peu de temps car la bavette pas saignante, c’est pas la peine d’en parler.

J’ai épluché mes échalotes, plein, puis je les ai émincées dans le sens de la longueur. Je les ai jetées dans du beurre fondu pour les faire blondir. J’y ai ajouté un bouillon de boeuf et du miel et j’ai continué de faire réduire ma sauce tout en remuant sans cesse. Mes échalotes se fondent, deviennent un confit que je détend avec du vinaigre balsamique et un peu de vin. Je sale un peu, je poivre beaucoup et j’ajoute un peu de pâte de piment (ça c’est pas obligatoire). On peut ajouter in extremis un peu du jus de cuisson de la viande. On verra plus tard pour le régime.

Il reste plus qu’à placer la bidoche dans une assiette chaude, de la recouvrir de la sauce bien épaisse et de disposer des frites à dose gourmande tout contre elle.

C’est pas possible ce que c’est bon, tendre, gouteux, gourmand et délicieux. 

Ne pas oublier le pain pour saucer à la fin.

RETOUR

MAI 2025

BAR FORESTIÈRE

LIDL est un magasin étrange qui connaît un succès à la mesure de la dégradation économique des consommateurs à la recherche des produits les moins chers. Et dans ce magasin, on trouve le meilleur et le pire, ce que d’autres consommateurs qui ne sont pas sous une pression pécuniaire ont découvert à l’occasion de visites inopinées à de tels lieux de perdition. La semaine italienne est fort attrayante, les filets de boeuf et les entrecôtes sont délicieux, mais les petits filets de bar sont exceptionnels. Les habitués de la Grande Épicerie viennent s’encanailler chez LIDL rien que pour ces petits filets.

Pour les préparer, je les badigeonne d’huile d’olive, je sale la peau et je les fais cuire à sec et sur leur peau à feu vif. Quand la chair blanchit sur le dessus, c’est que la peau, dessous est devenue croustillante et qu’il ne reste plus qu’à les servir, la peau dessus et parfaitement cuits.

Pour accompagner mes filets, je prépare une sauce hollandaise que l’on trouve aussi au rayon frais des bonnes maisons et que je tiédis au bain-marie.

Je coupe des champignons bruns en lamelles et je les fais revenir dans du beurre et de l’huile d’olive après les avoir salés et bien poivrés. Puis je les mélange à du riz, pas trop, et que je parsème de ciboulette.

On déguste cela comme des trappeurs après la pêche dans les profondes forêts qui bordent l’océan sauvage.

POULET TANDOOOORI

J’adore les petits amuse-gueule des restaurants indiens, en particulier leurs petites bouchées tandoori que l’on plonge dans des sauces parfumées et qu’on arrose d’un peu du jus d’un citron. Lorsqu’on tente de les cuisiner soi-même, c’est pas pareil ! C’est sec, ça n’a pas le goût qu’on avait aimé. C’est pas vraiment pas ça !

J’ai acheté des petites aiguillettes de poulet que j’ai lavées et séchées.

J’ai préparé une marinade abondante faite de yaourt grec, de jus de citron, d’huile d’olive, d’ail écrasé, de piment, de sel et de poivre, de concentré de tomates et d’épices tandoori. J’y ai plongé mes aiguillettes et je les ai bien mélangées avant de les laisser mariner pendant une ou deux heures.

J’ai sorti mes aiguillettes marinées et je les ai disposées sur une grille dans un plat qui va au four et je les ai mises à rôtir à 230 degrés pendant 25 minutes en les retournant à mi-cuisson.

Pendant ce temps, j’ai cuit un riz basmati dans de l’eau avec de la cardamome, une fois cuit, je l’ai mis à mijoter dans du beurre après avoir salé et poivré.

J’ai humecté des nans que j’ai ensuite mis au four pendant quelques minutes pour qu’ils gonflent un peu et deviennent un peu croustillants.

J’ai servi tout cela avec le reste de la marinade comme sauce, de la ciboulette et des demi-citrons.

C’était comme au restaurant indien, pour de vrai.

Et on a mangé tout cela jusqu’à s’en dérouler le turban !

RIGATONIS AUX SAINT-JACQUES

J’ai rarement l’occasion de préparer des Saint-Jacques car je suis souvent seul à les aimer. De plus je les aime avec leur corail car, sans, c’est un peu le foie gras sans cornichons. Donc, je me les prépare en Suisse, quand je veux me régaler en solitaire.

Cette fois-ci, je les ai cuisinées avec des rigatonis.

Pour commencer, je les ai décongelées (car elles l’étaient) et je les ai posées sur du papier absorbant pour éliminer l’excès d’eau.

Puis j’ai préparé une sauce hollandaise (jaunes d’oeufs montés en sabayon avec du beurre fondu à quoi on ajoute du jus et du zeste râpé de citron, de la ciboulette, du sel et du poivre).

Puis j’ai snacké mes Saint-Jacques dans un peu d’huile à feu très vif et très peu de temps, juste pour les voire se colorer.

J’ai versé ma hollandaise dans mes pâtes égouttées, puis j’ai ajouté mes Saint-Jacques avant de mélanger délicatement.

Cela vous a un petit air marin qui hésite entre Venise et Concarneau. 

LE BISTÈQUE

Ma grand-mère disait avoir connu l’occupation des Prussiens en 1870. Je pense plutôt qu’elle reproduisait les souvenirs de sa mère qui, elle, avait l’âge d’avoir vécu cela dans son village de Normandie. C’était comme ce très vieux monsieur qui habitait le minuscule hameau de Chateau Guillaume et qui, en m’offrant un petit verre de Guignolet (j’avais sept ans) me montrait son uniforme avec bicorne en me parlant de l’Empereur. C’était un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître. 

Le midi, en rentrant de l’école, je déjeunais dans notre minuscule cuisine, sur une table rabattante, le nez sur le calendrier en papier glacé qui montrait des paysages de montagne.

Le lundi, c’était du cheval, le vendredi, c’était du poisson, le mercredi, c’était du foie de veau. Mais souvent c’étaient des biftecks qu’elle préparait avec des frites cuites dans une grande bassine. Mais, au printemps, elle préparait plutôt des haricots verts dont elle avait ôté (presque) tous les fils. Elle achetait sa viande chez le boucher du coin, entre le tripier et le marchand de volailles, à deux pas de la boucherie chevaline, en face d’une des nombreuses boulangeries de la rue de Passy. Et le boucher lui vendait toujours des morceaux sans nom qui avaient intérêt d’être tendres car ma grand-mère avait le verbe haut. 

Le bifteck passait à la poêle bien chaude, avec plein de beurre. Les haricots verts cuits à l’eau remplaçaient la viande dans la poêle, avec un peu d’ail et de persil. Elle me servait le tout dans mon assiette avec de la moutarde brune, la seul qu’elle connaissait.

Aujourd’hui, j’ai cuit mes haricots verts dans de l’eau additionnée de bicarbonate (pour la couleur). Juste cuits al dente, je les ai jetés dans une sauteuse avec du beurre, de l’ail, du persil haché, du sel et du poivre.

Le steak, de l’onglet est allé dans une poêle avec de l’huile très chaude. J’y ai ajouté une grosse noix de beurre et j’ai laissé la viande colorer sans la toucher. Puis je l’ai retournée en l’arrosant du beurre fondu. Je l’ai retirée rapidement pour qu’elle demeure bleue dedans.

Il ne me restait plus qu’à y ajouter le reste de ma béarnaise que je conserve toujours quelques jours dans un bol couvert.

Un bon verre de vin rouge (ma grand-mère le coupait avec beaucoup d’eau), de la baguette bien fraîche, il ne restait plus qu’à écouter « Ça va bouillir ! » avec Zappy Max sur Radio Luxembourg.

CURRY DE CREVETTES

C’est un de mes currys favoris, savoureux et facile à préférer. On peut aussi le faire avec du poulet (des cuisses désossées).

Pour commencer, on fait sauter des échalotes et des courgettes en dés dans du ghee (beurre clarifié indien). Puis on verse un pot de butter chicken sauce de chez Patak’s ou Sharwood’s (Jamie Oliver recommande ces sauces délicieuses qui évitent de se battre avec mille épices torréfiées). On ajoute du yaourt grec, du jus et du zeste de citron, du piment (car c’est un curry très doux). Puis on laisse mijoter.

Peu avant de servir, on fait revenir les crevettes à feu très fort dans du ghee et on verse le tout dans la sauce.

On accompagne cela de riz basmati aux cardamomes, de nans, de lime pickles et de chutney (encore patak’s).

C’est facile de faire bombance à Bombay !

FILET AU BEURRE D’AIL

J’ai badigeonné mes petits filets avec de l’huile d’olive, je les ai saupoudrés de fleur de sel et de poivre concassé et je les ai grillés fort peu de temps à feu très vif pour saisir l’extérieur en gardant l’intérieur bien saignant.

J’ai fait cuire de jolies petites pommes de terre nouvelles à la vapeur. Je les ai ouvertes en deux en les servant.

J’ai fait fondre un gros morceau de beurre au minimum du micro-ondes. J’ai jeté dans le beurre chaud du persil et de l’ail hachés menus. J’ai ajouté un peu d’huile d’olive, un soupçon de vinaigre balsamique, une cuiller de moutarde a l’ancienne, une bonne pincée de gros sel et de poivre concassé. Une bonne cuiller de tomates concassées vient colorer un peu le tout. J’ai laissé refroidir pour faire épaissir. Au moment de servir, j’en ai déposé sur mes petites patates et sur ma viande chaude.

Une bonne baguette tout droit venue de chez le boulanger permettra de saucer l’assiette goulument une fois gloupées viandes et patates. C’est pas le maître d’hôtel qui me contredira !

FILETS DE ROUGET DE L’ILE

Il me restait beaucoup de mon beurre à l’ail. J’y ai ajouté des câpres et du jus de citron. 

Il m’a suffit de faire revenir des filets de rouget sur leur peau, après les avoir badigeonnés d’huile d’olive et de sel. Une fois la peau devenue croustillante, il m’a suffit de les retourner et de les servir avec ma sauce et mes petites patates nouvelles avec leur peau et coupées en deux. 

Quand on mange ça, on a envie de chanter la Marseillaise !

CARPACCIO ASPARAGO

Le carpaccio de boeuf est une manière élégante de manger de la viande crue. Les fines lamelles de filet de boeuf son assaisonnées d’huile d’olive aux arômes de yuzu et de coriandre. Un trait de vinaigre balsamique et quelques câpres lui donnent un peu d’acidité. Quelques copeaux de parmesan lui offrent leur croquant. Un peu de poivre du moulin relève le tout.

Pour préparer les asperges vertes, on commence par les casser, là où ça casse se situe la frontière entre le tendre et le filandreux. On les cuit à la vapeur quelques minutes car elles sont très fines. Puis on les passe à feu doux dans une poêle où un peu de beurre a fondu dans de l’huile d’olive.

Il ne reste plus qu’à disposer les asperges tièdes près de la viande crue et marinée et se régaler de ce mélange délicat de saveurs d’été.

C’est juste pour changer du tartare frites !

POULET CONFÉDÉRÉ

La première fois que j’ai mangé du poulet pané frit, c’était en 1970. J’avais 18 ans et je me promenais aux États Unis avec mon cousin qui en avait 14. Nous étions parvenus à Atlanta où des amis de mon père nous avaient reçus. Pour nous faire plaisir, ces amis nous avaient emmenés dans la banlieue chic de la ville dans un restaurant appelé Aunt Fanny’s Cabin. Dans ce restaurant fleurant bon le Sud, un garçonnet d’une dizaine d’années nous avait apporté le menu sous la forme d’une grande ardoise qui faisait un carcan autour de son cou. Nous étions en 1970 dans le sud des USA, et nous avions déjà pu apprécier la ségrégation raciale dans les bus Greyhound où les noirs étaient relégués au fond. Et nous, nous nous trouvions très bien au fond à rigoler et chanter avec ces noirs là.

Même si je n’ai jamais mis les pieds dans un Kentucky Fried Chicken, j’ai gardé le souvenir de ce goût particulier, fait de croustillant, de saveurs épicées et un rien sucrées.

Alors, ce soir, j’ai dépiauté et désossé des hauts de cuisses de poulet. J’ai coupé chaque cuisse en deux pour en faire de gros nuggets. Je les ai farinés, puis plongés dans de l’oeuf battu avant de les couvrir d’une panure faite de chapelure, de parmesan, de sel, de poivre, de piment en poudre, de sucre et de paprika. J’ai répété deux fois l’opération. Puis j’ai laissé reposer le tout pendant deux heures au frigo.

J’ai préparé ma sauce en montant légèrement une mayonnaise à la moutarde puis en y incorporant un mélange de cornichons, de câpres, de piment, de sweet relish Heinz, de ketchup et de vinaigre.

J’ai fait cuire mes frites et j’ai tiédi des asperges vaporisées d’huile d’olive. 

Il ne nous est plus resté qu’à manger notre poulet sudiste en écoutant Dixie’s Land sous le drapeau confédéré. C’est Trump qui va être jaloux, cet espèce de Yankee !

THE VIRGIN BASS

Pour commencer, vous choisissez de jolis filets de bar (sea bass) dont vous huilez et salez la peau avant de les faire cuire à l’unilatérale sur leur peau sur une plancha coréenne. Quand la peau est devenue croustillante, c’est que c’est prêt.

Vous aurez pensé à préparer votre sauce vierge à ma manière (virgin) en faisant fondre du beurre additionné d’huile d’olive et en y incorporant du persil et de l’ail hachés, deux tomates concassées finement, du poivre du moulin, du sel, un peu de moutarde de Meaux, le zest et le jus d’un citron, de la ciboulette thaï, des câpres, un trait de vinaigre balsamique, deux jaunes d’oeuf. Vous gardez cela tiède au bain marie.

Vous pelez de petites pommes de terre de Noirmoutier que vous cuisez à la vapeur. Cinq minutes avant la fin, vous ajoutez un panier avec des grains de raisin sans pépins.

Vous avez aussi fait cuire des haricots verts al dente dans une eau avec du sel et du bicarbonate. Une fois égouttés, vous les vaporisez d’huile d’olive.

Il ne reste plus qu’à mettre tout cela ensemble et déguster ce poisson explosant de saveurs en pensant aux îles lointaines et aux jeunes filles avec des fleurs dans les cheveux.

MON PETIT BOUDIN

J’adore le boudin qui est un de ces plats dont on ne veut pas trop savoir ce qu’il contient (du sang, plein de sang !) mais qui est si savoureux. Pour le cuire, surtout ne pas le piquer, mais le faire revenir dans du beurre à feu moyen jusqu’à ce que la peau devienne croustillante. Il faut bien maîtriser la température et le boudin n’éclate pas !

Pour aller avec mon boudin, rien de mieux qu’une écrasée de pommes de terre à ma manière. Je commence par peler mes pommes de terre de Noirmoutier et je les fais cuire à la vapeur pendant trente minutes pour qu’elles soient au bord de se défaire. À mi-cuisson, j’ajoute deux ou trois pommes épluchées et coupées en quartiers. 

Dans un saladier je dépose une grosse noix de beurre, puis une deuxième et une troisième. Un trait d’huile d’olive, du gros sel, du poivre concassé, de la noix de muscade, une bonne cuillerée de moutarde à l’ancienne, de la ciboule ciselée. Il ne me reste plus qu’à écraser mes patates et mes pommes à la fourchette.

Mon petit boudin n’en reviendra pas , lui qui s’attendait à une vague purée et à de la moutarde forte.

ASPERGES OEUFS PARME VAPEUR

C’est le moment où les asperges vertes envahissent les étals pour une bouchée de pain. Alors c’est lassant de se contenter de les tremper dans la vinaigrette.

J’ai fait griller des tranches de pain Poilane, et je les ai couvertes de jambon de Parme (le seul jambon fumé que j’aime vraiment).

J’ai ma sauce vierge (beurre fondu, huile d’olive, tomate, persil, ail, poivre, moutarde de Meaux, câpres, jus de citron, zest de citron, vinaigre balsamique, piment, ciboulette, jaune d’oeuf).

Je casse mes asperges pour retirer la parie fibreuse, puis je les cuis à la vapeur, juste assez pour qu’elles restent croquantes. J’ajoute un second panier avec la sauce vierge qui tiédit ainsi.

Je fais aussi cuire à la vapeur mes oeufs cassés jusqu’à ce qu’ils soient mollets dans de petites coupelles et je les sale et poivre.

Il ne reste plus qu’à se régaler dans un grand désordre d’oeufs, d’asperges, de jambon, de pain et de sauce.

RETOUR

JUIN 2025

TRAVERS DE TRUMP SAUCE TEXAS

On a toujours envie de croquer une bonne viande bien grasse et grillée à souhait. On en trouve en ce moment à la maison blanche, la fameuse boucherie américaine. On choisira de beaux travers qu’on fera mariner dans un mélange d’huile d’olive, d’ail, de piment et de paprika. Puis on les fera griller à feu doux pour qu’ils soient cuits à coeur.

On préparera une sauce Texas en faisant revenir un oignon émincé, du paprika, un piment oiseau et de l’ail dans un peu d’huile. Puis on ajoutera du miel, du vinaigre de malt, du vinaigre balsamique, de la worcestershire sauce, du concentré de tomates, de la sauce soja et un peu d’eau. On passera la sauce au mixer plongeant. On peut aussi passer cette sauce au chinois pour la rendre lisse.

On épluchera des patates qu’on coupera en rondelles et qu’on fera frire. Une fois bien dorées, elles seront au goût de notre porc.

Il ne restera plus qu’à servir ce qui sera un vrai musk !

LE POULET DU FAKIR

Il faut choisir de beaux hauts de cuisse de poulet que l’on dépiaute et que l’on désosse avant de les couper en morceaux de la taille d’une bouchée. On les fait revenir à feu très vif et on les réserve. On les remplace dans la poêle par des courgettes et des poivrons coupés en gros dés que l’on fait revenir dans le gras de la viande. On rape dessus du zest de citron, puis on ajoute le jus du même citron. On remet la viande et on ajoute un pot de sauce butter chicken, un brique de crème liquide et du miel. On peut ajouter du curcuma pour plus de couleur et de pâte de curry pour renforcer la saveur. On sale et on poivre. On retire du feu et on ajoute une grosse noix de beurre.

Il ne reste plus qu’à servir avec du riz basmati parfumé à la cardamome et des des nans humectés et passés au four. 

On passe les deux jambes autour de son cou, puis on se soulève avec la main gauche avant de déguster ce plat avec la main droite, comme il se doit.

UN PETIT AIR DE BOUILLABAISSE

Té ! quand t’es pas à Marseille, vas-donc trouver de la rascasse, du congre, de la girelle et du castagnol ! Bonne mère, tu te contentes de ce que te vends ton poissonnier ! Et c’est déjà pas mal.  Et puis tu vas pas t’enquiquiner à faire cuire les têtes pour ton bouillon quand tu trouves des bocaux de soupe de poisson dans le magasin, même très loin du vieux port ! On va pas se fatiguer sous un tel cagnard !

La bouillabaisse, il y a celle de Marseille, celle de Sète, celle de Nice et de Toulon. La seule vraie, c’est celle de ma mère, alors tu vas pas me faire tout un pastis si je fais pas comme la tienne !

Alors, d’abord, j’ai fait ma rouille : j’ai monté une mayonnaise avec deux jaunes d’oeuf, un peu de moutarde (très peu), de l’huile d’olive. Je l’ai épaissie avec une pomme de terre très cuite et écrasée en purée. J’ai écrasé trois gousses d’ail, un piment oiseau, une pincée de safran (en pistils), un peu de paprika et une cuiller de soupe de poisson, et j’ai incorporé le tout à ma mayonnaise qui est, ainsi, devenue de la rouille. Après, tu sales et tu poivres comme tu veux.

J’ai décortiqué des grosses crevettes, levé des filets de rouget (que j’ai arrosé de citron pour dissoudre les arêtes)  et coupé du cabillaud (mais on peut prendre tout autre poisson blanc) en gros dés. J’ai tout badigeonné d’huile d’olive, salé et poivré. Puis je les ai fait revenir, les uns après les autres sur ma plancha. Pas trop, juste pour leur donner un peu de couleur. Dans la bouillabaisse, les poissons presque toujours trop cuits et c’est pas bon !

J’ai versé ma soupe de poisson dans une grande casserole, j’y ai ajouté une boite de tomates concassées et des tomates fraîches coupées en dé. J’y ai ajouté une brique de crème liquide (oui, oui, on peut le faire), et une bonne cuiller de pâte de piment. J’ai fait chauffer à feu doux jusqu’à ébullition.

J’ai frotté des rondelles de baguette avec de l’ail après les avoir un peu séchées au four. Puis je les ai pulvérisées d’huile d’olive pour les remettre sous le gril. Une fois juste dorées, je les ai retirées.

J’ai haché du persil.

J’ai fait cuire mes petites pommes de terre de Noirmoutier épluchées (70 $ le kilo à New York) à la vapeur, juste assez pour qu’elles ne se défassent pas.

Il ne m’a plus resté qu’à servir dans des assiettes creuses bien chaudes. Les poissons d’abord puis les patates, puis la soupe par dessus, puis les croutons avec de la rouille, puis du persil. 

Y restait plus qu’à déboucher la bouteille de rosé qui trempait dans la mer, juste à côté de la terrasse, sous le parasol. Vous auriez vu la bouille à Bess !

UN PETIT DÎNER BIEN GOURMAND

Ce soir, Jackie m’a invité à sa table.

Pour commencer, elle nous a servi un carpaccio de boeuf d’une divine tendreté et assaisonné d’huile d’olive au pesto, de vinaigre balsamique, de pignons de pin, de copeaux de parmesan, de câpres et d’un peu de sel et de poivre du moulin. Pour accompagner cela, des petites pommes rissolées. Delicioso !

Puis elle a confectionné notre dessert favori entre tous, des profiteroles au chocolat dont elle a fait les choux bien tendres, cuisiné la ganache au chocolat noir pas trop sucré et bien épaisse et nappante, fourré les choux d’une très bonne glace à la vanille et coiffé le tout d’amandes effilées et grillées.

Par un mystérieux coup du sort et de la magie, tout a disparu en un éclair (au chocolat).

tout cela avec un bon petit rosé à contempler le jardin, un soir d’été …

RETOUR

JUILLET 2025

PENNE AUX CREVETTES ET BASILIC

J’ai décortiqué de jolies crevettes que j’ai laissé mariner dans de l’huile d’olive.

J’ai préparé un mélange d’huile d’olive, d’ail haché, d’un piment coupé menu, de zest de citron, du jus du citron, de tomate coupée en lamelles, de feuilles de basilic frais coupé fin, de sel et de poivre du moulin. 

J’ai fait cuire mes penne al dente, puis je les jetées dans une grande sauteuse sur le mélange d’huile d’olive, ail, tomates et basilic pour finir de les cuire.

J’ai jeté mes crevettes marinées dans une poêle très chaude, sans les remuer pendant une minute, puis je les ai retournées et re-une minute. Et j’ai tout versé dans les pâtes.

Un petit brin de basilic sur le dessus, un peu de parmesan râpé. 

Tout cela ne m’a pris qu’une demi-heure, sans me presser par cette chaleur.

On se croirait à Amalfi !

LE POULET BANG BANG

Jackie se fait une spécialité de réinventer la cuisine asiatique à sa manière. Et souvent, comme aujourd’hui, ça réussit vraiment. Alors, le poulet bang bang, c’est parce qu’on tape sur la viande pour l’attendrir et détacher les fibres. Il vaut quand même mieux retirer les os avant de taper avec le rouleau à patisserie comme sur la tête du mari qui s’est un peu trop attardé au café. La recette varie d’une famille à l’autre, donc, place à l’imagination.

C’est un plat typique de Bangkok, très parfumé, très pimenté, très peu cuit.

On commence par désosser un poulet roti et taper pomme un sourd sur la viande pour en détacher des morceaux gros comme une bonne bouchée. Puis, on y ajoute des légumes coupés en julienne, pas trop fin : carottes, concombre, choux chinois ou laitue iceberg, pousses de soja. On y met aussi des cacahuètes torréfiées et légèrement passées au pilon, de la coriandre, du gingembre râpé, du citron, zest et pulpe, du piment et de la coriandre ciselée, des grains de sésame.

On prépare une sauce faite de beurre de cacahuète, de vinaigre de riz noir, d’ail écrasé, de piment pilé, de sucre brun et de jus de citron. On ajoute de l’eau tiède si la sauce devient trop épaisse. On arrose le plat juste avant de servir.

On peut ajouter des nouilles jaunes pour en faire un plat complet.

ça vous a une odeur de marché flottant !

LA SALADE DE PLÀKA

Tous ceux qui ont mis le bout de leurs sandales en Grèce ont gouté à la fameuse salade grecque que servent toutes les tavernes helléniques. Elle n’est jamais mauvaise, rapport à ce qu’elle est vraiment facile à concocter.

Alors, moi, je vous en fais une qui vous ravira plus que dans les boui-bouis des Cyclades. 

Prenez un concombre et coupez le en gros dés sans l’éplucher car c’est dans la peau que se trouvent les vitamines.

Coupez en dés un poivron vert, puis un jaune.

Faites la même chose avec 5 ou 6 tomates bien gorgées de soleil.

Coupez en lamelles deux ou trois oignons rouges.

Coupez en dés de la très bonne feta.

Ajoutez plein de belles olives noires dénoyautées.

Et puis, mettez des anchois marinés dans de l’huile d’olive.

Et puis, des grosses câpres.

Vous saupoudrez généreusement d’origan, puis de poivre concassé.

Vous versez une bonne rasade d’huile d’olive extra vierge et fruitée.

Vous remuez bien en faisant attention de ne pas écraser les dés de féta et vous laissez reposer une heure au frais, pour que tout cela s’amalgame.

Vous servez dans des assiettes creuses et, juste avant de déguster, vous versez du bon vinaigre de vin sur votre assiette.

N’oubliez pas les pitas biens chaudes pour saucer et le vin bien frais pour aller avec (please, pas de résiné, c’est infect et réservé aux touristes).

FILETS DE BAR À LA TARASS BOULBA

On sait bien faire griller les petits filets de bar sur la plancha coréenne après avoir frotté la peau d’huile d’olive, de sel et de poivre. On les cuit sur leur peau, d’abord doucement, puis à feu très vif. Quand la chair sur le dessus commence à blanchir, la peau est devenue croustillante. Il ne reste plus qu’à les servir en les retournant.

J’aime bien les servir avec un riz que je fais revenir à l’huile d’olive avec un poivron haché, des petits pois surgelés (ceux qui sont bien verts) et du zest de citron râpé.

Puis je fais ma sauce Tarass Boulba (pourquoi pas ?) : Je fais fondre du beurre et de l’huile d’olive que je laisse tiédir. Je m’en sers pour monter une mayonnaise avec deux jaunes d’oeuf et un soupçon de moutarde (pour qu’elle prenne). J’y ajoute de l’ail haché menu, de l’estragon, du jus de citron, des câpres et un peu de sirop d’agave (sucre) pour ôter l’amertume.

On mange cela en pensant aux navires interlopes qui sillonnent les mers oubliées.

CARPACCIO CARAVAGGIO

Bien ! tou fais découper par ton boucher dou filetto de boeuf en tranches fines et rondes.  Tou peux le faire toi-même, ma, c’est molto complicato. Tou étales tes tranches sour le piatto e tou met de l’olio de olive extra vergine como ta sorella . Tou ajoutes dou pesto, plein de pesto. Dou poivre, dou sel, des câpres e des copeaux di parmigiano. 

Tou fais couire tes haricots verts al dente dans de l’eau avec dou bicarbonate, tou sé perché  ! et ou les assaisonne avec dou jus de limone et de l’olio de olive, quel est comme ta sorella ! No ?

tou saupoudres de pignons de pin torréfiés e tou sers a ton oncle qui viens de Palerme et ta mamma  qu’elle est de Napoli. Sans oublier les frites, come in America !

C’est un piatto qu’ils ne pourront pas refuser.

CREVETTES PATTAYA

Il faut, d’abord, décortiquer de belles et grosses crevettes, les trancher pour retirer le boyau noir, les enfiler par quatre sur des brochettes et les badigeonner d’huile de sésame.

Il faut préparer des légumes verts tels que des pois gourmands, des haricots verts et des petits pois (mais on peut en choisir d’autres).

Il faut y ajouter des cacahuètes torréfiées et grossièrement pilées, de la coriandre, des graines de sésame, du gingembre râpé ou en lamelles et de la citronnelle.

Il faut préparer une vinaigrette très épicée faite d’un peu de beurre de cacahuète (ou de saté rouge), d’huile de sésame, de jus de citron vert, de vinaigre de riz noir, de piment (sembal oelek ou petits piments épépinés et coupés menu) et de sucre brun pour obtenir une sauce aux trois saveurs (acide, sucrée et pimentée).

On prépare un lit de riz complet, ou de nouilles jaunes sautées. On pose dessus les légumes et les épices. Puis on fait griller les brochettes de crevette à feu intense et juste quelques secondes sur chaque face. on les dispose sur le plat, puis on arrose généreusement avec la vinaigrette.

Il ne reste plus qu’à déguster en regardant le soleil se coucher sur le golfe de Thaïlande.

UN DÎNER PLUS QUE PARFAIT

Hier soir, nous avions les Windsor à dîner et il n’était pas question de négliger le menu pour ces altesses fort sensibles à la gastronomie.

Alors, nous avons commencé par une salade grecque du plus bel aloi pour les émerveiller de notre sens des cuisines exotiques.

Puis nous avons présenté des filets de bar à l’unilatérale avec une sauce faite d’une mayonnaise montée au beurre fondu, légèrement adoucie par un peu de jus d’agave et relevée de jus de citron, de poivre et de grains de raisin sans pépins. Le tout servi avec des pommes vapeur et des spaghettis de légumes sautés.

Enfin, nous avons achevé ce repas par des profiteroles au chocolat, aux choux croustillants et parsemées d’amandes effilées et torréfiées, le nouveau talent de Jackie qui a percé le secret de la pâte à choux.

Leurs altesses nous ont fait savoir qu’elles étaient excellemment repues et nous sommes allés nous coucher avec le sentiment d’avoir fait notre devoir. 

FILETS DE LIEU NOIR MEUNIÈRES

Pour commencer, peler vos patates et faites les cuire à la vapeur jusqu’à ce qu’elles soient cuites, mais qu’elles ne se défassent pas. Cela fait, vous les débarrassez dans un saladier dans lequel vous avez mis un peu d’huile d’olive, de gros sel, de poivre, de persil haché, d’estragon et de cerfeuil.

Vous avez bien fariné vos filets de lieu noir (coupés en gros tronçons) et vous les avez laissés reposer  une heure. Vous les faites cuire dans une poêle ou vous avez fait chauffer de l’huile d’olive et une bonne quantité de beurre juste fondu. Vous laissez cuire à feu moyen en laissant légèrement colorer et vous retournez. Pendant la cuisson, vous arrosez sans cesse vos filets avec le beurre fondu. Vers la fin, vous ajoutez du sel et du jus de citron. Surtout, ne pas les laisser se défaire, ce qui voudrait dire qu’ils sont trop cuits. 

Vous avez aussi préparé un beurre citronné: du jus de citron évaporé dans la casserole, puis de la crème fraîche qu’on laisse réduire dans le jus de citron et, enfin, du beurre qu’on laisse juste fondre avant de servir.

Il ne reste plus qu’à se régaler !

RETOUR

AOÛT 2025

LE POULET RÔTI

Le plus simple des plats, le plus traditionnel, le moins élaboré. Celui qui vous réexpédie en recommandé express jusqu’aux dimanches de votre enfance. 

Pour commencer, vous allez fondre une bonne quantité de beurre et d’huile d’olive dans lesquels vous ajouterez du sel, du poivre, de l’estragon frais, du zeste de citron râpé et le jus dudit citron.

Ensuite, vous allez ouvrir votre poulet en deux en coupant la colonne vertébrale avec une paire de ciseaux à découper ou un puissant couteau. Vous laverez bien l’intérieur et vous étalerez complètement le volatile dans un grand plat en séparant bien les cuisses et les ailes (dont vous aurez coupé le bout).

Vous badigeonnez la bête avec votre mélange de beurre et vous la fourrez, la peau en l’air dans un four à 190 degrés.  Vous l’y laissez pendant quarante minutes en la badigeonnant toutes les dix minutes avec le beurre. Arrivé à ce point, vous retournez le poulet et vous le laissez dix minutes l’intérieur en l’air. Puis vous retournez à nouveau et vous faites cuire encore vingt minutes, la peau en l’air et en badigeonnant. Si la peau est trop dorée, baissez à 160 degrés. La peau aura protégé la viande qui ne rend presque pas de jus. Même le blanc sera onctueux et goûteux.

Pour aller avec le poulet, on va faire mon écrasée de patates. Un truc irrésistible. Vous pelez de grosses pommes de terre et vous les cuisez à la vapeur pendant quarante minutes. Il faut qu’elles se défassent facilement. Vous mettez le tout dans un saladier et vous écrasez à la fourchette en ajoutant un mélange de beurre fondu, d’huile d’olive, de crème fraîche, de jaune d’oeuf, de persil haché, de sel, de poivre, de muscade et d’une pointe de moutarde. L’écrasée doit être assez ferme et il doit rester de petits morceaux pour la mâche. 

Si vous le voulez, vous pouvez déglacer le plat du poulet pour faire un jus, mais il n’y en aura pas beaucoup car le poulet, cuit ainsi, ne se dessèche pas du tout et la peau croustille comme des chips.

Y a plus qu’à manger, sous le regard de la moustache du grand-père, dans le cadre, au dessus du buffet.

LE GRATIN LAVARDIN

Après le poulet rôti d’hier, il me restait plein de viande et d’écrasée de pommes de terre.

J’ai commencé par émietter la carcasse du poulet encore bien garnie. Je l’ai étalée dans un plat à gratin. J’y ai ajouté une boîte de concassée de tomates et deux cubes de mon fond de volaille que j’ai fait fondre en les chauffant un peu. J’ai également ajouté des échalotes caramélisées dans un peu de beurre.

Puis, sur ce lit, j’ai étalé tout ce qui restait de mon écrasée de pomme de terres bien beurrée et aromatisée à l’estragon.

J’ai saupoudré de chapelure et j’ai mis le tout au four jusqu’à ce que cela ce que cela gratine bien et présente une surface joliment dorée.

Les plats du lendemain sont souvent aussi bons, voire meilleurs que les mets dont ils sont l’héritage. Il suffit de découvrir leurs petits secrets bien gardés. N’est-ce pas, inspecteur Lavardin ?

GASPACHO SICILIEN

Tout autour de la Méditerranée sont nées des soupes qui, depuis son arrivée à la Renaissance, sont faites de tomate et d’épices. La chorba, le gaspacho, le minestrone et bien d’autres soupes froides ou chaudes se sont développées en combinant des ingrédients locaux et un carré fait de tomates, poivrons, oignons et ail. 

Je suis parti d’un gaspacho artisanal auquel j’ai ajouté, pour lui donner du caractère, du concentré de tomates, de l’huile d’olive, de la harissa, de la ciboulette et du poivre. J’ai jeté dedans des crevettes décortiquées, des dés de tomate, de concombre et de poivron. J’ai mis tout cela à reposer au frigo pour servir bien frais cette soupe qui déteste la chaleur autre que celle du piment.

J’ai préparé des croutons que j’ai humecté d’ail écrasé dans de l’huile d’olive salée et poivrée avant de les faire dorer au four. Juste avant de me régaler, j’ai disposé dans ma soupe des copeaux de parmesan qui y ont trouvé toute leur place.

Il ne restait plus qu’à déguster en regardant la mer passer du bleu au rouge incandescent au pied des murs blancs du village des pêcheurs de je ne sais où.

POULET JAIPUR

J’ai choisi des blancs de poulet que j’ai sauvagement battus avec un maillet de cuisine pour briser les fibres et empêcher que la viande ne devienne sèche et filandreuse après qu’elle a cuit. Puis je les ai détaillés en morceaux de la taille d’une bouchée avant de les faire mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron et de pâte de curry doux (mon petit fils n’aime pas quand ça pique).

Puis j’ai coupé des courgettes en gros dés avant de les faire mariner comme le poulet.

J’ai détaillé des tomates épépinées en julienne.

J’ai commencé par faire revenir la viande à feu très vif sans ajouter de matière grasse. Une fois colorée, je l’ai débarrassée dans une grande sauteuse.

J’ai remplacé la viande par les courgettes que j’ai aussi fait colorer dans les sucs de la viande. Et puis, zou, dans la sauteuse.

J’ai ajouté la julienne de tomates, puis deux yaourts grecs, un pot de crème fraîche et une boîte de lait de coco. 

Pour la couleur, j’ai saupoudré d’une bonne quantité de curcuma, puis j’ai fait mijoter pour que tout se fonde et que la sauce prenne un peu d’épaisseur. Il faut éviter que les légumes deviennent trop mous.

Comme je n’en avais pas, je n’ai pas pu ajouter de choux fleurs (qui remplacent le lotus) et de coriandre fraîche, tout à la fin. Mais j’aurais bien aimé le faire.

Puis j’ai fait cuire mon riz avec de la cardamome. Je l’ai égoutté et je l’ai gardé au chaud avec une grosse noix de beurre. 

J’ai servi le tout avec un bol de sauce renforcée au Vindaloo et des lime pickles. Ceux qui aiment que ça pique ont été servis.

On a mangé cela en se sentant une âme de moghol !

LE CONFLIT DE CANARD

Ce plat d’exception est né de la dispute d’Aliénor d’Aquitaine et son beau fils, Philippe Auguste, à propos d’un canard. De cet antagonisme a découlé la guerre de cent ans qui s’est achevée par la version définitive de ce plat de canard.

Cela commence par des boites de conserve que l’on ouvre et dont on vide le contenu fait de cuisses (et parfois de cou) de canard que l’on dispose sur un plat, la peau sur le dessus et que l’on entoure de champignons et d’ail en chemise. Ces boîtes sont d’autant meilleures qu’elles datent de périodes lointaines. Celle d’aujourd’hui avait été préparée sous les yeux de Richard Coeur de Lion enfant qui décida, pour cette raison, de ne plus jamais manger de canard. Ces Anglais !

On enfourne le plat et on laisse cuire à 200 degrés pendant une vingtaine de minutes pour que la peau devienne croustillante.

Pour aller avec ce palmipède séculaire, il faut préparer des pommes sarladaises.

On épluche les patates, on les coupe en rondelles. On brosse des champignons (avec un peu de chance, des cèpes). et on les coupe en lamelles. On plonge le tout dans le gras du canard que l’on a ôté du plat avant de le mettre au four. Il y a aussi de la gelée qui améliore la saveur. 

On ajoute de l’ail, du persil haché, du sel et du poivre et on mélange tout cela dans une grande poêle que l’on met à feu doux pour cuire les pommes de terre. Puis on augmente le feu pour que cela dore et devienne croustillant. Aliénor n’aimait pas cette recette car elle ne connaissait pas encore les patates, rapport à Parmentier qui n’était pas né. 

On sert le plat en le débarrassant, autant que possible, de l’abondante graisse de canard dans laquelle il a mijoté. On sort repus de ce conflit, en dansant le cholestérol avant de faire une bonne sieste.

UN DÉJEUNER D’ANNIVERSAIRE BIEN GOURMAND SOUS LA CANICULE.

Jackie atteint son année érotique, elle aura mis 69 ans pour y arriver. Emilie, elle atteint son âge christique. On ne va pas mette une croix sur un tel moment. 

Alors je me suis mis en cuisine …

UN PETIT AIR DE TZATZIKI

Il n’y a rien de plus simple que le tzatziki pour faire une entrée rafraîchissante en été. Il faut dire que c’est un plat qui se retrouve dans toutes les tavernes des iles grecques écrasées par le soleil.

Pour ma part, je commence par verser dans un saladier des yaourts grecs auxquels j’ajoute un peu de crème fraiche. J’y verse un mélange de menthe, d’ail, de poivre et d’huile d’olive passé au mixeur.

Puis je râpe tout un concombre que je fais dégorger dans un mélange d’eau salée et vinaigrée. Je l’égoutte et le rince légèrement pour l’incorporer à mon tzatziki.

Il ne reste plus qu’à se régaler avec du pain pita ou, comme aujourd’hui, un pain complet aux céréales venu d’un boulangerie maghrébine.

LE POISCAILLE DE POISSAILLE

Poissy, c’est la capitale du poisson. La preuve, son emblème, c’est un poisson. 

Vous prenez des poisson fermes, du cabillaud, du saumon dont vous ôtez la peau. Vous en faites de gros dés. Vous les faites mariner dans un mélange d’huile d’olive, d’ail, de piment, d’un peu d’estragon, de rondelles fines de citron, de champignons, de sel et de poivre. À part, vous faites mariner des grosses crevettes dans le même mélange. 

Vous mettez votre poisson au four à 180 degrés et vous laissez cuire quinze  minutes. À la fin, vous ajoutez les crevettes pour les cinq dernières minutes.

Vous servez le tout avec une bonne écrasée de pomme de terres (patates épluchées cuites à la vapeur puis écrasées à la fourchette avec un mélange de beurre (beaucoup), de jaune d’oeuf, de muscade, de sel, de poivre et de persil.

Ça vous rappellera les croisades.

Pour le lendemain, le même plat s’est transformé en une sorte de brandade en émiettant le poisson, en incorporant le jus à l’écrasée de pomme de terre, en saupoudrant de chapelure et en passant le tout au four à gratiner.

LA TARTE À POISSY

Peu de gens le savent au delà de cent mètres au-delà de Poissy, mais cette ville, qui faillit devenir capitale sous Saint Louis, est aussi une capitale de l’abricot qui s’y illustre par un alcool appelé Noyau de Poissy. 

Bon, il est donc facile de trouver des abricots par chez nous. 

Il suffit de les couper en deux, de retirer le noyau (qui fera donc de l’alcool si vous connaissez la recette) et de les jeter dans un mélange de sucre, d’amandes et de beurre pour les faire cuire un moment. Vous les retirez quand ils ont ramolli mais sont encore entiers.

Vous demandez à Jackie de faire une bonne pâte sablée. Après l’avoir laissée reposer une heure, vous saupoudrez le fond de sucre glace et vous la faites cuire un quart d’heure. Cela imperméabilise le fond. 

Vous déposez au fond une bonne couche de crème pâtissière (3 jaunes d’oeuf, 50g de sucre, 50g de farine, 50 cl de lait, 5cl d’essence de vanille). Puis vous déposez les abricots et les amandes en réservant le jus que vous ferez réduire pour le service.

Vous mettez au four pendant 15 minutes à 200 degrés, jusqu’à ce que les abricots commencent à colorer. 

Vous retirez et vous laissez reposer au frais. Le jus rendu par les abricots se figera comme une confiote. Je vous dis pas comme c’est bon !

LE MILLE FEUILLE CHOCOLAT

Le mille feuille chocolat, c’est un mille feuille dont on a remplacé la crème pâtissière par une crème pâtissière pleine de de chocolat Van Houten, sans ajouter de sucre. Fastoche, non ?

Vous coupez des pâtes feuilletées en grand carrés et vous les saupoudrez de sucre glace. Puis vous les faites cuire au four entre deux plaques, protégée par du papier sulfurisé. Les pâtes cuisent, mais ne gonflent pas. 

Ensuite, vous posez dans le plat une feuille de pâte cuite, une couche de crème au chocolat, une pâte, une couche de crème, une pâte, une épaisseur de sucre glace, des amandes grillées avec du sucre, encore un peu de sucre glace. Tout ça doit être répété environ mille fois pour faire bonne mesure.

Qu’est-ce qu’on ferais pas pour un gâteau d’anniversaire ?

BROCHETTE DE POULET DE BARBARIE

Vous détaillez de cuisses de poulet désossées ou des blancs que vous avez attendries au marteau. Vous les faites mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de paprika, de romarin, d’ail écrasé, de sel, de poivre et d’un peu de piment. Vous les embrochez sur de piques et vous les grillez doucement sur une plancha.

Vous faites revenir dans un wok des petits champignons, de l’ail haché, deux échalotes, de l’huile d’olive, du zeste du jus de citron, quelques petits pois, une petite julienne de poivrons, du sel, du poivre, du cerfeuil et du piment. Puis vous y ajoutez du riz.

Il ne reste plus qu’à déguster ce plat aux parfums de barbarie en l’arrosant d’un jus de citron frais.

(notons que les grecs considéraient avec un coupable dédain tous ces étrangers qui parlaient en faisant des baah baah incompréhensibles).

TARTOCACAO

Un ti dessert, ça vous dirait ?

Pas le mille feuille qui est si compliqué, juste un ti dessert qui a un peu le goût de mon mille feuille au chocolat.

Pour commencer, vous garnissez un moule à cup-cakes de pâte feuilletée découpée à l’emporte pièce après l’avoir bien beurré et vous saupoudrez le fond de chaque tartelette de sucre glace. Ça vous fera une douzaine de tartelettes. C’est juste assez pour quelques gourmands. Vous mettez dedans les caissettes à tartelettes que vous mettez en général autour de la tartelette. C’est pour y mettre des billes qui feront poids et empêcheront la pâte de monter.

Vous enfournez pour 15 minutes à 180 degrés.

Vous les sortez et vous retirez les caissettes et les billes. Puis vous badigeonnez les bords avec du jaune d’oeuf.

Pendant que ça cuit, vous préparez votre crème au chocolat. C’est comme une crème pâtissière : 50 cl de lait vanillé, vous pouvez remplacer une partie du lait de vache par du lait de coco. Vous y mettez de la vanille et vous faites chauffer à feu doux. Dans un grand bol vous mettez 3 jaunes d’oeuf que vous faites blanchir avec 50 g de sucre, puis vous ajoutez 50 g de farine. et vous détendez avec le lait devenu tiède. Vous mélangez aussi un peu de lait avec 50 g de cacao pur (Van Houten où es-tu ?) et vous l’ajoutez à la préparation. Vous reversez tout dans la casserole de lait et vous laissez chauffer en touillant en permanence. C’est prêt quand c’est devenu épais au point qu’on peut presque plus touiller et que la couleur est passé du rose pâle au rouge-brun profond. Vous laissez refroidir un peu et vous garnissez vos tartelettes.

Vous remettez tout au four pour cinq à huit minutes. 

Puis vous ajoutez des rondelles de bananes que vous avez empêché de de brunir dans du jus de citron.

Vous sortez tout le bazar du four et vous faites refroidir au frigo parce que c’est plus bon quand c’est froid. 

Vous pouvez servir avec un peu de crème anglaise.

Non, non, c’est pas compliqué du tout, y suffit de faire un truc après l’autre sans rien oublier.

Et puis c’est bon comme là-bas, dis-donc !

LE POULET RÔTI DU DIMANCHE

Je vous parle d’un temps que les moins de soixante dix ans ne peuvent pas connaître. Bon, allez, les moins de soixante ans. Non, alors les moins de cinquante ans ? Bon, les jeunes, quoi ! Une recette incompatible avec les nuggets et autres saletés vendues aux parents pour des enfants  agueusiques allant d’un pas mou vers l’obésité.

Le poulet dont que j’vous parle, il sentait bon dans la cage d’escalier presque toute la matinée. Tant et si bien qu’on avait l’eau à la bouche bien avant de passer à table. Tout le quartier sentait le poulet rôti parce que presque tout le monde en faisait et que les tourne-broches des  volailler crépitaient tout le long de la rue de Passy, du temps où les magasins de bouche n’avaient pas été remplacées par des boutiques de luxe inodores et sans saveur.

Moi, ce que j’aimais, c’était le pilon avec sa peau croustillante. Les filles, elles, elles voulaient du blanc !

Aujourd’hui, je l’ai fait en crapaudine. C’est un peu comme cela qu’on le trouve au Portugal, ouvert en deux et cuisant sur de grands grils verticaux. 

On commence par déficeler la bête et à lui écarter les cuisses et les ailes dont on coupe le trognon. On peut trancher la peau qui relie les cuisses au corps car elles doivent être bien écartées. Puis avec de ciseaux puissants, on découpe le dos du poulet, du croupion jusqu’au cou. Il y en a qui enlèvent la colonne vertébrale, mais c’est pas utile. Puis, on l’aplatit au fond du plat, en compagnie d’oignons coupés en, deux et de branches de romarin.

Maintenant, c’est le moment de badigeonner la peau du poulet et les oignons avec un mélange de beurre fondu. (beaucoup), d’huile d’olive, de jus de citron, de zeste dudit citron, de moutarde de Dijon, d’ail écrasé, de sel et de poivre concassé. 

Et on enfourne à 180 degrés. Et pendant une heure, on sort la bête toutes les dix minutes pour la rebadigeonner pour qu’elle ne se dessèche jamais. À mi-cuisson, pas avant, on déglace le plat avec du vin blanc et on laisse le jus se faire.

Quand il sort du four, le poulet se défait facilement et les cuisses courent toutes seules jusqu’aux assiettes. Le blanc est tendre et juteux comme tout. On récupère le jus que l’on passe au chinois et que l’on met dans une saucière à rôti, celle qui a deux becs pour séparer le gras du moins gras.

On sert ce poulet avec des patates sautées qui vont sa baigner voluptueusement dans la sauce.

N’oubliez pas la baguette du boulanger qui servira à saucer le fond de l’assiette une fois qu’on a fini.

À cette heure là, quand on avait fini de bouloter le poulet, Geneviève Tabouis nous déclarait à la radio que nous devions nous attendre à entendre que les deux présidents K s’étaient enfin parlés (Kennedy et Krouchtchev) et que la guerre atomique, c’était pas encore pour cette fois. 

TORTELINIS DANS LE BOUILLON

Y a un truc à savoir avec les tortelinis. On les mange pas dans de la sauce tomate comme on le fait en France (pays qui ne sait pas manger italien, c’est bien connu). Les tortelinis se mangent dans un bouillon aromatique qui donne tout son sens à leur petite taille. Nous, on met des coquillettes, des lettres ou du vermicelle dans nos bouillons. Les Italiens, surtout ceux de Bologne, mettent des tortelinis.

Alors, le bouillon ?

J’ai épluché la carcasse du poulet de dimanche et j’ai émietté tous les morceaux bien cachés que j’ai trouvé. Puis j’ai plongé les nonosses dans le jus de cuisson (bien gras) pour tout faire rissoler dans une casserole avec un oignon coupé en deux. Quand mon affaire a commencé à prendre couleur, j’ai déglacé avec du madère (ou tout autre vin cuit), puis j’ai mouillé avec de l’eau pour tout couvrir. J’ai laissé cela bourglouter pendant une heure. J’ai ajouté un cube de mon fond de volaille maison, un cube de gingembre râpé et un piment oiseau, un trait de vinaigre balsamique. Et que ça a bouillonné encore vingt minutes. 

Puis j’ai retiré la carcasse, j’y ai trouvé encore des morceaux de viande qui étaient restés cachés. J’ai passé le bouillon au chinois qui me l’a rendu sans rien dedans. 

J’ai rajouté les miettes de viande, un petite boîte de concentré de tomate et mes tortelinis que j’ai laissé quelques minutes s’amollir dans la soupe. 

Il ne me restait plus qu’à servir avec quelques feuilles de basilic et ça m’a fait mon dîner. C’est ainsi que j’ai profité à cent pour cent de mon poulet dominical. Maaaa, va bene cosi !

LE CROQUE MADAME

Voici bien le cauchemar des nutritionnistes, des cardiologues, des végans et des gastronomes. Ce plat aux résonances cannibales est un délice des comptoirs et de la cuisine de bistrot.

On choisit du pain de mie en grandes tranches et de bonne qualité que l’on fait griller un peu pour les rendre résistantes à l’humidité. On prépare une béchamel (beurre, farine, lait et muscade) à laquelle on ajoute du fromage râpé (j’ai choisi du parmesan vieux). 

On tartine une première tranche de béchamel, on la recouvre d’une grande tranche de jambon à l’ancienne repliée pour occuper la surface du pain sans la dépasser. On recouvre d’une seconde tranche de pain recouverte, elle aussi de béchamel au fromage.

On met tout le bazar au four à 180 degrés pour dix minutes. À la fin, un petit coup de gril pour faire dorer le dessus.

On a fait frire des oeufs dans du beurre dans des petits cercles qui leur conservent une forme bien ronde.

On sert le tout avec cette sauce vieille de plusieurs siècles et qui est devenue le ketchup en revenant d’Amérique.

Et on se laisse dévorer par cette bombe thermo-cholestérogène en buvant un coup de rouge. Comptoir de bistrot oblige.

LE GRATIN DE PÂTES MARIN

J’avais une nièce adorée qui s’annonçait à la maison en posant une seule question « gratin de pâtes ?!». C’était le plat de tous les excès qu’on découpait comme un gâteau pour rassasier toute cette jeunesse.

Et puis le temps a passé…

Aujourd’hui, j’ai commencé à faire cuire des penne, juste al dente. Trop cuites, c’est pas bon, surtout dans un gratin de pâtes.

J’ai versé dans un grand faitout des tomates concassées, un peu de concentré de tomate, une poignée de sucre, de l’huile d’olive, de l’ail et un piment haché, des câpres, des anchois (qui remplacent le sel), du poivre concassé, un trait de vinaigre balsamique et des crevettes décortiquées. J’ai laissé mijoter à feu très doux.

J’ai préparé une béchamel (farine, beurre et lait) et je l’ai mélangée avec plein d’emmental râpé.

Dans un plat beurré, j’ai mis les pâtes et la sauce aux tomates. J’ai étalé dessus la béchamel au fromage. J’ai saupoudré de parmesan, puis de chapelure, puis d’huile d’olive au spray.

J’ai mis le plat au four à 160 degrés pendant quinze minutes, le temps que les pâtes absorbent l’humidité de la sauce. Puis j’ai mis sous le gril pour que ça gratine.

Restait plus qu’à découper tout ça comme un gâteau d’anniversaire et de dévorer ce plat de toute une jeunesse.

RETOUR

SEPTEMBRE 2025

TORTELLINIS AGLIO

Bon, c’est vrai, les tortellinis, ça se mange dans un bouillon et pas dans la sauce tomate comme on le croit en France. Mais on peut aussi les faire différemment.

On commence par les faire cuire très al dente.

On prépare une sauce faite de beurre, d’ail écrasé, de persil, d’huile d’olive, de chair de tomates émincée en lamelles avec la peau, de piment, de poivre concassé, de sel et de pesto. Pas de sauce tomate !

On jette les tortellinis égouttés dans cette sauce et on fait mijoter cinq minutes en remuant délicatement. 

On sert avec quelques feuilles de basilic et du parmesan râpé.

Et voilà, c’est tout. Comme tout ce qui se fait en Italie, c’est simple, peu transformé, droit dans ses saveurs.

Y reste plus qu’à croquer ce plat aux parfum puissant dont vous vous souviendrez jusqu’au lendemain matin.

LES TRAVERS DE LA CHINE TOQUÉE

On a souvent tendance à voir les travers de porc du côté du Rio Grande, se dégustant avec de la tequila au son de la Cucaracha. Mais on peut aussi les déguster à la manière des Célestes qui, comme chacun sait, mangent tout ce qui a quatre pieds, sauf les tables et tout ce qui a deux ailes, sauf les avions. 

Alors, j’ai débité mes travers de porc en bouchées et je les ai fait mariner dans un mélange de sauce hoi-sin légèrement vinaigrée et bien pimentée. Puis, je les ai passés au four très chaud (220°) pendant 25 minutes, en les retournant une fois à mi-cuisson. 

Je les ai servis en récupérant le restant de sauce et en leur ajoutant de la coriandre fraîche.

Pour les accompagner, j’ai fait un riz que j’ai ensuite fait revenir avec du beurre, de l’huile d’olive au yuzu et un peu de gingembre râpé.

Pour aller avec tout ça, j’ai utilisé un peu de sauce aigre douce pimentée. 

C’est le genre de truc à croquer sur le trottoir dans les rues animées de n’importe quelle ville d’Asie.

Moi je me le suis tortoré en regardant Cauchemar en Cuisine, version Shanghaï.

LE TARTARE DE TARTARIE

Mon goût de la viande rouge va jusqu’à, préférer le tartare à toutes les autres cuissons pour la délicieuse sensation de gastro-cannibalisme qu’il procure. Bien entendu, je suis amené à faire quelques compromis, comme d’accepter de ne pas hacher la viande sous la selle de mon cheval tandis que je galope à travers la steppe. Mais du filet de boeuf haché au couteau fait l’affaire et, même parfois du bifteck haché ne me rebutent pas. 

Alors, la sauce ? Je met dans le mixer deux ou trois échalotes ciselées, deux bonnes cuillerées de câpres, quelques cornichon, une cuiller de moutarde, une autre de ketchup, deux ou trois jaunes d’oeuf, une rasade d’huile d’olive, du poivre, de la Worcester sauce, du Tabasco, du persil et je fais tourner la machine pour parvenir à une suce onctueuse et lisse que j’incorpore à la viande avec une fourchette en mélangeant doucement et progressivement. Il faut que les fibres de la bidoche soient préservées et que la sauce n’emporte pas toute la partie. C’est de la viande, pas une sauce au steak.

Pendant ce temps là, j ‘épluche mes patates et je les coupe en fines rondelles. Il ne me reste plus qu’à les plonger dans l’huile bien chaude et à les laisser rissoler jusqu’à ce qu’elles deviennent croustillantes à souhait. Pendant la cuisson, j’agite régulièrement le panier en évitant d’écraser les pommes de terre. Elles sont encore meilleures si je jette dans l’huile de cuisson quelques gousses d’ail en chemise, pas au début, mais à mi-cuisson pour que l’ail ne brûle pas.  À la fin, je les égoutte bien et je les sers après les avoir saupoudrées de sel et de poivre.

Il ne reste plus qu’à dévorer ce plat brutal en poussant de grands « Hoy ! » autour d’un feu ardent au coeur de la steppe et en buvant de grands traits de vodka sous le regard impassible des chevaux.

LE POULET AU CITRON

Je ne vais pas vous le cacher, c’est du poulet rôti avec du citron. Mais je vais quand même vous raconter. Parce que je suis gentil et que j’adore me répéter, ce qui doit être un effet de l’âge.

Bon, vous commencez par préparer votre volaille en crapaudine car c’est vraiment la meilleure façon de le cuire de façon homogène sans le dessécher. 

Dans un bol, vous faites fondre un gros morceau de beurre. Vous y ajoutez de l’huile d’olive, de la moutarde, de l’ail écrasé, du jus et du zeste de citron, un piment haché, du sel, du poivre, de l’estragon et du cerfeuil.

Vous badigeonnez la bête avec ce mélange et vous l’enfournez à 180 degrés pour 1h20.

Au bout d’un quart d’heure, vous rebadigeonnez et vous ajoutez deux citrons coupés en huit.

Au bout d’un quart d’heure encore, vous rebadigeonnez et vous ajoutez des tomates épépinées et coupées elles aussi en huit.

Au bout d’un quart d’heure encore, vous rebadigeonnez et vous ajoutez deux oignons rouges coupés en huit.

Au bout d’un quart d’heure encore, vous rebadigeonnez et vous baissez un peu la température.

Vous laissez cuire jusqu’à ce que ça sonne.

Avec ça, une écrasée de pommes de terre bien cuites à la vapeur puis écrasées à la fourchette dans un mélange de beurre fondu, d’huile d’olive, de jaunes d’oeuf, de sel, de poivre, de muscade, de moutarde, de crème fraîche, de ciboulette. Vous pouvez ajouter le reste de la préparation pour badigeonner le poulet, ça coûte rien.

Le poulet se défait tout seul pas besoin de faire d’efforts avec le couteau du boucher.

Vous arrosez le petit volcan dans la purée avec le jus de cuisson et vous accompagnez avec les morceaux de citron, de tomate et d’oignon qui ont fondu à la cuisson.

La peau croustille, la chair est tendre et le plat distille un parfum de citron légèrement anisé (l’estragon !).

Prévoyez une bonne baguette pour saucer à la fin.

TARTARE SANS DESSERT

J’ai vraiment un faible pour le steak tartare qui est une façon efficace de marier mon goût pour la viande qui n’a qu’entrevu le feu et mon penchant pour les épices qui arrachent.

J’en commande dans tous les bistrots où je déjeune, savourant ou non le talent du chef à opérer cet exigeant mélange.

Pour commencer, il convient, en principe, de tailler au couteau un beau filet de boeuf assez fin pour que cela soit haché, mais pas trop pour préserver la mâche. Les Tartares faisaient cela en plaçant la viande sous la selle de leurs chevaux et en allant galoper au loin dans la steppe. Mais il n’y a plus de steppe.

Et puis, il y a la sauce faite d’échalotes, de cornichons, de piments, de câpres, de poivre, d’huile d’olive (un filet), de jaunes d’oeuf (deux ou trois !), de Worcester sauce (la sauce de ma soeur, comme disait ma belle-mère), de moutarde et de ketchup. Tout cela passé au mixer et mélangé à la viande au dernier moment, tout en douceur pour ne pas faire du plat une pâtée pour chat édenté.

Ensuite, les patates. De bonnes pommes de terre jaunes bien fermes que l’on épluche et que l’on coupe en rondelles bien fines que l’on jette, après les avoir séchées, dans une friture bien chaude. On touille de temps à autre et on ressort le panier quand les rondelles sont devenues des pièces d’or.

Eh bah voilà. Et après ça, pas besoin de dessert, il ne reste plus qu’à envahir l’occident.

BRITTANY CURRY

On n’a pas toujours sous la main des pieds de lotus. Alors, il n’est pas défendu de se servir de belles fleurs de chou fleur que l’on détache et que l’on jette dans une sauteuse en compagnie de dés de courgette et d’oignon ciselé. Quand ça commence à dorer, on ajoute du lait de coco, du yaourt, du jus et du zeste de citron, de miel, de curcuma et de pâte de curry. On peut pimenter le tout pour que cela prenne vie.

On fait cuire du riz basmati agrémenté de cardamome et que l’on fait ensuite lentement revenir dans du ghee et que l’on agrémente de petits pois.

On fait griller des brochettes de hauts de cuisses de poulet que l’on a mariné dans un mélange d’huile, de citron vert et de poudre de curry.

Il ne reste plus qu’à réchauffer les nans, de sortir un pot de chutney et de saupoudrer de coriandre fraîche.

C’est le plat typique de bien des familles anglaises qui ne pardonneront jamais à Gandhi de les avoir viré d’Inde.

Le lendemain, il a suffit de recycler ce qui restait de ce plat en lui ajoutant un peu de curry Vindaloo, des raisins secs, un peu de miel et des gambas pour qu’il offre une toute autre manière de se régaler …

SALADE STENDHAL

C’est pas parce qu’il a écrit la Chartreuse de Parme qu’il a pas le droit d’aimer la salade ! Non mais !

Bon, vous faites cuire vos haricots verts dans de l’eau avec du bicarbonate. Juste assez pour qu’ils soient biens verts et encore fermes, comme un beau vieillard qui veut se remarier.

Vous coupez du jambon de Parme en chartreuse, c’est à dire des morceaux gros comme des larmes.

Vous laissez les haricots refroidir pour qu’ils soient pas del dongo.

Vous préparez une vinaigrette avec de l’huile d’olive, du zeste de citron râpé, du jus de citron et du persil.

Vous faites des beaux copeaux de parmesan.

Vous mélangez tout ça, vous saupudrez de poivre du moulin (celui du Mont Saint-Jean, bien sûr), et ça vous fait une belle salade, pas un Waterloo culinaire.

Il reste plus qu’à bien s’habiller et à manger la salade avec du bon pain pour saucer.

Un vrai roman !

RETOUR

OCTOBRE 2025

CABILLAUD D’AMSTERDAM

Le cabillaud est un poisson qui se prête à tout tant il a peu de caractères distinctif. Blanc, au goût neutre, à la chair raisonnablement ferme et n’apparaissant le plus souvent que comme d’épais filets qui ne se souviennent que vaguement qu’ils furent de poisson. Alors, il est nécessaire de le transformer pour en faire de la morue, du haddock ou des fish fingers, ou de le cuisiner pour l’enrichir en saveurs. C’est aussi pour cela qu’il est un excellent candidat pour diverses recettes où il ne dérangera personne.

Pour le coup, je l’ai coupé en gros segments que j’ai fariné avec un mélange de farine, de sel, de poivre et de piment. Je l’ai laissé ainsi, le refarinant plusieurs fois.

Puis, je l’ai jeté dans une grande poêle où j’avais fait fondre un mélange de beurre et d’huile neutre. Je l’ai laissé cuire à feu moyen en l’arrosant tout le temps pendant cinq minute. Puis je l’ai retourné pour finir la cuisson de la même manière. La chair avait pris une légère coloration dorée. Il ne faut pas faire brûler le beurre.

J’ai préparé une sauce hollandaise (un sabayon auquel on ajoute du citron) et j’y ai incorporé de petits grains de raison sans pépins.

J’ai fait cuire à la vapeur des pommes grenailles à la peau très fine en prenant soin qu’elles soient juste cuites et encore fermes.

Il ne restait plus qu’à servir avec un filet de citron, un peu de fleur de sel et de poivre concassé. 

Et c’est là qu’il y a des marins qui chantent.

SALADE COMPLÈTEMENT FOLLE

C’est super facile, il suffit de faire un truc après l’autre.

D ‘abord, tu cuis les haricots verts al dente dans de l’eau avec du bicarbonate (pour la couleur) et tu laisse refroidir.

Tu fais une julienne avec des zestes d’orange et tu en prélèves le jus. Une orange sanguine, c’est encore mieux.

Tu choisis des grains de raisin blanc sans pépins, des petits.

Tu émiettes du saumon fumé (beaucoup parce que c’est un truc de riches).

Tu haches du persil, tu poivres et tu ajoutes de l’huile d’olive.

Tu mélanges tout juste avant de servir.

Non, mais je te jure, c’est follement bon.

LA CÔTE DU VIANDARD

Je ne suis pas tout à fait près de devenir végan, ma culture néanderthalo-tartare me l’interdit.

Alors, j’ai préparé une marinade faite de jus de citron, d’huile d’olive, de miel, de baies roses, de gros sel, de romarin, d’ail et de piment et j’y ai plongé mes côtes de boeuf pour une nuit au frigo.

J’ai préparé une béarnaise à ma manière (mayonnaise montée au beurre fondu, échalotes, cerfeuil, estragon, piment et vinaigre en réduction, on mélange le tout), c’est pas une vraie, mais tout le monde adore !

J’ai fait une croix sur mes grosses patates, ajouté du beurre et du gros sel et je les ai enveloppées dans du papier alu. Au four à 220 pour une heure au moins.

J’ai mis de la moutarde, du sel, du poivre, de la ciboulette du jardin et des jaune d’oeuf dans de la crème épaisse.

J’ai mis mes côtes de bœuf à griller sur mon barbecue (ou ma plancha, c’est selon), une à point (pour les Anglais), l’autre bleue (pour les humains).

Et on a dévoré ça sauvagement en grognant très fort et en montrant nos canines. 

POULET CIGÀNY

Aujourd’hui, j’ai volé un poulet à mon voisin. J’aurais pu lui voler son cheval, mais je me suis contenté d’un poulet. Pendant que je coupais mes champignons, le voisin m’a volé la carcasse de mon poulet. Il aurait pu voler mon cheval, alors je ne me plains pas et je me contenterai de cuisiner les cuisses du poulet.

J’ai coupé les cuisses en deux et je les ai mises à revenir sur leur peau dans ma grande sauteuse avec du beurre et de l’huile d’olive. Quand la peau a bien doré, j’ai ajouté des oignons émincés pour les faire colorer, puis les champignons coupés. J’ai fait flamber tout cela au cognac, puis j’ai ajouté une grande cuiller de paprika, une autre de curry et encore une de piment. J’ai bien remué et ajouté un petit verre de vinaigre.

J’ai laissé revenir un moment, puis j’ai ajouté de la crème fraîche épaisse, plein.

Il ne m’a plus resté qu’à laisser mijoter un bon moment, une heure, peut-être, mais on m’a volé ma montre. 

Il ne m’a resté qu’à servir mon poulet avec du riz et à manger pendant que mon voisin m’observe en se demandant ce qu’il pourra bien me voler quand je fera ma sieste.

PENNE CAMPO DE’FIORI

En revenant de Rome où j’ai mangé des pâtes à presque tous les repas, j’ai décidé d’apporter ma contribution à cet art que les Italiens considèrent comme leur pré-carré avec orgueil et tatillonisme intense.

C’est vrai qu’elles sont bonnes à Rome, que c’est même le seul plat qui soit vraiment bon à Rome !

Alors, j’ai fait revenir des échalotes dans de l’huile d’olive, puis j’ai ajouté des câpres, un piment haché, du zeste râpé et du jus de citron. puis j’ai ajouté des crevettes décortiquées et gardé cela chaud.

J’ai fait cuire mes pennes al dente (comme à Rome, c’est à dire, vraiment al dente). J’ai versé mes pâtes dans ma sauce. Puis j’ai ajouté une bonne cuiller de mon mélange de beurre, huile d’olive, piment, poivre, sel, persil. Puis j’ai ajouté une bonne quantité de parmesan râpé et une grosse cuiller d’eau de cuisson des pâtes. 

Je mélange tout cela en laissant cuire à feu très doux. Il ne reste plus qu’à servir dans des assiettes bien chaudes et et à se régaler comme au Campo de’Fiori.

TORTELLINI & CHERRY TOMATOES

Chacun sait que les tortellinis se mangent dans un bouillon et non, comme le pensent ces Français qui ne comprennent rien à la pasta, dans une sauce épaisse. C’est un peu l’héritage de la soupe de wontons chinoise.

Bon, alors, j’ai acheté de bons tortellinis au jambon cru chez le traiteur italien et je les ai passé deux minutes à l’eau bouillante. Puis je les ai jetés dans mon bouillon.

Alors le bouillon, me direz-vous.

J’ai fait fondre dans un faitout une grosse noix de mon beurre d’ail (ail, piment, sel, poivre, persil, huile d’olive et beurre) et j’ai ajouté deux cubes de mon fond de volaille (réduction d’une carcasse de poulet, oignon, ail, gingembre, sel, poivre, tomate). Puis j’ai ajouté une boîte de tomate cerises au jus et de l’eau pour faire un bouillon bien consistant.

J’ai porté à ébullition et j’ai servi dans un bol avec du parmesan râpé. 

Il ne restait plus qu’à plonger sa cuiller dans cette soupe grandiose et à la manger en faisant de grands slurps comme Marco Polo chez le grand Khan.

RIGATONIS DELLA MAMMA

Les pâtes, en Italie, c’est une affaire de famille, un empire privé qui est régenté par des mammas jalouses de leurs recettes. Il ne faut pas oublier qu’à Rome, la cuisine de Naples est exotique. C’est dire !

Mais, ici, pas de mamma, juste moi. Et moi, je ne suis pas une mamma. Non mais !

J’ai coupé un ou deux oignons que j’ai fait revenir, puis deux courgettes et un ou deux poivrons rouges et quelques champignons émincés que j’ai fait revenir dans de l’huile d’olive avec de l’ail et du piment. 

Puis j’ai ajouté des tomates cerises en boite, de la purée de tomate et des olives noires. 

J’ai ajouté un peu de vinaigre balsamique, du lait (oui, oui), du vin et une poignée de sucre brun.

Tout à la fin, j’ai jeté dans ma sauce des crevettes décortiquées.

J’ai fait cuire mes rigatonis del Cecco très al dente. Puis je les ai transvasés avec une araignée dans la sauce (oui, car en Italie, on met les pâtes dans la sauce, pas l’inverse.

J’ai encore laissé mijoter pour que la sauce et les pâtes s’accouplent sauvagement en finissant de se cuire.

Il ne restait plus qu’à servir avec du parmesan râpé (du pecorino si vous êtes à Rome). 

On croirait entendre du Caruso et la mamma qui m’engueule depuis sa cuisine.

CROQUE MADAME

Pour la première fois, voici un croque madame sur le point d’entrer en action. Ce curieux visiteur de nos assiette n’attend que le moment où une jolie dame se penchera sur lui pour lui croquer le nez sans lui demander sa permission.

Impossible de le capturer car il finit par disparaître au détour d’une assiette, armé d’un solide coup de fourchette, avec un alibi gourmand.

TOMATES FARCIES  DES FIFTIES

J’ai toujours adoré les tomates farcies. C’est un plat de mon enfance qui réveille les années cinquante avec leur cortège de nostalgies.

Pour commencer, il faut choisir de belles tomates, pas trop grosses et bien mures, dont on coupe le haut et dont on vide tout l’intérieur dans une casserole tout en veillant à conserver assez de pulpe pour qu’elles se tiennent à la cuisson.

Puis il faut faire la farce. Chacun a sa recette. La mienne, c’est 50% de bifteck haché, 50% de chair à saucisse, un oeuf, de la mie de pain, de l’estragon, du sel et du poivre, tout ça bien malaxé avec les mains pour que ça soye homogène, mais pas en purée. (on peut mettre du parmesan aussi ou tout ce qui vous passe par la tête, même des petites crevettes).

On bourre les tomates avec la farce, on les met dans un plat creux, puis on les arrose d’huile d’olive, de chapelure et d’un peu de Tabasco.

On met le plat au four à 180° pendant 30 à 40 minutes selon la taille des tomates. Mais je vous ai déjà dit, pas trop grosses pour qu’elles ne contiennent pas trop de farce. Je ne remets pas le chapeau parce que je veux que le dessus devienne croustillant.

On fait cuire du riz. 

On récupère la pulpe des tomates à laquelle on ajoute un peu de purée de tomate, un peu d’huile d’olive, du sel, du poivre, une pincée d’estragon et un trait de Tabasco.

Y reste plus qu’à mettre le riz au fond de l’assiette, à l’entourer de tomates et de verser de la pulpe sur le riz (sans mélanger).

Y a plus qu’à se régaler en écoutant Zappy Max sur Radio Luxembourg en buvant de l’eau à l’Antésite ou avec un petit peu de vin rouge comme on faisait chez mon tonton qui avait le nez un peu rouge…

CREVETTES MÉKONG

J’ai toujours adoré ces plats de nouilles de blé sautées aux légumes et aux crevettes grillées. C’est un plat qui se retrouve sur toute la longueur du Mékong, dans d’infinies variations au fil des contrées traversées.

Pour commencer, on décortique de grosses crevettes que l’on fait mariner dans un mélange de jus de citron, d’huile d’olive, de curcuma et d’ail pimenté.

Puis on prépare une sauce faite de jus de citron vert, d’huile neutre, de paprika, de curcuma, de piment, de sauce soja légère, de nuoc mam, de sel et de poivre et de miel. Elle servira à arroser les légumes et les pâtes pendant qu’on les fait sauter.

On détaille finement des carottes, des courgettes, des oignons, des champignons noirs et des poivrons rouges et verts. On les arrose de la sauce et on les fait revenir au wok.

On fait cuire des nouilles de blé dur, on les rince, puis on les fait revenir, avec la sauce et de la ciboule coupée fin. 

On prépare des brochettes avec les crevettes et on les fait griller à la plancha en se gardant de trop les cuire.

Il ne reste plus qu’à servir en parsemant les assiettes de coriandre, de menthe, de ciboule, de jus de citron vert et de piment.

On déguste en se sentant transporté dans l’immense parfum du fleuve majestueux.

Et le lendemain, il ne suffisait plus que de faire cuire au four un poulet en crapaudine, arrosé de la sauce et accompagné des nouilles et des légumes de la veille, pour que rien ne se perde de ce plat gourmand et riche en saveurs.

COCHON MIGNON

Le filet mignon de porc n’est pas la viande la plus gracieuse car, dépourvue de gras, elle devient très facilement sèche comme de l’amadou et dure comme du granit. Pour échapper à cette malédiction, il convient de la cuire comme des pavés de boeuf que l’on saisit à feu très vif pour empêcher le jus de s’échapper. Alors on le consomme légèrement rosé, ou bien on le cuit assez longtemps pour que la fibre se défasse. 

Aujourd’hui, j’ai opté pour une cuisson longue et à feu très doux. 

J’ai commencé à saisir mes gros morceaux à feu très fort, de sorte que toutes les faces soient toutes colorées et que le jus n’aie pas eu la moindre occasion d’aller se balader. 

J’ai réservé la viande et je l’ai remplacée par des oignons et des échalotes, puis par des petits champignons, puis par des courgettes en dés, puis par des carottes en bâtonnets. 

J’ai tout remis dans mon wok, puis j’ai ajouté un cube de mon fond de volaille maison (très relevé). Puis j’ai ajouté de la moutarde à l’ancienne, de la crème fraîche, du vin blanc et un trait de vinaigre balsamique.

Puis j’ai laissé bourglouter doucement à couvert pendant plus d’une grande heure, en mouillant de temps en temps avec du vin blanc. Plus c’est long, plus que c’est bon !

Il n’a plus suffit qu’à servir avec des pâtes au beurre et à se régaler de cette viande qui se défait à la fourchette. 

Ben mon cochon !

RETOUR

NOVEMBRE 2025

LE MAGRET MOI

Ah, ça c’est vrai, je ne résiste jamais à un bon petit magret de canard cuit comme un bon filet de boeuf, c’est à dire bien saignant.

Et que je commence par ôter le trop plein de peau, retirer les trucs et les machins côté chair. Et que je te strie la peau en croix pour le frotter au gros sel et au poivre, et que je te le plonge dans une marinade au vinaigre et à l’huile d’olive pour au moins une heure.

Là, y a plus qu’à le mettre côté peau dans une poêle juste à sa taille et modérément chaude. J’te le laisse mijoter sur sa peau pour rendre toute sa graisse en vérifiant bien que la peau dore sans noircir. Je fais gaffe d’appuyer dessus pour qu’il dore de façon uniforme sans se déformer.

À la fin je le retourne pour colorer le côté chair dans la graisse de cuisson, juste assez, comme on fait pour avoir un bon steak bleu.

Je retire la bidoche et que je te la laisse reposer cinq minutes pour qu’elle garde son jus.

Je le découpe ensuite en tranches moyennement fines et je te le balance dans l’assiette avec mes pommes sautées.

J’ai déjà expliqué pour les pommes sautées : de belles petites patates, épluchées, puis coupées en rondelles fines et plongées dans la friture. Quand elles sont dorées, on les sort et on les sert fissa pour qu’elles restent bien croustillantes.

Et, je peux vous dire que ma béarnaise va très bien avec mon magret cuit comme un steak. C’est pas une vraie béarnaise, c’est une mayo à la quelle j’ai ajouté de l’estragon, des échalotes hachées, du cerfeuil et du piment cuits dans du vinaigre de vin jusqu’à réduction. C’est plus costaud que la vraie béarnaise et vachement meilleur que la béarnaise en pots. Le piment ? bah, bien sûr, au Béarn on aime que çà !

Bon, c’est pas tout çà, j’ai faim, moi !

LE BISTÈQUE DU DUC DE BOURGOGNE

J’ai trois sauces préférées pour mes petits filets de boeuf que je fais griller après les avoir vaporisés d’huile d’olive et saupoudrés de fleur de sel et de poivre concassé. 

La béarnaise (à ma manière), la sauce au poivre, ou la sauce au vin, celle du duc de Bourgogne, et qui est assez proche de celle du boeuf bourguignon, sauf qu’on cuit pas la viande dedans, non mais.

Cette sauce, je la prépare dans une petite cocotte. J’y fais revenir une bonne quantité d’échalotes, une pointe d’ail et un petit piment hachés, dans une bonne quantité de beurre. Quand ça a commencé de colorer (pas trop), j’ajoute une bonne quantité de fond de veau, mais je peux aussi mettre de la farine et un cube de mon bouillon de volaille épicé quand j’en ai. Je laisse cuire un peu puis je mouille avec du vin rouge, un petit peu de Romanée-Conti fait l’affaire. Il faut pas mégoter sur le pinard car il faut que c’en ait le goût. 

Puis j’ajoute un peu de purée de tomate qui arrondit les saveurs et une cuiller moyenne de chocolat Van Houten qui renforce le parfum. J’aime les sauces qui ont du caractère.

Y reste plus qu’à laisser bourglouter doucement jusqu’à ce que çà devienne nappant car j’aime pas les sauces liquides qui couvrent pas la bidoche.  Quand je retire du feu, j’ajoute un morceau de beurre qui fait briller ma sauce comme de l’encaustique sur la rampe de l’escalier.

Y a plus qu’à servit avec les pomme sautées dont je vous ai déjà parlé. Je vais quand-même pas radoter. Et puis j’ai faim !

Les trois sauces : La béarnaise, la sauce marchand de vin et le sauce au poivre :

Et comme il me restait beaucoup de ma sauce marchand de vin, j’en ai profité pour griller une belle côte de boeuf bien épaisse que j’ai frottée au sel et au poivre concassé après l’avoir arrosée d’huile d’olive. L’épaisseur permet de bien faire croûte la viande tout en gardant l’intérieur bien saignant. Une vraie viande de cannibale !!!

On sert cette viande après l’avoir coupée en tranches, ce qui permet de recuire la part de ceux qui l’aiment à point.

LE CURRY DE BARFLEUR

Côté mer, le Cotentin, c’est la mer, pleine de crevettes roses. Côté terre, ce sont d’innombrables champs de choux de toutes sortes, bordant des routes étroites et sinueuses, sillonnées de tracteurs lachant à l’infini des bouses de terre sur leur passage. 

Dons, vous l’aurez deviné, mon curry est fait de crevettes et de choux fleurs, mais aussi de quelques courgettes et des petits pois.

Pour commencer, j’ai décortiqué un nombre incroyable de belles crevettes roses que j’ai lavées, séchées et mises à mariner dans un mélange de lime pickles et d’huile d’olive.

Puis, j’ai récupéré les têtes, les carapaces et le jus que j’ai jeté dans une casserole avec du beurre, pour les faire cuire à feu doux. J’ai ajouté de l’eau et ai continué de faire cuire jusqu’à bien tout ramollir. J’ai tout passé au chinois et j’ai récupéré le jus que j’ai remis à cuire.

Puis j’ai ajouté du lait de coco, un peu de purée de tomate, un pot de crème fraîche (oui, le Cotentin, c’est aussi la crème fraîche) et le jus d’un demi-citron. Puis j’ai versé un pot de pâte de curry doux et ajouté du poivre de Kampot.

J’ai rectifié avec un peu de piment.

J’ai ajouté ma courgette coupée en dés, puis mon chou-fleur dont j’avais cassé les têtes en morceaux de la taille d’une bouchée. 

Quand tout a été cuit de telle sorte que les légumes étaient encore un peu fermes et la sauce devenue onctueuse, j’ai ajouté mes petits pois congelés.

C’est alors que j’ai jeté mes crevettes dans un wok très chaud, en plusieurs tours, deux à trois minutes par tournée pour qu’elles se colorent sans se ratatiner.  Puis je les ai jetées dans mon curry.

Il ne me restait plus qu’à faire cuire mon riz et à faire chauffer mes nans. 

On est ainsi passé de Barfleur à Bombay en quelques coups de fourchette.

LA SOUPE À L’OIGNON

Dire soupe à l’oignon, c’est exprimer une synecdoque particularisante dans le champ sémantique de la gastronomie populaire, car cette soupe en contient au moins une dizaine, des oignons.

Ma soupe à (aux) oignon(s) est devenue un de mes plats signature (paraphe à la cuiller en bois), depuis qu’on m’a assigné le rôle de la préparer, chez mes voisines anglaises, qui adoraient en manger, à cinq heures du matin après avoir dansé toute la nuit à quarante dans un studio de vingt mètres carrés. 

Il faut dire que j’ai bien fait évoluer la recette.

Pour commencer, dans mon grand faitout, je fais revenir des lardons, jusqu’à les rendre croustillants. C’est alors que j’ajoute une grosse noix de beurre à laquelle j’ajoute une dizaine d’oignons coupés grossièrement quand elle a bien fondu sur un feu plus que moyen.

Et que je te fais blondir tout ça en remuant sans cesse. Quand mes oignons ont caramélisé, je les arrose de cognac ou d’armagnac et je flambe.

Ensuite, j’ajoute du fond de veau (ou des cubes de mon fond de volaille perso, très relevé et de la fécule de maïs). Je touille tout ça à feu moyen pour que cela cuise.

Puis j’ajoute des carottes en julienne, une boîte de tomates concassées, du poivre de Kampot, un peu de pâte de piment, un grand verre de madère, un petit peu de sel et beaucoup d’eau. 

Et je laisse cuire longtemps, longtemps en rajoutant de l’eau quand ça épaissit trop. 

Avant de servir, je coupe une ou deux baguettes de pain en rondelles que je fais griller. J’enduis mes croûtons d’ail et je les dispose sur la soupe en une bonne couche, même un peu plus. Je saupoudre tout ce bazar avec une bonne quantité de fromage râpé et je met le tout au four sous le gril.

Quand c’est bien doré, il ne reste plus qu’à servir dans des assiettes creuses, le jus d’bord, bien épaissi et les croutons gratinés comme des parts de gâteau. 

Ça se mange à n’importe quelle heure, avec du bon vin pour faire chabrot quand on a fini son assiette et qu’il reste du jus. 

Bon, allez, il est temps d’aller nourrir les bêtes !

FILET MIGNON EN CROÛTE

Il est d’usage de tenir le filet pour la viande la plus exquise qui soit. Mais il existe une différence considérable entre le viande rouge et la viande blanche. Dans le cas de la viande rouge il est communément admis qu’on puisse la manger bleue ou saignante, bien saisie, le coeur demeurant pulpeux tendre et savoureux. C’est le cas du boeuf, mais aussi du canard. C’est une toute autre affaire quand il s’agit du porc ou du poulet. Il est d’usage de cuire ces viandes à coeur, ce qui conduit à les assécher et à les rendre dures et filandreuses. Pour le poulet, on préfère la cuisse, pour le porc, l’échine, des viandes plus grasses, plus propres à être plus cuites.

Alors, le filet mignon. Si on n’y prend garde, il n’est pas si mignon que cela. 

Une des solutions est de le cuire en tournedos et d’accepter qu’il soit légèrement rosé au coeur. Et là la viande se révèle tendre à souhait. L’autre solution est de prévenir l’écoulement des sucs en le saisissant puis en le cuisant croûte, juste ce qu’il faut.

J’ai donc commencé par saisir mon filet sur toutes ses faces dans un peu d’huile. Je l’ai laissé reposer, puis je l’ai déposé sur une pâte feuilletée couverte de moutarde de Meaux. Je l’ai enroulé, bien fermé et j’ai enduit la pâte de jaune d’oeuf pour qu’elle dore. Puis je l’ai mis au four à 180 degrés pendant trente à quarante minutes, pas beaucoup plus. En fait je n’ai regardé que la croûte qui, quand elle a été bien dorée, m’a indiqué que c’était cuit. J’ai retiré la viande et l’ai laissée reposer pendant cinq bonnes minutes pour fixer les sucs. Restait plus qu’à la découper en tranches et la servir.

Pour aller avec ça, alors ?

J’ai jeté des champignons émincés dans le gras de cuisson de la viande, puis des dés de courgette, puis, pus tard, quand les champignons et les courgettes ont coloré, de la ciboule coupée grossièrement. J’ai ajouté de la crème fraîche, de la moutarde de Meaux et un peu de velours balsamique et j’ai laissé mijoter. Pour détendre la sauce, un peu de vin blanc.

Il ne restait plus qu’à servir tout ça avec quelques pâtes cuites al dente et à se régaler comme un bon petit cochon.

Et, le lendemain, comme il reste toujours de cette sorte de plat, il a suffit de retirer la viande de sa croûte devenue molle, de la découper en lamelles fines et de l’ajouter à la sauce. J’y ai mis également les pâtes el dente qui se sont attendries en recuisant un peu dans cette sauce étendue d’un peu d’eau. Un peu de moutarde de Meaux et quelques champignons coupés menus ont achevé de transformer ce plat en des penne forestières tout à fait convenables.

Je n’aime pas remanger de mes plats, à moins de les transformer en quelque chose d’autre et de meilleur.

SALADE DE NOVEMBRE

Il faut être fou pour dîner d’une salade après la Toussaint. Quand on rentre sous la bruine froide, dans la lumière de cendre de ce mois mortifère, on s’attend à un bon ragoût fumant, plein de vin et de viande qui tient au corps et à l’âme comme un vampire gourmand.

Oui, mais ma salade, elle est pas froide, elle est tiède et pleine d’automne.

Alors on y va !

J’ai fait mariné des grosses crevettes décortiquées crues dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de curcuma et de poivre.

J’ai fait cuire al dente des haricots verts dans une eau salée et additionnée de bicarbonate.

J’ai préparé un mélange de suprêmes de clémentines corses, de persil haché, d’oignon rouge et de poivron rouge en brunoise, d’un peu de carotte râpées, le tout dans de l’huile d’olive et du jus de citron pressé. Une bonne dose de poivre et d’épices d’orient. 

J’ai jeté mes crevettes dans une poêle bien chaude pour les faire colorer bien à plat sur le fond en les retournant au bout d’une bonne minute. Pas grave si ça attache un peu, il faut seulement appuyer dessus avec la palettes.

Y a plus qu’à tout réunir dans un saladier, à touiller doucement pour que les saveurs demeurent séparées, et à manger pendant que c’est encore bien chaud. 

Quand on mange ça, c’est comme les vagues d’une marée d’automne au soleil couchant.

SOUPE DE POISSY

Comme chacun sait, Poissy tire son nom des poissons qu’on y péchait du temps de Saint Louis qui aimait se rendre sur le pont, désormais en ruine, avec Blanche de Castille, pour taquiner la carpe et le goujon. De retour dans la demeure royale, sa mère se mettait en cuisine et lui concoctait une soupe à la manière de l’Espagne d’où elle venait. 

Elle prenait un grand pot de soupe de poisson qu’elle versait dans un grand faitout. Elle y ajoutait un petit pot de crème fraîche (oui, oui, les Normands le font bien), des crevettes décortiquées et des filets des poissons qu’elle avait pêché avec son roi de fils. Elle faisait mijoter tout cela en se gardant de trop cuire les poissons.

Pendant ce temps là, elle faisait griller des croûtons de pains et râpait du fromage.

Puis elle préparait sa rouille. 

Pour cela, elle mettait dans un bol, deux jaunes d’oeuf, une grosse cuillerée de moutarde forte, deux ou trois gousses d’ail écrasé, une cuiller de paprika, une autre de piment en poudre, du poivre, du sel et une bonne quantités de pistils de safran. Et, en y allant vigoureusement au fouet, tout en ajoutant de l’huile neutre, elle faisait monter une mayonnaise bien ferme dont elle tartinerait les croûtons avant de les tremper dans la soupe. Sans la rouille, je vous le dis en vérité, y a pas de soupe !

Et ça vous avait un goût à aller libérer Jérusalem. 

LA SOUPE CONTENTIN(E) DE CONSTANTIN(E)

À la vache kèsky fait froid ! C’est le moment de faire une bonne soupe qui tient bien au corps et réchauffe l’âme congelée. Une soupe aux senteurs du Maghreb avec du bon choux du Cotentin.

Alors, d’abord, on fait bouillir des carottes et des patates jusqu’à ce qu’elles soient bien cuites.

On fait revenir dans du beurre du choux vert pour le faire bien réduire.

On passe tout au mixeur plongeant pour en faire une bonne soupe épaisse.

On y ajoute une boite de tomates concassées.

On y émiette une souris d’agneau qui reste du couscous d’hier soir (ou que l’on a fait rôtir au four).

On saupoudre d’une belle cuiller de ras el hanout, voire deux.

On fait pareil avec de la harissa.

On fait encore pareil avec du poivre.

On sale bien.

On fait bouillir e ajoutant de l’eau si ça épaissit vraiment trop.

On sert dans des assiettes creuses.

On mange en faisant de grands slurps et en trempant de la bonne baguette qui vient de chez le boulanger du coin.

Y a plus qu’à se glisser sous la couette et regarder une palpitante enquête du commissaire Bourrel pendant que la nuit tombe, vers deux heures de l’après midi.

PENNE AUX CREVETTES

Les pâtes aux crevette, ce sont les bases des recettes italiennes que les Français ignorent avec constance. Il faut dire que le Français, même dans leurs restaus italiens, font une cuisine qui n’a rien à voir avec celle des provinces italiennes. Il faut dire aussi que les recettes de chaque village italien se tiennent pour authentiques face à la tambouille infâme du moindre village voisin. Pour un Italien la vraie cuisine ne dépasse guère les frontières de celles de sa mère.

Pour ma part, j’ai fait fondre de l’ail et du persil dans du beurre et de l’huile d’olive en y ajoutant du zeste de citron râpé et le jus du citron. J’y ai ajouté du poivre et du sel, puis de la purée de tomate maison (très peu).  J’y ai fait sauter, à feu très vif, mes crevettes décortiquées.

J’ai fait cuire mes penne très al dente et je les ai égouttés et ajoutées à ma sauce.

Tout cela ne voit le feu que le temps qu’il convient, sinon cela ne ressemble plus qu’à des nouille pour Français.

Je jette mes pâtes dans ma sauce. Je touille et retouille et je sers dans des assiette creuses bien chaudes après avoir saupoudré de parmesan râpé. 

Mâhhh, c’est une recette que vous ne pourrez pas refuser !

HARRY COVER SALMON SALAD

Oui, oui, je sais, c’est presque l’hiver et on a envie de manger chaud. Sauf que le saumon fumé, quand il est chaud, bah c’est pas bon.

Alors j’ai préparé un mélange d’huile d’olive, d’une ou deux échalotes ciselées, de zeste de citron râpé, de jus de citron, de suprêmes de clémentines, de pomme rouge un peu acide en dés et de poivre concassé.

J’y ai jeté des haricots verts cuits al dente dans de l’eau additionnée de bicarbonate (couleur) et des pommes vapeur épluchées et coupées en rondelles. 

Il ne m’a plus resté qu’à émietter un saumon fumé bien tendre et à remuer doucement.

On sert le tout légèrement tiède et rien n’interdit une petite vodka pour faire passer.

RETOUR

DÉCEMBRE 2025

TZIGAN CHICKEN

C’est une de mes façons préférées de préparer le poulet quand j’ai des envies slaves. 

Pour commencer, je réhydrate des funghi porcinis dans de l’eau tiède, mais rien ne m’empêche de les remplacer par des cèpes du marché ou tout autre champignon savoureux. C’est selon.

Une fois que mes champignons se sont réhydratés, je les égoutte et garde un peu de leur eau fortement colorée et parfumée.

Je mets mes champignons à revenir dans une bonne quantité de beurre et un peu d’huile d’olive. Puis je les flambe au cognac. J’ajoute une bonne cuiller de curry et une autre de paprika. J’y émince une ou deux tomates épépinées et, si j’en ai un, un beau poivron, vert de préférence.

Puis je verse de la crème fraîche et je fais mijoter en détendant la sauce avec le reste d’eau des champignons. J’ajoute le jus d’un citron pour rendre la saveur plus pointue.

Bon, c’est pas tout çà, y a aussi le poulet. Là, j’avais des cuisses que j’ai coupé en deux et que j’ai frotté avec du sel, du poivre, du curry et du paprika. J’ai ajouté de l’huile d’olive et j’ai laissé mariner.

Quand ça a bien mariné, le temps d’aller chasser un peu le gros gibier dans les plaines de Hongrie, je mets mon poulet au four à 180 degrés pour cinquante minutes, environ. Toutes les dix minutes, je rebadigeonne la peau avec la marinade pour qu’elle devienne parfaitement croustillante.

Il ne reste plus qu’à servir avec du riz et à manger en buvant du Tokay et en écoutant Liszt nous pianoter une bonne rhapsodie.

RETOUR

Recettes

Mes banh cuon à la mode de Hanoï

MON PETIT MONDE EN RECETTES

Il y a quelques années, j’ai commis un livre de recettes qui ont fait le bonheur de mes amis, de ma famille, de mes invités. On le trouve en iBook, mais aussi sur Amazon : https://amzn.eu/d/90289XT

LES RECETTES DU MOIS

Comme il devenait difficile d’augmenter le volume de mon livre de recette, je consigne ici mes recettes du mois, je dirais même du jour. On y trouvera plusieurs versions de certaines recettes, variant au gré des circonstances, des saisons et de mes humeurs.

Mon petit monde en recettes

J’adore cuisiner. Ma tambouille est gourmande, totalement dénuée des affreusetés de la cuisine contemporaine :

  • pas d’espumas ni de concoctions étranges sorties des laboratoires de cuisine,
  • pas de préoccupations diétético-médicales,
  • pas de présentations chichito-anorexiques.

Ma cuisine retourne aux sources, ma cuisine voyage à travers le monde pour retrouver les manières anciennes, les tours de main des bonnes mères qui savent comment nourrir les leurs, qui puisent dans la nature et la tradition la vérité des plats qu’elles popotent avec amour.

C’est le parfum d’un boeuf bourguignon concocté un matin dans ma toute petite cuisine qui a convaincu, il y a plus de quarante ans, ma femme que je valais mieux que ce dont j’avais l’air…

La cuisine moléculaire et les raffinements des concours culinaires m’exaspèrent souvent. J’ai tendance à recommander à ces chimistes de la gastronomie de visiter les recettes avant de les revisiter. J’éprouve mille fois plus de plaisir à dîner dans une bonne brasserie que dans un temple étoiler de la cuisine contemporaine. Jackie et moi rions toujours en nous extasiant devant la rondelle de radis qui ornait un plat aussi chichiteux que dispendieux que nous avait servi un de ces restaurateurs.

Mes plats viennent souvent de loin, du passé ou du bout du monde. Mais ils passent toujours par la cuisine des gourmands et des gens généreux.

On peut acheter l’iBook RECETTES POUR MES AMIS de Pascal Fleury sur l’iBook store. Mais on peut aussi le télécharger en PDF avec le lien suivant.

On peut désormais trouver mon livre de recettes sur Amazon :

RETOUR

Les recettes du mois

Désormais, les RECETTES DU MOIS sont un livre que l’on peut se procurer sur Amazon

Une version en PDF peut vous être envoyée au même prix que la version Kindle.

Il suffit de cliquer sur le mois de l’année choisie pour aller directement aux recettes de la période donnée.

FÉVRIER 2020

LES NOUILLES SAUTÉES AUX GROSSES CREVETTES

Des grosses crevettes que l’on a épluchées.

Avec les têtes et les carapaces que l’on fait revenir dans du beurre clarifié, on ajoute du vin de riz, du nuoc mam, un peu de piment, de l’ail, de la sauce soja et de l’eau. On cuit, on écrase, on passe au mixeur, puis on passe au chinois, puis on fait réduire à petit feu.

Des filets de poulet coupés en gros dés que l’on fait blanchir dans un bouillon et que l’on réserve dans du jus de citron et du piment. On utilise le bouillon encore chaud pour pocher des ciboulettes thaïes.

On coupe en lamelles des champignons parfumés qu’on préalablement réhidratés, des carottes en julienne et des oignons en demi rondelles. On fait sauter tout cela dans un wok et on y incorpore le poulet.

On fait revenir les nouilles chinoises (qui se vendent déjà cuites dans les bonnes épiceries asiatiques). On y incorpore les légumes, le poulet.

Au dernier moment, on ajoute les grosses crevettes qu’on a snackées, de la coriandre, du ngo gai, les ciboulettes thaï et le jus de cuisson des têtes de crevettes réduit. On peut mettre un peu de jus de citron.

On sert, on mange en faisant des grands slurps.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

MARS 2020

FILETS DE BAR AU CHORIZO

Le bar est un poisson à la chair fine que l’on peut trouver en filets chez son poissonnier ou au supermarché. Les grands bars d’antan ont disparu. Ce sont désormais d’assez petits poissons dont les deux filets font une part.

L’utilisation du chorizo dans les recettes de poisson est devenue à la mode, alors je m’y suis essayé.

Préparez le bar en le badigeonnant d’huile d’olive et posez le sur un plat allant au four. Ajoutez du gros sel, du poivre, du romarin et de la chapelure. Couvrez le (ou, préférablement bordez-le) avec de fines rondelles de chorizo. Arrosez en core d’un peu d’huile d’olive.

Préparez de haricots verts extrafins en les plongeant cinq minutes dans une eau salée au bouillon et additionnée de bicarbonate de sodium (pour la couleur). Avant de servir, faites revenir doucement les haricots verts avec un filet d’huile d’olive.

Mettre les filets sous un gril assez vif. Le but est de griller assez la peau pour qu’elle devienne croustillante. Les rondelles de chorizo deviendront croquantes et perdront leur côté piquant. Replacez les rondelles de chorizo à la fin de la cuisson.

Pour servir, ajoutez les haricots verts. un petit filet de jus de citron et tout est bon.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

SEPTEMBRE 2020

PENNE AUX SAINT JACQUES, CHORIZO ET BEURRE D’ESCARGOT

Tout d’abord, il convient de préparer un beurre d’escargot en mélangeant de l’ail, du persil, du sel et du poivre avec du beurre fondu.

Couper un chorizo en petits dés après avoir ôté la peau.

Ensuite, il convient de faire sauter et colorer des saint Jacques à feu vif et les déglacer avec un jus de citron. Attention de ne pas trop les cuire !

Puis on fera cuire les penne bien ardente dans une eau aromatisée avec un court bouillon et légèrement colorée avec de la curcuma.

Tailler de la ciboulette.

Tout mélanger dans un grand wok ou une sauteuse et garder chaud.

Servir et manger !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

MARS 2021

LE POULET AU VINAIGRE

Le poulet au vinaigre, c’était le plat de pauvres qui dissimulait sous une sauce forte en saveur la fraîcheur douteuse de la volaille. Puis, après que Bocuse s’en était emparé, c’est devenu une spécialité gastronomique à laquelle se mesurent les chefs étoilés.

C’est aussi un emblème de la cuisine lyonnaise, gourmande et riche en saveur. On en a même fait un titre de cinéma en jouant sur la prosopopée.

Comme tous ces plats de terroir populaire, il en existe autant de recette que de marmites. Donc, nous allons mettre le nez dans la mienne.

INGRÉDIENTS

  • 8 hauts de cuisse de poulet
  • 2 oignons + 4 échalotes + 1 gousse d’ail
  • Une barquette de champignons de Paris
  • 1 cuiller à soupe de moutarde forte
  • 50 centilitres de vinaigre de vin
  • 50 centilitres de vin blanc 
  • 50 centilitres de crème fraîche
  • 1 boite de concentré de tomate
  • 1 grosse cuiller de fond de volaille ou de veau
  • 1 bouquet de persil
  • poivre concassé

PRÉPARATION

  1. Dans une sauteuse  (ou un wok) faire revenir à feu vif les hauts de cuisse côté peau et avec juste un tout petit peu de matière grasse  pour amorcer. La peau du poulet va rendre son gras et dorer. Ce n’est pas grave si ça attache un peu.
  2. Retirer le poulet et le réserver. Jeter dans la sauteuse les oignons, les échalotes et la gousse d’ail et les faire blondir à feu moyen. 
  3. Ajouter les champignons de Paris émincés grossièrement.
  4. Ajouter la moutarde puis la cuiller de fond de volaille (si pas de fond de volaille, remplacer par de la farine et un cube de bouillon de volaille). Laisser revenir une ou deux minutes.
  5. Déglacer avec le vinaigre. L’acidité s’estompe peu à peu pour ne laisser que l’esprit savoureux du vinaigre.
  6. Ajouter le vin blanc et le concentré de tomate. Faire réduire un moment puis ajouter la crème fraiche.
  7. Remettre les hauts de cuisse et laisser mijoter une bonne heure. Ajouter un peu d’eau si la sauce épaissit trop. La sauce doit être abondante et lisse, mais trop épaisse.
  8. Avant de servir, ajouter le persil haché fin et le poivre concassé.
  9. Servir deux à trois hauts de cuisse par personne.

Ce plat se sert avec du riz, des pâtes fraiches ou des pommes sautées.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

AVRIL 2021

CAPELLINI AUX SAINT JACQUES ET ARTICHAUTS

– faire cuire les capellini al dente

– faire un beurre citron en blanchissant des échalotes coupées menu dans du vin blanc, du jus de citron et du beurre. lier avec de la crème fraîche

– Y ajouter des fonds et des coeurs d’artichauts

– Un ti peu de safran et de poivre

– snacker les saint jacques

– dresser en posant les pâtes, puis la sauce aux artichauts puis les saint jacques

MANGER

SOUPE DE POULET CURRY COCO

Quand on a fini de déguster un poulet roti, il reste toujours une carcasse et plein de morceaux oubliés.

Il convient donc d’éplucher cette carcasse et de réserver tous ces petits morceaux délicieux.

Puis on plonge la carcasse dans un faitout rempli d’eau. On y rajoute un citron coupé en deux, un gros oignon coupé en gros morceaux. on ajoute le fond de la sauce et des sucs de cuisson, même s’ils sont très gras.

On fait bouillir pendant deux heures au moins à petits bouillons, jusqu’à ce que la carcasse soit complètement défaite.

On met le tout une nuit au frigo, sans remuer. Le lendemain matin, il suffit de retirer la couche de gras avec une écumoire.

On passe tout cela au chinois pour retirer tous les restes solides.

Dans le bouillon restant, on ajoute :

– une grande boite de pulpe de tomate

– une brique de lait de coco

– une bonne cuiller de curry doux ou fort (c’est vous qui voyez)

– les restes de viande de poulet émiettés

– une courgette et une carotte en julienne revenues dans un peu d’huile

– des champignons émincés

– du gingembre et de la coriandre en poudre, un peu de piment pour ceux qui aiment

– du jus de citron

– on peut rajouter un peu de poulet émincé et rapidement revenu à la poêle

– on peut rajouter des herbes et toute ce qu’on a envie de rajouter car c’est le principe de cette soupe

On fait bouillir un peu, pas trop, pour garder le croquant des légumes.

On sale, on poivre

On sert avec de la coriandre fraîche

On noue sa serviette autour du cou et on mange en faisant de grands slurps …

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

AOÛT 2021

TARTE AU RAISIN

Précuire une pâte feuilletée à sec après l’avoir badigeonnée de confiture d’abricot.

Napper le fond avec une crème pâtissière (facile à faire)

Plonger les grains de raisin dans de la confiture d’abricot (choisir ce fameux raisin sans pépins qui a envahi nos supermarchés), puis les disposer sur la crème pâtissière refroidie.

Faire caraméliser des amandes effilées avec de la cassonade dans une poêle. Le saupoudrer sur la tarte.

C’est prêt !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

SEPTEMBRE 2021

PASTA TOMATO MASCAPONE

Prendre des penne et les cuire al dente.

Pour la sauce :

Faire revenir des oignons émincés, du bifteck haché et des lardons (ou ce que vous avez sous la main (c’est bien de cusiner les restes)

Faire aussi revenir des petits champignons dans de l’huile d’olive avec de l’ail.

Verser le contenu de deux boîtes de pulpe de tomate.

Ajouter des fonds et des coeurs d’artichauts coupés grossièrement.

Ajouter un peu de vinaigre balsamique, un peu de piment pour faire chauffer.

Ajouter un pot de mascarpone et bien mélanger.

Faire réduire à feu doux.

Servir sur les penne avec une bonne dose de parmesan.

C’est à la fois doux et relevé, rond et pointu, c’est le Piémont qui s’invite à Rome …

SALADE DE CONFIT DE CANARD

On fait toujours un peu trop de confit de canard quand on est gourmand. Nous, il nous en restait deux belles cuisses.

Pour commencer, il faut émietter toute la viande dans un saladier (éviter de mettre la peau si vous avez un peu de respect pour votre cholestérol).

On ajoute de gros champignons coupés en lamelles.

Puis on ajoute des haricots verts exta fins cuits al dente (je les cuis dans de l’eau additionnée de bicarbonate pour obtenir une belle couleur verte).

Et puis, aussi, des petites pommes de terre nouvelles bien fermes.

On saupoudre de persil hâché, d’une gousse d’ail écrasé, d’un peu de piment d’espelette.

On mouille tout cela d’un mélange d’huile d’olive et d’huile de truffe (pas trop).

On fait une vinaigrette en battant du vinaigre avec de la moutarde et en ajoutant peu à peu l’huile d’olive jusqu’à obtenir une sorte de mayonnaise sans oeufs.

Ne mettre la vinaigrette qu’au moment de servir pour ne pas cuire la salade !

On sert et on mange …

LA SOUPE ASIATIQUE DU CONFINÉ

La flemme de sortir, des gardes armés tirent sur les passants confinés qui tentent une sortie ?

Pas de problème, j’ai la solution : la soupe asiatique du confiné.

INGRÉDIENTS :

2 Sachets de bouillon chinois

1 boîte de pulpe de tomate

1 boîte de lait de coco

1 boîte de champignons de Paris

1 boîte de pousses de bambou

1 cuillerée de pâte de piment

1 grand jet de jus de citron en bouteille

1 cuillerée de curry en poudre

1 cuillerée de citronnelle surgelée

2 filets de poulet surgelés coupés en fines lamelles (contre le sens de la fibre)

Pas un seul truc de frais !

PRÉPARATION

Décongeler les filets de poulet et émincez les en fines lamelles (contre le sens de la fibre)

Les faire sauter dans de l’huile bien chaude.

Faire bouillir de l’eau et jeter le contenu des sachets de bouillon

Ajouter tout le reste et laisser bourglouter un moment.

Goûter et rectifier

MANGER et, la prochaîne fois, prendre le risque de manger frais !

POULET AU VINAIGRE, SECONDE VERSION

Ce soir c’était le fameux poulet au vinaigre :

– faire revenir des ras de petits champignons dans du beurre.

– mouiller avec du vin blanc et du vinaigre,

– ajouter un bouillon cube et de la sauce tomate,

– saler, poivrer, un peu de piment, de paprika et d’estragon,

– mettre de la crème fraîche et laisser réduire,

– saler et poivrer les hauts de cuisse,

– les badigeonner avec un peu d’huile d’olive,

– les griller très lentement au four, côté peau. Cela prend 45 minutes,

– servir avec du riz,

– regarder un film de Chabrol.

RÔTI DE PORC FORESTIÈRE

Rôti de porc sauté avec des petites pommes de terre, des champignons, de l’ail en chemise, des tomates, des lardons et du romarin, puis cuit à l’étouffée dans son jus et un peu de vin blanc dans le four pendant une heure et demie.

C’est tout simple et c’est un vrai délice !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

NOVEMBRE 2021

SOUPE DU PÊCHEUR TOUTE SIMPLE

La soupe de poisson se vend en bouteille et elle est délicieuse, pas la peine de s’aventurer dans sa fabrication qui est longue et compliquée.

On peut, comme je l’ai fait, mélanger la soupe de poisson et une bisque.

On lui ajoute de la pulpe de tomates, de la crème fraîche et du piment.

Puis on y ajoute des filets de rougets ou autres poissons méditerranéens que l’on aura acheté congelés.

On ajoute des pommes vapeur.

On sert avec des croûtons et du fromage râpé et de la rouille dans des assiettes creuses décorées avec un peu de paprika.

C’est facile et très savoureux. De plus, il est possible d’exercer sa créativité sur les épices et les poissons.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

JANVIER 2022

TROIS RECETTES DE POISSON GOURMANDES QUI S’ENCHAÎNENT

CAPELLINI AU SAUMON

Préparer une sauce à base d’huile d’olive, de beurre fondu et de jaunes d’oeuf battus. Y incorporer une réduction d’échalottes, de vin blanc, de citron et de vinaigre en fouettant bien.

Faire cuire les capellini al dente et y verser la sauce.

Émietter le saumon. saupoudrer de poivre concassé.

Manger.

CHOUCROUTE DE LA MER

Faire déssaler le haddock dans du lait et le cuire ensuite dans un mélange eau/lait

Faire cuire à la vapeur de petites pommes de terre

Faire cuire à la vapeur des filets de saumon (dont on aura retiré la peau) et de cabillaud (ou de lotte)

Faire chaufer la choucroute avec une bonne rasade de riesling

Servir avec un beurre blanc ou, je préfère, la sauce de la recette précédente.

SPAGHETTONI À LA RASGAR

Il vous restait du haddock vu que vos invités sont cas contact au COVID…

Pas de problème !

Vous émincez le haddock dont vous avez retiré la peau

Vous ajoutez des petits pois surgelés

Vous faites votre sauce avec de l’huile d’olive, des zestes de citron, de la pâte de piment, du persil, de la pulpe de tomate, de l’ail et un peu de jus de citron.

Vous cuisez les pâtes al dente.

Vous mélangez tout le bazar et vous servez bien chaud.

(vous pouvez ajouter quelques câpres)

Et voilà l’enchaînement des trois recettes !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

FÉVRIER 2022

SAUMON GRILLÉ SAUCE HOLLANDAISE

Faites griller votre saumon à l’unilatérale après l’avoir badigeonné de sel, de poivre et d’huile d’olive. Il cuira doucement et la peau deviendra croustillante comme un biscuit.

Faites cuire vos haricots verts dans une eau aditionnée de bicarbonate pour la couleur. Gardez les au chaud dans du beurre, un peu d’huile d’olive, du pers et une pointe d’ail.

Faites votre hollandaise en battant des jaunes d’oeuf (et un peu d’eau) au bain marie, ajoutez du beurre en dés tout en battant, finissez avec un jus de citron, du sel et du poivre.

Servez dans des assiettes bien chaudes.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

MARS 2022

PENNE SAN MARCO

Basilic frais 

Tomates cerises 

Courgettes (petites)

Bressaola

Parmesan en copeaux 

Une gousse d’ail

Huile d’olive 

Penne ou rigatoni

Poivre concassé 

Jus de citron 

Couper les tomates cerises en deux et les ébouillanter, puis les faire revenir dans de l’huile d’olive avec de l’ail. Égoutter. 

Couper les courgettes en grosses rondelles et les mariner dans de l’huile d’olive, les saler. Puis les faire griller. 

Cuire les pâtes al dente. 

Mélanger les pâtes avec les courgettes et les tomates cerises. 

Émietter la bressaola sur chaque assiette. 

Arroser d’huile d’olive crue, le jus de citron et du poivre concassé. 

Saupoudrer de copeaux de parmesan. 

Décorer de feuilles de basilic. 

GROSSES CREVETTES SAUCE PIQUANTE

Choisir de grosses crevettes crues (surgelées ou non)

Les décortiquer et retirer le boyau

Émincer des oignons

Faire une julienne de pousses de bambou

Faire revenir les oignons, y ajouter les crevettes et les pousses de bambou, ajouter une cuillerée de maïzena.

Préparer une sauce faite de coulis de tomate, de sucre, de nuoc-mam, de pâte de piment, d’un peu de vinaigre de riz et de sauce soja, de crème d’ail et de gingembre.

Verser la sauce sur les crevettes et laisser mijoter cinq minutes.

saupoudrer de ciboule ou de ciboulette thaï.

Servir avec du riz (cantonais ou blanc).

C’est bon comme dans les restaus chinois de mon enfance… voir franchement meilleur !

TOURNEDOS BORDELAISE

Tournedos de filet de bœuf, pommes sautées et haricots verts revenus au beurre aillé.

La sauce au vin contient des échalotes, du vin, du vinaigre balsamique, du coulis de tomates, des herbes, du piment, du poivre et du chocolat. Elle est liée d’une cuillerée de maïzena et longuement réduite.

Ça change du steak frites …

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

AVRIL 2022

PAUPIETTES FORESTIÈRES

Faire cuire les paupiettes au four après les avoir salées et poivrées et arrosées d’huile d’olive. Les passer quelques minurtes sous le gril sur les deux faces. Retirer les ficelles et le gras, puis les couper en deux ou quatre.

Faire revenir des champignons et des courgettes dans de l’huile d’olive. Ajouter de l’ail, un peu de piment et des tomates séchées coupéesen morceaux. Déglacer au vin blanc et au vinaigre balsamique. Ajouter de la crème liquide et laisser réduire. Saler, poivrer, ajouter des herbes de provence.

Ajouter les paupiettes à la préparation et laisser mijoter.

Servir avec de pâtes (grosses coquillettes ou mini-penne cuites al dente.

Un pont entre Rouen et Venise …

Velouté de champignons aux épices

Émincer une bonne quantité de champignons de Paris ainsi qu’un oignon.

Faire revenir doucement l’oignon émincé et y ajouter une cuiller de Maïzena et une cuiller de poivre noir.

Ajouter les champignons émincés et mouiller avec du vin blanc et du bouillon de boeuf.

Couvrir et faire mijoter pendant 30 minutes au moins.

Ajouter une cuiller de curcuma, une cuiller de paprika et une cuiller de curry.

Ajouter une bonne quantité de crème liquide et le jus d’un citron,

Tout passer au mixeur jusqu’à l’obtention d’une soupe bien liquide et crémeuse.

Faire bien revenir des lardons et les ajouter à la soupe.

Ajouter ce qu’il faut d’eau pour obtenir une consistance satisfaisante.

Ajouter du persil haché.

Servir bien chaud avec des croutons. 

C’est bien mieux que la soupe en sachets …

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

MAI 2022

HADDOCK AUX ASPERGES

Désalez votre haddock et cuisez le dans un mélange d’eau et de lait.

Braisez vos asperges vertes ou violettes dans un mélange de beurre et d’huile d’olive

Faites un beurre citronné en réduisant un jus de citron, puis en ajoutant de la crème fleurette puis en montant avec du beurre coupé en petits cubes.

Faites cuire des petites pommes de terre à la vapeur.

Réunissez tout cela et mangez avec appétit.

CREVETTES À LA CONDOTTIERI

Un plat typique des montagnes plongeant dans la mer et propres aux voyages lointains.

INGRÉDIENTS

  • Des grosses crevettes
  • Des asperges vertes ou violettes
  • Des  gnochhis
  • De la ciboulette thaï (ou des oignons de printemps fins)
  • Un jus de citron
  • Huile d’olive et beurre (clarifié)
  • Beurre citronné (à faire ou à acheter en sachet ultrafrais à la poissonnerie)
  • Sel et poivre

LES GNOCCHIS

Les faire cuire dans l’eau bouillante additionnée d’huile d’olive jusqu’à ce qu’ils remontent. 

Les faire doucement revenir dans de l’huile d’olive. 

LES ASPERGES

Couper largement le talon. 

Les faire revenir dans un mélange d’huile d’olive et de beurre clarifié. 

Saler et poivrer. 

LES CREVETTES

Les décortiquer. 

Les faire venir à feu vif dans l’huile des asperges. 

Ajouter de la ciboulette thaï. 

Ajouter un jus de citron. 

AJOUTER UN BEURRE CITRONNÉ ONCTUEUX. 

MANGER. 

Variante :

Dos de cabillaud panés, gnocchis revenus à l’huile d’olive, asperges vapeur et mayonnaise à l’huile d’olive, au citron et aux échalotes.

MAGRET AUX ZESTES D’ORANGE

Choisir un beau magret, en inciser la peau et le faire mariner dans un mélange de sel, de jus d’orange et de vinaigre. Puis le faire griller au four et le détailler en tranches fines.

Faire la sauce aux zestes d’orange en partant d’une sauce faites d’échalottes revenues et farinées, de vin, de jus d’oranges et de zestes détaillés en julienne. J’ai choisi des oranges sanguines. Laisser mijoter pour attendrir les zestes et faire ressortir le sucre.

Éplucher des oignons de printemps et les couper en deux. Les jeter dans une poële ou reviennent des courgettes jaunes et faire réduire en évitant de trop cuire les oignons.

Cuire les capellini dans une eau avec de l’huile d’olive pour les empêcher de coller. Les mettre dans une grande poële et les faire revenir avec les légumes.

Servir dans une grande assiette et manger avec une fourchette et un couteau…

LES ASPERGES À MA MANIÈRE

Couper le talon et cuire les asperges vertes à la vapeur. Pas plus de dix minutes pour qu’elles restent fermes.

Préparer la vinaigrette à ma manière : partir d’une mayonnaise avec un seul oeuf montée avec beaucoup d’huile et la diluer dans du vinaigre additionné d »échalottes hachées.

Cuire des oeufs brouillés additionnés de la ciboulette du jardin.

Et pis voilà !!!

SAUMON À L’UNILATÉRALE AUX CHAMPIGNONS

badigeonner la peau d’un pavé de saumon avec de lhuile d’olive et du sel, puis le cuire sur sa peau dans une poële e couvrant en fin de cuisson (la chair doit être mi-cuite). À la fin, la peau sera devenue croustillante et la chair onctueuse.

Faire revenir des champignons émincés et des courgettes jaunes en ajoutant un jus de citron. Mouiller avec de la béchamel et garder au chaud tout en détendant la sauce avec du vin blanc.

Accompagner de pommes vapeur.

Quand tout est prêt, servir dans des assiettes chaudes.

LE DAUPHIN GRATINOIS

Ce plat se prépare traditionnellement avec du filet de dauphin de montagne, mais, à défaut, ou pour ceux que cela fait flipper, du bifteck haché fera l’affaire.

Tout d’abord, faire revenir la viande et la réserver.

Faire revenir des échalotes et y ajouter plein de champignons émincés pour les faire réduire.

Ajouter  ma fameuse sauce tomate fraîche faite de tomates (bien-sûr), de basilic, d’ail, d’huile d’olive et de piment.

Faire réduire presqu’à sec.

Éplucher et faire cuire à la vapeur des pommes de terre nouvelle.

Les écraser avec du beurre, un peu de crème fraiche et deux jaunes d’oeuf.

Disposer la viande dans un plat à gratin. Étaler l’écrasée de pommes de terre au dessus. Saupoudrer de chapelure et arroser d’huile d’olive. 

Mettre au four jusqu’à ce que cela ait bien gratiné.

Un concombre non épluché (surtout!), coupé en rondelles généreuses, mariné dans du sel et du vinaigre, lavé et arrosé d’huile d’olive, fera le pendant en accompagnant le dauphin gratinois.

COCHON DE PRINTEMPS

Acheter du cochon, je recommande l’échine de la bête, souple et prête asexualité courber.

Précuire un peu des pommes de terre pour qu’elles ne sortent pas encore fermes de ce qui va suivre.

Mettre l’échine dans un plat à four.

L’entourer d’oignons de printemps, de courgettes en dés, d’ail en chemise, de lardons, et des pommes de terre précuites.

Ajouter du beurre, de l’huile d’olive, du gros sel, du poivre concassé et du fond de volaille (j’ai préparé le mien à partir de restes de poulet).

Enfourner à feu très viv dans le four pour deux heures en réduisant peu à peu le feu.

À côté, faites glacer des asperges et des carottes de printemps en les cuisant dans un peu des bouillon et de beurre jusqu’à évaporation, puis en rajoutant encore du beurre et du sucre pour caraméliser.

Tout mettre ensemble dans les assiettes en ajoutant de la ciboulette.

Servir avec un peu de jus de cuisson de la viande.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

JUIN 2022

SALADE TRAFALGAR

Une salade pour un jubilée de platine pour une reine inoxydable.

Il faut couper menu un poivron rouge, un poivron vert, deux oignons rouges, des champignons et une ou deux branches de céleri.

Il faut ajouter à cela des tranches fines de chorizo en abondance, des olives noires, des oeufs à peine durs et des pommes de terre vapeur coupées en rondelles.

Il faut ciseler de la ciboulette et si l’on veut du persil plat.

Il faut mélanger le tout à une salade robuste comme la romaine ou la scarole.

Il faut verser de l’huile d’olive et surtout pas de vinaigre qui ferait cuire la salade.

Au moment de la servir, accompagnée de pain croustillant, on verse à la demande du vinaigre dans chaque assiette.

C’est bon comme du Nelson sous le soleil d’Espagne.

CÀ RI TOM

J’ai découvert ce plat, le curry de crevettes et courgettes dans un restaurant thaï de Hanoï, il y a bien des années.

Il s’agit de faire revenir des crevettes décortiquées et des champignons avec du curry et de la coriandre.

On fait revenir des courgettes coupées en dés avec du curry et des tomates coupées menues. 

On mouille tout cela dans du lait de coco.

On pimente tout cela selon ses goûts.

On sert avec du riz.

FILET MIGNON  CHAMPIGNON

Dans une sauteuse, faire revenir le filet mignon coupé en dés. Il doit bien colorer sans rendre son eau. Réserver.

Faire revenir les champignons émincés en tranches dans le beurre de cuisson de la viande.

Remettre la viande et couvrir de crème fraîche et d’un peu de vin blanc.

Moi, j’y a ajouté mon fond de volaille maison, très aromatique. 

Renforcer avec une cuiller de moutarde.

Tout transférer dans une cocotte et faire mijoter longuement, voire y revenir le lendemain.

Ajouter, plus pour décorer des tomates épépinées et émincées.

Servir avec du riz légèrement beurré.

Ça fait du bien par où que ça passe !

HAMBURGER OEUF À CHEVAL

Ça, c’est le plat de base du gourmand, le plat de ma jeunesse, quand les McDo n’existaient pas.

Tout simplement un très bon steack haché, légèrement fariné et revenu dans du beurre clarifié.

Des bonnes pommes de terre en rondelles sautées dans un bain d’huile neuve.

Un oeuf frit bien rond grâce à un petit moule.

Du ketchup Heinz (le seul !).

Une assiette bien chaude.

Pas de pain, les pommes de terre suffisent bien.

LE HADDOCK DU CAPITAINE

Un poisson qui a du caractère, mille sabords.

On commence la veille à faire désaouler le haddock dans un mélange de lait et d’eau.

On prépare de petites pommes de terre vapeur.

On mitonne une sauce faite de beurre, de jus de citron, d’huile d’olive, de câpres, de poivre et de ciboulette.

On sort le poisson de son lait et on le plonge dans un autre mélange d’eau et de lait (pas de whisky) et on le fait cuire doucement.

On le dépose au fond de l’assiette en levant le filet avec un couteau plat pour retirer la peau.

On l’entoure de pommes de terrre et on dépose la sauce qui a eu le temps de prendre sur le poisson et les pommes de terre.

Et on mange cela comme un bashi bouzouk…

BAVETTE AUX ÉCHALOTES

Qui n’a pas eu à bouffer une de ces misérables bavettes aux échalotes où quelques échalotes brulées gisaient sur une viande mal poëlée.

La sauce aux échalotes se fait en rissolant un peu de nombreuses échalotes dans un beurre additionné d’ail, de persil, de piment et d’une pointe de moutarde. On y ajoute une cuillerée de farine et on continue de faire rissoler. On déglace au vin blanc et un peu de vinaigre balsamique. On poivre, on réduit et c’est prêt.

On fait cuire les haricots verts dans une eau additionnée de bicarbonate de sodium pour la couleur. Puis on les fait mijoter dans le même beurre aillé que la sauce.

On poële les bavettes dans u beurre clarifié à feu très vif et très peu de temps.

On dresse, on sert, on mange !

LE CLAFOUTIS DE CHEZ MOI

Pour commencer, il s’agit de cueillir les cerises dont croule mon vieux cerisier et dont les oiseaux viennent se gorger par volées entières.

Puis on les lave, on les dénoyaute (oui, je tiens à mes dents!)

On les répand sas compter sur un fond de tarte sablé. Plus y en a plus que c’est bon !

On fait une crème pâtissière : 5 jaunes d’oeufs blanchis avec 100 grammes de sucre, le tout additionné de 80 grammes de farine et dilués dans 3/4 de litres de lait vanillé. On fait chauffer à feu doux jusque cela épaississe. On verse la crème sur les cerises et on met le tout au four bien chaud.

Une demi-heure plus tard, c’est prêt.

On fait refroidir au frigo et on mange cela au dessert en écoutant les oiseaux piailler.

RÔTI D’UN SOIR

Comme je suis seul ce soir, je me suis acheté un petit rôti dans le filet de boeuf.

Je l’ai enduit d’un mélange de beurre d’escargot et de moutarde. 

Je l’ai entouré de tomates cerises d’échalotes entières.

J’ai tout mis au four sous le gril doux pour 15 minutes sur chaque face.

J’ai fait sauté des pommes de terre en rondelles.

Et je me suis servi le tout dans une grande assiette.

Demain je mangerai le reste du rôti avec une mayonnaise maison et une baguette croustillante.

On ne va pas se laisser aller !

LA TARTE AUX BOULONS PIMENTÉE

Je ne résiste pas à l’envie de vous faire profiter de ma fameuse recette de tarte aux boulons pimentée, une spécialité tartaro-cosaque. Un délice quand il fait trop chaud pour travailler.

Il faut d’abord choisir les boulons avec soin. Les petits noirs sont les plus croquants. Je vous les recommande. Il faut les laver et brosser comme tous les crustacés irradiés de la vallée du Don.

Puis on prépare un appareil fait d’oeufs, de fromage de chèvre muri au soleil et de crème aigre. On verse cet appareil dans une pâte feuilletée. On saupoudre de boulons et d’écrous, puis on répand de petits piments oiseau qui font tout le charme de la recette.

On met tout cela au four bien chaud pour vingt minutes.

Il suffit de laisser refroidir et de servir cela à nos bons amis avec une petite vodka à 70°. On dit que Poutine en raffole et que cela lui a donné l’idée d’envahir ses voisins.

SOUPE THAÏ AUX CREVETTES

Préparer un bouillon de volaille ou un paquet de soupe won ton chinoise plus parfumée.

Ajoutez du coulis de tomate, une boite de lait de coco et le jus d’une boite d’ananas en morceaux.

Pimentez généreusement.

Ajoutez des champignons en lamelle et (éventuellement une julienne de pousse de bambous)

Un trait de jus de citron pour rendre le goût plus pointu.

Faire revenir les crevettes un instant et les ajouter à la soupe.

Verser les morceaux d ‘ananas.

Ciselez un bouquet de coriandre.

Mangez, en regardant la mer.

LA SALADE D’HIVER

C’est une salade typique de l’hiver, mais qui est toujours très bonne en été.

On y met :

– des endives coupée en courts tronçons.

– des betteraves coupées en dés.

– un gros oignon rouge coupé en quatre, puis en lamelles.

– des cerneaux de noix et de noix de pécan

– des dés de jambon (mais on peut remplacer par des magrets fumés en lamelles)

Il est possible d’enrichir la recette :

– on peut y ajouter des quartiers de clémentine, des dés de pomme)

– on peut y ajouter des dés de fromage bleu.

Pour finir, on l’assaisonne très généreusement avec une crème salade comme la mienne : 

– on prépare une mayonnaise avec deux jaunes d’oeuf, une cuiller de moutarde et de l’huile neutre. On fait monter beaucoup la mayonnaise. On la finit avec un peu d’huile d’olive.

– on met deux échalotes et un peu d’estragon dans un mixer et on noie tout cela dans du vinaigre de vin.

– on mixe très fort.

– on verse le tout lentement sur la mayonnaise qui se détend pour devenir crémeuse.

Il est bon de laisser cette salade reposer un bon moment pour que les saveurs se fondent.

SALADE EUROPE

Une petite salade aux parfums italo, hispano, française.

On fait cuire des gnocchis de pomme de terre (facile, on attend qu’ils remontent Das l’eau bouillante) puis on les fait revenir dans un peu d’huile d’olive pour qu’ils soient légèrement croustillants.

On fait cuire des haricots verts extrafins coupés en deux dans une eau additionnée de bicarbonate. On les retire quand ils sont encore croquants, puis on les passe dans un petit beurre d’escargot

On émiette du jambon fumé (Serrano, Bayonne jus San Daniele)

On pèle un chorizo fort et on le coupe en dés.

On coupe un oignon rouge en  fines lamelles.

On assaisonne avec de l’huile d’olive et un peu de vinaigre de vin.

On parsème de copeaux de parmesan

Ça croque sous la dent et ça rafraîchi en chauffant en dedans.

SALADE TOMATES MOZZARELLA

C’est la plat d’été par excellence, facile à réaliser et si frais en temps de canicule.

– laver et couper la mozzarella en gros dés.

– laver des olives noires dénoyautées et les ajouter.

– enlever le trognon de tomates coeur de boeuf, enlever les pépins et le jus, les couper en gros dés et les ajouter.

– ajouter des anchois à l’huile.

– ajouter des câpres.

– ajouter des feuilles de basilic frais déchirées.

– arroser d’huile d’olive.

– bien remuer.

Ne pas saler, ne pas poivrer, les anchois et les câpres font le travail !

Une fois dans l’assiette, verser un filet de viaigre balsamique.

Déguster en écoutant du Caruso.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

JUILLET 2022

POULET GRILLÉ AU CITRON

Prendre des hauts de cuisse de poulet et les placer sur une grille dans un plat allant au four, la peau vers le haut.

Badigeonner la peau avec un mélange de sel, de poivre, d’huile d’olive et de jus de citron.

Placer très bas dans le four et mettre le gril à moyen puissance.

Laisser dorer pendant 50 minutes à une heure sans retourner.

Cuire les haricots verts al dente, puis les faire revenir dans du beurre aillé.

Servir en arrosant la viande et les haricots verts avec un peu de jus de cuisson.

Dégustez une viande très tendre sous une peau croustillante relevée par une touche de citron.

MELON PARME

Un bon melon de Cavaillon vaudra tous les melons de toutes origines.

En revanche le jambon de Parme est incomparablement  plus fin que tous ces jambons fumés de toutes origines.

Un peu de poivre du moulin et c’est tout l’été qui se prélasse dans l’assiette.

CONFIT DE CANARD ET SALADE AUX CERISES

– disposer des cuisses de confit de canard la peau au dessus dans un grand plat allant au four

– Faire cuire un moment et récupérer la plus grande part de la graisse qu’on laissera tiédir

– éplucher et couper en rondelles des pommes de terre.

– couper le pied et émincer de nombreux champignons.

– mélanger la moitié de la graisse récupérée avec de l ‘ai et du persil

– faire revenir  les champignon dans une partie de cette graisse aillée

– mélanger les rondelles de pomme de terre avec le reste de graisse ailée

– disposer les les champignons revenus au fond d’un plat, recouvrir de rondelles de pommes de terre et mettre au four bien chaud.

– mettre le canard et le faire cuire jusqu’à ce que la peau soit bien dorée.

– dans un grand saladier, mettre des magrets de canard fumés en petits morceaux.

– ajouter des cerises dénoyautées.

– laver et mettre une belle salade de mâche.

– assaisonner de graisse de canard tiède et de vinaigre de framboise.

Servez vos dix convives et attendez patiemment les compliments.

Et c’est encore meilleur le lendemain sous la forme d’une effilochée sous des pommes de terre :

LA BOUILLABAISSE DE POISSAILLE

Acheter une bouteille de soupe de poisson (et une petite de bisque de homard)

Verser les soupes dans un grand fait-tout.

Acheter des filets de lieu noir, de rouget et de ce que vous voulez. Des crevettes décortiquées aussi.

Les mettre dans la soupe.

Ajouter un peu d’huile d’olive, de piment et de crème liquide.

Faire chauffer lentement.

Faire cuire des pommes de terre à la vapeur, ainsi que des tomates coupées en gros morceaux.

Couper de la baguette et la fire griller.

Couvrir les croutons de rouille et d’un peu de râpé. Les mettre dans la soupe.

Mettre un canotier et regarder la Seine en pensant à la mer.

Manger et boire du rosé bien frais.

SAUMON ET CREVETTES SAUCE AUX CÂPRES

Légèrement saler et huiler la peau des filets de saumon.

Décortiquer les grosses crevettes et les badigeonner d’huile d’olive.

Faire cuire les haricots verts al dente dans une eau additionnée de bicarbonate

Faire cuire les gnocchis (jusqu’à ce qu’ils remontent dans l’eau bouillante.

Faire cuire le saumon à la poêle, sur la peau et à feu doux.

Ajouter les crevettes et laisser dorer.

Faire légèrement dorer les gnocchis, y ajouter les haricots verts et un oignon rouge émincé finement.

Préparer une sauce hollandaise (blanc d’oeufs, un peu d’eau et du beurre ajouté en même temps que cela chauffe au bain marie), remplacer le citron par des câpres.

Tout mettre en même temps dans les assiettes chaudes.

Hurler par ce que tout n’est pas prêt en même temps.

Boire un coup de Tavel et manger devant les convives émerveillés.

TOURNEDOS DE FILET MIGNON AUX LÉGUMES ORANGÉS

Couper un filet mignon en trois tronçons.

Barder les trois tronçons réunis avec du jambon fumé.

Bien serrer et ficeler.

Couper en tournedos épais.

Saler légèrement et poivrer.

Couper des tomates, des champignons et des courgettes en gros dés.

Faire cuire dans de l’huile d’olive et de l’ail.

Ajouter du fond de volaille, des herbes de Provence et du jus d’range pressées.

Ajouter des zestes coupés fins.

Faire cuire jusqu’à l’évaporation des 2/3 du liquide : la sauce a épaissi.

Faire cuire la viande comme des tournedos à feu moyen. La viande peut être légèrement rosée à l’intérieur.

Servir avec du riz : tendreté de la viande, croustillant du jambon, saveur aigre-douce des légumes.

RAVIOLI À MA FAÇON

Préparer des ravioli (ou les acheter frais au rayon italien). Éviter les boites de conserve !!!

Les cuire comme recommandé en s’assurant qu’ils restent al dente.

Faire revenir de gros lardons (je coupe le lard moi même car les lardons du commerce sont bien trop petits). Jeter l’eau, et les rendre croustillants.

Détailler des tomates en gros dés et les faire fondre à la vapeur.

Mélanger les lardons avec de l’ail et de l’huile d’olive (ne pas faire cuire l’huile).

Ajouter les tomates et un peu de piment.

Ajouter les raviolis et touiller avec délicatesse.

Servir et parsemer des copeaux de parmesan. 

Ça marche aussi avec les tortellinis et toutes les pâtes fourrées.

PASTA SPANICA

Il n’y a vraiment pas que les pâtes à la sauce tomate !

Commencer par faire frire à sec des lardons jusqu’à ce qu’ils soient croustillants.

Couper huit à dix tomates en dés et les faire fondre à la vapeur.

Faire sauter des champignons de Paris dans un beurre aillé, dans la poêle qui a servi pour les lardons.

Laisser réduire presqu’à sec.

Arrêter le feu et remettre les lardon, ajouter les tomates et des rondelles de chorizo (ou peperoncino).

Ajouter un peu de concentré de tomate.

Arroser d’huile d’olive.

Préparer les pâtes (des penne) bien al dente.

Tout mélanger, réchauffer à feu doux et servir avec du parmesan. 

Olé !

DOS DE CABILLAUD AU BEURRE CITRONNÉ

Encore un plat simple que l’on peut faire chanter …

Fariner le dos de cabillaud coupé en portions, et le laisser reposer.

Faire cuire des petites pommes de terre à la vapeur.

Mettre du beurre coupé en lamelles dans un bol, y ajouter de l’huile d’olive et faire chauffer au micro-onde à chaleur minimum.

Hacher menu des échalotes et les ajouter au beurre fondu.

Ciseler de la ciboulette sur le beurre fondu.

Saler et poivrer le mélange et y ajouter le jus d’un citron.

Achever la sauce en y incorporant deux jaunes d’oeuf et en battant le mélange.

Faire cuire le dos de cabillaud dans un mélange de beurre et d’huile d’olive à feu moyen, pour faire blondir l’extérieur.

Servir sur des assiettes chaudes et verser le beurre citronné.

C’est bon comme un vendredi.

L’AGNEAU DE SKIATHOS

Voici un plat traditionnel de l’Île de Skiathos, près de Thessalonique.

Choisir un petit gigot ou une épaule d’agneau et y faire des incisions profondes.

Emplir ces incisions d’une pâte faite d’huile d’olive, de fêta, d’ail et d’origan.

Éplucher un bon nombre d’oignons de printemps et en entourer la viande que l’on aura déposée sur du papier alu, puis tout refermer hermétiquement.

Mettre au four à 120-130 degrés et oublier pendant sept heures.

Faire revenir des champignons dans un peu de beurre d’ail (ainsi ils ne rendent pas d’eau).

Ajouter trois poivrons (un rouge, un jaune et un vert et faire revenir avec un peu d’huile d’olive.

Ajouter du riz.

Assaisonner d’origan et d’un peu de jus de citron.

Servir, la viande se détache à la cuiller tant elle est tendre.

Le vin résiné n’est pas indispensable, mais un petit ouzo pour commencer …

Ça change des souvlakis !

PORC DE TRAVERS

Après avoir fait mariné le travers de porc dans un mélange d’huile d’olive, de piment doux, de sel, de poivre et d’herbes, le mettre dans un plat et le faire griller au four.

Préparer une écrasée de pommes de terre : les cuire à la vapeur et ensuite les écraser à la fourchette avec du beurre, un jaune d’oeuf, un peu de crème, de la ciboulette, de la noix de muscade, du sel et du poivre.

Servir en accompagnant d’un peu de tsatsiki (yaourt grec, ail, menthe et concombre râpé).

Ça se mange très bien avec les doigts et la fourchette.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

AOÛT 2022

SALADE DU LABOUREUR

Faire cuire les haricots verts dans une eau salée et additionnée de bicarbonate de sodium (pour la couleur).

Faire revenir doucement avec du beurre d’ail.

Faire cuire des pommes de terre nouvelles à la vapeur.

Couper du lard en gros dés et le faire revenir dans une poêle; jeter le gras.

Couper fin un oignon rouge.

Tout mélanger et ajouter des cerneaux de noix de pécan.

Assaisonner d’huile d’olive et de vinaigre.

Manger avec le couteau de poche et une bonne grosse miche de pain dans une écuelle lavée dans le ruisseau.

Boire du vin sous le soleil de la moisson.

TARTARE DE SAUMON À LA TARASS BOULBA

Faire une brunoise avec du saumon fumé.

Faire une brunoise avec un concombre épluché et laisser dégorger dans un mélange d’eau, de vinaigre et de sel. Laver au bout d’une demi heure.

Mélanger le saumon et le concombre, arroser d’huile d’olive et d’un filet de vinaigre balsamique. Poivrer.

Préparer une sauce faite d’un yoghourt grec, de crème fraiche, d’échalotes hachées, de cornichons à la russe en brunoise et de moutarde douce (américaine).

Pocher un oeuf (ou le préparer mollet).

Dresser et faire rafraîchir.

Faire griller deux toasts.

Servir en buvant de la vodka à 70° en criant  « Hoy Hoy » !

DÉJEUNER D’ANNIVERSAIRE

C’était l’anniversaire de Jackie aujourd’hui … Il fallait bien lui cuisiner un beau repas !

Pour commencer, j’ai préparé ma désormais classique salade de melon :

SALADE DE MELON

– Prendre des melons bien juteux et de brugnons (ou nectarines) justes murs. Les couper en gros dés.

– Effilocher des tranches de jambon de Parme.

– Ciseler de la menthe fraîche.

– Saupoudrer de poivre concassé.

Et voilà, rien d’autre !

Puis on est passé au plat principal , une nouvelle recette :

LE PORC À L’ANANAS

– Couper un roti dans l’échine de porc en dés. Y ajouter de la poitrine fumée en gros dés. Faire mariner dans du jus d’ananas.

– Émincer un ou deux oignon, ajouter de l’ail haché.

– Prendre de l’ananas frais en morceaux.

– Ciseler de la menthe et de la coriandre.

– Couper des bananes en rondelles et les faire mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de cirtron et de poudre de curry.

– Éplucher des oignons de printemps et les couper en deux.

– Épépiner des tomates et les ciseler. Les faire réduire à la vapeur.

– Faire revenir vivement les oignons et l’ail dans un wok, puis réserver.

– Retirer la viande de la marinade et bien goûter. Puis la faire revenir à feu très vif dans le wok. Réserver.

– Faire revenir les dés d’ananas dans le wok.

– Ajouter l’ail et les oignons cuits, la viande et les tomates.

– Verser le jus des ananas, un jus de citron et une rasade de nunc man. Faire réduire.

– Ajouter la moitié de la coriandre et la menthe.

– Ajouter quelques dés d’ananas cru.

– Servir en laissant les convives ajouter de la coriandre, des oignons de printemps et de la banane. On peut ajouter des petits piments ciselés.

– Accompagner d’un riz thaï coloré avec de la curcuma et aromatisé à la cardamome.

Pour finir, un gateau à ma façon …

LE MILLE FEUILLES AUX ABRICOTS.

– Couper des abricots en deux, retirer le noyau et faire mollir dans un mélange d’eau, de confiture d’abricots et de beurre. 

– Faire cuire trois pâtes feuilletées recouvertes de sucre glace, entre deux plaques.

– Préparer une crème pâtissière (5 jaunes d’oeufs blanchis avec 150 g de sucre, ajouter 100 g de farine, diluer avec 1 litre de lait vanillé. Faire épaissir à feu moyen en touillant en permanence). 

– Monter l’ensemble : une pâte feuilletée, une couche de crème pâtissière, les abricots bien égouttés, une pâte, une couche de crème, une pâte, une couche de sucre glace, avec des motifs au chocolat Van Houtten).

– Mettre des bougies et faire souffler 

TOURNEDOS AU POIVRE

Le steak au poivre a été dévoyé par maints gargotiers cachant la misère de leur viande sous une sauce indécise et l’accompagnant de frites douteuses.

Il faut d’abord choisir de beaux tournedos dans le filet que l’on grillera juste ce qu’il faut pour qu’ils soient bleus ou saignants et que l’on débardera.

Il faut préparer des petites pommes de terre que l’on cuira à la vapeur avant de les faire sauter dans un grand bain d’huile pour une dorure uniforme.

Il faut une salade que l’on assaisonnera juste assez d’un peu d’huile et de vinaigre de vin car on ne veut pas que la salade empiète sur la saveur de la sauce au poivre et de la viande.

Pour réaliser la sauce au poivre, on versera dans une petite cocote la quantité voulue de poivre concassé, on y ajoutera une généreuse noix de beurre et un cube de bouillon de boeuf réduit en poudre. On fera chauffer à feu doux pour empêcher le beurre de noircir. Puis on versera une généreuse rasade de cognac que l’on fera flamber. Quand le feu sera éteint, on ajoutera de la crème fraiche et un jet de vinaigre balsamique. On laissera glouglouter à feu doux en remuant régulièrement jusqu’à une consistance nappante.

Y a plus qu’à mordre dans la barbaque ! 

DOS DE CABILLAUD SAUCE HOLLANDAISE

Là encore, c’est la sauce qui fait le plat.

Prenez des dos de cabillaud que vous farinez et que vous faites revenir dans un mélange de beurre et d’huile d’olive, à la meunière, quoi.

Prenez des petites pommes de terre cuites à la vapeur et faites les dorer dans de l’huile.

Puis occupez-vous de la sauce hollandaise:

– Dans un bol, mettez trois jaunes d’oeufs et une cuillère à soupe d’eau.

– Coupez en dés 200g de beurre (salé, comme ça, pas besoin d’ajouter de sel)

– Pressez le jus d’un citron et ajoutez-lui une cuillère à soupe de vinaigre.

– Placer le bol dans un bain marie et faites chauffer en incorporant le beurre progressivement, tout en touillant sans discontinuer.

– Ce n’est pas une mayonnaise, inutile de battre, c’est la cuisson des jaunes qui fait prendre la sauce.

– Incorporez le jus de citron et le vinaigre et laissez prendre, cela demande un petit moment.

– quand la sauce a pris, la retirer du bain marie et la servir rapidement.

– Si au lieu de citron et de vinaigre, vous ajoutez une réduction presqu’à sec, dans du vinaigre d’échalotes, d’estragon et de piment d’Espelette, vous obtenez une béarnaise.

Salez, poivrez et dégustez.

ÉCHINE DE PORC FIN D’ÉTÉ

Choisissez un rôti de porc dans l’échine (l’échine est grasse mais tendre et savoureuse, alors que le filet est sec et sans saveur). 

Faites le revenir dans un mélange de beurre et d’huile d’olive à feu vif sur toutes ses faces pour emprisonner les sucs.

Mettez-le au four à feu moyen (150°/160°) car il ne rendra aucun jus et cuira à coeur sans se dessécher.

Arrosez le avec mon fameux fond de sauce fait de carcasse de volaille, d’aromates, d’orange et de madère. Cela lui donnera une douce saveur de je ne sais où.

Faites cuire les haricots verts (al dente et avec du bicarbonate de sodium). Terminez leur cuisson dans une poêle creuse avec des pommes de terre (mon reste d’hier, car il ne faut rien perdre), des échalotes ciselées et mon beurre d’escargot maison.

Couper des tranches fines de rôti et servir sur des assiettes bien chaudes.

La viande se coupe à la cuiller …. C’est vraiment bon, mon cochon !

TORTELLINI À MA FAÇON

Fabriquer vos tortellini avec votre pâte maison ou achetez les au rayon frais de votre Italien favori. 

Évitez les raviolis en boîte à la tomate.

Tout le reste, c’est une fois de plus dans la garniture que cela se joue :

– Coupez et épépinez des tomates que vous ferez fondre à la vapeur.

– Faites des dés de courgette que vous ferez revenir dans du beurre aillé.

– Coupez du lard en gros dés et faites le revenir jusqu’à ce qu’il soit croustillant. Jetez l’huile rendue qui est un défi au cholestérol.

– Ouvrez un pot de coeurs d’artichauts aux herbes (le produit italien, pas sa copie molle que vendent les grandes surfaces). Ajoutez cela aux lardons et aux courgettes.

– Ajoutez les tomates fondues et touillez un peu.

– Ciselez du basilic frais, ajoutez un peu de piment et arrosez d’huile d’olive bien fraîche.

– Versez les tortellini que vous aurez fait cuire une demi-minute de moins que ce qui est recommandé. Touillez, couvrez et laissez s’imprégner.

Servez tout cela en l’accompagnant de copeaux de parmesan.

Si ça ne sent pas l’italie ?!

TOURNEDOS BÉARNAISE FAÇON TI DUC

C’est l’exemple parfait d’un plat très très simple qui doit tout à sa sauce !

Il suffit de choisir un rumsteck (ou un filet) préparé en tournedos dans lequel on aura tranché d’épaisses tranches d’une viande à la tendreté exemplaire. Et il n’y a plus qu’à faire griller ses tournedos après les avoir frottés à l’huile et au gros sel.

Les frites, c’est pareil, il suffit de les faire cuire convenablement. Et à sa convenance. 

Et puis, il y a la sauce béarnaise :

– Dans une casserole, on fait réduire à feu doux de l’estragon, du cerfeuil, des échalotes et un soupçon de piment hachés menus, dans du vinaigre. Quand le mélange est presque sec, on le laisse tiédir.

– Dans un bol plongé dans un bain marie, on met trois jaunes d’oeufs et une cuillerée d’eau. On touille au fouet de façon régulière et avec une certaine vigueur tout en incorporant des morceaux de beurre. Quand on a mis tout le beurre, on continue de touiller. Au bout d’un moment, les jaunes d’oeufs commencent à cuire et la sauce épaissit. Il s’agit dfe la même base que la sauce hollandaise.

– C’est alors qu’on lui ajoute les herbes cuites dans le vinaigre tout en continuant de touiller.

– Il ne reste plus qu’à servir cette sauce qui a tendance à se dissocier si on la laisse trop longtemps sans la touiller …

C’est tellement simple, qui Ti Duc, un jeune garçon vietnamien juste arrivé chez nous, l’a réussie du premier coup en suivant mes instruction. Ensuite, il a découvert qu’un tournedos, c’est vraiment meilleurs saignant que cuit à coeur !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

SEPTEMBRE 2022

GIRASOLIS ÀUX ARTICHAUTS

Les girasolis, sont des raviolis ronds que l’on peut faire soi-même ou acheter au parfum déserté chez son traiteur italien. Il faut les faire cuire une minute de moins que ce qui est recommandé car on les finira dans la sauce.

Pour la sauce :

– Faire revenir des lardons  jusqu’à ce qu’ils soient croustillants.

– Émincer des tomates séchées.

– Couper en quatre des fonds d’artichauts et en deux des coeurs d’artichauts. Les mélanger avec les tomates séchées, puis avec les lardons. Couvrir, arroser d’huile d’olive et garder chaud (cela va ré-humidifier les tomates séchées).

– Préparer un mélange de deux jaunes d’oeuf et un oeuf entier, y ajouter un petit pot ce crème fraîche, de l’huile d’olive, du poivre concassé et du parmesan.

– Tout mélanger (les girasols, les artichauts, la crème), ajouter une louchée de l’eau de cuisson des girasolis pour détendre la sauce, touiller doucement  en gardant une minute à feu doux.

Servir en évitant de se faire insulter par la Mamma qui n’aurait jamais fait comme ça !

LA TOULOUSE D’ALIÉNOR

Qui n’a pas vécu en Angleterre n’a pas gouté aux saucisses accompagnées de baked beans. Un souvenir de la présence anglaise en Aquitaine.

Il suffit de faire lentement griller des saucisses de Toulouse.

On les accompagnera de haricots blancs bien lavés, mélangés avec de la pulpe de tomate.

On aromatisera les haricots blancs d’un peu de piment, de romarin et de Worcestershire sauce.

On peut même servir des oeufs brouillés sur des toasts, mais il faut brexiter à temps !

LES HARENGS POMMES À L’HUILE

C’est le hors d’oeuvre de brasserie par excellence. C’est un plat où seules les pommes de terre sont cuites, ce qui résout mille problèmes de temps de cuisson. C’est pourtant un plat qui exige de la générosité, sinon de l’excès gourmand pour dépasser les tristes plats offerts par les mornes cantine.

– Il faut déjà choisir de beaux harengs et les couper en tronçons.

– Puis il faut couper un oignon rouge en fines lamelles.

– Ensuite, on coupe une ou deux carottes en rondelles fines.

– On ajoute des cornichons coupés en dés et du poivre concassé.

– On assaisonne de thym et de laurier.

– On arrose généreusement d’huile d’olive (ou de tournesol si vous êtes très riche), puis de vinaigre et de moutarde.

– On touille généreusement. 

– Puis on ajoute des petites pommes de terre coupée en deux ou trois rondelles.

– On re-touille.

L’idéal est de manger ce plat quand les pommes de terre sont encore tièdes.

Il est important d’avoir une baguette juste sortie de la boulangerie pour saucer le fond de l’assiette.

C’est un délire de gourmandise simple et sans manières qui va bien avec le vin rouge et les nappes à carreaux.

TORTELLINI FORESTIÈRE

Je ne peux m’empêcher de vous livrer la recette de de ces petits ravioli à la viande, si simple, si savoureuse .

Choisir des tortellini à la viande de boeuf au rayon italien de votre épicerie favorite. Vous pouvez aussi les confectionner vous-même si votre Mamma  italienne vous a appris le geste magique qui permet d’en confectionner une centaine en moins d’une journée.

Pour la garniture, voici la recette du jour :

– Couper du lard fumé en gros lardons (c’est mieux que les lardons toujours trop petits) et les passer à la poêle à sec jusqu’à ce qu’ils deviennent croustillants.

– Ajoutez un pot de coeurs d’artichauts grillés avec leur huile et faites dorer le tout. Puis jeter l’huile.

– Nettoyer des champignons bruns et les couper en deux. Faites les réduire dans un peu de beurre d’escagot.

– Ajouter des tomates coupées en lamelles et faire cuire jusqu’à sec.

– Remettez les coeurs d’artichauts et les lardons.

– Ajoutez un peu de piment, de poivre concassé et d’herbes de Provence.

– Faites cuire les tortellini une minute, ils doivent être à peine cuits. Les mélanger à la garniture.

– Laisser mijoter un moment et arroser d’huile d’olive.

– Éviter de saler car les lardons auront largement salé le tout.

– Servir avec du parmesan.

Tout manger en écoutant la Tosca.

FILETS DE ROUGET DU PÊCHEUR

Voici un plat tout simple qui sent bon la taverne sur la plage. Pas de sauce, une cuisson simple et sans manières.

On commence par choisir des filets de rouget que l’on lève soi-même ou qu’on laisse lever à un poissonnier qui sait y faire. De toutes façon, il restera des arêtes, mais elles sont si fines qu’elles se diluent dans la marinade.

On prépare une marinade abondante fait d’huile d’olive, de jus de citron, d’ail, d’herbes de Provence, de sel et de poivre.

On y oublie les filets pendant une nuit.

On coupe une courgette en rondelles et des tomates coupées en deux, débarrassées de leur trognon et de leurs pépins. On les mets dans la même marinade.

On prépare un riz que l’on cuit avec du curcuma et un peu de curry.

On fait griller les filets et les légumes.

On sert en arrosant d’un peu de marinade.

Ça se mange facilement en écoutant Tino Rossi et en buvant du rosé bien frais.

NOUILLES CHARBONNIÈRES

Lorsque les mineurs calabrais vinrent s’installer dans le Nord de la France pour y gagner leur vie à extraire le charbon, ils durent adapter la recette des  pâtes a la carbonara à la culture locale. Et il faut avouer que la recette qui en fut issue ne manque pas de caractère.

Tout d’abord, on fait revenir de la poitrine fumée coupée en gros lardons, des champignons de Paris (en boîte, c’est parfait) et des petits pois (surgelés) dans de l’huile d’olive jusqu’à dorure et disparition du jus.

Ensuite, on casse un oeuf entier dans un bol, on y ajoute trois jaunes, de la crème fraiche entière, du parmesan, du vinaigre balsamique, du poivre concassé (beaucoup), de l’huile d’olive et de la noix de muscade. On mélange bien.

On fait cuire des penne de bonne qualité (c’est quand même meilleur que les nouilles) al dente.

On mélange dans une grande sauteuse (ou un grand wok) les pâtes, la garniture, la sauce et une louche de l’eau de cuisson et on laisse évaporer un moment.

On sert et on chante Bella Ciao avec l’accent mosellan.

POULET À LA MODE D’AUTOMNE

Tout d’abord, on choisira des hauts de cuisses de bons poulets que l’on fera mariner dans un mélange d’huile d’olive, de citron, de sel, de poivre et d’une pincée de sauge.

Puis on ôtera le trop plein de peau avant de les mettre à griller tout doucement, la peau dessus, dans le four. Au bout d’un moment, la peau sera dorée et croustillante, la chair sera cuite.

Puis on fera cuire des haricots verts dans une eau additionnée de bicarbonate pour la couleur. Ils doivent être encore croquants.

Dans une sauteuse, on fera revenir un oignon ciselé et de petits champignons de Paris dans de l’huile d’olive, de l’ail, du sel, du poivre et de la sauge. On attendra que ce soit presque sec. Puis on recouvrira d’une boîte de tomates cerises et d’un peu de piment (optionnel).

Enfin on ajoutera les haricots verts et on couvrira pour laisser mijoter un moment.

Et on mangera tout cela en se remontant le moral en regardant la pluie et les feuilles tomber sous le ciel plombé d’un automne morose.

BUNLESS HAMBURGER

Si j’achète du bifteck haché, j’ai plusieurs options à ma disposition : S’il est vraiment beau, j’en fais un steak tartare, le meilleur moyen de rendre grâce à la qualité de la viande, sinon j’en fais des boulettes aromatisées à l’épice qui me plait à ce moment. Au pire il se fond dans une sauce bolognaise.

Mais ce que je préfère, c’est en faire des hamburgers. Pas de ceux qui se vendent  chez le clown, non, un de ceux que j’ai découvert dans un diner de New York, généreux, savoureux extravagant comme l’Amérique.

Et c’est difficile car, pour commencer, il est presque impossible de trouver les buns américains : les boulangers répugnent à les faire et ceux que proposent la grande distribution sont abominables.

Puis, c’est difficile parce qu’il faut cuire plein de choses en même temps et que l’on n’a pas huit mains.

Il faut former de beaux hamburgers, c’est à dire des pains de viande (meatloaf) épais, denses, réguliers, et les fariner avant de les faire cuire (à la poêle ou au gril).

Il faut toaster le pain (une tranche de pain complet) et le garder chaud pour que fonde une tranche de fromage.

Il faut faire cuire les frites qui sont en relation de consanguinité avec le hamburger.

Il faut cuire les oeufs en rond et les avoir chauds aussi au moment de servir.

Heureusement on n’a pas à cuire les malossols ni le ketchup.

Et si on a du courage, on farinera des rondelles d’oignon et on les fera frire, on lavera une salade pour la servir à côté, on préparera une sauce hamburger à base de mayonnaise, de ketchup, d’ail et de moutarde.

Et tout doit non seulement arriver chaud ensemble, mais cela doit tenir debout, empilé jusqu’à l’excès dans l’assiette.

Et je vous passe le café translucide que la serveuse vous sert en vous lançant « Some more coffee, sir ? », par dessus le juke box qui beugle du Elvis.

LE BAR D’ICI ET D’AILLEURS

Les bars d’aujourd’hui ont fondu avec le temps. Je me souviens d’un loup au fenouil flambé au pastis (l’autre nom du bar quand on est sur la Côte d’Azur) qui servait six personnes. Aujourd’hui, un bar généreux ne sert plus qu’un convive pas trop gourmand.

Pour que sa peau soit comestible, il faut qu’elle ait été grillée après avoir été frottée au sel et à l’huile d’olive. Et quand elle est grillée, c’est tout le poisson qui est cuit.

Rien de mieux pour le servir que des rattes du Touquet cuites à la vapeur.

Rien de mieux pour le rafraîchir que des grains de raisin blanc, comme on le fait à Amsterdam.

Puis il y a la sauce !

On fait rissoler des échalotes dans un mélange d’huile d’olive, de beurre et d’ail.

On ajoute une cuiller de farine et on laisse cuire un peu.

On déglace avec du vin blanc sec et du jus de citron.

On ajoute un peu de crème fraîche et de la curcuma pour améliorer la couleur.

On ajoute du safran, mais pas trop pour faire s’envoler la saveur.

On ajoute une cuiller de sucre pour corriger l’acidité.

On ajoute, en fin de cuisson, de la cébette coupée en fines rondelles.

On sale et on poivre avec le moulin.

On verse la sauce sur les pommes de terre pour garder le croustillant de la peau du poisson.

Il ne reste plus qu’à déguster, à boire du vin du bord de mer et à chanter des airs de marins en tapant du pied.

POULET AU VINAIGRE SUR LE RETOUR

J’ai horreur de remanger mes plats réchauffés. Tout ce qui les a rendu appétents s’est frelaté dans leur conservation, ne serait-ce qu’un jour dans un frigo ingrat. Et pourtant, une partie de ces plats s’offre volontiers à ressusciter dans de nouvelles recettes au prix d’aménagements plus ou moins profond de leur préparation. C’est aussi le secret de bien des cuisiniers qui savent regarder dans leur frigo se concocter des recettes faites de l’imaginaire des restes qui les inspirent par leur improbable rencontre.

Et comme j’aime préparer beaucoup car c’est par la générosité que le goût s’épanouit, il m’arrive souvent de recycler ainsi mes plats en de nouvelles recettes.

Il me restait des hauts de cuisse de poulet marinés que je n’avais pas encore fait griller.

Il me restait aussi des rattes du Touquet qui avait cuit à la vapeur.

Il me restait aussi une grande part de ma sauce citronnée qui avait accompagné mes rougets.

Il ne me restait plus qu’à concocter une sorte de poulet au vinaigre.

Tout d’abord en faisant revenir longuement à feu doux mes hauts de cuisse dans leur marinade originale faite d’huile d’olive et de citron. Toujours sur la peau, jusqu’à ce qu’elle devienne croustillante.

Puis les rattes, il ne me restait qu’à, les faire revenir tout doucement dans ma friteuse.

Enfin la sauce. Une sauce au vin blanc, aux échalotes, au citron et au safran qui convenait à du poisson.

D’abord, l’allonger généreusement avec du vinaigre, puis l’aromatiser d’estragon et l’arrondir de crème liquide pour la faire cuire lentement pour que l’acidité du vinaigre passe.

Au bout du compte, le plat recyclé valait bien ses parents dénaturés. 

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

OCTOBRE 2022

LA CHOUCROUTRE DU FOND DE FRIGO

Si vous allez à Strasbourg et que vous contemplez l’idée de déguster une choucroute, pas une de ces choucroutes médiocres et sans saveurs servies dans mille brasseries dont celle qui, sur la place de la cathédrale, fait croire qu’elle est la plus ancienne de la ville alors qu’elle s’est fait racheter par une chaîne qui pratique le sous-vide comme religion universelle, mais une vraie et belle choucroute gastronomique, allez à la Maison des Tanneurs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_des_Tanneurs_(Strasbourg)

Jadis, à Strasbourg, on pouvait déguster une vraie choucroute au Romain, un immense restaurant avec longues tables et bancs, qui servait une choucroute un rien brûlée, mais c’est comme ça que c’est bon, une choucroute populaire, quoi.

Pendant des années, ma famille très alsacienne de coeur, s’est réunie à chaque nouvel an pour bâfrer une gigantesque choucroute commandée chez un bon faiseur et agrémentée de mille charcuteries aux saveurs que faisait chanter le Riesling.

Et il m’arrive, de temps en temps, de préparer une choucroute selon les règles qui me viennent de mes ancêtres. J’en fais toujours trop. La choucroute est un plat généreux, ne pas en faire trop c’est se montrer aussi pauvre que pingre, toutes sortes de péchés mortels le long du Rhin. Alors, on congèle le choux qui ne souffre pas de ce traitement.

Puis il arrive qu’il ne reste dans le frigo que des charcuteries hétéroclites, du lard, des knacks, du jambon, n’importe quoi venu du cochon.

Il ne reste plus qu’à décongeler le chou, de l’arroser de Riesling, de lui ajouter quelques grains de genièvre et de le faire mijoter tandis qu’on cuit à la vapeur de petites pommes de terre.

Le plat attire à lui les reliefs sans grâce de repas inachevés et les convertit en une gourmande choucroute qui n’aura coûté que l’effort très modéré de la préparer.

Et, soudain, au lieu de déplorer le gâchis marié à la pénurie, un petit air de Strasbourg emplit les assiettes tandis qu’un bon Riesling chante dans les verres.

POULET KKK

Il m’est passé par l’idée de préparer le poulet tel qu’on le mange dans le sud des USA. On me l’avait servi dans un charmant restaurant d’Atlanta appelé Aunt Fanny’s Cabin où le menu était un jeune garçon afro-américain portant un carcan de bois sur lequel la carte était inscrite en blanc. Un vrai bonheur de wokisme en 1970…

Le poulet, d’abord. Il est constitué de pilons et de hauts de cuisses panés. Pour la panure, il faut d’abord passer le poulet dans un mélange de farine, de Maizena et de levure chimique. Puis il faut le tremper dans de l’oeuf battu allongé d’un soupçon d’eau. Enfin, il faut le rouler dans un mélange de chapelure, de paprika, de sel, de coriandre et de sucre. On le laisse reposer une nuit, puis on le cuit dans beaucoup d’huile, lentement pour que la viande cuise sans brûler la panure.

On sert ce poulet avec de grosses pommes de terre cuites en papillote après les avoir roulées dans de l’huile d’olive et du gros sel. La cuisson prend presque deux heures quand les pommes de terre sont grosses comme celles des Américains qui ont horreur de ce qui est petit.

Pour le poulet, on prépare une sauce tartare faite de quatre oeufs montés en mayonnaise avec de l’huile et de la moutarde, agrémentée de ketchup, de Worcestershire sauce, de cornichons, d’échalotes, de persil, de piment, de câpres et de vinaigre hachés.

Pour les pommes de terre, on prépare une sauce faite de jaunes d’oeuf, de moutarde, de ciboulette, de poivre et de crème fraîche épaisse.

On se sent comme Rett Butler en mangeant ce plat, juste à la fin du film …

LE BOEUF BOURGUIGNON

C’était il y a 45 ans. Jackie avait dormi chez moi et j’entendais bien la séduire en l’a régalant d’un plat d’exception. C’est ainsi qu’elle se réveilla, attirée par le fumet onctueux de la viande mijotant dans le vin et les champignons. C’est ainsi que ce plat, confectionné dans une minuscule cocotte en fonte, devint l’emblème de os amours. 

Oubliez les bourguignons radis et pressés des margottes ou des amis au talents culinaires anorexiques. Le véritable bourguignon, qui n’a de bourguignon que le vin dans lequel il cuit, est un plat de marmite. C’est un plat qui se plait à mijoter de longues heures au dessus d’un feu de cheminée sans se préoccuper du temps qui passe. C’est le plat de toutes les contrées qui possèdent des cheminées et des marmites. On le trouve partout, et son nom de bourguignon n’est rien qu’une généralisation d’une recette parmi d’autres.

Pour réaliser mon bourguignon à moi, voici ce qu’il faut :

– Tout d’abord, vous devez disposer d’une poêle à frire et d’un grand faitout. Le plus grand possible parce qu’il faudra que tout y tienne.

– Il faudra acheter du « bourguignon » chez un bon boucher car, même si elle cuit longtemps, il convient que la viande soit bonne au départ.

– Il faudra aussi acheter de la poitrine fumée qu’il faudra tailler en gros lardons après l’avoir désossée et débarrassée de sa peau.

– Il faudra acheter de petits champignons de Paris coupés en deux, des oignons émincés, des tomates coupées en gros dés et des carottes en rondelles.

– Il faudra de petites pommes de terre bien charnues.

– Il faudra aussi un bouquet garni, du poivre, du sel, du fond de boeuf, de farine, de chocolat en poudre (Van Houten), de tomates concassées en boite, d’un peu de piment et d’une poigne de sucre.

– Il faudra enfin deux bouteilles de vin capiteux (Bourgogne …)

– Il faudra aussi du pain rassis pour en faire des croûtons. 

Et voici maintenant l’ordre impératif des opérations :

1 – Faire revenir à feu très vif la viande de boeuf. Si elle rend du jus, c’est foutu ! Une fois bien dorée, la verser dans le faitout en gardant bien l’huile de cuisson. Mettre le faitout à chauffer à feu moyen.

2 – Faire colorer les oignons dans l’huile de cuisson de la viande, puis les ajouter au faitout.

3 – Faire dorer les lardons et les ajouter au Faitout.

4 – Faire revenir les champignons dans la poêle en ajoutant un peu d’eau et laisser les champignons réduire et dorer un peu.

5 – Ajouter la farine et le fond de boeuf au faitout et bien touiller pour que tout soit bien couvert de farine.

6 – Ajouter les champignons, les tomates et les carottes au faitout. Arroser avec la première bouteille de vin et faire chauffer en remuant sans cesse.

7 – Ajouter le poivre, le sel, le sucre, le chocolat, le bouquet garni, les tomates concassées.

8 – Ajouter les pommes de terre (c’est pour cela qu’il faut un grand faitout car quand les patates cuisent à part, c’est la ruine du plat).

9 – Faire cuire à couvert et à feu très doux pendant trois ou quatre heures. Touiller régulièrement et ajouter peu à peu la seconde bouteille de vin pour délier un peu la sauce. Puis arrêter le feu.

10 – Le lendemain, remettre le feu très doux et recuire pendant trois ou quatre heures. La sauce doit être bien liée, mais quand-même assez liquide.

11 – Servir en mettant d’abord un ou deux croûton et en versant le bourguignon par dessus en prenant bien soin que chaque convive ait de tout dans son assiette.

12 – Ouvrir la troisième bouteille de Bourgogne et manger en faisant de grands slurps.

OKTOBER FISK

C’est un petit plat de poisson sans prétention qui sent bon l’automne.

Cela commence par des filets de cabillaud farinés et sautés dans un mélange de beurre et d’huile d’olive.

On garnit cela de haricots verts cuits al dente dans un mélange d’eau et de bicarbonate de soude. Une fois cuit, on les réchauffe dans une poêle où des échalotes blanchissent dans un peu d’huile d’olive.

Et puis, il y a la sauce. Du beurre et de l’huile d’olive, de la moutarde, du jus de citron, des câpres et des grains de raisin qui chauffent à feu très doux jusqu’à légèrement épaissir.

Tout cela se mange en pensant à la poésie du port de Dunkerque.

FILET TRÈS MIGNON

Le filet mignon est le seul morceau de porc qui se laisse manger rosé. Ce n’est sûrement que par l’effet d’un snobisme lié à son appellation de filet. Soit, mais c’est un bon moyen de lui garder une tendreté  de filet.

Mais que faire de ce long morceau de bidoche qui dépasse des deux côtés de la poêle ?

Pour commencer, il suffit de le faire revenir un bon moment dans une poêle assez large, de le couper et de le poser sur une pâte feuilletée enduite de moutarde mi-forte. Puis on le dépose, refroidi, et on referme la pâte que l’on la badigeonne de jaune d’oeuf. On met tout cela au four et on le cuit comme on cuirait la pâte sans garniture.

Pendant cela, on cuit des haricots verts dans une eau salée et du bicarbonate. On cuit aussi des pommes de terre à la vapeur, puis on les fait revenir. On mélange les patates et les haricots dans une sauteuse avec un peu de beurre aillé.

Ensuite, on mitonne une sauce faite de champignons rissolés, de crème fraiche et de concentré de tomates. On y ajoute une bonne dose de noix de muscade.

Quand tout est cuit on sert les trois parties du plat dans une grande assiette et on mange avec une férocité de gourmet distingué.

SPAGHETTONI AL RAGU À MA FAÇON

Pour commencer, il faut dire que les spaghetti bolognaise sont une invention qui n’a rien à voir avec Bologne. Puis il faut admettre que cette fameuse sauce bolognaise n’a pas toujours été à la tomate, rapport au fait que les tomates n’existaient pas à la Renaissance. La sauce al ragu est une sauce faite de viande de boeuf hachée et de légumes ciselés longuement réduite et agrémentée d’épices et d’herbes, ajoutée aux pâtes au moment de les servir.

Pour ma sauce bolognaise, donc:

– J’ai fait rissoler ma viande hachée de boeuf jusqu’à ce qu’elle dore et ne rende aucun jus, puis je l’ai réservée.

– Je l’ai remplacée par des oignons ciselés jusqu’à ce qu’ils colorent.

– J’ai ajouté dans la poêle des carottes et du céleri (ou du fenouil) en julienne.

– J’ai remis dans la poêle la viande.

– J’ai ajouté deux boîtes de tomates concassées et une boîte de connecté de tomate.

– J’ai versé une petite rasade de vin rouge, une autre de vinaigre balsamique et un peu de sucre.

– J’ai ajouté des herbes de Provence et du basilic.

– J’ai laissé cette sauce mijoter un temps infini pour que tout se fonde en douceur et en saveur.

– J’ai cuit mes spaghettoni al dente dans une eau salée avec un un cube de bouillon de légumes et les ai égouttés en les arrosant d’un peu d’huile d’olive pour qu’ils ne se collent pas.

– J’ai versé une grande louchée de l’eau de cuisson des pâtes al dente. Cette eau pleine d’amidon contribue à faire napper la sauce.

Il est d’usage, en Italie, de mettre la sauce au fond du plat et d’y jeter les pâtes. Mais les restaurants nous ont appris à fair l’inverse pour la beauté de l’assiette et pour que le restant de pâtes (on en fait toujours beaucoup trop) ne mollisse en asséchant la sauce.

Et puis on mange en assaisonnant de parmesan râpé tandis que Caruso chantait à nous fendre l’âme.

Puis, le lendemain, comme il reste des paghettoni, mais plus de sauce, on jette des lardons dans une poêle, on ajoute un peu de mon beurre aillé (mélange de beurre, d’huile d’olive, de persil, d’ail et de piment), on ajoute un peu de piment, de poivre et de persil. Puis on y met les pâtes avec un petit verre d’eau. On laisse mijoter un peu et cela fait un délicieux plat de spaghettoni al aglio que l’on mange saupoudré de parmesan.

Rien ne se perd !

BAR DU SOIR

Les filets de bar sont devenus très courants dans les supermarchés et sur les étals des poissonniers. C’est un poisson fin et savoureux dont il ne faut pas se priver et qui est plutôt facile à préparer. On peut le griller ou le poêler, du moment qu’on le cuit côté peau pour que cette dernière devienne dorée et croustillante.

On pourra le servir accompagné de pommes vapeur.

Voici la sauce que j’ai concoctée pour l’accompagner :

– Faire rissoler des champignons de Paris dans du beurre et de l’huile d’olive.

– Ajouter de la crème fraîche et un peu de concentré de tomates (pas trop).

– Assaisonner avec un peu de sucre, de poivre, de sel, de muscade et de safran.

On sert et on déguste en jetant un oeil sur la pluie d’automne qui s’obstine à tomber.

SALADE DE SAUMON FUMÉ

C’est bien agréable de déguster du saumon fumé. Mais il n’est pas forcément nécessaire de se contenter de le préparer sur des toasts ou de le faire en gravlax avec de la moutarde suédoise et de l’aneth. Le voici tout simplement en salade. Cette recette est parfaite quand il n’y a pas trop de saumon et que les tranches se font rares.

On coupe des petites pommes de terre en rondelles. On y ajoute des échalotes ciselées et on arrose d’huile d’olive et de jus de citron.

On ajoute des haricots verts cuits al dente (dans une eau additionnée de bicarbonate pour la couleur) et on mélange bien.

On prépare des oeuf mollets (ou pochés).

On émiette le saumon et on poivre (pas de sel).

On sert avec des toasts.

Un vrai festival d’oméga 3 !

BUTTER CHICKEN PATAKÈS

Pour préparer cette délicieuse recette indienne, toute en rondeur et parfums, il faut d’abord se procurer quelques épices : oignon, ail, gingembre, tomate, noix de cajou, fenugrec, beurre, coriandre, cumin, garam massala, citron, paprika fumé, citron et j’en passe car il n’y a pas deux recettes avec la même liste. Comme nous le fait remarquer Jamie Oliver, il suffit tout aussi bien d’utiliser un pot de Pataks qui est une marque qui propose les meilleurs recettes de sauces pour plats indiens. Il ne reste plus qu’à corriger le tir selon nos préférences culinaires.

Le butter chicken a l’avantage d’avoir la saveur d’un curry sans incendier les gueules les mieux pavées. Moi , j’aime … même si j’agrémente mon assiette de hot chutneys  à réveiller le mort qui est en moi.

Bon, allons-y !

Tout d’abord, on retire la peau et on désosse des hauts de cuisse de poulet que l’on coupe en deux morceaux On garde les os et les peaux qu’on fait revenir pour récupérer leur gras qui va nous servir à faire rissoler la viande découpée.

On réserve la viande dorée et on jette dans la poêle deux courgettes coupées en dés pour les réduire et les faire colorer.

Puis on ajoute des tomates cerises et des petits pois. On remet la viande et on laisse mijoter un moment.

C’est le moment de verser tout le pot de « butter chicken » de Pataks et de rajouter un peu de crème fraîche.

On laisse mijoter à feu doux pour finir la cuisson de la viande et des légumes sans les violenter. La sauce épaissit et les tomates fondent un peu.

C’est le moment de cuire un riz basmati avec quelques graines de cardamome.

On sert avec quelques chutneys et des nans, tout en écoutant Sergent Pepper’s Club Band pour se mettre dans l’ambiance.

SAUMON AUX POIREAUX

Ce soir, c’est Jackie qui était à la manoeuvre, juste pour me prouver qu’un Anglaise pouvait rivaliser avec mon talent français pour la cuisine gastronomique de haut vol. Ces anglaises !

Pour ceux qui l’auraient oublié, avant de sombrer dans la friture, la cuisine anglaise a eu des heures de gloire telles qu’on disait en France qu’un plat à l’anglaise était un plat hautement raffiné et que le grand Escoffier prit son envol au Savoy tandis que les Français continuaient de s’empiffrer de monceaux de viande rôtie.

Pour commencer, il faut de beaux poireaux que l’on épluche et que l’on détaille en fins morceaux. Puis on place ces poireaux coupés dans une grande sauteuse avec beaucoup de beurre. On couvre et on laisse mijoter un temps infini (une à deux heures selon la quantité). Ils ne doivent pas blondir, ils doivent juste fondre. À la fin on leur ajoute une réduction de crème fraiche, d’un soupçon de moutarde et de jus de citron.

Puis on cuit le saumon à l’unilatérale : après avoir frotté les dos de saumon avec du sel et du poivre et les avoir badigeonnés d’huile d’olive, on les place dans une poêle à feu assez doux. Au bout de quelques minutes, on couvre et on laisse cuire sans les retourner jusqu’à ce que la peau soit devenue croustillante sans être noire. On les sert quand le dessus commence à blanchir.

On prépare un riz que l’on beurre un peu avant de servir.

On sert le saumon  avec la peau sur le dessus, on ajoute le riz, puis les poireaux, on ajoute le reste de sauce que l’on a laissé réduire et l’on saupoudre de ciboulette.

On déguste cela en pensant aux Vikings.

MAGRET PARIS PÉKIN

Si la photo de ce plat manque un rien de grâce, cela n’empêche pas ce plat d’être proprement délicieux, alors je vous explique.

Tout d’abord Paris :

– On épluche des pommes de terre et on les fait cuire à la vapeur, un peu plus que si on voulait les manger en robe des champs.

– On place les pommes de terre cuites dans un plat et on y ajoute une grosse noix de beurre, un jaune d’oeuf, un peu de crème fraiche, du sel, du poivre, de la muscade et de la ciboulette. 

– On écrase le tout à la fourchette. Pas de mixer, c’est une écrasée, pas une purée !

Et puis Pékin :

– On prend un beau magret de canard (bien assez pour deux gourmands) est on le pare en ôtant les trucs pas sympas du côté chair. On n’enlève pas de peau, c’est le meilleur.

– On strie la peau en fin damier avec un couteau affûté et on frotte cette peau avec du sel et du poivre. Puis on met le magret, côté peau dans du vinaigre pour une bonne heure. 

– Puis on place le magret côté peau dans une poêle et on le fait chauffer à feu doux en le couvrant. On jette régulièrement, le surplus de gras.

– Au bout de 10 à 15 minutes, on découvre et augmente un peu le feu, on retourne plusieurs fois le magret pour dorer le côté chair et s’assurer que la peau devient bien dorée, presque brune.

– On retire le magret de la poêle et on le pose côté peau sur une planche à découper. On le laisse reposer pendant cinq bonnes minutes pour qu’il se détende. Puis on le coupe en tranches moyennement fines. La viande est rose et la peau croustille à souhait.

– On le sert en le couvrant de sauce pékinoise (que l’on trouve dans toutes les bonnes boutiques asiatiques).

On mange avec une baguette et un couteau … Une vraie croisière jaune.

POIREAUX AU VINAIGRE FLAMENCO

S’il est un plat qui sent bon les années cinquante et la vie difficile, ce sont les poireaux vinaigrette, un plat mou, plein d’eau et de pénurie. Mais c’est compter sans le retour de ce qu’on croyait oublié. Pour ma part, j’adore les poireaux qui offrent des possibilités insoupçonnées au cuistot sans préjugés.

Pour commencer, on fait cuire nos poireaux à la vapeur après les avoir parés, notamment en retirant le bout des parties vertes, le cul a avec les racines et la première couche qui ne sera jamais tendre, et en les coupant en deux dans le sens de la longueur.

Ensuite, on confectionne ma vinaigrette en partant d’une mayonnaise avec de la moutarde très montée à l’huile de tournesol à laquelle on ajoute un mélange d’échalotes, de sucre et de vinaigre. C’est une sauce onctueuse que l’on peut garder des semaines.

Puis on cuit des oeufs durs que l’on refroidit dans de l’eau additionnée de glaçons.

On coupe du chorizo en fines rondelles.

Enfin, on met tout cela sur une assiette pour que ça fasse joli, en ajoutant du poivre. On peut aussi saupoudrer de ciboulette, mais là, y en avait plus dans le jardin.

Et puis on mange tout en jouant des castagnettes.

FILETS DE BAR AUX POMMES TARTARES

Je me souviens d’un loup au fenouil flambé au pastis qui nous fut servi à Golfe Juan, il y a une cinquantaine d’années. La bête était assez grande pour nourrir les six que nous étions et sa chair était délicate comme de la soie parfumée des senteurs de l’anis et de la Provence.

Il ne nous reste que des bars (le loup sur l’Atlantique) aux dimensions étiques et le plus souvent d’élevage, à moins d’être un habitant des côtes et bien vu des poissonneries. La pêche intensive a eu raison de la faune marine et je me contente avec une certaine vanité de bouffer du poisson d’élevage quand la faune sauvage est décimée par de imbéciles contents d’eux. 

Le poisson d’élevage est un moyen de laisser les poissons sauvages en paix, ce qui convient au mieux à ceux qui vivent loin de la mer et qui n’aiment pas se faire estamper par des poissonniers qui renâclent à faire cette subtile distinction sur les étals du marché.

Il suffit de bien les cuire et l’on arrive quand même à se régaler. 

On frotte la peau des filets de sel et de poivre et on les badigeonne d’huile d’olive. Puis on les met à cuire à la poêle à feu doux. On prend garde qu’ils n’attachent pas. Ils seront cuits quand la chair sera presque blanche, la peau en dessous sera devenue croustillante.

Les pommes tartare se font avec les restes d’une abondante écrasée de pommes de terre (avec beurre, muscade, crème, ciboulette et jaune d’oeuf) roulés en boulette farinées, passées dans l’oeuf et panées. Il ne suffit plus que de les faire frire dans de l’huile.

On ajoute à cela une sauce tartare faite d’une mayonnaise à laquelle on a incorporé des cornichons, des câpres, de l’estragon, du vinaigre et du piment.

Ça se mange en écoutant les mouettes crier au dessus des vagues.

MILLE FEUILLES AUX ABRICOTS

Ce n’est plus la saison des abricots, mais c’est l’anniversaire de ma fille, une princesse qui n’aime pas le chocolat. Ainsi, nous allons échapper aux éternelles génoise au chocolat …

Pour réaliser ce mille feuilles, on commence par faire une crème pâtissière, un truc tout simple : on bat trois jaunes d’oeufs avec 50 grammes de sucre, puis on ajoute 75 grammes de farine. Pendant ce temps là on fait chauffer un demi-litre de lait avec de la vanille. On détend le mélange d’oeufs avec du lait tiède, puis on remet tout dans la casserole de lait. On fait chauffer à feu doux sans cesser de remuer. Ça finit par épaissir et ça donne une crème pâtissière qu’on se gardera de rendre trop épaisse.

On découpe trois carrés de pâte feuilletée que l’on saupoudre de sucre glace. On les met au four en les couvrant d’une feuille de papier sulfurisé et avec un plat à tarte par dessus pour empêcher que la pâte se dilate. Au bout d’un quart d’heure, la pâte est dorée et bien raide. On fait cela trois fois.

On ouvre une boite d’abricots au sirop (il n’y en a pas de frais). On jette le trop plein de sirop. On ajoute de la confiture d’abricots et une grosse noix de beurre salé. On fait réduire à feu moyen et on coupe grossièrement les abricots. Ils vont ramollir. On les met dans une passoire pour qu’il ne reste que la pulpe.

Et maintenant, le montage :

– une pâte feuilletée

– on la badigeonne de confiture d’abricot

– on étale de la crème pâtissière

– on répartit de la pulpe d’abricot.

– une pâte feuilletée

– on la badigeonne de confiture d’abricot

– on étale de la crème pâtissière

– on répartit de la pulpe d’abricot.

– une pâte feuilletée

– une couche de sucre glace assez épaisse.

On ne le fait pas mille fois, même si on a très envie de le faire !

MIGNON DE PORC SOIR D’AUTOMNE

Je dédie ce plat à ceux qui ont eu le malheur de tomber sur le rôti de porc aux coquillettes de la cantine de leur école. Une viande revêche accompagnée de nouilles molles baignant dans une eau brune sentant l’eau de vaisselle.

Choisissez un beau mignon de porc que vous allez faire revenir à feu vif dans un mélange de beurre et d’huile d’olive. Vous retirerez la viande et déglacerez avec du vin blanc. 

Puis vous ajouterez du beurre et jetterez dans la même poêle, des champignon de Paris émincés et des giroles fraiches ou en bocal après les avoir rincées. Vous ajouterez à cela des poireaux cuits à la vapeur et émincés eux aussi. Vous laisserez réduire à feu doux en arrosant de vin blanc. Vous ajouterez un rien de moutarde à l’ancienne, du poivre et du jus  de citron. Enfin vous verserez de la crème liquide entière. Vous laisserez mijoter un temps infini.

Vous poserez la viande rissolée sur une pâte feuilletée en épilant le bout le plus fin. Vous  enduirez la viande de moutarde à l’ancienne. Puis vous refermerez bien la pâte et l’enduirez de jaune d’oeuf légèrement dilué dans un soupçon de blanc d’oeuf et d’un rien de moutarde à l’ancienne. Vous mettrez l’ensemble au four à 200° pour laisser cuire et dorer la pâte.

Vous préparerez des coquillettes en les cuisant al dente. Puis vous les mettrez dans une cocotte avec du beurre, de l’huile d’olive, du poivre et du vin blanc. Vous laisserez tout cela se fondre à feu très doux. 

Il ne vous restera qu’à servir tout le bazar dans des assiettes chaudes et à penser au surveillant de la cantine, un vieux bougon coiffé en brosse et qui sentait le tabac et le vin capsulé.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

NOVEMBRE 2022

ENTRECÔTE MARCHAND DE VIN

Ce soir, c’étaient l’entrecôte, le second morceau après le filet, pour sa tendreté et sa gourmandise, pour autant q’on a demandé qu’on vous la tranche bien épaisse. On la sale, on la poivre, on la frotte d’huile d’olive et on la fait griller à feu très vif, juste le temps qu’elle voie le feu.

Puis on prépare la sauce au vin à ma manière :

– On fait revenir au beurre des oignons ciselés en y émiettant un bouillon de boeuf.

– On y ajoute une cuiller de chocolat et une cuiller de farine et on laisse cuire encore un peu.

– Puis on verse le vin jusqu’à rendre la sauce lisse et onctueuse.

– On ajoute une rasade de coulis de tomate, un trait de vinaigre balsamique, un soupçon de pâte pimentée.

– On laisse mijoter.

Puis on prépare des pommes duchesse avec le reste de l’écrasée de pommes de terre d’hier soir.

– On a bien écrasé les patates bien cuites.

– On y a incorporé un gros morceau de beurre ramolli, deux jaunes et deux oeufs entiers, du sel, du poivre et de la muscade.

– On met tout ça dans une poche à douille cannelée et on fait des petits pâtés sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. (Ma poche à douille n’était pas très au point, alors la duchesse n’était pas sortie à cinq heures comme convenu).

– Puis on passe le tout au four à 200 degrés pendant une vingtaine de minutes pour que cela soit bien doré.

On peut enfin se mettre à table et mordre dans sa grosse bidoche en pensant à la misère des végans.

FRICASSÉE DE POULET PROVENÇALE

Tout d’abord, il faut choisir des hauts de cuisses, bien plus tendre que les blancs. Il faut en retirer la peau et les désosser, c’est du travail, mais cela en vaut la peine.

Ensuite, on fait revenir la peau dans une poêle pour en récupérer le gras. On retire la peau puis on y jette les hauts de cuisse dépecés et désossés pour les faire dorer.

On cisèle des oignons, on coupe des courgettes en dés.

On retire la viande et on la remplace par les oignons que l’on fait revenir et à quoi on ajoute un cube de bouillon de volaille.

Puis on remplace cela par des courgettes et des champignons de Paris que l’on fait revenir avec du beurre aillé.

On remet tout dans la poêle et on ajoute une boite de concassée de tomate.

On ajoute un trait de vin blanc, une cuiller de piment, quelques herbes de Provence et un peu de vinaigre balsamique.

On laisse mijoter jusqu’à quasi évaporation tandis qu’on prépare du riz.

Et voilà, on déguste en regardant la nuit tomber sur la baie de Cannes si calme après le festival.

QUELQUES RECETTES DE TOUS LES JOURS

TRAVERS DE PORC AUX POMMES SAUTÉES

Voici quatre recettes faciles à faire, goûteuses et peu coûteuses. Ce n’est pas de la gastronomie, mais tout le monde en redemande. De plus, beaucoup de plats peuvent se recycler d’une recette à l’autre.

Vous faites mariner le travers de porc dans un mélange de vinaigre, de paprika, de piment, d’huile d’olive, de sel et de poivre. Vous le faites griller. Vous pelez des pommes de terre et les faites sauter dans un bain d’huile bien chaude après les avoir coupées en rondelles et bien séchées. Vous servez avec une sauce faite de mayonnaise mélangée avec des câpres, de l’estragon et du vinaigre. Avec les doigts, c’est encore meilleur.

SAUCISSES DE TOULOUSE À L’ÉCRASÉE DE POMME DE TERRE

Choisissez de belles saucisses de Toulouse et faites les griller à feu doux pour les cuire à coeur sans les brûler. Pelez des pommes de terre et cuisez les à la vapeur. Préparez dans un grand bol un mélange de deux jaunes et un oeuf entier, ajoutez un peu de crème fraiche, de muscade et de poivre, puis une grosse noix de beurre. Ajoutez les pommes de terre bien cuites une à une en les écrasant à la fourchette. Une fois le mélange bien épais, vous pouvez y ciseler de la ciboulette ou du persil. Ça nous fait une belle mêlée.

CARBONARA VF

On dit bien que les pâtes à la carbonara se passent de crème. Mais on peut commettre ce blasphème culinaire sans honte. Faites cuire vos pâtes très al dente (pennes, tagliatelles, spaghettonis). Prenez de la pancetta que vous avez coupés grossièrement et faites là réduire à feu doux dans une sauteuse. Elle aura rendu son gras et sera devenue croustillante. Jetez y les pâtes et ajoutez une louche d’eau de cuisson. Préparez un mélange de trois jaunes et un oeuf entier, de crème fraîche, de parmesan râpé et de poivre concassé. Pas de sel !). Versez ce mélange sans les pâtes et faites mijoter en remuant constamment. Servez avec du parmesan en copeaux. C’est une recette que vous ne pourrez pas refuser.

SIMPLE BURGER.

Le plus dur, c’est de trouver des petits pains à burger de bonne qualité. Une fois trouvés, vous les ouvrez et vous les faites légèrement griller après les avoir saupoudré d’emmental râpé ou de fromage à fondue. Vous aplatissez vos steaks hachés et les faites revenir dans un peu d’huile. Vous préparez un oeuf au plat par burger. Vous découpez une salade verte. Vous coupez des cornichons Malossol  en lamelles. Vous servez avec du ketchup. Comme ça, l’Amérique est moins loin.

ASPERGES ET PARME

Un petit en-cas pour midi, c’est meilleur quand c’est bon, n’est-ce pas ?

Hier, sur le marché de St Germain en Laye, on trouvait des cèpes partout, grands comme des chats. Cela me donnait l’idée de faire une bonne omelette au cèpes, d’autant que les prix étaient étrangement bas pour cette ville où tout est cher comme la misère.

Mais, j’ai avisé des asperges … Oui, oui, des asperges en novembre.

Alors ce sont les asperges qui l’ont emporté.

Cuites à la vapeur, sans même être épluchées tant elles étaient fraîches. Je les ai servies tièdes avec ma vinaigrette faite à partir d’une mayonnaise diluée dans un mélange de vinaigre et d’échalotes hachées. 

Pour accompagner les asperges, juste du pain poilâne grillé, beurré et recouvert d’une effeuillée de parole et des cornichons en lamelles.

Le mariage des asperges et du jambon de Parme est très heureux, on se régale en pensant à l’Italie qui nous manque bien quand il fait gris …

TARTE AUX POMMES AVEC LA PEAU

C’est bon la tarte aux pommes, c’est facile à faire et c’est toujours bon.

Moi je la fais avec une pâte brisée sur laquelle je dispose les tranches de pommes que j’ai épluchées et découpées avec ma machine magique.

Mais alors, il reste la peau coupée comme un long spaghetti. Je ne vais quand-même pas jeter cela, au contraire, je la dépose sur la tarte et l’asperge de cassonade.

Je fais tout cuire et la peau en spaghetti devient une garniture caramélisée et croustillante sur les pommes devenues tendres.

Il suffit de flamber tout cela avec un bon calvados pour être heureux comme un Normand. 

COQUELETS À LA PROVENÇALE

Choisir de jolis coquelets, un par convive carnivore. Retirez les liens et étalez bien les pâtes sur le côté. Frottez avec du sel, arrosez d’huile d’olive et fourrez un quart de citron à l’intérieur. On peut aussi les couvrir avec un peu de beurre d’ail.

Lavez et coupez des poivrons rouges, jaunes et verts, creusez le trognon, et coupez les en rondelles fines an prenant soin de retirer tous les pépins.

Lavez un citron et coupez le aussi en rondelles fines.

Dénoyautez des olives noires.

Dans un plat allant au four, étalez les olives (on peut les couper en deux), les rondelles de poivrons, les rondelles de citron.

Saupoudrez de gousses d’ail frais en chemise.

Posez dessus les deux volatiles et arrosez tout cela d’huile d’olive et de jus de citron.

Dispersez sur le plat de branches de romarin du jardin.

Mettez tout le bazar au four à 220° (mon four est anémique), pendant une bonne heure, en arrosant régulièrement.

Pendant ce temps là, préparez du riz que vous ferez revenir dans du beurre et de l’huile d’olive en ajoutant du persil et un trait de jus de citron.

Découpez les zoziaux en servant avant tout les cuisses et les blancs.

Mangez tranquillement, ils ne s’envoleront pas.

Comme il ne faut rie perdre, le lendemain, on préparera :

UN RIZ CANTONNAIS PROVENÇAL

Il suffit de désosser les restes des coquelets et d’émietter la viande (en évitant la peau) dans le riz. Y ajouter les restes de poivrons et de citron, y ajouter un peu de piment et de jus citron et tout faire sauter à feu moyen pour se régaler.

SOUPE SINO-ITALIENNE À LA MARCO POLO

Il suffit de récupérer toute la carcasse, les restes de viande, la peau, l’ail et le jus et de le mettre dans une casserole. Ajouter du vin blanc, de la coriandre en poudre, du gingembre rapé, du piment, un peu de cannelle, du poivre, un bouillon de volaille, un gros oignon et de l’eau. Faire bouillir une bonne heure. Passer au chinois poiur ne récupérer que le jus. Faire chauffer à nouveau en ajoutant de la concassée de tomates, des champignons en lamelles et un peu de persil.

RAVIOLI TRAPANI

Les Siciliens font leurs ravioli eux-mêmes, mais la Sicile est loin et le rayon italien tout près. La sauce, elle, compte beaucoup dans cette sorte de plat et je me suis vaguement inspiré de plusieurs documentaires sur cette cuisine sicilienne si originale où les influences berbères, espagnoles et tropicales télescopent la tradition italienne.

C’est une cuisine simple où l’ingrédient et ses arômes sont rois, peu transformés et cuits juste ce qu’il faut, une cuisine toute à l’inverse de celle qu’on pratique en France où tout fusionne dans d’interminables mijotages. C’est une cuisine de pays chaud où l’on mange souvent dehors.

J’ai découpé une belle courgette en dés et je l’ai faite revenir doucement dans de l’huile d’olive avec de l’ail écrasé.

Puis j’ai ajouté des tomates concassées et des tomates fraiches émincées pour mouiller la sauce.

J’ai vidé la moitié d’un pot de pesto (la basilic frais se faisant bien rare ces jours-ci).

J’ai ajouté une pointe de piment et j’ai saupoudré ma préparation de pignons de pin.

Il m’a suffit d’y verser les ravioli à peine cuits et de continuer de chauffer tout cela pour que tout se mélange bien.

Un peu de Parmesan par dessus tout cela et on se fait une assiette qu’on ne peut refuser.

MAGRET À L’ORANGE

Choisir un beau magret et bien strier la peau en formant des croisillons qui ne doivent pas attaquer la chair. Ensuite, le frotter avec du gros sel, du poivre et du vinaigre. Le laisser mariner un moment. Puis le poser sur sa peau dans une poêle et le laisser cuire à feu assez doux, à couvert d’abord, puis à découvert en surveillant la coloration de la peau. Retourner le magret en fin de cuisson. Le couper en lamelles et le servir, la peau sur le dessus.

La sauce aux oranges est très facile à préparer. Il faut taper une belle orange pour récupérer son zeste et commencer de le faire cuire à feu doux avec le jus, une grosse cuillerée de marmelade d’orange, un trait de vinaigre balsamique, un peu de bouillon de volaille, du poivre et un peu de piment. Laisser réduire sans faire caraméliser.À la fin, y ajouter encore le zeste d’une seconde orange et sa chair coupée en quartiers. Couvrir le magret avec cette sauce.

Accompagner le magret de petites pommes de terre d’abord précuites à la vapeur puis revenues dans de l’huile.

Ce plat aux saveurs aigre douces et épicées est une des meilleures façons de se régaler avec un canard !

COQUELET EN CRAPAUDINE ET SAUCE BARBECUE

Les poulets ont rétréci et, désormais, les coquelets sont abondants dans le rayon volaille. Pourquoi pas ? Et pourquoi pas griller ce petit zoziau comme le font les portugais, ouvert par le dos et aplati sur une grille de cuisson après avoir été frotté au sel, au poivre, au piment, au citron et à l’huile d’olive. Il ne suffit plus que de le laisser griller à bonne distance du gril pour que sa peau devienne croustillante et sa chair d’une grande tendreté.

Pour aller avec ce coquelet grillé, quelques pommes de terre en rondelles sautées bien dorées.

Enfin, une bonne sauce barbecue que l’on fait ainsi : 

– On fait revenir un oignon ciselé et une pointe d’ail dans de l’huile d’olive.

– On y ajoute, du piment, du paprika, de la sauce Worcester, de l’a cassonade, du poivre et un trait de vinaigre balsamique.

– À la fin, on ajoute une grosse rasade de ketchup et on laisse mijoter.

On mange tout cela dans une grande assiette après avoir détaché les cuisses et les blancs. Le reste (ce n’est pas grand chose) servira à faire un consommé au poulet.

POLPETI DI POISSY

Les boulettes de viande sont un des préparations favorites et une marque d’attachement familial des mammas italiennes. Chacune a sa recette et la garde jalousement secrète pour ne pas découvrir que c’est la même que celle de sa voisine. Tout Italien qui se respecte, jusqu’à New York, se rappelle les boulettes de sa mère avec des trémolos dans la voix. Et puis, il faut bien reconnaître que les boulettes se retrouvent à peu près partout autour du bassin méditerranéen. Les historiens à la langue fourchue prétendent même qu’elles ont été apportées en Italie par les Berbères qui en occupèrent le sud.

Il faut d’abord du bon bifteck haché que l’on mélange à deux ou trois oeufs et auquel on ajoute de la chapelure, du paprika, de l’oignon haché, du piment, du sel, du poivre, des herbes (celles que vous préférez) et une pointe d’ail. On mouille un peu d’huile d’olive et on forme des boulettes grosses comme un calot de jeu de billes ou un cochonnet de pétanque ou comme vous voulez, c’est vous qui voyez !

On roule les boulettes dans de la farine et on laisse reposer sur du papier sulfurisé.

Puis on prépare une garniture faite de champignons et de courgettes émincées revenus à l’huile d’olive. On y ajoute des oignons frits, de l’ail, du piment, des herbes (comme pour les boulettes), du paprika et de la concassée de tomates. On peut aussi y ajouter un bocal de coeurs d’artichauts grillés comme on les trouve en Italie, après en avoir égoutté l’huile. On fait mijoter un bon moment. On ajoute un peu de vinaigre balsamique et, si l’on veut, des câpres.

On fait revenir les boulettes dans un bain d’huile jusqu’à les rendre croustillantes. Puis on les ajoute à la garniture qui a réduit.

On sert tout cela avec des penne, mais rien empêche de remplacer les pâtes par des petites pommes de terre à la vapeur ou des gnocchi. C’est à vous de voir.

On saupoudre tout cela avec du parmesan et on mange comme avec la Mamma quand ils sont venus et qu’ils étaient tous là !

SAUCISSES AUX HARICOTS BLANCS

C’est la fin Novembre, il fait un froid humide et obscur et on a besoin de se réchauffer …

Alors on se choisit de bonnes saucisses (Morteaux, Montbéliard ou Toulouse, des saucisses quoi !). On les plonges une vingtaine de minutes dans de l’eau frémissante. Cela élimine le trop plein de gras.

On ouvre un bocal de bons haricots blancs, de ceux qui vont si bien avec les saucisses de la Gascogne au Jura. On lave bien les haricots pour ôter le trop plein d’amidon et on les verse dans une cocotte avec un oignon émincé, un trait d’huile d’olive, des herbes de Provence, une boite de tomates concassées, un peu de piment et de Worcester sauce. On laisse mijoter. 

On ajoute les saucisses coupées en gros dés et on sert dans des assiettes creuses.

Je vous promets que ça réchauffe !

En voici une variante avec des saucisses de Toulouse que j’ai d’abord cuites à l’eau frémissante, puis fait revenir dans un peu d’huile d’olive. Au mélange de haricots et de tomates, j’ai ajouté des rondelles de carote crues justes attendries par le mijotage de la sauce. Au lieu de découper les saucisses, je les ai gardées entières pour un plat plus présentable en société.

C’est ainsi que mes recettes sont des points de départ plus que des achèvements…

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

DÉCEMBRE 2022

TORTELLINI AL PESTO

J’adore les tortellini, tout petits, qui contiennent un soupçon de jambon cru, de viande, de cèpes ou d’artichaut. Cette fois-ci, je les ai choisis au jambon cru et j’ai opté pour le pesto pour rendre justice à ce dernier. Il faut les cuire une minute, juste assez pour attendrir la pâte sans l’amollir et les mélanger à la sauce et les laisser mijoter un petit peu pour la faire s’imprégner.

Alors, la sauce ? 

Eh bien vous versez la moitié d’un pot de pesto dans une cocotte. Puis vous ajoutez la même quantité d’huile d’olive, des pignons de pin, un peu de pâte de piment, une gousse d’ail écrasée, du poivre concassé. Vous laissez mijoter sans laisser brûler l’huile.

Une fois les tortellini et la sauce bien mélangés, vous saupoudrez de parmesan et vous dégustez en écoutant Bella Ciao.

FILET DE BOEUF AU POIVRE

Le filet de boeuf, c’est la Rolls de la viande, d’une tendreté idéale et à la saveur douce, délicate, parfois un peu fade. Aussi le filet se marie-t’il sans dommage à une sauce bien musclée. Les gourmets savent qu’on peut le remplacer avantageusement par de la poire (morceau de boucher par excellence) ou du merlan (morceau tout aussi tendre, mais trois fois moins cher que l’on trouve sur les marchés asiatiques).

Pour la cuisson, il suffit de frotter sa viande avec du sel et de l’huile d’olive et de la faire griller à feu très vif quelques minutes pour obtenir un steak bleu ou saignant qui n’a pas rendu son eau et est bien marqué par le gril. Si vous aimez votre viande grise à coeur, achetez autre chose.

La sauce, maintenant. 

Dans un poêlon, mettez une grosse noix de beurre à fondre, versez une bonne quantité de poivre concassé et un peu de sel. Quand le mélange commence à crépiter, mais surtout pas à noircir, déglacez au cognac et flambez. Une fois le feu éteint et les pompiers partis, ajoutez un peu de vinaigre balsamique et de la crème fraîche. Laissez mijoter jusqu’à la consistance d’une sauce nappante.

Recouvrez le steak avec cette sauce et servez avec des pommes de terre rissolées.

Un vrai délice carnassier que je ne me lasse pas de dévorer à la santé des végans. 

LE BAR À LA SAINTE NITOUCHE

Les filets de bar sont délicieux, même s’ils sont devenus minuscules et un rien déprimants quand on pense à ce loup au fenouil flambé au pastis qui avait rassasié six convives dans les années 70 dans un petit restaurant de Golfe Juan. Mais c’est du passé et la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

Bon. On prend des filets de bar et on frotte leur peau avec du sel, du poivre, du jus de citron et de l’huile d’olive. On prend son temps pour que ça s’imprègne.

Dans un bocal, on verse de l’huile d’olive (de Crête du Sud Ouest, enfin pas trop à l’Ouest), du jus de deux ou trois citrons (des jaunes!), une demi boite de concassée de tomates, des câpres, une gousse d’ail écrasée,  de la pâte de piment (pas trop), du poivre concassé, du sel, de l’origan et du persil. Une sauce presque vierge, quoi. On y ajoute trois jaunes d’oeufs, ce qui fait que la sauce n’est plus vierge, mais elle y gagne en rondeur !

On fait cuire des pommes de terre nouvelles à la vapeur.

On fait chauffer une grande poêle avec son couvercle. On y dépose les filets côté peau et on les laisse rissoler en alternant les moments avec couvercle et sans couvercle pour que la peau soit bien grillée et croustillant et la chair juste à point (ni crue, ni carton). C’est la partie la plus compliquée de la recette car elle exige du bon sens. On sert avec la peau devenue croustillante sur le dessus.

On met le bocal de sauce dans de l’eau chaude (pas bouillante) pour le tiédir. C’est une sauce crue, pas une sauce cuite.

On se régale en pensant à la Méditerranée qui aurait fauté avec l’ille de Sein.

L’AMBOURGÉ À LA TARTARE

Le hamburger est un plat que certaines chaînes de restauration rapide ont dévoyé jusqu’à l’horreur. Pourtant, c’est un plat de gourmandise du quotidien qui est absolument délicieux dans les bons diners de New York, au point que les Français ne l’imaginent pas.  Excellente viande, garnitures généreuses et sauce délicieuse.

Comme d’habitude, en dehors des bons ingrédients préparés comme il faut, tout est dans la sauce.

La mienne, ce soir est dérivée d’une sauce tartare :

– On monte une mayonnaise avec trois jaunes d’oeufs, un peu de moutarde et pas trop d’huile.

– On hache menu quatre échalotes, quelques cornichons, des câpres, un piment oiseau, du poivre concassé, du sel, un trait de Worcester sauce, un trait de vinaigre. On passe tout cela au mixeur et on l’ajoute à la mayonnaise. 

– On ajoute à la préparation une bonne quantité de ketchup et une grosse cuillerée de sucre (eh oui, il faut çà!).

Le hamburger est poêlé, la salade iceberg coupée à l’américaine, les cornichons Malossol coupés en lamelles, le pain recouvert de fromage passé au four.

Tout est servi avec des pommes allumettes.

Cela se mange en écoutant Sinatra chanter My Way, comme d’habitude …

Tout cela pour dire que les hamburgers sont un met que nous apprécions beaucoup, d’autant plus qu’ils ne sont pas produits par des marques de restauration rapide beaucoup plus orientées vers leurs profits que par une passion de la gastronomie. Déguster un hamburger dans un bon diner de New York est une expérience très différente de celle que procure un triste sandwich avachi dans sa boite de carton.

LES PAUPIETTES COQUILLETTES

J’adore les paupiettes, ma grand-mère m’en faisait déjà dans les années cinquante, avec de la sauce aux champignons et des coquillettes. Tremper ma paupiette dans la sauce des coquillettes me fait souvenir de ce temps perdu où à Combray j’apprenais à lire.

Pendant ce temps, ma grand-mère éminçait quelques échalotes, coupait plein de petits champignons et les faisait  revenir dans le beurre où elle avait d’abord  fait rissoler les paupiettes avant de les retirer quand elles avaient bien doré, pour les réserver avant de retirer leur barde et leurs ficelles devenues inutiles, dès lors que la cuisson les avait rendues plus fermes sans rien ôter de leur tendreté, celle de cette délicate viande farcie de chair hachée et parfumée.

Une fois les champignons et les échalotes bien saisis, alors qu’en émanait la senteur de la viande et celle de leur cuisson, elle remettait les paupiettes déshabillées et remettait le tout à chauffer doucement en ajoutant une pointe d’ail, des feuilles de laurier, un trait de vinaigre balsamique, un peu de tomates concassées, du sel, du poivre, un soupçon de piment et un bon trait de vin blanc pour que tout cela réduise avant qu’elle n’y verse un généreux pot de crème fraîche, de celle qu’on ne trouvait qu’à Combray où les vaches prospère dans le bocage à l’herbe si généreuse, pour tout laisser mijoter longuement en touillant parfois d’une main experte, armée d’une longue cuiller en bois venue d’un autre âge et qui lui permettait de sonder le plat au fond de la cocotte et de retourner tous ces délicats aliments avec le savoir-faire d’une expérience ancestrale pleine d’amour et de gourmandise généreuse.

Quand elle jugeait que le plat avait suffisamment réduit, que l’alchimie d’une lente et délicate cuisson avait agi comme un miracle culinaire, elle ôtait les feuilles de laurier puis elle cuisait al dente de jolies coquillettes dans un bouillon et faisait achever leur cuisson dans une grosse noix de beurre en les remuant sans cesse pour qu’elles prennent cette subtile saveur de Normandie que venait relever un peu de poivre concassé pour qu’elles puissent se marier sans se mésallier avec la dense saveur des paupiettes dans leur épaisse sauce aux échalotes et aux champignons.

Et s’il en restait, on pouvait en manger le lendemain car le plat gagnait encore en saveur et en onctuosité après une nuit de repos dans le climat propice où à l’air champêtre se mêlait les embruns d’une mer sans repos. 

GIRASOLI AUX ARTICHAUTS

Les girasoli sont des raviolis ronds et bien charnus que j’ai trouvés fourrés aux artichauts, une plante au moins aussi italienne que bretonne. Vous pouvez les préparer vous mêmes si vous avez une bonne journée devant vous.

Pour les accompagner, j’ai fait revenir un bocal de coeurs d’artichauts grillés dont j’ai retiré l’huile pour la remplacer pari un filet d’huile d’olive. J’ai ajouté une pointe d’ail haché, une tomate émincée, un poil de piment, du poivre concassé et de la coppa effilochée. J’ai tout fait chauffer sans faire recuire et j’y ai ajouté les girasoli cuits très al dente. J’ai laissé au chaud pour que les saveurs se mélangent, puis j’ai servi avec des copeaux de parmesan.

Et comme il fait très froid en ce moment, je les ai mangés en pensant à Venise sous la neige.

TAGLIATELLE PAGLIA I FIENO AUX SAINT JACQUES

Ce sont de délicieuse tagliatelles jaunes et vertes aux apparences rustiques et qu’il faut cuire très al dente pour qu’elles ne s’effondrent pas dans la sauce.

Vous prenez des Saint Jacques avec leur corail et vous les faites revenir à feu vif dans un mélange de beurre et d’huile d’olive en les arrosant de jus de citron avant de les réserver, juste marquées, à peine cuites.

Dans la poêle des saint Jacques, avec un trait de jus de citron et une cuiller de curry, vous faites réduire un pot de crème fraîche, du poivre un peu de piment. Quand la sauce est devenue onctueuse, vous y jetez les tagliatelles et remuez bien pour répartir la sauce. Vous y jetez les saint Jacques, vous couvrez et laissez réchauffer deux ou trois minutes. 

Vous servez et dégustez en vous souvenant d’Amalfi.

Le lendemain, faute de saint Jacques, j’ai recyclé le plat avec moins de sauce et avec de belles gambas revenues dans le beurre et l’huile d’olive.

CURRY DE POULET ASCLABARATTA

L’idée, c’est de concocter un curry très épicé mais pas trop fort avec ce que l’on trouve dans une épicerie asiatique, un curry un peu thaï, quoi.

Pour commencer, acheter des hauts de cuisses, retirer la peau et la réserver, désosser et couper les morceaux restant en deux. Faire mariner la viande dans du jus de citron, y émincer une branche de citronnelle, ajouter deux piments oiseaux entiers. Les hauts de cuisse sont bien plus tendre que les filets et bien moins filandreux.

Couper des poivrons (rouge, vert, jaune) en lamelles. Détailler une courgette en cubes, émincer deux oignons.

Faire revenir la peau du poulet dans un wok ou une grande poêle jusqu’à ce qu’elle ait rendu son gras et soit devenue croustillante. Faire revenir les oignons avec la peau de poulet. Réserver le tout.

Faire revenir les poivrons, puis ajouter les cubes de courgette et faire colorer. Réserver le tout.

Jeter le poulet avec sa marinade dans le wok. Le jus va tout déglacer, puis la viande va bien revenir et colorer.

Ajouter tous les ingrédients que l’on a réservé et faire revenir encore. Baisser le feu.

Ajouter une boite de lait de coco.

Ajouter une ou deux gros cuillerée de pâte de curry doux.

Ajouter une boite de tomate concassée.

Retirer les piments oiseaux pour éviter les surprises.

Saler et poivrer.

Faire mijoter.

Servir avec du riz basmati, des nans et toutes sortes de chutneys et pickles.

Déguster en écoutant des ragas de Ravi Shankar et en regardant des danses lascives.

L’ENTRECÔTE 

L’entrecôte est le steak idéal. Grasse et goûteuse, elle fond dans la bouche et enchante les papilles. Encore faut-il la trouver assez épaisse pour ne pas se transformer en semelle au contact du premier feu.

Pour commencer, je la sale au gros sel et du poivre concassé, je la badigeonne d’huile d’olive. Certains peuvent y ajouter des herbes de Provence et du citron.

Puis il faut la griller à feu très fort pour bien la marquer sans cuire l’intérieur qui doit rester bleu, juste tiède, ou, tout au plus, saignant. Le gras est sublimé et la viande gagne sa saveur de grillé.

Il suffit de la servir avec des pommes rissolées et une sauce béarnaise maison.

Ça ne fait pas très réveillon de Noël, mais c’est terriblement délicieux.

SPAGHETTONI MARCO POLO

Les Italiens sont toujours fanatisés par la question de savoir si Marco Polo à rapporté les pâtes de Chine ou s’il les a apportés en Chine. Chacun peut imaginer ce que croient les Italiens, même les mieux instruits. De toutes manières, il n’a jamais pu manger les miennes car la tomate était inconnue des Italiens et des Chinois en ce temps là.

Ma sauce est faite des ingrédients suivants, dans l’ordre que j’indique :

1- Faire revenir à feu vif de la viande hachée de première qualité dans un mélange d’huile d’olive et d’un peu de beurre. Puis réserver.

2- Faire revenir des oignons émincés dans le gras de cuisson de la viande, jusqu’à coloration. Puis réserver.

3- Faire revenir des petits champignons de Paris coupés en deux ou quatre, jusqu’à coloration. Y ajouter une ou deux gousses d’ail écrasé. 

4- Ajouter la viande et les oignons aux champignons et baisser le feu.

5- Verser le contenu de trois boîtes de tomates concassées et un jet de piri piri.

6- Verser un peu de vin et de vinaigre balsamique.

7- Ajouter du sel, du poivre, des herbes de Provence et une poignée de sucre en poudre.

8- Ajouter une bonne cuiller de crème fraîche (on peut mettre à la place du mascarpone).

9- Ciseler quatre ou cinq tiges de ciboulette thaï, jusqu’au vert. Laisser mijoter.

10- Faire cuire les spaghetti bien al dente. Verser une louche de l’eau de cuisson dans la sauce. 

11- Égoutter les pâtes et y ajouter un soupçon d’huile d’olive.

12- Deux options : mélanger les pâtes à la sauce et laisser mijoter un peu. Dans cas, prévoir de sous-cuire les pâtes pour qu’elles ne ramollissent pas trop dans la sauce. Ne pas mélanger et laisser les convives émerveillés se servir eux-mêmes.

13- Manger avec du parmesan râpé.

La sauce à une légère saveur aigre douce qui remplira de plaisir un mandarin comme un mafiosio.

JANVIER 2023

FILET WELLINGTON

On dit que Talleyrand, négociant au Congrès de Vienne l’avenir de la France après la chute de l’Empereur, remporta ses plus grandes victoires aux fourneaux. Il fit notamment servir le fameux filet Wellington, une débauche de viandes et d’aromates rares qu’il baptisa ainsi par pure flagornerie pour ce général qu’il honnissait.

Ce que l’on sert aujourd’hui sous cette appellation n’est qu’un pâle reflet radin de la réalité du plat qui est un véritable cauchemar de cuisine quand on le veut bien mitonner.

Je ne m’y attaque qu’une fois l’an, pour le réveillon du 31 décembre.

Pour commencer, il faut du filet de boeuf et rien d’autre car c’est le seul morceau qui saura rester tendre après ce qu’on lui aura fait subir. Hier soir, nous étions dix, j’en ai pris deux, ce qui ne m’a pas simplifié la vie.

Ensuite, il faut des pâtes feuilletées que l’on étale sur une planche.

On prépare une farce faite de champignons forestiers (giroles par exemple), de truffes, de persil et d’échalotes que l’on fait revenir dans de la graisse de foie gras.

Puis on fait revenir la viande à feu très vif dans de la graisse d’oie.

On récupère cette graisse à laquelle on ajoute, pour une moitié, de la farine, puis que l’on détend dans du madère.

On aura fait cuire à la vapeur de petites pommes de terre, puis on les fera revenir dans la seconde moitié de la graisse. On cisèlera un peu de ciboulette au-dessus. On aura aussi fait cuire des haricots verts avec du bicarbonate (ou de l’eau gazeuse) pour la couleur et on les finira dans un peu de graisse d’oie et des miettes de foie gras.

On déposera la farce sur les pâtes feuilletées, puis les filets de bœuf que l’on recouvrira de tranches de foie gras. Puis on recouvrira avec une autre pâte feuilletée, on décorera et on badigeonnera de jaune d’œuf.

On enfournera et on cuira au bas du four jusqu’à cuisson complète de la pâte.

On servira tout ce tintouin aux invités ébahis et l’on dégustera en écoutant la Marche Consulaire de Marengo.

Ce plat respecte toutes les règles de diététique en vigueur en 1815.

CLEMENTINE DUCK

Voici une recette dérivée du canard aux oranges, mais en manière plus épicée, plus relevée.

Pour commencer, il faut choisir de beaux magrets dont on incisera la peau en croisillons.

Puis on prendra des clémentines (ou des mandarines) dont on extraira le jus. On fera bouillir la peau quelques minutes, puis on séparera le zist du zest, pour couper ce dernier en fine julienne.

On fera mariner les magrets dans le jus des clémentines additionné de vinaigre balsamique, d’une bonne poignée de sucre de canne, de piment, de sel et de poivre.

Dans une casserole, on fera fondre du beurre, on y ajoutera une bonne rasade de Grand Marnier, on fera flamber et on ajoutera de la farine qu’on diluera avant de mouiller le tout avec du bouillon de volaille pour détendre la sauce ainsi obtenue. On y versera le contenu de la marinade et on laissera cuire et réduire jusqu’à ce que sucre commence à caraméliser. On ajoutera encore du vinaigre balsamique. Puis on ajoutera les sets en julienne.

On fera cuire des petites pommes de terre à la vapeur.

On fera cuire les magrets sur leur peau, sans ajouter de matière grasse, jusqu’à ce que cette dernière devienne bien colorée et croustillante. On les retournera juste à la fin, puis on les réservera un moment pour que la viande se détende. 

Dans la graisse de cuisson, on jettera les pommes de terre que l’on fera colorer avant d’y ciseler du persil et d’y ajouter quelques zests.

On coupera les magrets en fines lamelles et on les servira couverts de la sauce et accompagnés des pommes de terre

On dégustera tout cela comme si l’on était au bistrot du coin coin.

BOEUF AU GINGEMBRE

Il vous reste plein du rôti de bœuf que vous avez été forcé de servir à votre belle-mère qui ne vous pas prévenu qu’elle avait viré végane. Vous en avez mangé avec de la mayonnaise, mais rien n’y fait il en reste des tonnes.

Alors, vous le coupez en fines lamelles et vous le mettez à mariner dans un mélange de jus de citron de nuoc mam, de sauce soja, de sucre en poudre, de piri piri, de sauce au gingembre ou de sauce d’huitre, de gingembre râpé, d’ail écrasé, de poivre (pas de sel!). Vous laissez tout cela quelques heures.

Vous émincez deux beaux oignons en julienne.

Vous préparez du riz et vous y ciselez du Ngo gai, une herbe à la saveur entre la ciboulette et le poivre et le laissez doucement mijoter avec un peu d’huile et de poivre.

Dans votre wok parfaitement culotté, vous jetez les oignons que vous laissez légèrement colorer avant de les réserver.

Puis vous jetez la viande en évitant de verser la marinade. Vous faites sauter à feu violent. Puis vous remettez les oignons pour les imprégner du jus de la viande. Enfin vous versez la marinade.

Puis vous servez à votre famille ce plat qui vous fera oublier que votre belle-mère déteste la viande, le gingembre, le piment, l’aigre doux et les herbes exotiques. Une belle-mère, quoi !

SPAGHETTONI AL SALMONE

Le problème avec les pâtes au saumon, c’est que le saumon finit toujours trop cuit, triste accumulation de morceaux gris rose à la consistance de carton. Pouah !

Alors ? Eh bien, vous prenez des spaghettoni et vous les cuisez bien al dente.

Dans une casserole vous faites cuire de la crème fraîche additionnée de moutarde douce (ou à l’aneth), de poivre concassé et d’une bonne louche de l’eau de cuisson et un peu de jus de citron. Vous faites réduire des deux tiers.

Avant cela, vous avez émietté de belles tranches de saumon fumé de chez Pétrossian (y faut ce qui faut, non mais !), mais vous pouvez aussi prendre du Saumon soldé au supermarché après les fêtes. Ce saumon émietté, vous le mettez dans un bol, vous y ajoutez de l’huile d’olive, puis du jus de citron (pas trop) et vous laissez mariner 31 minutes.

Vous pouvez dresser : D’abord les pâtes, puis la sauce et, sur le dessus les miettes de saumon en évitant d’ajouter trop de marinade. Pas de fromage, on ne le répètera jamais assez, les pâtes avec des produits de la mer ne se servent pas avec du fromage. Et maintenant on mange en faisant de grands slurps, le saumon est froid, mais les pâtes le réchauffent vite, sans le cuire.

Si, par hasard, vous disposez de vodka et de caviar, vous ajoutez la première à la sauce et le caviar au saumon et cela devient des spaghettoni a la tsar. Un truc à vous faire envahir l’Ukraine.

HUDSON SHRIMPS SALAD

J’ai souvent envie de me retrouver dans un diner new-yorkais près de la mer (ce qui nous éloigne de Manhattan) à contempler le menu qui vous offre du homard grillé à plus de cent dollars…

Alors, autant choisir la salade de grosses crevettes avec sa sauce américaine.

Pour commencer, il suffit d’aller pêcher ces grosses crevettes sur une ile du Pacifique et les rapporter dare-dare jusqu’à la cuisine pour les éplucher et les faire sauter quelques secondes dans un beurre bien chaud. J’ai pêché les miennes à Chinatown et je les ai laissées décongeler le temps qu’il fallait.

Cela m’a laissé le temps de faire cuire mes petites pommes de terre épluchées à la vapeur.

Puis j’ai concocté la sauce américaine : une mayonnaise montée à l’huile de tournesol avec deux jaunes d’œuf, une bonne cuiller de moutarde, puis enrichie de piment, de ketchup et une rasade whisky.

Pendant que les pommes de terre tiédissent, j’émince deux oignons et je cisèle du persil.

À la fin, je mélange tout, je poivre et je mange en écoutant the Boss en caressant mon Colt.

LA CHOUCROUTE DU PEUPLE

Le choux haché et fermenté existe depuis le Moyen Âge. Cet usage vient des pays de l’est de l’Europe et se diffuse dans cette partie de l’Europe qui correspond à la Lotharingie, héritage malheureux des carolingiens, une longue bande de territoires située entre la Francie et la Germanie et enjeu d’incessants conflits pour s’en emparer. La ville emblématique est Strasbourg que les Français voient comme française alors qu’elle a surtout été bâtie par des Allemands. Il faut dire que cette ville s’est surtout voulue libre, indépendante des pouvoirs et des appétits des pays voisins. Ce que Strasbourg a de plus français est d’avoir été bâtie sur la rive ouest du Rhin.

La choucroute y arrive tardivement. Présente depuis le XVème siècle, elle ne devient emblématique de la ville qu’à la fin du XIXème siècle pour devenir un plat gastronomique et luxueux, ce qui est très antagoniste de ses origines.

Le principe de la choucroute est de disposer d’un aliment qui se conserve bien, est facile à préparer et coûte peu : le chou fermenté et la charcuterie (surtout les saucisses et le lard) répondent parfaitement à ces impératifs. Les choucroutes gastronomiques avec mille viandes et cuisinées au champagne sont des incongruités historiques, même si elles sont des spécialités de la cuisine alsacienne. Tout comme les cassoulets suivent le même chemin dans le sud-ouest : des plats qui assemblent des produits bon marché et faciles à conserver et que l’on fait mijoter dans la cheminée.

Aujourd’hui encore, il est facile de trouver son chou chez les charcutiers ou dans les rayons traiteurs du supermarché pour un prix modique. Il suffit d’y ajouter des saucisses (hier soir des saucisses alsaciennes fumées) et des pommes de terre cuites à la vapeur. On mouille avec du vin blanc. On fait mijoter avec un peu de jambon et de lard fumé. C’est inratable et délicieux, cela se concocte en peu de temps et c’est bien meilleur pour la santé que ce que l’on voudrait craindre.

PENNE ET BOULETTES AL ARRABIATA

Les boulettes sont un art que les mammas italiennes gardent jalousement secret, roulé sous leurs aisselles …  

Éviter les boulettes du commerce qui se rapprochent dangereusement de la bouffe pour chats.

Disons seulement qu’elles se font facilement en mélangeant un œuf avec de la chapelure, du poivre et des herbes de Provence, le tout amalgamé à une livre de bifteck haché de bonne qualité, puis roulé en grosses billes bien serrées. Une fois les boulettes fabriquées, on les farine et on les laisse reposer au frais.

Pendant ce temps, on prépare une sauce arrabiata faite de tomates concassées, de pesto, de piment, d’ail, d’une poignée de sucre et d’huile d’olive.

On fait cuire les boulettes à feu vif dans de l’huile d’olive, puis on les ajoute à la sauce. 

On émince des champignons et on les fait revenir dans l’huile de cuisson des boulettes, puis on les égoutte pour se débarrasser du trop plein d’huile. On les ajoute à la sauce.

On fait cuire les penne bien al dente. On récupère une louche de l’eau de cuisson qu’on ajoute à la sauce. On verse une bonne rasade d’huile d’olive et un trait de vinaigre balsamique et la sauce est prête.

Il ne reste plus qu’à servir les pâtes recouvertes (ou mélangées) à la sauce et d’y gratter un peu de parmesan.

On mange en écoutant la Tosca qui va se venger. 

MA GRATINÉE EST GRATINÉE

La soupe à l’oignon, la gratinée, c’est la soupe que l’on sert aux invités qui ont tenu jusqu’au bout de la nuit. Elle dessaoule, dit-on, et on la prépare en faisant revenir des oignons dans de l’huile et en ajoutant de la flotte. Les invités sont trop fatigués pour ne pas s’extasier sur ce brouet.

On peut aussi faire une soupe à l’oignon qui est une vraie fête de saveurs gourmandes et qu’on peut servir à n’importe au déjeuner ou au dîner sans craindre de faire passer les convives pour des fêtards incrustés.

Depuis plus de quarante ans je suis devenu celui à qui on demande de concocter la gratinée, à la fin d’une fête ou, plus souvent, pour la commencer.

En voici la recette inchangée depuis des lustres.

INGRÉDIENTS

• 10 à 15 beaux oignons

• Trois carottes

• Des petits lardons fumés

• Une boîte de concassée de tomate 

• trois bonnes cuillers de fond de boeuf

• Du beurre clarifié

• Une lampée d’Armagnac (ou de cognac)

• Une fiole de Madère

• Une lampée de vinaigre balsamique 

• Une poignée de poivre

• Un soupçon de piment

• Une baguette coupée en rondelles et dorée au four 

• Du fromage râpé

PRÉPARATION

• Éplucher les oignons et les couper en quatre et les débiter en lamelles

• Éplucher les carottes et les couper en julienne

• Dans un grand faitout allant au four, faire d’abord revenir les lardons et les carottes dans du beurre clarifié (ou mélange beurre et huile, ou graisse d’oie) jusqu’à ce que l’eau soit partie

• Ajouter les oignons et les faire lentement rissoler en remuant beaucoup

• Ajouter le fond de boeuf ne pas en mettre trop car la soupe doit rester liquide, laisser revenir (Cela peut attacher un peu, ce n’est pas plus mal, mais cela ne doit pas brûler)

• Verser l’Armagnac et le faire flamber

• Verser le madère et continuer de faire réduire en évitant que les oignons noircissent

• Préparer le bouillon de boeuf et mouiller la préparation (cela déglacera les parties qui ont un peu attaché)

• Laisser un peu épaissir et ajouter de l’eau pour que la soupe reste bien liquide

• Ajouter la concassée de tomates, la pointe de piment et le poivre

• Goûter et saler un peu

• Faire mijoter une heure ou deux, peut-être trois : plus que ça cuit, plus que c’est bon.

• Faire rôtir le pain pour qu’il soit bien croustillant

• Disposer les rondelles de baguette sur la soupe

• Saupoudrer de fromage râpé

• Mettre au four réglé sur rôti à 220 degrés

• Quand c’est gratiné, servir dans des assiettes creuses.

Il n’y a pas d’exemple que mon grand faitout ne soit pas presque vidé par les convives enivrés par les saveurs de ma soupe à l’oignon, à midi comme à minuit et plus tard encore !

LES RECETTES SUIVANTES SERONT DANS LE TOME 2 DE TAMBOUILLE EN CUISINE

BAR VERDURIN

Comme d’habitude, badigeonnez la peau des filets  d’un mélange d’huile d’olive, de sel et de jus de citron et laissez les une heure en cette compagnie.

Cuisez des pommes de terre à la vapeur et saupoudrez les de persil plat haché.

Préparez, dans un petit bol, un mélange de câpres, de jus de citron, d’huile d’olive, d’un peu de sel, de poivre, d’une petite cuiller de moutarde douce (ou de senap suédoise), d’échalote hachée, de ciboulette, de persil plat haché, d’une pointe de piment et de deux jaunes d’oeuf. Remuez bien à la fourchette et placez le bol dans une casserole de bain marie. laissez chauffer sans faire bouillir et en remuent sans cesse au fouet ou à la fourchette, jusqu’à ce que soudain, la sauce épaississe. Ce n’est pas une mayonnaise, la sauce, comme la sauce hollandaise ou la béarnaise, prend du fait de la cuisson progressive des jaunes. 

Pendant ce temps là, cuisez à feu doux/moyen vos filets sur leur peau dans une grande poêle. Quand le dessus de vos filets devient blanc, en dessous, la peau est devenue croustillante. Il est temps de les servir, la peau vers le haut, avec les patates et un peu de persil. Vous pouvez ajouter la sauce sur les filets ou les pommes de terre, c’est comme vous voulez. Ce n’est pas chez la duchesse de Guermantes qu’on vous servira un plat pareil !

PAUPIETTES COQUILLETTES

Jackie s’est encore emparée de la cuisine pour préparer des paupiettes coquillettes, ce plat si parfaitement français que toutes les grand-mères nous en ont fait quand nous étions petits au vingtième siècle sous le président Coty. Mais, me direz-vous, Jackie est Anglaise, elle ne peut pas faire de vraie cuisine française comme nos aïeules.

Jackie m’a pourtant expliqué sa recette dans le détail :Tout d’abord, elle a fait bouillir les paupiettes pendant une petite heure, puis elle les a retirées de l’eau pour y mettre des oignons, des champignons et des carottes découpés en morceaux. Puis elle a retiré les légumes pour cuire les coquillettes. Enfin elle a tout mélangé et ajouté de la crème fraîche et du persil.

Mais, moi qui l’ai regardé faire du coin de l’oeil, j’ai bien vu qu’elle a d’abord fait sauter les paupiettes dans de l’huile, puis qu’elle a remplacé les paupiettes par des oignons, puis qu’elle a ajouté les champignons. Elle a dégraissé, déficelé les paupiettes et retiré la barde. Pendant ce temps, elle a cuit les carottes. Elle a tout réuni dans une cocotte et a mouillé tout cela avec un peu de blanc, du bouillon de volaille et du fond de veau et laissé lentement réduire à feu doux. Puis elle a ajouté de la crème fraîche. Elle a salé et poivré et elle a servi le tout avec de coquillettes cuites al dente et légèrement beurrées. Un ti’peu de persil pour faire joli.

Mais Jackie sait que les Français pensent que les Anglais ne mangent que de la viande bouillie avec de la confiture !

L’ARTICHAUT

J’ai toujours eu un goût prononcé pour les artichauts. Je les aime petits, aux feuilles délicates. Je les aime à l’italienne, grillés et croquants dans l’huile d’olive et au détours des pâtes. Je les aime bretons et rebondis avec de grosses feuilles fermes dont mes dents arrachent la chair à la saveur rehaussée par une vinaigrette à ma manière.

J’ai appris il y a bien longtemps à les ouvrir, une fois cuits et tiédis, par le milieu et à rabattre les feuilles tout autour du coeur. Ce coeur que je décolle pour accéder au foin qu’il est facile de retirer. à la place, je verse ma vinaigrette et je commence à déguster les feuilles les plus fines jusqu’aux plus grosses en me servant du fond comme d’un bol de sauce. À la fin, il ne reste plus que le coeur et le fond, les quintessences de ce fruit magique. Un peu de pain grillé permet d’accompagner la dégustation et de finir de saucer.

Pour ma vinaigrette, je pars d’une mayonnaise que je ne monte pas trop. Puis je détends cette mayonnaise avec du vinaigre dans lequel j’ai haché des échalotes. Cela donne une sauce onctueuse à laquelle on peut ajouter un peu de sucre ou de miel pour l’arrondir et lui conférer ce caractère aigre doux qui convient tant aux artichauts.

Il paraît que les artichauts sont devenus très à la mode au Vietnam. Je me demande comment ils les servent.

FISH AND MASHED

Il arrive souvent qu’on n’aie guère envie de se mettre en cuisine et qu’on désire plutôt un de ces plats qui réconfortent et font plaisir au gosse qui rêvasse en nous. Cela peut facilement se résumer à du poisson pané avec de la purée en flocons. Je ne parle même pas du ketchup …

Il se trouve que les poissons panés peuvent être de véritables filets de cabillaud comme on les sert en Angleterre, c’est à dire trempés dans une pâte qui va les enduire et protéger pendant leur cuisson pour offrir une chair tendre et juteuse sous une enveloppe croustillante. Ces poissons se trouvent au rayon frais chez Lidl qui propose souvent des produits surprenants et délicieux à qui sait faire son choix dans une offre un peu chaotique.

Et puis on peut aussi confectionner une purée en flocons en respectant bien les dosages d’eau et de lait. Puis on agrémente la purée d’un mélange de jaunes d’oeufs, de beurre fondu, d’un peu de crème épaisse, de muscade, d’une petite cuiller de moutarde de Dijon, de persil et de poivre concassé.

On fait frire les filets de poisson dans de l’huile (tournesol + olive), on les assèche avec du papier absorbant et on les sert avec un peu de citron. On peut, comme en Angleterre, remplacer le citron par du vinaigre de malt et la purée par de bonnes grosses frites revenues dans de la graisse de bœuf.

Et avec ces produits que la gastronomie réprouve, on se régale sans le moindre complexe.

SAUCISSES AUX ZARICOTS

Encore un de ces plats de fond de frigo (ou de placard) qui réconforte quand dehors il fait bien gris.

Cette spécialité de l’est-ouest est très facile à réaliser et ravira vos convives à peu de frais.

Il suffit de faire très longuement griller des saucisses de Toulouse (celles de Strasbourg font aussi l’affaire). Pour mieux les griller, je les badigeonne régulièrement d’huile d’olive poivrée. Je leur laisse prendre leur temps en évitant qu’elles éclatent.

Pendant ce temps, je coupe en julienne trois poivrons (rouge, jaune, vert) et deux belles échalotes. Je fais revenir cela dans de l’huile d’olive, avec de l’ail et un piment hachés, sans faire dorer et pas trop longtemps pour que le tout demeure un peu croquant. J’ajoute un bocal de haricots blancs (ou lingots) que j’ai abondamment rincés.

Quand tout est bien chaud, sans pour autant avoir fondu comme dans un cassoulet, je sers dans des assiettes bien chaudes. C’est en couleurs comme là-bas !

LE BUTTERCHICKEN DU HUSZÀR

Parmi tous les currys, j’éprouve un grand attachement aux butterchicken, un curry très doux et très rond qui convient parfaitement au poulet. On trouve ce curry chez Patak’s, la meilleure marque de currys qui évite qu’on s’aventure dans la dangereuse alchimie des épices indiennes.

Pour commencer, je choisis des hauts de cuisses de poulet dont je retire la peau, que je désosse et que je coupe en deux morceaux.

Je garde les peaux que je mets à revenir à feu moyen dans mon grand wok. tout doucement, les peaux rendent leur gras et se transforment en des petits beignets croustillants.

Je retire les peaux et les réserve. Je les remplace dans le wok et la graisse recueillie par les hauts de cuisse dépecés et désossés pour les faire dorer. Je les retire et les réserve. 

À leur place je jette un gros oignon émincé, puis des courgettes coupées en dés, puis deux poivrons (rouge et vert) coupé en lamelles (c’est le côté huszàr), puis quelques tomates émincées dont j’ai ôté le trognon et la pulpe. Je verse un peu d’eau pour déglacer le wok qui a attaché (c’est normal) et je laisse réduire presque jusqu’à sec. 

Je remets la viande et les peaux croustillantes et j’ajoute un grand pot de sauce butterchicken et un pot de crème fraîche (on peut remplacer par du lait de coco).

Je laisse mijoter, le temps de cuire du riz basmati assaisonné de cardamome.

Je sers avec de nans au beurre et des chutneys de chez Patak’s.

Les convives sont Ravi Shankar !

LE TAJINE D’AL POISSY

Le tajine, c’est un peu la poule au pot du Maghreb. On met plein de trucs et on fait cuire.

Pour ma part, j’ai commencé par faire revenir des cuisses de poulet dans du beurre additionné d’huile d’olive pour les dorer sur toutes les surfaces. Si on garde la peau, il faut veiller à ne pas mettre trop de beurre car la peau rend beaucoup de gras.

Ensuite j’ai réservé les cuisses et j’ai fait revenir un mélange d’oignon émincé, d’ail écrasé, de piment, de gingembre râpé. J’ai aussi ajouté du safran et du curcuma.

Puis j’ai remis les cuisses, j’ai ajouté de l’eau, du miel, de la cannelle et de la coriandre. 

Puis après avoir évaporé une grande partie de l’eau, j’ai ajouté des dattes dénoyautées et du citron confit.

J’ai couvert et laissé mijoter.

Un moment avant de servir, j’ai ajouté des amandes revenues au beurre, juste dorées.

J’ai accompagné tout cela dans du couscous avec des raisin secs et du persil. 

Je ne me suis pas servi de mon plat à tajine qui est bordé d’argent sculpté, mon grand wok a fait l’affaire !

Eh bien, mes amis, le sultan n’était pas notre cousin !

POULET DANS LE CHOU

Jackie qui est anglaise n’aime pas vraiment la nourriture bouillie, elle lui préfère ces bons plats bien de cheu nous longuement rôtis et mijotés que l’on mange en hiver avec une moutarde qui réchauffe.

La voilà t’y pas qu’elle prend un chou vert effeuillé et coupé en gros morceaux, qu’elle le blanchit dans une eau bouillante assaisonnée d’un bouillon et de clous de girofle. Puis elle fait cuire dans la même eau des carottes coupées en gros morceaux et des pommes de terre.

Puis, dans un grand plat qui va au four, elle étale le choux, elle étale le chou coupé en lamelles, puis les carottes, puis les patates, puis des cuisses de poulet la peau dessus, puis des lardons. elle arrose tout cela d’huile et ajoute un peu de l’au de cuisson.

Et tout ça va au four pour une bonne heure, tout en étant régulièrement arrosé avec le jus de cuisson. À la fin, tout est dans tout comme dans toute potée qui se respecte. Ça sent le chou, le poulet l’hiver et le coin du feu.

Ça se mange en roulant les R après qu’on a rentré les bêtes.

LA PASTA DEL PADRONE

Don Pascalo aimait beaucoup manger les pâtes de sa grand-mère de Corleone. Il disait bien que c’était un plat qu’il ne pouvait pas refuser.

Alors, sa grand-mère faisait revenir du lard (tranches de lard, joue de porc ou pancetta) coupé en gros dés, jusqu’à devenir croustillant. Puis elle faisait revenir des oignons émincés, de l’ai écrasé, des courgettes en dés, des petits champignons, de la tomate épépinée et coupée en lamelles, un peu de piment et de l’origan.

Elle faisait cuire des spaghettonis en gardant une louche de l’eau de cuisson.

Puis elle servait tout cela avec des copeaux de parmesan.

Le Padrone du bout de la table, disait à la grand-mère : « tu vois la Mamma, ils sont venus, ils sont tous là ! »

BRITISH TARTIFLETTE 

Dans le but de démontrer qu’une Anglaise ne se contente pas de tout bouillir, de la viande au fromage, Jackie a entrepris de confectionner une tartiflette digne de ce nom.

Tout d’abord, elle a, effectivement, fait cuire les pommes de terre à la vapeur, ce qui vaut bien mieux que de les mettre dans l’eau. Elles les a cuite un peu plus que de mesure car elles doivent facilement se défaire.

Puis elle a fait revenir des lardons et des oignons en une généreuse quantité.

Dans un plat à gratin, elle a superposé des couches de pommes de terre et d’oignons et lardons. 

Elle a répandu généreusement de la crème fraîche mélangée à de la noix de muscade et a arrosé le tout de vin blanc. Un peu de poivre moulu par dessus tout cela.

Un magnifique reblochon, ou pour l’occasion un fromage « à tartiflette », coupé  par le travers de l’épaisseur vient recouvrir tout cela.

L’ensemble va au four et l’alchimie se fait, tout se mélange et la croûte, par dessus se fait croustillante.

Cela se mange avec une salade bien assaisonnée.

Un vin blanc sec vient à bout de la caséine qui, sans cela s’installe à demeure dans votre estomac.

Il ne reste plus qu’à chausser les skis et remonter la pente jusqu’au sommet du Ben Nevis.

CANARD LAQUÉ AU RIZ ÉPICÉ

Bon, pour commencer, il faut savoir que le canard laqué s’achète tout fait. Personne n’a envie de préparer un canard laqué, ce qui consiste à le vider, à séparer la peau en soufflant dedans, à le badigeonner sans fin tout en l’ayant suspendu à l’air pour qu’il macère et devienne un vrai canard laqué. Donc, tout le monde achète déjà laqué. Il ne reste plus qu’à le cuire au four bien chaud et le finir au gril pour caraméliser la peau. Pendant ce temps là, on fait revenir dans de l’huile d’olive, des oignons en lamelle, puis des poivrons également en lamelles fines, de l’ail, du piment et de la coriandre. On arrose d’un peu de vin de riz et de nuoc mam. Quand c’est presque sec, on y ajoute du riz et on mélange pour obtenir un riz au légumes confits.

Il est bon, au moment de servir, d’ajouter de la ciboulette thaïe et de la coriandre fraîche. 

Le canard est bien doré, sa peau croustille. On lui ajoute un peu de sauce pour canard laqué et on sert le tout au mandarin en espérant qu’il ne nous fera pas couper la tête comme il aime le faire quand le plat manque de relief.

FILETS DE SOLE AMSTERDAM

Bon pour commencer, alors que vous n’avez même pas trouvé de bon poissonnier à Honfleur, vous achetez deux belles limandes soles (des soles de vraie bonne taille !). Vous en levez les filets, les séchez sur du papier absorbant, puis vous les farinez. Vous les ferez revenir à feu moyen dans une grande poêle avec du beurre en y pressant un peu de citron.

Vous aurez coupé menu quelques poireaux que vous aurez fait fondre interminablement dans du beurre et du vin blanc.

Puis, vous aurez cuit à la vapeur de petites pommes de terre bien fermes. Une fois cuites, vous les aurez parsemées de persil.

Vous aurez confectionné une sauce hollandaise, mais votre poissonnier favori vous en vendra de l’excellente en sachets frais.

Vous aurez réchauffé des grains de raisin blanc sans pépins au bain marie.

Puis vous mettrez tout cela sur des assiettes chaudes avant de servir à vos convives qui vous diront «: c’est quoi comme poisson ? »

MARS 2023

LOBSTER SPAGS

J’avais goûté, un soir, il y a des années, un plat de spaghettis à la langouste dans la taverne la plus réputée de Skiathos, cette île proche de Thessalonique où nous allions, chaque année, passer le mois de juillet sous un soleil moins ardent que celui des Cyclades.

Alors, quand j’en ai l’occasion, je me refais cette recette en pensant à ce paradis perdu.

Il faut, d’abord, que les pêcheurs aient rapporté de beaux homards. On choisit une ou deux bêtes que l’on ébouillante et que l’on décarcasse en ayant soin de ne pas léser les chairs. 

On prépare un mélange de beurre, d’huile d’olive, d’ail et de gingembre dans lequel on aura fait revenir la viande du homard quelques minutes en remuant  bien pour couvrir toutes les surfaces sans faire noircir le beurre.

On plonge la tête et les morceaux qu’on ne peut utiliser dans de l’eau bouillante arrosée de porto. Cela va former un bouillon que l’on laisse réduire.

On prépare une sauce à base de tomates cerises, d’ail, de piment et d’oignons émincés que l’on laisse réduire pendant un bon moment. On y ajoute un peu de concentré de tomate et de la crème fraîche. Puis on y verse le bouillon.

On y ajoute des coeurs d’artichauts grillés.

Puis on cuit les spaghettonis al dente avant de les mélanger à la sauce.

Au dernier moment on mélange au plat les morceaux de homard. Et comme mon homard surgelé était vraiment minuscule, j’y ai adjoint quelques grosses crevettes revenues dans mon beurre épicé.

Pas de fromage ! On ne met pas de fromage dans les pâtes aux fruits de mer !

On sert en décorant avec la carcasse de la queue de la bestiole.

Et on mange en écoutant Maria Farandouri et Angélique Ionatos.

L’IDOLE DES SAUCISSES

Je suis allé faire un tour chez Lidl, ce magasin de hard discount qui promet la qualité à très bas prix. Tout d’abord, les prix y grimpent comme partout ailleurs. Les produits sont souvent étonnamment bien meilleurs que ce qu’on imagine. La culture germanique de l’enseigne propose des choix inhabituels et souvent intéressants. 

J’y ai acheté des saucisses de Toulouse que j’ai tronçonné et fait revenir à sec dans mon wok. Puis j’y ai ajouté des courgette bios de bonne tenue coupées en dés. J’y ai ajouté un peu d’huile d’olive achetée au même endroit, puis des tomates concassées. Puis j’ai ajouté de l’ail, du piment et des herbes de Provence venues du même endroit. 

Enfin, j’ai ajouté des haricots blancs en bocal de chez Lidl, lavés et mis à mijoter dans le wok désormais bien plein.

Il y en a pour deux ou trois personnes et le tout ne m’a pas coûté dix euros. Quand même !

Et en plus, c’est franchement bon, juste entre Toulouse et Berlin.

MAGRET À L’ANANAS

Imaginez, honorable amateur de cuisine respectable, que vous disposiez d’un beau magret de canard et d’une boîte d’ananas au jus (pas au sirop). Il vous échoit d’en faire un plat qui convienne à votre exquise table par ses saveurs et son raffinement infini.

Pour commencer, vous striez la peau du magret  dans un sens et puis dans l’autre après l’avoir débarrassé du trop plein de peau.

Dans un grand plat, vous versez le jus de la boîte d’ananas et lui ajoutez de la coriandre fraîche hachée, du gingembre râpé, de l’ail écrabouillé, un piment ciselé, du miel, du sel et du poivre. Vous y déposez le magret que vous entourez de l’ananas coupé en dés. Vous filmez le tout et vous laissez reposer le temps de retourner trois fois la klepsydre que vous offrit un jour le grand mandarin.

Le lendemain, donc, vous faites cuire votre magret à feu doux, sur sa peau en jetant le trop plein de gras. Surtout pas trop fort car le caramel se forme peu à peu et ne doit pas brûler. Vous couvrez la poêle pour que le magret cuise aussi sur le dessus.

Vous avez séparé les morceaux d’ananas de la marinade. Vous faites réduire cette marinade jusqu’à ce qu’elle devienne sirupeuse. Une fois le magret cuit, vous le faites reposer et le remplacez par les morceaux d’ananas pour les colorer.

Vous coupez le magret en lamelles et le remettez dans la poêle et versez la marinade. Et vous laissez mijoter à feu doux.

Pendant ce temps, vous faites cuire du riz que vous mélangez à des petits pois surgelés (bien verts et croquants) et que vous enrichissez d’un peu de beurre.

Puis vous servez dans des assiettes en appelant vos convives à grands coups de gong.

LE RIZ N’EST PAS CANTONNÉ

J’ai remarqué, comme ça, en passant que le riz cantonais était connu partout dans le monde à l’exception de Canton. C’est normal car c’est ainsi que fut baptisé un plat de riz réalisé avec tout ce qui restait dans le frigo. Chaque pays propose sa recette archi-authentique, totalement différente de celle du pays voisin. Ne jamais essayer d’en commander au Vietnam si on veut le riz cantonais que nous aimons en France. On vous servira une sorte de ragougnasse brune et incendiaire où les couleurs sont aussi indistinctes que les ingrédients.

Pour ma part, je fais un riz cantonais très authentiquement français. 

Je fais cuire le riz.

J’y mélange du beurre et des petits pois surgelés (très verts et croquants)

J’ajoute un piment oiseau coupé en mille morceaux et sans ses graines.

Je fais revenir du lard en gros lardons jusqu’au croustillant.

j’y ajoute un oignon ciselé et une gousse d’ail écrasé.

Je prépare une généreuse omelette très baveuse et surtout pas dorée.

Je mélange tout en prenant soin d’émietter l’omelette.

J’ajoute du poivre, pas de sel, un peu d’huile d’olive crue et une bonne rasade de nuoc mam.

Je laisse mijoter un petit moment et je sers le tout dans des bols et je regarde mes convives s’escrimer avec leurs baguettes. Moi, je fais comme les Vietnamiens, j’utilise une cuiller.

SALADE DE GROSSES CREVETTES

J’ai fait cuire des pommes de terre à la vapeur et je les ai coupées en grosses rondelles.

J’ai émincé un oignon jaune.

J’ai coupé une laitue iceberg en lamelles.

J’ai préparé une sauce à partir d’une mayonnaise avec du vinaigre.

J’ai épluché des grosses crevettes et je les ai fait revenir à feu vif.

J’ai tout mélangé en ajoutant du poivre.

Puis j’ai mangé ma salade en regardant la mer sur mon écran TV.

On a le droit aux vacances en plein hiver.

Non, mais !

PALETTE DIABOLIQUE

La palette, c’est une viande que l’on aime beaucoup à Strasbourg où la charcuterie relève de de l’art autant que du lard. On la sert à la diable, c’est à dire marinée dans un mélange de moutarde forte, de moutarde à l’ancienne, de vin blanc et de crème fraîche. On la cuit en cocotte, au four, à l’étouffée pendant autant d’heures que l’on pourra sans trop pousser la chaleur. On peut même la recuire pour que la viande s’attendrisse encore.

On l’accompagne de spätzle que l’on aura fait cuire à l’eau, puis qu’on aura fait revenir à la poêle pour les rendre croustillantes.

On dispose un lit de spätzle dans l’assiette, puis des tranches fine de palette et l’on recouvre le tout de la sauce.

Et on déguste cela en buvant un Kaefferkopf bien frais. 

SPAGHETTI À LA COSAQUE

Encore une fois, je me laisse aller à préparer des pâtes au saumon.

Cette fois-ci, j’ai choisi des spaghettis, entre les capellinis et les spaghettonis. 

Il est important de choisir un saumon de bonne qualité, fumé ou cru. je pense que cru, il sera encore meilleur car moins salé et plus onctueux.

J’ai taillé le saumon en petits dés et je l’ai mis à mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron et de poivre concassé. J’y ajoute un ou deux cornichons aigres-doux qui ajoutent une note très cosaque à ce saumon.

J’ai préparé une sauce faite de crème fraîche, de moutarde douce, de parmesan râpé et de jaune d’oeufs. 

J’ai cuit mes pâtes très al dente, car, ensuite, je les mélange à ma sauce, en ajoutant une louche d’eau de cuisson, et les laisse mijoter jusqu’à ce que la sauce soit complètement absorbée.

Je sers les pâtes dans des assiettes chaudes et je mets le saumon dessus au dernier moment.

Et je mange en galopant sur la steppe et en chantant des airs aux sonorités farouches. Un peu de vodka fait passer le tout.

LE MIG BACK

Le hamburger que les Russes n’auront pas. 

Tout d’abord, il faut faire la sauce. Comme on le sait, la sauce du Mig Back est aussi essentielle que secrète et bien gardée. Mais ce secret a été dévoilé par de courageux gastronomes. C’est une mayonnaise bien moutardée à laquelle on ajoute un mélange de ketchup, de vinaigre, de cornichons aigre-doux hachés, de persil, de poivre concassé,de sucre et de piment. 

On prépare les steaks hachés en les pressant en galettes bien plates que l’on fait revenir à feu vif dans de l’huile et du beurre. 

On prépare des frites à la manière qu’on voudra. 

On coupe de la salade (mesclun) en fines lamelles et avec une goutte d’huile d’olive. 

On coupe des rondelles fines de tomates, de concombre, de cornichons aigre-doux. 

On met au four des pains à burgers sur lesquels on a posé des tranches de fromage à raclette. 

On met tout cela ensemble et on referme le burger que l’on dévore en ouvrant une très grande bouche et en projetant de la sauce à plusieurs mètres. Même Poutine en prend plein sa cravate. 

CRÉPINETTES DE CHINE

L’honorable cuisinier lui couper ses tomates en lamelles en ôtant la pulpe, les courgettes en dés, les champignons en tranches, les oignons en julienne, les carottes en rondelles, l’ail en écrabouillure et la coriandre et le gingembre en hachis.

L’honorable cuisinier commencera par faire revenir les oignons, l’ail, deux piments et le gingembre dans de l’huile d’olive. Il arrosera le tout de vin de cuisson chinois et d’un peu de sauce de soja. Puis il fera revenir les courgettes qu’il ajoutera aux champignons avant que tout cela ne se laisse aller à devenir mou car il faut que les légumes demeurent bien croquants. Il jettera les rondelles de carottes dans le wok ou tout à cuit et y ajoutera un peu de sucre et de sauce soja. Il laissera les carottes légèrement caraméliser. Il les ajoutera au reste des légumes en même temps que les lamelles de tomate et du poivre concassé.

Il laissera tout cela mijoter quelques instants en évitant que les légumes ramollissent car ce plat de légume doit être croquant sans être cru.

L’honorable cuisinier aplatira les crépinettes et les badigeonnera d’huile d’olive avant de les faire griller à feu très doux jusqu’à ce qu’elles soient cuites à coeur.

Il fera cuire un peu de riz qu’il arrosera d’un filet d’huile d’olive et il répartira de la coriandre fraîche sur les légumes et sur le riz.

L’honorable cuisinier n’aura plus qu’à faire déguster ce plat à l’empereur et à son épouse en espérant que cette dernière ne se trouve indisposée et ordonne qu’on lui fasse couper la tête comme à ses innombrables prédécesseurs.

Le lendemain, transformation du plat en soupe …

Il restait encore plein de crépinettes et le légumes à la chinoise.

Il a suffit de détailler les crépinettes en petits cubes.

Puis, dans un bouillon de soupe chinoise, ajouter des morceaux d’ananas, des tomates concassées, du jus de citron et du piment, plonger les légumes et les cubes de crépinettes.

Puis, il a suffi de tout mener un instant à ébullition pour obtenir une soupe parfumée et épicée.

Un peu de ciboulette pour faire joli, et puis voilà.

Ainsi rien ne se perd, pas même la tête du cuisinier !

FILETS DE BAR À L’UNILATÉRALE

Comment préparer ces jolis filets de bar sans leur faire la peau ? C’est juste une question de cuisson dont on sait que, pour le poisson, elle est essentielle. Je commence par en frotter la peau avec du sel et du poivre et je les badigeonne avec un peu d’huile d’olive.

Puis, je les mets sur leur peau dans une grande poêle à feu doux/moyen. Je n’ajoute pas de matière grasse car le badigeon d’huile d’olive et le gras de la peau suffisent. Je les laisse cuire sans les retourner. Ils rendent un peu de gras que je reverse sur la chair pour la rendre plus onctueuse. Quand la chair est devenue blanche, j’augmente légèrement le feu pendant une ou deux minutes. Je sais que la peau, en dessous, est devenue croustillante sans avoir brûlé.

Je sers mes filets avec une sauce hollandaise ponctuée de poivre et de grains de raisin tièdes. Je les accompagne de pommes vapeur.

Un peu de vin blanc sec projette les convives au bord d’un port de l’Atlantique où l’air marin fouette le nez de ses embruns revigorants.

FILET MIGNON FORESTIÈRE

Le filet mignon est un morceau délicat car il peut devenir très sec. En croûte, il est mieux préservé, plus généreux. 

Pour commencer, je le fais revenir à la poêle dans un mélange de beurre et d’huile. Puis je le laisse refroidir avant de l’enduire de moutarde (le mélange moutarde forte et à l’ancienne de Maille). Puis je l’enveloppe de pâte feuilletée. Je badigeonne la pâte avant de l’enfourner à 220° pendant 30 minutes.

Je déglace la poêle ou j’ai saisi le filet avec un peu de vin blanc. Puis j’ajoute du beurre et de l’huile. J’y fait revenir des champignons de Paris émincés. J’y ajoute la même moutarde que celle dont j’ai enduit le filet mignon. Je fais réduire en ajoutant un trait de vinaigre balsamique, puis un pot de crème fraîche. À la fin J’ajoute des tomates séchées émincées. 

Je prépare des haricots verts que j’ai cuits al dente dans une eau additionnée de bicarbonate pour la couleur, un trait d’huile d’olive pour le brillant.

Je fais sauter des pommes de terre rouges coupées en fines rondelles, dans un bain d’huile, jusqu’à les rendre croustillantes. Ce sont presque des chips… 

Je retire mon chapeau et mes bottes puis pose mon fusil sur le banc, Je mange tout ça avec du bon vin en parlant fort.

RIEN NE SE PERD, TOUT SE DÉGUSTE

Il restait de mes hamburgers une quantité d’une sauce délicieuse faite d’une mayonnaise enrichie d’un mélange de ketchup, de piment et de malossols hachés.

Il restait la moitié de mon filet mignon en croûte feuilletée à la moutarde à l’ancienne.

Il restait une grande partie de mon écrasée de pomme de terre qui accompagnait mes saucisses de Toulouse avec des baked beans assaisonnés de worcester sauce et de tabasco. L’écrasée de pomme de terre n’a rien à voir avec de la purée. Ce sont de pommes de terre roses légèrement surcuites et écrasée à la fourchette avec un mélange de beurre fondu, de jaune d’oeuf, de moutarde, de crème fraîche, de poivre et de ciboulette. 

Il ne m’a resté qu’à faire des boulettes avec l’écrasée de pomme de terre, de les rouler dans un peu de farine et de les faire frire quelques minutes.

J’ai réchauffé au four le reste du mignon de porc en croûte feuilletée.

Et cela a fait un plat tout à fait savoureux qui nous a régalé en ce paresseux dimanche.

AVRIL 2023

LA TARTE RAMÈNE SA FRAISE

J’ai décidé de faire une tarte aux fraises pour mon petit fils qui adore les fraise.

J’ai commencé par faire cuire une pâte brisée à sec. Une pâte sablée aurait pu faire encore mieux l’affaire, mais je n’en avais pas. Et puis la pâte brisée c’est quand même pas mal.

La veille, Jackie a découpé les fraises et les a laissée mariner au frais avec un peu de sucre. Un peu, j’ai dit ! juste pour que cela produise du sirop.

Puis j’ai concocté une crème pâtissière : 50 cl de lait, 50 grammes de sucre, 50 grammes de farine, quatre jaunes d’oeuf et du concentré de vanilles. On bat les jaunes avec le sucre pour les blanchir, puis on ajoute la farine. On fait chauffer le lait à feu doux avec la vanille. On verse un peu de ce lait dans la préparation aux oeufs, jusqu’à ce qu’elle soit bien liquide. Puis on reverse le tout dans le lait en faisant chauffer et en touillant sans discontinuer. Soudain, ça prend, ça épaissit, il faut arrêter le feu. 

On étale la crème sur la pâte qu’on a démoulée une fois qu’elle était froide. puis on aligne les fraises comme des petits soldats qui tournent en rond. Un peu de sirop là-dessus pour faire briller.

Y a plus qu’à servir le petit fils qui n’attend que ça.

L’ESCALOPE MILANAISE

L’escalope milanaise n’est rien d’autre qu’une réminiscence de la Wiener Schnitzel et de l’occupation du nord de l’Italie par les Autrichiens. Le citron a remplacé les câpres et les anchois. Mais, à Milan, vous ne trouverez jamais l’escalope milanaise que l’on connaît en France car servir des pâtes avec le plat de viande s’apparente, chez les Italiens, à proposer des Rillettes avec une tarte aux fraises. Et même si on obtenait des pâtes, il ne viendrait pas à l’idée du cuisinier de ne pas finir la cuisson de ces dernières en les mélangeant avec la sauce tomate et non de les couvrir avec une louchée de ladite sauce, hérésie culinaire.

Donc, mon escalope milanaise est une spécialité typiquement française. 

Comme Jackie a horreur de l’idée de manger un petit veau mignon qui n’a même pas eu le temps de voir la beauté du monde, elle m’a imposé de réaliser mes milanaises avec des blancs de poulet. 

J’ai donc pris chaque blanc que j’ai fendu en deux par l’épaisseur et que j’ai joyeusement martelés jusqu’à les rendre minces comme des iPads, et, donc, tendres comme de la rosée.

J’ai passé  mes escalopes dans la farine, puis dans des oeufs et dans un mélange de chapelure, de sel, de poivre et de parmesan. Puis je les ai encore passées dans les oeufs et la chapelure. Je les ai disposées dans un grand plat et je les ai laissées reposer au frigo pendant au moins deux heures.

J’ai préparé une sauce faite de tomates concassées, de concentré de tomates, d’ai écrasé, de vinaigre balsamique, d’une pincée de sucre, d’origan, de sel et de poivre. 

J’ai râpé mon parmesan.

J’ai fait cuire des spaghetonnis al dente, pas trop, car les Français aiment les pâtes trop cuites, surtout qu’ils ne les mélangent pas avec la sauce …

J’ai fait cuire les escalopes à feu moyen dans une grande poêle avec un abondant mélange d’huiles de tournesol et d’olive. Elles doivent être cuites à coeur et la panure juste dorée. J’ai ajouté un quartier de citron pour épicer la viande.

Et puis je les ai servies à ma famille qui m’a dit qu’on se croyait en Italie. Ah la la !

CABILLO MACAO

Je ma suis dit que j’allais donner un peu plus de caractère à mon éternel dos de cabillaud.

J’ai commencé par faire une sauce avec de l’huile d’olive, du jus de citron, un jaune d’oeuf, de l’ail écrasé, une échalote ciselée, beaucoup de persil, de l’aneth, un peu de piment et de la moutarde douce.

Puis j’ai badigeonné mon cabillaud avec de l’huile d’olive avant de le faire griller sur une plancha.

J’ai aussi cuit du riz long grain qui ne colle jamais dans une eau contenant du curcuma. Puis je l’ai fait lentement revenir dans un wok contenant des petits pois surgelés, du piment ciselé, des fines lamelles de carotte, de l’ail écrasé, de la citronnelle ciselée, des zestes de citron.

J’ai mis tout cela dans une assiette qui m’a fait penser à Macao tout en écoutant du fado.

CARBONARA EN FOLIE

Les pâtes à la carbonara sont, comme les escalope milanaises, l’objet d’une mythologie culinaire transalpine.

Du côté italien, on s’en tient à une recette aux oeufs, au pecorino, à la joue de porc fumée et au poivre. De notre côté, on préfère y mettre de la crème fraiche, des petits pois, des lardons et plein de trucs qui font hurler les carbonari, ces charbonniers italiens dont le poivre de la recette rappelle les escarbilles de charbon. C’est une recette de pauvre, une recette pure, un symbole national, voire nationaliste.

Et voilà t’y pas qu’on nous annonce que la recette est née à New York, dans Little Italy, où l’on fait n’importe quoi avec la vraie cuisine !

Pour ma part, je préfère les cuisiner ainsi :

Je mélange trois jaunes d’oeuf, un oeuf entier, du parmesan, de la mozzarella fraîche, réduite en crème et du poivre concassé. Je fais revenir de la pancetta coupée en petits morceaux jusqu’à la rendre croustillante. J’y ajoute les pâtes cuites al dente (tagliatelles, spaghetti, linguine) sans jeter le gras de la cuisson de la pancetta. J’ajoute une louche d’eau de cuisson.

Je verse la sauce et je laisse mijoter quelques minutes en remuant sans cesse.

Je sers tout ça à mes charbonniers descendus de la montagne avec leurs fusils et leurs longs couteaux qui regardent le plat avec leurs yeux féroces, surtout quand Jackie rajoute de la crème à son assiettée !

COQUELET FIN D’HIVER

Au début du printemps, l’hiver n’a pas encore dit son dernier mot.

J’ai apprêté deux petits coquelets que j’ai fourré de citron, frottés au sel et au poivre, couverts de beurre et d’huile d’olive, et entourés de romarin. Je leur ai coupé le bout des ailes et écarté les cuisses avant de les mettre au four. Un vrai programme de printemps.

J’ai épluché des petits champignons de Paris, coupé deux poireaux en rondelles, et de carottes en rondelles itou. Puis j’ai fait revenir les champignons et les carottes dans du beurre et de l’huile d’olive. Les poireaux sont venus les rejoindre plus tard. J’ai jeté dans le wok deux branches de romarin, un peu de sauge, du sel et du poivre et j’ai laissé mijoter à feu moyen. Puis j’ai tout mouillé au vin blanc et au jus de citron. Enfin, j’ai versé de la crème fraîche liquide et un trait de vinaigre balsamique. Et j’ai tout laissé fondre à feu très doux. Je promets de ne pas les avoir trempé dans l’eau autrement que pour les laver ! Une vraie garniture d’hiver, chaude et onctueuse, tout en gardant un peu de fermeté sous la dent. 

Le coquelet de printemps et mes légumes d’hiver ont fait si bon ménage qu’on a tout mangé.

PORC À LA POUTINESCA

Vous choisissez un beau rôti de porc. Prenez de l’échine, jamais du filet, car le filet rôti est sec et cartonneux sans dire qu’il est dur. Tout le contraire de l’échine. Vous l’enveloppez de bacon et vous le fourrez d’emmental. Cela vous donne un rôti un peu orlovien que vous mettez au four après l’avoir enduit de beurre, salé, poivré et entouré de deux branches de romarin. Un peu de vin blanc au fond du plat empêchera le beurre de noircir.

Puis pendant que votre rôti cuit, vous épluchez des champignons, émincez des oignons, coupez en rondelles des carottes et vous jetez tout cela, en commençant par les carottes dans un grand wok avec du beurre et de l’huile d’olive. Vous salez, vous poivrez, vous ajoutez aussi du romarin et du thym, ainsi qu’un piment oiseau qui voletait par là. Vous mouillez un peu au vin blanc et vous ajoutez des poivrons marinés (piquillo pepers) taillés en petits morceaux.

Vous finissez en ajoutant des macaronis cuits très al dente qui se finiront dans le jus des légumes.

Vous servez quand les légumes sont encore un peu croquants en n’oubliant pas de déglacer le plat de viande et d’arroser vos tanches avec ce jus.

C’est bon à vous donner envie d’envahir l’Ukraine.

SALADE DE SAUMON

C’est une petite salade gourmande qui réchauffe quand il fait froid en avril. 

On commence par faire cuire des haricots verts dans une eau assaisonnée de bicarbonate de sodium, pour la couleur. On les cuits juste assez pour qu’ils demeurent bien croquants. Puis on les laisse tiédir.

On prépare une sauce faite d’huile d’olive, de vinaigre balsamique, de jus de citron, d’échalote ciselée menu, de poivre concassé et d’un peu de sel de Guérande.

On assaisonne les haricots, puis on y émiette une bonne quantité de saumon fumé.

Puis on découpe deux pommes en rondelles et on les ajoute à la salade en mélangeant bien pour éviter que leur couleur s’altère.

On déguste en contemplant le nord.

TARTE AUX POMMES VANILLÉE

Tout d’abord, j’épluche mes pommes avec l’épluche pomme. Cela me donne de jolies tranches sans trognon et de longs rubans de peau. Je mets les tranches à macérer dans un mélange de beurre, de sucre, de jus de citron et d’essence de vanille. Je fais revenir les peaux dans un mélange de beurre et de sucre jusqu’à ce qu’elles caramélisent.

Je dispose mes tanches de pomme dans une pâte feuilletée, bien serrées, le dos à l’air. Au milieu, je dispose mes peaux caramélisées. Je saupoudre de sucre. Puis je mets tout cela au four, pas trop chaud, pour que les pommes aient le temps de se colorer sans que la pâte ne brule, pendant quarante minutes.

On, peut, quand on la sort, flamber la tarte au calvados …

Je ne mets pas de compote au fond car ça rend la tarte toute molle, et j’interdis l’usage de la cannelle, cette funeste épice qui dénature tout.

Et puis voilà ! Les pommes sont à croquer !

LES ASPERGES DU PRINTEMPS

Ce sont les premières asperges, elles ont surgi au premier soleil.

Je les ai épluchées, puis je les ai cuites près de quarante minutes à la vapeur.

J’ai préparé une sauce mousseline en faisant une mayonnaise que j’ai allongée au vinaigre et que j’ai incorporée dans deux oeufs en neige.

Puis j’ai fait des oeufs brouillés relevés au poivre et à la ciboulette du jardin.

On les a dégustées encore tièdes avec du pain croustillant.

COUSCOUS DU SOIR

Il m’est passé par l’idée de faire un couscous. Comme ça, juste pour le plaisir.

J’ai d’abord fait revenir des cuisses de poulet coupées en deux, pour dégraisser la peau. Puis j’ai fait revenir des courgettes coupées en dés. Dans le faitout du couscoussier, j’ai jeté des tomates coupées en dés, des pois chiches, des carottes en grosses rondelles, du bouillon, deux piments émincés, des épices couscous. Et j’ai mis tout cela à bouillir gentiment. Au bout de dix minutes, j’y ai ajouté les courgettes, le poulet et un bocal de légumes pour couscous que j’ai toujours en réserve.

Puis je me suis mis à la graine !

Dans un grand bol, j’ai versé un petit bol de couscous moyen (Ferrero car il ne faut pas lésiner sur la qualité), une cuillerée de cannelle, une poignée de raisins secs et de l’huile d’olive. J’ai bien remué et laissé la graine s’imprégner.

J’ai fait bouillir la même quantité d’eau salée que dans le petit bol de graine et je l’ai versée sur le couscous dans le grand bol. J’ai bien touillé à la fourchette pour empêcher que le couscous s’agglutine trop. J’ai couvert et laissé gonfler une dizaine de minutes. 

Alors, j’ai longuement séparé la graine avant de la verser dans le haut du couscoussier. Elle est devenue parfaitement fluide sans former le moindre grumeau. 

J’ai laissé mijoter à la vapeur des légumes pour parfumer encore.

Puis j’ai fait griller quelques merguez, parce qu’un couscous sans merguez, c’est comme le foie gras sans gelée. C’est possible, mais c’est moins bien.

J’ai servi et j’ai ajouté de la harissa mélangée au bouillon.

On a tout mangé après que le soleil était couché ….

TARTE AU CHOCOLAT NOIX

J’avais envie de préparer un dessert, mais pas du tout de sortir par ce temps pour acheter plein de choses pour le faire. Mais j’ai horreur des génoises qu’on démoule quand on ne sait pas quoi inventer.

Alors, j’ai sorti une pâte feuilletée que j’ai fait cuire à sec pendant un petit quart d’heure.

Puis j’ai préparé une crème pâtissière, pas trop sucrée, mais en ajoutant une bonne quantité de chocolat Van Houten dans le lait pour que cela devienne une tarte au chocolat. J’ai versé ma crème dans ma pâte mi-cuite, puis j’ai tout parsemé de cerneaux de noix. 

Un peu de sucre glace, et puis au four pour finir la cuisson. Cela ressort un peu grillé, comme j’aime.

Cela me fait un flan au chocolat qu’il faut bien rafraîchir avant de servir.

Voilà, ça change du clafoutis !

CHORBA GASPACHA

Il me restait une grande quantité de légumes et de soupe de mon dernier couscous. Plus de viande, plus de graine, que la soupe et les légumes.

Alors j’y ai ajouté encore plus de tomates concassées et de bouillon. J’y ai versé du jus de citron et un peu d’huile d’olive et j’ai tout passé au mixeur jusqu’à obtenir une soupe bien lisse que j’ai un peu détendue avec de l’eau.

J’y ai ajouté un concombre, un poivron, plusieurs tomates coupées en dés.

J’ai tout mis au frigo pour en faire une soupe glacée que j’ai saupoudrée de plein de coriandre et qu’ai accompagné de croutons juste passés au four pour bien croustiller.

C’était un peu comme si le Maroc revenait à Séville !

CABILLAUD AU BEURRE CITRONNÉ

Oui, c’est vrai, le cabillaud d’aujourd’hui sent moins la marée que naguère. Il faut donc lui redonner du caractère.

Tout d’abord, je farine mes filets que j’ai coupé en pavés et que je saupoudre de sel et de poivre concassés.

J’épluche des pommes de terre nouvelles et je les cuis à la vapeur.

J’épluche mes oignons de printemps. J’émince la tête et je coupe les queues en fines rondelles que je fixe à l’huile d’olive. Je fais lentement compoter les têtes dans du beurre et de l’huile d’olive.

Je fais revenir mes pavés à feu vif dans un mélange de beurre et d’huile d’olive pour qu’ils se colorent sans trop cuire.

Je prépare un beurre citronné (jus de citron, crème et beurre émulsionnés)

Je mets tout cela ensemble dans des assiettes chaudes bien dressées et je presse un citron pour relever le tout.

Tout cela a une saveur symphonique !

BAVETTE AU POIVRE

Pour commencer, il convient de tailler une bavette bien tendre que l’on cuira dans un mélange de beurre et d’huile d’olive, à feu très vif et en arrosant sans cesse la viande pour qu’elle ne s’assèche pas. Éviter de remuer la viande pour qu’elle colore bien. La retourner et continuer la cuisson. Puis la retirer quand elle est encore bien saignante. 

Bien avant tout cela, on aura mis du poivre concassé dans une petite casserole, avec du beurre que l’on fait fondre sans le faire noircir. On y verse une bonne dose de cognac et on flambe. On éteint le feu avec du bouillon de boeuf. Puis on ajoute de la crème fraîche et un trait de vinaigre balsamique. On laisse réduire.

Juste avant de cuire la viande, on fait cuire des haricots verts extra fins dans de l’eau additionnée de bicarbonate pour une belle couleur vert pétard.. On les cuit al dente, ils ressortent légèrement croquants. On les jette dans une grande  avec du beurre, de l’huile d’olive,  des copeaux d’ail frais et du persil du jardin. On garde chaud sans faire sauter.

On met tout cela dans une assiette et on dévore.

Un petit vin rouge ira très bien avec …

PENNE À L’ARRABIATA ET BIEN PLUS

Les pâtes, c’est avant tout la sauce, mais ce sont les pâtes aussi ! Voilà qui est bien dit !

La sauce, je l’ai commencée comme une sauce al ragu (tomates, oignons et viande hachée, un trait de vinaigre balsamique). Mais en y ajoutant du pesto et du piment, elle a pris une belle tonalité d’arrabiata (le rage). Puis je lui ai ajouté des champignons revenus avec de l’ail et du persil et c’est devenu une sauce comme une mamma sait en faire avec tout ce qui lui reste dans le garde-manger.

Puis j’ai choisi d’excellentes penne que j’ai fait cuire très al dente pour pouvoir le finir dans la sauce à laquelle j’ai ajouté deux louches d’eau de cuisson. J’ai laissé à couvert pendant cinq minutes, puis j’ai servi mes pâtes avec du parmesan râpé.  

Elles étaient bien colorées par leur sauce, juste fermes et onctueuses, légèrement piquantes et parfumées.

CAPPELLETTI PIMENTÉS AU LARD ET BASILIC

Bon, les cappelletti, ce sont des ravioli. Et ceux que j’ai achetés sotn à la riccota et au basilic.

Tout le truc, c’est la sauce ! 

J’ai d’abord coupé du lard en gros lardons bien charnus et pas trop gras. Je les ai ébouillanté un instant pour les dessaler. Puis je les ai fait revenir à feu moyen jusqu’à ce qu’ils soient devenus croustillants. J’ai déglacé au jus de citron et j’ai laissé le liquide s’évaporer. Puis je les ai laissés à feu doux.

Dans un bol, j’ai mis des tomates épépinées et coupées en lamelles fines. J’ai ajouté de l’ai écrasé au couteau, des feuilles de basilic du jardin coupés en lamelles, du poivre, un piment oiseau coupé fin, des pignons de pin. J’ai tout jeté dans la poêle aux lardons. Et j’ai laissé mijoter un petit moment.

J’ai fait cuire les cappelletti et je les ai ajoutés dans la poêle. 

J’ai tout arrosé généreusement d’huile d’olive parfumée et j’ai servi immédiatement pour que l’huile soit chaude, mais pas cuite.

Et puis voilà … on a tout mangé.

TRAVERS DE PORC SAUCE BARBEUK

Vous choisissez un beau travers de porc bien charnu que vous faites mariner dans ma sauce barbecue.

Puis vous le faites griller au barbecue ou au four jusqu’à ce que la viande ait bien coloré et soit devenue croustillante en surface. Il ne reste plus qu’à le couper et le servir aux invités qui montrent des dents affamées.

Pour la marinade et ma sauce barbecue, je verse dans une casserole :

– du vinaigre

– du sucre cassonade

– du miel

– du coulis de tomate

– du piment (piri piri)

– de la Worcester sauce

– du vinaigre balsamique

– une tête d’ail hachée

– un oignon finement émincé

– une rasade de whisky

– un trait de sauce soja

Vous faites chauffer pendant un moment pour tout alchimier.

Il ne vous restera plus qu’à tremper votre travers dedans comme on le ferait avec de mouillettes.

Cela va très bien avec mon écrasée de pommes de terre :

– peler les patates et le faire cuire à la vapeur pendant 45 minutes pour qu’elles se défassent facilement.

– les écraser à la fourchette en y incorporant un mélange de beurre fondu, de crème fraîche, de jaunes d’oeuf, de ciboulette, de sel et de poivre. Cela n’a rien à voir avec de la purée car il reste plein de morceaux  qui donnent à l’écrasée toute sa texture.

TARTE SABLÉE AUX PRUNES

Vous préparez une belle pâte sablée.

Vous la recouvrez de biscuits écrasés.

Vous disposez dessus des prunes rouges et jaunes coupées en deux et dénoyautées que vous aurez mélangées à de la confiture de griottes.

Vous mettez au four pour une cinquantaine de minutes. Dix minutes avant la fin, vous badigeonnez le tout avec de la confiture de griottes mélangée à un peu d’eau.

Vous laissez refroidir et vous vous régalez de ce dessert un peu acide et pas trop sucré. Mais rien ne vous empêche de saupoudre la tarte de cassonade en toute fin de cuisson.

LES DEUX CURRYS

Hier soir, nous étions douze à table. Certains ne juraient que par saint Piment, les autres avaient une sainte horreur du Sapique. Il fallait plaire aux deux camps.

Pour mon curry à la saint Piment, j’ai d’abord décortiqué des grosses crevettes que j’ai fait revenir à feu très vif dans le wok. Puis j’ai fait revenir des courgettes en dé. J’ai épépiné des tomates que j’ai coupées en lanières. J’ai tout réuni et j’ai ajouté du lait de coco et du curry rouge Thaï plutôt épicé. J’ai ajouté des morceaux d’ananas, un peu de leur jus, de la citronnelle, de la cébette coupée menue, un piment oiseau ciselé, de la coriandre. J’ai gardé au chaud jusqu’à ce qu’il enflamme les adeptes de saint Piment.

Pour mon curry anti Sapique, j’ai d’abord fait mariner une heure ou deux des aiguillettes de poulet dans de l’eau salée et du curry jaune. Puis, je les ai séchées et fait revenir à feu très vif dans mon wok. Puis j’ai jeté dans ce wok très chaud des feuilles d’épinard qui se sont vite ratatinées juste assez pour qu’on les voie encore. Puis j’ai fait revenir des courgettes. J’ai tout réuni et j’ai versé un pot de crème fraîche et un pot de curry korma. J’ai mis aussi un peu de citron vert et de de la citronnelle ciselée. Et puis j’ai gardé au chaud jusqu’à ce qu’il doux et rond comme le dos d’un chat.

Et je ne vous parle pas du riz basmati et du pain Batbout à la poêle qui va si bien avec les sauces orientales.

LES CRÊPES

C’était au temps où l’on écoutait la Famille Duraton, Zappy Max et Sur le Banc. Où Geneviève Tabouis nous disait de « nous attendre à savoir que Monsieur K et Monsieur K s’étaient entretenus ». J’avais sept ou huit ans et ma grand-mère flirtait avec les quatre-vingt ans. 

Elle était un mélange de Bretagne et de Normandie, plongeant ses racines dans un monde que Zola n’aurait pas renié.

Elle tenait sa recette de crêpes de sa propre grand-mère qui avait mangé du rat à Paris en 1870. Autant dire qu’il ne s’agissait pas de nouvelle cuisine.

Je la regardais faire et son savoir faire s’imprimait profondément dans la cire encore fraîche de mes souvenirs.

Tout d’abord, elle versait la farine dans le grand saladier. Puis, dans le cratère qu’elle y avait creusé, elle cassait cinq ou six oeufs. Plein d’oeufs. Et elle commençait à touiller avec sa grande cuiller en bois. Quand la pâte devenait trop collante, elle ajoutait du lait. Et encore du lait. 

Puis elle faisait fondre du beurre qu’elle versait en continuant de remuer sa pâte. 

Elle ajoutait une pincée de sel, une bonne poignée de sucre en poudre, une lampée de rhum (que j’ai remplacé par du Grand Marnier). Je mets aussi un peu d’essence de vanille.

Faisant fi de mon impatience, elle laissait sa pâte reposer trois heures.

Puis elle cuisait ses crêpes dans sa vieille poêle toute culottée, sans que jamais une seule n’attache. Elle retournait ses crêpes avec un couteau, dédaignant les ceusses qui savaient les faire sauter en tenant un Louis d’or. Elle n’avait pas de Louis d’or. On les mangeait sitôt sorties de la poêle, parfumées, croustillantes et brulantes, juste avec un peu de sucre ou de confiture d’abricot.

Quand je fais de crêpes j’ai toujours huit ans. Et ma fille m’a bien regardé, et elle a noté la recette qui a, désormais plus de 150 ans.

MAI 2023

POULET À LA CHAIPADOU

Après avoir plumé un poulet à six pattes, vous en prélevez les hauts de cuisses pour les faire mariner longuement dans un mélange de jus de citron, d’huile d’olive, de gros sel, de poivre concassé, d’estragon et d’un peu de piment.

Vous nettoyez de beaux champignons dont cous coupez le pied.

Vous placez votre poulet dans un plat avec une grille avant de le mettre à rôtir à feu moyen, la peau tournée vers le haut. Vous le remplacez par les champignons dans la marinade, en touillant bien. Puis vous mettez les champignons au four aussi, sous le poulet.

Vous cuisez du riz. Puis vous le mettez dans une poêle en y versant le jus des champignons cuits dans la marinade et un peu de persil. Vous finissez la cuisson des champignons dans une autre poêle, à sec pour les faire dorer un peu.

Puis vous servez en gardant la peau du poulet dessus car elle est devenue croustillante comme des chips.

Vous dégustez tout cela en vous demandant d’où vient cette recette, moi, chaipadou.

CONFIT DE CANARD SO BRITISH

C’était le couronnement de Charles III, ce roi qui a attendu toute sa vie de devenir enfin roi d’Angleterre en raison de l’obstination de sa mère à rester vivante. Et que ne vis-je pas sur la couronne du monarque si chenu ? Des fleurs de Lys ! Oui, madame, les Anglais n’ont toujours pas abandonné l’idée de s’emparer de notre douce France !

Et pour le dîner que nous avons donné pour nos amis britanniques, dont les Windsor (oui, oui, et la dame s’appelle Margaret !), j’ai décidé de leur rendre l’Aquitaine en leur concoctant du confit de canard. Tout cela pour leur rappeler qu’ils ne l’ont plus, l’Aquitaine. 

J’ai donc ouvert quelques boîtes de confit baignant dans la graisse de canard. Pour peu qu’on, choisisse une bonne marque, c’est ainsi que le confit est le meilleurs et qu’il peut attendre de vieillir comme un bon vin pendant de longues années. 

J’ai disposé mes cuisses dans un plat, la peau sur le dessus et j’ai tout mis à cuire au four à 200 degrés jusqu’à ce que la peau soit devenue croustillante. 

J’ai aussi disposé des gros champignons entiers mélangés avec un mélange de graisse de canard, de persil et d’ail et je les ai placés en dessous de mon canard. Si cela avait été la saison, j’aurais choisi des cèpes…

J’ai épluché des pommes de terre, plein car nous étions neuf à table, et je les ai coupées en lamelles assez fines. Je les ai disposées dans de grandes poêles après les avoir mélangées à plein de graisse de canard. Quand elles ont commencé à se colorer, j’y ai ajouté mon mélange d’ail, de persil et d’une petite touche de piment. J’ai laissé rissoler, ce n’est pas grave si les pommes sarladaises prennent un peu trop de couleur car c’est le croustillant qui compte.

Quand tout a été prêt, toute ma tablée a tout dévoré en chantant le Rule Britannia.

PARMENTIER DE CANARD

Comme il arrive souvent quand on a servi du confit de canard à une nombreuse tablée, on a vu un poeu grand et quelques cuisses demeurent intouchées. C’est le moment de s’essayer au parmentier de canard !

Commençons donc par dépiauter nos cuisses et à les émietter grossièrement dans un plat profond qui va au four : le parmentier se doit d’être épais. Peu importe que les miettes soient grosses et qu’un peu de graisse les accompagne, cela n’en sera que plus savoureux.

Il restait aussi des pommes de terre que l’on fera cuire à la vapeur, juste assez pour pouvoir en faire des tranches.

On fera aussi revenir des champignons en lamelles et des échalotes émincées dans un peu de graisse de canard, celle qui accompagnait le confit, jusqu’à bien les réduire. Et l’on déposera cela sur les miettes de canard. 

Puis on recouvrira avec les pommes de terre coupées en rondelles, baignées dans un peu du reste de graisse et grossièrement écrasées sur le dessus du confit.

On finira par saupoudrer de la chapelure sur le plat qu’on mettra dans le four à 200 degrés pendant une trentaine de minutes. 

On servira ce parmentier très rustique avec une salade bien assaisonnée, juste pour alléger un peu.

L’ESPRIT DE LA CARBONARA

J’ai lu et regardé des dizaines de recettes de pâtes à la carbonara. J’ai aussi pratiqué mes propres recettes avec ou sans crème fraîche, petits pois et toutes sortes de trucs inventés à propos de cette recette qui partage ses origines entre les montagnes charbonneuses du sud italien et Little Italy.

Je pense que j’ai fini par comprendre …

Il faut d’abord mettre dans un bol quatre jaunes d’oeuf et un oeuf entier. Il faut y ajouter une grande quantité de pecorino râpé pour parvenir à une pâte assez épaisse. Et si vous n’avez pas de pecorino frais, vous pouvez utiliser du parmesan. Et dans cette pâte, vous devez mettre une généreuse quantité de poivre concassé (référence au charbon des carbonari qui était mineurs et rebelles pendant la révolution italienne).

Puis, il faut couper fin de la guanciale, de la joue de porc séchée, que l’on peut remplacer sans trop de dommage par de la pancetta, ou du lard fumé coupé grossièrement. Quelle que soit la charcuterie choisie, l’idée est de la faire revenir à feu moyen jusqu’à ce qu’elle ait rendu sa graisse et qu’elle soit devenue croustillante.

Puis vous faîtes cuire les pâtes. Vous avez le choix entre les spaghetti, les tagliatelles, les fettuccine, voire même les penne. Et c’est là que tout commence !

Il faut cuire les pâtes très al dente. Une fois cuites, vous réservez la guanciale, la pancetta, les lardons devenus croustillants et vous déglacez la poêle avec les pâtes passées de leur eau de cuisson directement dans le gras des cochonnailles. L’eau des pâtes absorbe tout ce qui a attaché au fond de la poêle.

Vous ajoutez une première louche d’eau de cuisson et continuez de touiller les pâtes.

Et, maintenant, vous versez le mélange d’oeufs, de fromage et de poivre dans les pâtes en mélangeant sans cesse (sans cesse, j’ai dit !).

Vous rajoutez une louche d’eau de cuisson tout en continuant de touiller sur la poêle à feu très doux. Quand l’eau est absorbée, vous rajoutez encore une louche jusqu’à ce que les pâtes aient la consistance souhaitée.

Tout à la fin vous versez vos charcuteries croustillantes et laissez mijoter à feu très doux pendant une ou deux minutes.

Il est temps de servir, de saupoiudrer de copeaux de parmesan, et de déguster un plat de pâtes aux saveurs sauvages comme des bandits italiens.

SALADE PATATA COPPA

Hier soir, nous n’étions pas d’humeur à faire un long repas avec plus d’une douzaine de services allant des amuse-gueule, au  café gourmand, en passant par les potages, les hors d’oeuvre, les entrées, les poissons, les entremets, les trous normands, les rôts, les plats en sauce, les légumes divers, les fromages, les salades, les sorbets et les desserts. Nous voulions simplement faire simple en toute simplicité.

Au fond du saladier, j’ai jeté des petits oignons de printemps émincés et marinés dans de l’huile d’olive, de l’ail, du poivre et du piment.

J’ai cuit à la vapeur de petites pommes de terre juste à point, puis les ai coupées en grosses rondelles. je les ai ajoutées encore tièdes.

J’ai ajouté quelques oeufs durs coupés en rondelles.

Puis j’ai émietté de la coppa, mais cela aurait pu être du jambon cru de n’importe quel origine cochonne.

Puis j’ai mis des cornichons émincés.

C’est alors que j’ai monté une mayonnaise avec beaucoup de moutarde, bien vinaigrée et enrichie d’une bonne rasade de ketchup.

Il ne restait plus qu’à dévorer tout cela avec une baguette bien chaude et du bon vin. On attendra le beau temps pour faire plus léger.

CABILLAUD FUMÉ À LA CAPITAINE HADDOCK

Le cabillaud n’est guère différent de l’aiglefin, tout comme le haddock ne l’est, naturellement de la morue. L’un est fumé, l’autre est salée. Et si l’on traite le cabillaud comme on traite le haddock, en le colorant et et en le fumant, la confusion est totale car ces poissons sont de la même famille.

Et, pour le coup j’ai fait dessaler mon cabillaud dans du lait pendant une nuit. Je l’ai lavé et je l’ai fait cuire à feu doux dans un mélange d’eau et de lait. Pas trop longtemps pour que la chair demeure ferme.

Je l’ai servi avec de petites pommes de terre vapeur.

Je l’ai arrosé d’une sauce faite de beurre fondu mélangé à une touche d’huile d’olive, de jus de citron, de câpres, de sel et de poivre et de persil. 

Mille sabords, que c’était bon !

SALADE DE MÂCHE AUX GÉSIERS

Ce n’est toujours pas une salade de printemps car les Saints de Glace nous gratifient d’un climat à vouloir se réchauffer un peu tout en espérant alléger notre menu. Les gésiers confits sont un met idéal pour cette entreprise.

Il suffit de les jeter dans une poêle, en compagnie d’un oignon ciselé, de quelques pommes de terre vapeur coupées en rondelle et d’ »un peu de cette graisse de canard qui nous reste d’un récent confit. On sale et on poivre un peu, puis on fait rissoler doucement pendant un petit moment, jusqu’à ce que cela commence tout doucement à prendre couleur. On ajoute une bonne rasade de bon vinaigre que l’on laisse cuire encore un peu. Puis on laisse tiédir.

Dans un saladier, on dispose une bonne quantité de mâche bien fraîche, un peu de persil.

Quand les gésiers et les pommes de terre sont tièdes on les mélange à la salade en remuant vivement. 

On rectifie l’assaisonnement avec un peu d’huile d’olive et de vinaigre.

On ajoute, juste avant de servir de petits croûtons qui permettent de faire un sort à la baguette qui commençait à rassir dans la huche à pain.

Et puis on se régale de ce plat dont oublie trop souvent à quel point il est délicieux.

CURRY DE POISSON À LA CATA

Hier, le congélateur a rendu l’âme, entraînant dans son effondrement toutes sortes d’aliments que cela n’avait pas laissé froid. Parmi les victimes, deux beaux paquets de cabillaud congelé qui faisaient peine à voir. 

Qu’à cela ne tienne, je les ai fait revenir à feu vif dans mon wok, puis je les ai réservés, les remplaçant par deux oignons blancs émincés, puis par des tomates vidées et coupées en lamelles accompagnées d’un poivron nrouge coupé en julienne. 

J’ai versé sur cela un grand bocal de curry madras de chez Patak, du lait de coco, de l ‘ananas en morceaux avec leur jus (pas de sirop, hein !), des petits pois (rescapés eux aussi). J’ai tout fait mijoter avant de remettre le poisson juste à temps pour qu’il ne s’émiette pas.

Puis, un peu de coriandre ne fera pas de mal à tout cela, ainsi que du riz basmati parsemé de cardamome et accompagné de nans.

Tout cela pour le repas de dimanche midi, ou pour demain quand on aura mangé le repas prévu. Parce que chez moi, on prévoit, madame ! Même l’imprévu.

BROCHETTES DE BOEUF

Mon âme de Cosaque ne résiste pas, de temps à autre, d’emporter sous ma selle un beau filet de boeuf pour l’attendrir à la manière d’Attila.

Revenu dans ma datcha et en sirotant une petite vodka à 70°, je détaille la viande désormais tendre comme une jeune esclave. Puis j’embroche des oignons, des poivrons, des citrons, des tomates, du lard et du boeuf  dans un ordre digne de fibonacci. 

Puis je fais mariner plus d’une journée mes brochettes dans un mélange d’huile d’olive, de vinaigre, de piment fort, de paprika, de sauce soja, de gingembre en poudre, d’ail écrasé et de poivre en les retournant plusieurs fois. Je détends cette marinade avec un peu d’eau.

J’épluche des pommes de terre nouvelles et je les fait cuire à la vapeur jusqu’à mi-cuites, puis je les finis en les faisant frire.

Je jette mes brochettes sur le gril bien ardent, nourri par le feu des débris de la datcha de mon voisin qui m’avait regardé avec un drôle d’air, pour les griller en gardant la viande saignante.

Je récupère la marinade et je lui adjoint une bonne quantité de ketchup, je la lie avec un peu d’eau mélangée à de la fécule de pomme de terre. J’obtiens ainsi une sauce barbecue digne d’un cavalier à la férocité débridée.

Je sers tout cela en poussant un grand « HOY ! » et en lançant ma chapka en poil de loup en l’air.

LA SALADE GRECQUE

Quiconque a passé son été sur une île grecque a forcément mangé cette salade aux saveurs intenses, plus ou moins massacrée par les tavernes de plages. Mais cela sent si bon le sirtaki !

Pour ma part, je coupe assez menu deux poivrons, deux tomates, un gros oignon rouge, un concombre et de la feta. J’y ajoute des câpres, des olive noires dénoyautées par mes soins, des anchois et de l’origan.

J’arrose le tout d’une bonne huile d’olive très parfumée et je sers. 

Chacun y versera autant de vinaigre de vin qu’il souhaite.

Cela se mange accompagné de pitas ou de pain chaud. 

Un petit vin blanc (non résiné, s’il vous plait), vous incitera à chanter des airs sur des rythmes de guitare et de bouzouki.

MELON PARME

Choisir un melon de Cavaillon bien mûr. Il se reconnaît à son poids plus important que son petit frère pas mûr. Vous lui flairez le cul et c’est plein de parfum. Vraiment ce n’est pas difficile.

Vous le préparez en segments, comme une pomme, une orange, mais pas un choux-fleur.

Vous lui adjoignez de fines tranches de jambon de Parme, le seul jambon fumé qui allie saveur, finesse et onctuosité.

Vous saupoudrez le tout de poivre concassé, c’est juste ce qu’il faut pour faire chanter le goût du melon.

Vous ajoutez quelques feuilles de menthe archi-fraîche qui s’alliera au poivre pour augmenter encore le miam de ce plat.

Un petit rosé de Provence bien frais complètera le charme.

Et, voilà, cela sent déjà les vacances.

PAUPIETTES DE PRINTEMPS AUX CAROTTES GLACÉES

Je me suis dit, comme ça que je pourrais faire mes paupiettes d’une autre façon. 

J’ai commencé par les faire revenir dans un mélange de beurre et d’huile d’olive, puis je les ai réservées pour les remplacer par des champignons entiers que j’ai aussi fait revenir avant de les mouiller de vin blanc et de leur ajouter de la moutarde mi-forte. J’ai retiré la barde de mes paupiettes, puis je les ai remises dans le plat en les coupant en deux. Puis j’ai ajouté une bonne dose de crème fraîche. J’ai laissé mijoter.

J’ai choisi de belles carottes nouvelles que j’ai quand même épluchées. Puis je les ai coupées en deux avant de les placer dans une grande poêle avec du beurre, de l’huile d’olive et du sucre en poudre. Puis je les ai laissé cuire en les retournant régulièrement. Quand l’eau s’est complètement évaporée, elles ont commencé à tout doucement caraméliser. À la fin je les ai saupoudrées d’un peu de poivre concassé.

J’ai ajouté à mes paupiettes des penne cuites al dente et je les ai saupoudrées d’oignons de printemps émincés et juste réchauffés dans la sauce.

Tout cela avait des saveurs plus pointues que d’habitude, l’hiver s’était fait printanier. 

JUIN 2023

CREVETTES DE CHINE TOQUÉE

Vous allez commencer par éplucher des crevettes, bien les sécher et les faire mariner dans de l’huile d’olive.

Vous continuerez en coupant deux courgettes en dés, en éminçant des champignons, des tomates épépinées, un poivron, en écrasant de l’ail et en rapant du gingembre. Vous jetez tout cela dans un wok pour faire réduire en arrosant de nuoc mam, de sauce soja light, de pâte de piment, de jus de citron, de sel et de poivre.

Vous faites cuire du riz pendant que vos légumes s’assèchent doucement dans le wok.

Puis vous mélangez le riz et les légumes du wok et vous ajoutez un bouquet de coriandre hachée.

Tout à la fin, vous faites sauter vos crevettes à feu très vif pendant très peu de temps.

Il ne reste plus qu’à servir tout cela dans des assiettes chaudes en pensant au président Mao …

SAINT JACQUES À LA NOIX

J’avais des noix de Saint Jacques et je me demandais comment les marier avec ma soupe de poisson,. J’ai d’abord fait chauffer ma soupe de poisson, puis je lui ai ajouté une boite de concassée de tomates et une brique de crème fraîche. J’y ai mis un peu de nuoc mam, un cube de gingembre râpé, un peu de sauce soja, du piment, du jus de citron, du poivre et du persil. 

J’ai snacké mes noix de Saint Jacques, pour les faire dorer un peu.

Puis je les ai mises en assiette creuse et je les ai recouvertes de ma soupe.

Avec un bon rosé bien frais, on se sent sur les bords de la Grande Bleue à mon qu’on ne soit à Danang.

LE TATAKI DE JACKIE

Quand Jackie se met en cuisine, elle est bien capable de nous prendre par surprise en étudiant ses recettes avec un soin extrême et en nous offrant des plats vraiment délicieux où son inventivité n’est jamais en reste.

Ce soir, elle nous a préparé un tataki de saumon avec des brocolinis et une sauce teriyaki. Banzai.

Elle a d’abord fait cuire les dos de saumon à l’unilatérale : les frotter d’huile d’olive et les laisser dans la poêle cuire doucement, sans les couvrir, sans les retourner, juste assez longtemps pour que leur peau soit devenue croustillante comme une chips.

Elle a préparé sa sauce teriyaki en versant dans une petite casserole de la sauce soja, des gousses d’ail, du sucre brun (brown sugar qu’on ne trouve pas en France, mais on peut le remplacer par de la cassonade et du miel), du gingembre frais râpé. Pendant que la sauce cuit tout doucement, on dilue de la fécule de maïs avec un peu d’eau et on ajoute ce mélange à la sauce pour la faire épaissir. On peut y ajouter du saké ou du mirin. Mais ce n’est pas indispensable.

Elle a fait cuire le riz en veillant à bien le rincer pour qu’il ne colle pas.

Elle a fait cuire les brocolinis quelques minutes à la vapeur, juste assez pour qu’ils soient encore croquants.

Le tout se dresse dans une assiette creuse avec un peu de sésame blond pour le croustillement.

Puis elle tout mis ensemble et on a pu sortir les baguettes !

LE MI XAO DE JACKIE

Le mi xao, c’est ce plat que l’on me servait presque chaque jour quand je me rendais à l’orphelinat en 1996. Une femme au regard fier le préparait dans sa cuisine, une grande pièce pleine de bassines de métal, où elle faisait cuire le repas des enfants sur un foyer à même le sol. De cette cambuse médiévale, elle créait des plats généreux aux saveurs explosives.

Jackie a entrepris de savoir faire ce plat magnifique. 

Tout d’abord, elle coupe en julienne des carottes, des navets, des poivrons, du céleri en branche, du choux chinois. Elle fait tout sauter dans un grand wok en ajoutant le choux à la fin. Puis on mouille avec de la sauce d’huitre et on sale avec de la sauce soja.

Dans le même temps, elle fait sauter du boeuf, du merlan coupé en fines lamelles contre le sens de la fibre.

Dans le même temps aussi, elle fait cuire les « mi », des nouilles aux oeufs en petits nids, qu’elle jette dans l’eau bouillante, puis laisse tremper dans l’eau sous laquelle on a arrêté le feu. Au bout de six minutes, on les rince à l’eau froide… et voilà !

Il ne suffit plus que de tout servir, de parsemer de coriandre et d’arroser de piment bien fort !

Et pouf ! je me retrouve à Hanoï.

MILANESE CON LIMONE

Qui a dit que l’escalope milanaise devait être de veau avec une sauce tomate ?  Les Français … car les Milanais qui ont hérité ce plat de la présence autrichienne, le préparent de différentes manières et ne l’associent jamais à des pâtes à la tomate.

Cette fois-ci, j’ai choisi de beaux filets de poulet que j’ai tranché en deux dans l’épaisseur et que j’ai attendris à grands coups de rouleau à pâtisserie.  Puis je les ai couverts de farine avant de les tremper dans des oeufs bien battus, puis dans un mélange de chapelure, de parmesan, de sel et de poivre, deux fois.

Puis je les ai laissés reposer quelques heures au frigo.

Puis j’ai émincé deux beaux oignons que j’ai fait blanchir et fondre dans un mélange de beurre et d’huile d’olive. J’ai ensuite râpé le zeste de deux citrons, puis versé le jus de ces citrons. J’ai ajouté une dose généreuse de câpres. Enfin j’ai ajouté de la crème fraîche, du sel, du poivre et une pincée de curcuma (pour la couleur).

J’ai fait cuire mes escalopes à feu doux / moyen  dans une grande poêle, avec du beurre et de l’huile d’olive (beaucoup). J’ai fait attention de les cuire à coeur sans brûler la panure.

J’ai servi tout cela avec de tagliatelles, mais rien ne m’empêchait de préférer une salade d’épinards.

La viande était si tendre que je pouvais la couper avec ma fourchette.

TRAVERS DE PORC AU BON ENDROIT

C’est bientôt l’été et le triomphe des barbecues qui brûlent la viande et l’enrobent de particules cancérogène si délicieuses. Il est donc facile de trouver un travers de porc de bonne qualité, cru et mariné sans sacrifier aux saveurs mexicaines. On peut aussi les mariner soi-même sans beaucoup d’effort, avec de l’huile, des épices et quelques ingrédients issus de notre imagination gustative.

Plutôt que sur un barbecue, il est aussi avantageux de le cuire à la plancha, laissant la viande se marquer peu à peu, tout en se cuisant en dedans sans perdre sa tendreté.

Pour aller avec ce travers, de petites pommes de terre nouvelles s’attendrissent à la vapeur et vont dorer dans une poêle à frire.

Une délicieuse salade d’épinards frais, saupoudrée de pignons de pins, se laisse fatiguer avec de l’huile d’olive avant de recevoir, juste avant de servir, une bonne rasade de vinaigre balsamique.

Et puis, il y a la sauce barbecue maison. On la fait en faisant revenir doucement des oignons hachés. On y incorpore du sucre brun (brown sugar !) ou du sucre roux ou du miel. Puis on ajoute du concentré de tomate, du vinaigre de vin, de la sauce soja, un peu de piri piri et une rasade de whisky. La sauce est forte, onctueuse et elle fait voyager les papilles. 

Le tout se mange salement avec les doigts, on en met partout, mais qu’est-ce qu’on se régale, avec un bon rosé bien frais.

BROCHETTES DE PORC A LA PLANCHA

Et si on se faisait des brochettes ?

Y a un rôti de porc taillé dans l’échine et que je te coupe en gros dés. L’échine c’est gras, ça grille bien !

Nous avons des tranches épaisses de lard cru, que je coupe aussi en dés.

Nous avons deux poivrons, un gros oignon et un citron.

Que je t’enfile tout ça sur mes brochettes, un légume une viande, un légume, une viande, jusqu’au bout.

Le tout va dans un grand plat creux que j’arrose généreusement d’une marinade faite d’huile d’olive, de citron, de piri piri, d’herbes de Provence, de paprika, de sel et de poivre concassé. Et je laisse mariner une ou deux heures en retournant et arrosant les brochettes.

Y reste plus qu’à les griller. Je les poses sur ma plancha que je pose sur un feu moyen pour cuire à coeur sans trop brûler.

Pour aller avec ce truc, je te fais cuire des haricots verts al dente dans une eau additionnée de bicarbonate. Une fois cuits je les balance dans le saladier où les attend une vinaigrette d’huile d’olive, de citron et de vinaigre balsamique, d’échalotes émincées et de dés de tomate. Et que je te sers ça tiède avec les brochettes bien grillées !

Non mais !

MA SALADE D’ÉTÉ

Tous les étés, je prépare ma salade favorite, bien meilleure que le traditionnel jambon – Parme.

Tout d’abord, je découpe en dés un beau melon de Cavaillon juste mûr à point. Puis je découpe de la même manière deux nectarines et deux brugnons.

J’ajoute à ma salade du jambon de Parme effiloché. Je préfère le jambon de Parme à tous les autres jambons fumés car il est plus fin, plus moelleux et plus parfumé.

Puis je parsème le tout de menthe ciselée et de poivre concassé.

Et c’est tout …

Manque plus que le rosé bien frais, du Saint Tropez, du Bandol ou du Tavel et la canicule n’a plus qu’à bien se tenir.

LE CLATOUFIS AUX CERISES DU JARDIN

Le clatoufis est ma version personnelle et inimitable de préparer le flan aux cerises.

Tout d’abord, vous faites précuire une pâte brisée dans un moule assez profond.

Ensuite, vous cueillez plein de cerises sur le cerisier du jardin. Vous dénoyautez vos cerises en veillant à en expulser les éventuels petiots vers qui y ont élu domicile. Vous faites mariner une bonne heure vos cerises dans un mélange d’eau, de sucre et de confiture de cerise.

Puis vous vous lancez dans la crème pâtissière… Vous mettez à chauffer un litre de lait additionné de vanille. Dans un saladier, vous mettez six à sept jaunes d’oeufs. Vous les battez avec cent grammes de sucre. Puis vous incorporez cent grammes de farine en diluant en ajoutant du lait tiède. Vous ajoutez encore du lait tiède et vous reversez le tout dans la casserole. Vous laissez chauffer doucement en touillant continuellement avec un fouet. Soudain, la crème prend, devient onctueuse, épaisse et parfumée. Et voilà ! C’est inratable !

Maintenant, vous répandez les cerises sur la pâte mi-cuite. Puis vous versez la crème pâtissière et vous faites cuire trente à trente cinq minutes à four bien chaud.

Vous retirez votre clatoufis quand le dessus s’est bien marbré de brun, voire de noir qui lui donne ce supplément de saveur fumée.

Vous l’abandonnez quelques heures au frigo, parce que ça se mange bien frais.

JUILLET 2023

ASPERGES HOLLANDAISES

Vous prenez une botte d’asperges vertes que vous épluchez sommairement et dont vous coupez le pied à quelques centimètres avant de les cuire à la vapeur pour qu’elles soient encore un peu fermes.

Vous concoctez une sauce hollandaise en faisant fondre du beurre dans des jaunes d’oeufs au bain marie en touillant en permanence. Vous finissez votre sauce avec un jus de citron, du sel, du poivre et, pour l’occasion, de la ciboule fraîche coupée menue.

Vous préparez des oeufs brouillé en battant les oeufs avec un peu de crème fraiche, vous les faites cuire dans du beurre à feu doux tout en touillant jusqu’à ce que les oeufs soient fermes.

Vous servez dans des assiettes tièdes et vous vous régalez …

SALADE CYCLADE

C’est, comme qui dirait, une salade grecque avec un peu plus qu’une salade grecque, parce plus qu’y en a, plus que c’est bon !

Il s’agit tout simplement de couper en gros dés quelques tomates, un poivron jaune, un poivron rouge, un poivron vert long, un concombre, un gros paquet de feta de première qualité.

Il suffit encore d’y ajouter des olives noire, des câpres, des anchois, un gros oignon rouge émincé, de l’origan, du poivre et une bonne dose d’huile d’olive.

Vous touillez bien pour que tout se mélange tout en faisant gaffe que la feta ne s’effrite pas trop.

Quand vous servez avec des pitas bien chaudes, vous pouvez ajouter le vinaigre. 

Comme ça, comme vous en avez encore trop fait, vous pourrez en remanger demain.

Allez, Costas, remets moi un petit ouzo !

AIGUILLETTES DE POULET MILANAISE

On trouve dans les bonnes boutiques des aiguillettes de poulet panées. C’est comme les  nuggets, mais c’est franchement meilleur parce que ce n’est pas du poulet haché. Et puis, vous pouvez toujours les faire vous même, c’est vraiment facile. Il ne reste qu’à les faire cuire dans la friteuse, juste assez pour qu’elles soient bien dorées sans être trop cuites.

Pour la sauce tomate, Une boite de tomates concassées, une boite de concentré de tomates, un peu d’huile d’olive, un peu de piment, une gousse d’ail écrasée et hachée, un peu de sucre, un peu de poivre et de sel, quelques herbes de Provence et d’origan. Et voilà.

Cette fois-ci, j’ai fait des penne, parce que je n’avais pas envie de spaghetti, mais c’est vous qui voyez …

Un peu de citron, un peu de parmesan. 

Et voilà le plat le moins italien du monde et que tout le monde croit italien …

SAUCISSES BERLIN TOULOUSE

J’ai acheté des saucisses de Toulouse. Je les aime bien car elles me rappellent le cassoulet.

Je les ai fait bouillir quelques minutes dans de l’eau additionnée de poudre de curry pour qu’elles perdent un peu de leur gras et prennent un peu le goût qu’on trouve dans les curry wurst si typiques de Berlin.

Puis je les ai finies à la poêle dans un peu d’huile, à feu doux pour qu’elles cuisent à coeur et ne brulent pas trop sur la peau.

J’ai lavé des haricots blancs (déjà cuits, en provenance du sud ouest). Je les ai versé dans des tomates concassées, de sauce Worcester, un peu de piment, d’huile d’olive (j’aurais pu préférer de l’huile noix), quelques herbes et un peu d’ail.

J’ai coupé une carotte en fines rondelles et je les ai fait cuire dans un petit peu d’eau, d’huile et de sucre jusqu’à évaporation pour qu’elles deviennent brillantes. Je les ai ajoutées aux zaricots.

Et on a mangé tout ça à la fraîche, juste après que la canicule soit retournée se coucher.

Et le lendemain, c’était encore meilleur …

TARTE AUX ABRICOTS DE POISSY

Poissy est connue pour sa prison en centre ville et pour Saint Louis. Mais cette ville est également célèbre pour ses abricots et l’alcool qu’on en fait, le Noyau de Poissy. Bon, ya plus d’abricots à Poissy, c’est un fait et on va désormais les acheter dans le Roussillon quand ce n’est pas encore plus loin.

On va donc acheter de beaux abricots aux joues rouges. On va les couper en deux et les dénoyauter. Puis on va les faire fondre dans une grande poêle avec du beurre et de la confiture d’abricots. On va les saupoudrer de romarin et d’une bonne rasade de Noyau de Poissy. On les égouttera avant qu’ils n’aient trop ramolli et on continue ra à faire réduire le jus.

On fera précuire une pâte brisée, puis on disposera les abricots en les serrant bien. On remettra la tarte au four jusqu’à ce que les abricots commencent à caraméliser sur le dessus.

Puis on ajoutera au jus de cuisson, devenu épais, de la confiture aux griottes entières et on laissera encore réduire avant de répandre cette sauce sur la tarte.

Il ne restera plus qu’à faire refroidir cette tarte au frigo, ce qui figera le tout.

On la servira aux invités en liesse cette tarte peu sucrée et que l’on mangera de façon collégiale.

FILET AU POIVRE

Un bon tournedos, c’est du filet ou c’est rien ! Moi, c’est moi qui le dis !

Bon, vous le faites un peu mariner avec du sel, du poivre et de l’huile d’olive. Puis vous le passez sur un gril bien chaud pour qu’il marque bien tout en restant bleu à coeur.

Vous épluchez des petites pommes de terre nouvelles et vous les faites mi-cuire à la vapeur. Puis vous les passez à la friture pour qu’elles soient dorées.

Et maintenant, la sauce au poivre. Vous mettez dans une petite cocotte du poivre concassé, du bouillon de boeuf émietté et une bonne quantité de beurre. Quand c’est bien chaud, vous versez un peu de cognac et vous flambez. Vous ajoutez de la crème fraîche et du vinaigre balsamique et vous laissez réduire. 

Et bah voilà, c’est ça le steak au poivre comme on aime !

BROCHETTES DE POISSON DE LA MER DE CHINE

Vous préparez de belles brochettes avec des poissons fermes (lotte, saumon, thon, saint Jacques, gambas) et vous les faites mariner dans des herbes, de l’huile d’olive, du jus de citron et des épices. Après quelques heures de marinade, vous les ferez cuire sur un gril très chaud pour que cela n’attache pas trop.

Vous coupez menu des poivrons rouges, verts, jaunes, un oignon, un piment, du gingembre, de l’ail et vous faites tout sauter dans un wok. Vous y ajouterez du riz et vous mélangerez bien.

Vous éplucherez des bokchoi (ou pakchoi) que vous ferez cuire à feu vif au wok en y ajoutant du gingembre, de l’ail et un peu de bouillon et de sauce soja à la fin.

Et vous servirez tout cela en pensant au Président Mao.

BISTECK À LA SAUCE ENTRECÔTE

Il existe deux sauces dont le secret de fabrication est un mythe tenace. Il ne se passe pas un mois sans que quelqu’un prétende avoir percé le mystère de ces préparations. La sauce de l’Entrecôte est d’autant plus secrète qu’elle est liée à un restaurant mythique: le Relais de Venise et sa célèbre entrecôte. Ce restaurant n’a rien de vénitien et ses patronnes ont omis de déposer le terme entrecôte, si bien que pendant des décennies une chaîne de gargotes a servi une bien médiocre imitation du fameux plat. Donc la sauce est-elle celle du Relais de Venise ou celle des imitateurs ?

Bon, voici ma version qui reprend une recette qui me semble raisonnable, publiée sur le web.

Vous faites fondre une grosse noix de beurre dans un poêlon. 

Vous y ajoutez une échalote ciselée, une gousse d’ail écrasé, quelques cerneaux de noix, quelques anchois, quelques câpres, un peu de sauce Worcester, de la noix de muscade, de l’estragon, du cerfeuil, du basilic et de la sauge frais ou, au pire congelés, pas secs. Vous ajoutez un peu de jus de citron. Ni sel ni poivre. vous faites fondre tout cela sans faire cuire ni dorer. à feu très doux, en ajoutant régulièrement du beurre jusqu’à 200 grammes.

Maintenant, vous mixez tout cela pour en faire une pâte bien lisse.

Vous ajoutez une grosse cuillerée de moutarde et deux jaunes d’oeuf que vous battez doucement pour les faire prendre dans la sauce, comme pour une sauce hollandaise ou béarnaise. Cette manière de faire me convient mieux que celle de mon modèle, peut-être plus fidèle à l’original.

Ça a l’air compliqué comme ça, mais ce n’est que de l’assemblage !

Au bout d’un moment, la sauce prend et il ne reste plus qu’à la servir sur un beau steak poêlé, des haricots verts ou des frites. Pour le steak, choisissez un de ces morceaux du boucher qui vont très bien avec cette sauce : la poire, l’araignée ou le merlan. Et pour faire chic, coupez votre steak en lamelles avant de le servir.

SHRIMPY RICE

On aura fait sauter un oignon, un poivron rouge, un vert, un jaune, une gousse d’ail, un piment oiseau dans un peu d’huile. On aura arrosé cela de nuoc mam et de jus de citron.

On aura fait sauter des gambas décortiquées à feu très vif dans un peu d’huile. Une fois bien marquées, on ajoute les gambas au riz, puis on déglace la poêle pour récupérer le jus.

On cisèle de la coriandre au dessus du plat, on sale, on poivre et on déguste ce plat très simple et parfumé.

LE MI XAO

C’était le plat que la cuisinière de l’orphelinat de Dong Da me préparait souvent quand j’étais là avec ma fille, à m’occuper des enfants revenant de l’école.

C’était un plat simple, mais très savoureux:

Des bâtonnets de carotte, de navet, de radis, de poireau, de céleri, de poivron, de tous les légumes que l’on trouve.

De la viande de boeuf coupée en fines lamelles contre le sens de la fibre.

De l’ail écrasé, de la sauce soja, de la sauce d’huitre.

On fait tout revenir dans le wok, juste assez pour que les légumes restent croquants.

On y ajoute les mi, des nouilles plates de blé dur.

On  sert avec du piment, de la coriandre, des cacahuètes et du jus de citron.

Et voilà. A chaque fois je me régalais en m’habituant à manger très épicé. Je songeais à ces gens qui m’avaient fortement recommandé de ne jamais manger d’herbes crues dans ce pays où elles sont omniprésentes.

FRAISES AU VIN

J’avais six ou sept ans et, chez mon oncle et ma tante, on me servait des fraises baignant dans du vin. Personne ne s’en émouvait.  Alors j’ai pris goût au picrate !

Vous prenez de belles fraises que vous équeutez et que vous laissez mariner dans un mélange de vin, de sucre et de confiture de griottes.

Vous prenez des feuilles de menthe lavées et bien séchées que vous enduisez d’un mélange de blanc d’oeuf battu et de sucre. Vous les posez sur du papier sulfurisé, vous les saupoudrez de sucre cristallisé. Vous les passez au four pendant une heure, vous les retournez en évitant de les briser et vous les laissez encore trente minutes. Elles sont devenues craquantes comme du cristal.

Dans un verre vous mettez un peu de marinade, quelques fraises, une boule de sorbet à la framboise et quelques feuilles de menthe cristallisées.

Et hop !

SPAGHETTI BOLOGNESE

C’est un plat qu’on ne vous servira pas à Bologne car, dans cette ville, ce seront plutôt des tagliatelle al ragu, mais surement ni des spaghetti, ni de la sauce tomate à la viande hachée. C’est cela le mystère de la cuisine italienne : ce n’est pas la même en Italie et ailleurs.

Dans cette affaire, tout est une question de sauce.

On commence par faire peu à peu réduire des tomates concassées en leur ajoutant de l’ail, du piment et un peu d’huile d’olive. Certains peuvent ajouter un peu de vin et de vinaigre balsamique. Une cuiller à soupe de sucre adoucit l’acidité des tomates. On peut ajouter une bonne cuillerée de pâte de pesto, moi j’aime bien.

Dans une poêle creuse, on fait revenir du bifteck haché dans un peu d’huile jusqu’à ce qu’il soit tout défait.. Puis on le réserve et on le remplace par une fine julienne de carotte, de céleri et d’oignon qu’on laisse fondre à couvert puis s’assécher à découvert en ajoutant une bonne dose d’ail écrasé et haché.

Puis on fait cuire les pâtes, des spaghetti N°5, dans beaucoup d’eau salée. En fin de cuisson, on prélève une louchée d’eau pour l’ajouter à la sauce. La fécule de blé va servir à lier mieux la sauce.

On sert  les spaghetti, puis on les recouvre de sauce avant de saupoudrer de parmesan râpé. Exactement comme ce que ne font pas les Italiens  qui mettent la sauce au fond d’un plat et y mélangent les pâtes très al dente et qui finissent de s’attendrir dans ce mélange. Quand je vous disais …

LES PENNE ALL’ ARRABIATA

Ce sont de pâtes qui ont la rage, autant dire qu’elles sont bien pimentées.

Il fallait que j’improvise un dîner pour ma tribu qui avait faim. Les penne all’arrabiata sont la solution idéale en de telles circonstances où l’urgence et la facilité priment.

Pour les faire, je pars de ma sauce bolognaise dont j’avais, bien-sûr fait beaucoup trop car, quand on aime on ne compte pas. Vous allez me dire que ce n’est pas du tout comme ça qu’on fait, mais, moi, je trouve que c’est un bon départ. J’y ai rajouté un peu de crème fraîche, du pesto et beaucoup de piment. puis une grande louche de l’eau de cuisson des penne. Ma recette est très italienne en ce qu’elle est tout à fait personnelle, comme chaque recette de pâte dans la Botte. La base, c’est tomates, basilic et piment. Tout le reste, c’est vous qui voyez !

Puis, j’ai verse toutes les penne al dente, dans la sauce et j’ai laissé mijoter jusqu’à ce que la sauce soit presque complètement absorbée par les pâtes. C’est comme ça qu’ils font, les Italiens. 

J’ai servi et j’ai mangé et j’ai eu bien chaud ! Mamma mia !

GRILLADE DE PORC AUX LÉGUMES SAUTÉS

Les grillades de porc sont une viande est une viande fibreuse et tendre qui se prête volontiers au barbecue, ce qui explique sa présence sur les étals en été.

Moi qui considère le barbecue comme un vestige des australopithèques, je me contente de la plancha qui m’épargne les émanations de charbon de bois traité pour mieux brûler de résidus de pétrole.

Je prends mes steaks de porc et je les aplatis à grands coups de feuille de boucher, puis je les marine une heure dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de piment, de paprika, d’ail, de sel et de poivre.

Pendant ce temps là on aura émincé de la courgette, du bokchoi, du céleri branche et tout légume qui se prête à se faire sauter dans un wok ardent, à se faire arroser de sauces soja et d’huitres, de se parfumer d’ail et de gingembre.

Et tout cela arrive dans l’assiette sans faire trop de chinoiseries.

On peut y ajouter du sésame et des cacahuètes grillées.

On peut les manger avec des baguettes ou avec une fourchette comme le font de plus en plus d’Asiatiques.

LES CREVETTES GRILLÉES DE DALAT

Si vous allez à Dalat, cette ville étrange qui fait penser à Deauville et à Biarritz, située en altitude et que les Français avaient fait construire pour le repos des fonctionnaires coloniaux accablés par la chaleur de Saigon, vous ne pouvez pas manquer de manger au pied des marches qui mènent au marché aux fleurs. Vous essaierez, bien sûr, les pizza de Dalat, des crêpes de riz grillées et garnies de Vache qui Rit, d’épices, d’herbes et diverses délicieuses garnitures.

Mais en face des escaliers, des restaurants faits de longues tables, proposent un autre plat : des brochettes de crevettes aux herbes et au saté. Une véritable tuerie que l’on dévore goulument en en reprenant plusieurs fois. On les appelle des Tôm nướng sa tế.

J’ai longtemps cherché la recette de ce plat, en vain …

Puis j’ai fini par trouver cette recette qui me promettait d’être bien proche de mon souvenir dalato-proustien.

On va commencer par couper menu des échalotes et de l’ail. On va les faire dorer dans un peu d’huile neutre. 

On va également couper menu (vraiment très menu) de la citronnelle, de l’aneth, du piment oiseau, du gingembre. On va y ajouter une bonne cuiller de sucre, du sel, du poivre. 

On va ajouter ce mélange aux échalotes et à l’ail doré encore chauds. 

On y versera un pot de sauce saté et on va bien touiller, tout écraser pour former une mixture assez souple.

Maintenant, il va falloir s’occuper des crevettes. Il faut de très grosses crevettes crues que l’on pourra choisir surgelées dans les bonnes boutiques asiatiques (le seul endroit où vous ne les paierez pas un prix indécent).

On enlève la tête (les Vietnamiens vont hurler). On coupe les pattes. On ouvre le dos et on fend un peu la chair pour ôter le boyau.

On embroche chaque crevette sur une petite pique, puis on la plonge dans la marinade pour quelques heures.

On fait chauffer une plancha ou une grande poêle et on y jette les crevettes débarrassées de la marinade, en les surveillant bien. De temps à autre on rajoute un peu de marinade pour enrichir les saveurs sans les brûler. Quand les crevettes sont bien roses et la chair bien blanche, c’est prêt.

Je les sers avec de nouilles de blé sautées avec à la fin un mélange de ciboulette, de coriandre, de piment et de sauce soja légère.

Et maintenant, on se régale !

SAUCE TEMPLE OF DOOM

Cette sauce remplace facilement celle que l’on sert sans fantaisie avec les bâtonnets de légumes aux apéritifs estivaux. Elle fut rapportée par un explorateur aventureux en quête de reliques étranges dans la jungle de Malabar à qui on la lui avait fait goûter avec une délicieuse salade de fourmis et de pattes de mygale.

En voici la recette tenue secrète depuis des siècles par des sorciers ombrageux.

Il faut hacher menu de la menthe, un bouquet de ciboulette, de l’ail et du piment.

Il faut râper un concombre qu’on aura fait dégorger dans du sel et rincé.

Il faut ajouter du poivre, du curcuma, du curry, du hot lime pickle et du jus de citron.

Il faut tout mélanger à de la crème fraîche épaisse, un yaourt grec et deux bananes bien mûres écrasées.

Cette sauce donne un véritable coup de fouet, une authentique aventure. En plus, et ce sont ceux qui l’ont goûtée qui me l’ont dit, elle est déliciieuse, cette sauce !

PENNONI CREVETTAS (Version 1)

choisissez des penne ou des pennoni ou encore des grosses pâtes bien gourmandes que vous faites cuire el dente.

Vous prenez de belles crevettes que vous faites dorer sur une plancha en évitant qu’elles rendent de l’eau (bien sèches, plancha bien chaude).

Vous faites sauter à l’huile d’olive et à feu moyen de l’ail et un piment hachés, une tomate coupée en lamelles, puis vous ajoutez, à feu coupé, un zeste de citron râpé, un jus de citron, du poivre et du basilic émincé.

Vous y mettez les pâtes bien égouttées et vous servez.

Pas de parmesan ! Les pâtes aux fruits de mer, on n’y met pas de fromage, Mamma mia !

LA CÔTE DE BOEUF AU POIVRE

Une bonne côte de boeuf, ça doit faire entre deux et trois doigts d’épaisseur pour pouvoir bien griller à l’extérieur en restant bleue dedans. 

On peut la faire au barbecue et tous les grands mâles dominants approuveront de leur voix de stentor. On peut aussi la faire sur le gril et, là, on obtient une cuisson bien mieux maîtrisée, évitant au passage les émanations de charbon de bois et les effluves d’allume feu.

En tous cas, on l’aura marinée dans un mélange d’huile d’olive, de citron (jus et zeste), d’herbes de Provence, de poivre, d’échalotes et d’ail hachés.

On aura préparé une généreuse sauce au poivre bien corsée : on met le poivre concassé, un cube de bouillon de boeuf et du beurre dans une casserole et l’on fait fondre. On mouille au cognac et l’on fait flamber. Puis on ajoute de la crème fraîche et on laisse réduire. On sale comme on veut.

Puis on épluche des petites pommes de terre que l’on précuit à la vapeur avant de les jeter dans la friture pour les rissoler.

Il ne reste plus qu’à couper la côte de boeuf : on spare l’os en laissant un peu de viande autour, le plus pithécanthrope des convives se jettera dessus pour y planter ses canines acérées. On sépare le coeur de la côte de son pourtour et l’on coupe chaque partie en tranches. Ce sont deux viandes au goûts et aux textures différentes.

Il ne reste plus qu’à dévorer en poussant des grognements de contentement caverneux.

CURRY DE CREVETTES THAI

Vous détaillez des courgettes en gros dés et vous les faites revenir dans un mélange d’huile et de curry rouge. Vous arrosez de citron, vous saupoudrez de citronnelle fraîche coupée très fin et vous mouillez avec du lait de coco avant de lentement faire réduire.

Vous faites mariner vos grosses crevettes dans de l’huile d’olive, du jus de citron et du poivre.

Vous faites revenir à feu très vif vos crevettes après les avoir séchées, puis vous les ajoutez, avant de servir à vos courgettes dans leur sauce.

Vous coupez un poivron rouge en julienne et vous les faites revenir. Vous y ajoutez le riz que vous aurez fait cuire dans une eau parfumée à la cardamome. Vous y ciselez de la ciboulette et du basilic juste avant de servir.

Il ne vous reste plus qu’à déguster avec une cuiller en bronze en contemplant les îles de Phuket. 

SALADE DE FRAMBOISES

Vous mettez dans un bol des pêches et des abricots coupés en dés, vous ajoutez des framboises. Puis bous ajoutez une belle boule de sorbet de framboise. Vous pouvez ajouter des amandes effilées et grillées ou des feuilles de menthe. Vous pouvez aussi ajouter un peu d’alcool de framboise d’Alsace.

Cela finit le repas par une note de légèreté et de fraîcheur.

PENNONI AUX CREVETTES (version 2)

Vous faites revenir deux ou trois gousses d’ail écrasée et hachées avec un piment oiseau.

Vous ajoutez une sauce à base de tomates concassées, de purée de tomate, de crème fraîche, de pesto et d’un trait de cognac. Vous ajoutez un peu de sel, de poivre et de sucre (oui, oui).

Vous faites cuire les pennoni (de grosses penne) al dente. Vous les mélangez à la sauce en ajoutant un peu d’eau de cuisson.

Vous les laissez mijoter à feu doux jusqu’à ce que les pâtes aient absorbé la plus grande part de la sauce.

Vous décortiquez de grosses crevettes, vous les badigeonnez d’un soupçon d’huile d’olive. et vous les faites griller à feu vif une ou deux minutes (pas plus) sur une plancha.

Vous servez immédiatement en commençant par le padrone qui siège en bout de table, puis les oncles, puis les femmes, puis les enfants, puis les domestiques, puis les chiens. Et vous ne commencez à manger que quand le padrone s’essuie la bouche avec sa grande serviette blanche. C’est comme ça !

LA PAIRE DE KNACKS

Que voilà un plat que ceux de l’intérieur ne connaissent pas (à dire avec l’accent de Colmar).

Ce plat d’un raffinement exquis est digne des tables étoilées !

On prend de grosses knacks et on les pose sur le gril à feu doux pour qu’elles cuisent à coeur sans brûler dehors.

On fait cuire des spätzle dans de l’eau. On les égoutte puis on les fait revenir dans du beurre jusqu’à ce qu’elles commencent à être dorées.

On sert tout le bazar avec de la moutarde de la force qu’on voudra et de l’origine qu’on préférera. 

Et on mange en écoutant les flons flons.

LA TARTE AUX PRUNES ROUGES ET JAUNES

Vous allez sur le marché, la haut, celui qu’on appelle Marrakech, parce qu’il n’y a que des maghrébins. Et c’est comme ça que vous achetez deux kilos de prunes rouges et jaunes pour moins de quatre euros.

Vous rentrez chez vous en pensant que ces gens là ne respectent rien puisque les bons Français vous les eussent vendues pour le double de ce prix, et en vous faisant la gueule.

Vous les dénoyautez et, dans un saladier, vous les mélangez avec du sucre et du beurre fondu.

Vous les disposez avec amour dans votre pâte brisée, une rouge, une jaune, une rouge, une jaune, jusqu’au bout.

Puis vous mettez votre tarte à cuire à 220 degrés pendant trente cinq minutes. Dix minutes sous le gril pour faire brûler un peu le dessus des prunes. Et puis voilà, on n’a pas fait ça pour des prunes !

AOUT 2023

CÔTES D’AGNEAU GRILLÉES

Le problème avec les côtes d’agneau, c’est que, si on les veut bien grillées, elles sont toutes sèches dedans. Alors, il faut ruser !

Il faut empiler les côtes d’agneau, trois ou quatre et les maintenir avec une pince. Alors, on peut griller leur tranche et faire grésiller le gras qui les entoure. On grille ainsi tout le pourtour.  Puis, on pose les côtes à plat sur la plancha et on les fait rapidement griller pour bien les marquer dessus et dessous. Juste assez pour que l’intérieur soit encore bien rose et bien tendre.

On sert cela avec des haricots verts cuits al dente dans une eau additionnée de bicarbonate avant d’être jetés dans une sauteuse où auront fondu du beurre, de l’huile d’olive, de l’ail haché menu, du romarin, du sel et du poivre.

Je vous dis pas !

FILETS DE BAR SAUCE PAS HOLLANDAISE

J’adore les filets de bar qui nous changent agréablement des mille versions du cabillaud.

Je les cuis sur une plancha à feu doux, côté peau, après l’avoir frottée d’ huile d’olive et de gros sel. Une plancha coréenne ronde permet de placer les filets plus ou moins au milieu en fonction de leur cuisson. On ne retourne pas les filets. Ils sont cuits quand ils ne sont plus roses. Tendres, avec une peau qui croustille.

Dans un bol, je mets du beurre fondu et de l’huile d’olive. J’arrose d’un jus de citron et j’agrémente de sel, de poivre et de persil (mais on peut mettre d’autres herbes comme de l’estragon, de la ciboulette ou même de la coriandre). J’ajoute deux jaunes d’oeuf et je mélange bien tout. Puis je mets le bol au bain marie et je fais chauffer l’eau en touillant en permanence. Au bout d’un moment, l’eau boue et la sauce commence à prendre car les jaunes, en cuisant, la lient.  C’est presque une hollandaise, mais avec des arômes différents.

Il ne reste plus qu’à servir avec de petites pommes de terre nouvelles juste cuites à la vapeur.

On peut manger ce plat entre Marseille et Amsterdam, on fait ce qu’on veut !

SPAGHETTONI UN POCO ALL’ARRABIATA

Les spaghettoni, ce sont de gros spaghetti que j’adore.

Je les cuis très al dente pour pouvoir les terminer dans leur sauce.

Alors, la sauce !

j’émince une grosse échalote, un bel oignon, de l’ail, une belle carotte, un piment oiseau, un poivron long et rouge, et je fais tout fondre dans ma sauteuse avec de l’huile d’olive et un peu de vin blanc. Je réserve et je fais cuire du steak haché dans ce qui reste d’huile d’olive. Puis je remets la viande.

J’ajoute une boite de tomates concassées, une boite de coulis de tomates et une bonne cuillerée de pesto et des olives noires émincées. Un trait de vinaigre balsamique et une cuiller de sucre en poudre corrigent les saveurs.

J’ajoute deux louches d’eau de cuisson des pâtes, je remue, puis je mets les pâtes que je laisse absorber le trop plein de liquide à feu doux. Quand c’est fait, les pâtes ont bien pris la couleur. Il ne me reste plus qu’à saupoudre du parmesan et à dévorer en faisant de grands slurps !

FILET SAUCE MOUTARDE

Choisir un beau tournedos bien épais dans le filet. Le saler, le poivrer et le frotter d’huile d’olive. Le laisser reposer au moins une heure.

Faire cuire à la vapeur de petites pommes de terre nouvelles, puis les faire revenir dans la friteuse pour les dorer délicatement.

Faire fondre du beurre dans un bol, y ajouter deux grosses cuillers de moutarde forte, une bonne rasade de vinaigre, une autre de vin blanc, du poivre concassé, un peu de persil haché et deux jaunes d’oeuf. Mettre au bain marie et faire chauffer en touillant en permanence. Cela formera un sabayon onctueux et bien relevé.

Faire griller la viande à feu très vif pour qu’elle caramélise à l’extérieur tout en restant bien bleue dedans (c’est du filet, non d’une pipe !). Débardez-là une fois cuite.

Tout servir sur des assiettes bien chaudes.

LA TEUTONNE AUX MARMOTS

Il s’agit tout bonnement de ma version d’une célèbre salade un peut passée de mode et pourtant délicieuse.

Dans un grand saladier, vous jetez les feuilles bien lavées d’une salade frisée.

Vous faites revenir dans une poêle de beaux lardons taillés dans une belle tranche de lard. Quand ils sont devenus croustillants , vous les retirez en conservant la graisse qu’ils ont rendu.

Vous faites dorer au four de petits croutons taillés dans du pain de campagne, puis vous les faites revenir dans le gras des lardons en ajoutant un peu d’ail écrasé. Attention de ne pas brûler l’ail.

Vous préparez des oeufs pochés ou mollets .

Vous assemblez tout cela dans le grand saladier et vous versez, au moment de servir, ma fameuse sauce salade (une mayonnaise moutardée  que vous détendez avec un mélange de vinaigre et d’échalotes hachées).

C’est ça la frisée aux lardons !

LA CHOUCROUTE MARITIME

Vous achetez votre choucroute dans un magasin spécialisé car c’est un légume qui demande d’extraordinaires efforts pour être cuisiné. Vous la mettez dans un grand faitout et vous l’arrosez de sylvaner.

Vous faites cuire à la vapeur de petites pommes de terre nouvelles que vous jetez, à peine cuites, dans la choucroute.

Vous taillez vos filets de haddock qui auront été dessalés toute une nuit dans un mélange d’eau et de lait.

Vous coupez des pavés de cabillaud. Vous cuisez à la vapeur votre haddock et le cabillaud.

Sur une plancha coréenne (c’est un ustensile à la mode très sympathique), vous faites dorer à l’unilatérale des dos de saumon et de grosses crevettes fendues en deux.

Dans une casserole, vous préparez un beurre blanc : des échalotes hachées, fondues dans un mélange de vin blanc et d’un peu de vinaigre, jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus de liquide. Puis vous ajoutez le beurre par morceaux en touillant en permanence. Quand vous arrivez à nouveau à ébullition, vous arrêtez le feu, c’est prêt et légèrement onctueux.

Il ne vous suffit plus que de dresser vos assiettes avec ce talent merveilleux qui vait de votre table une des plus courues de Paris.

Après cela, il ne restait plus qu’à manger les gateaux préparés par les invités pour l’anniversaire de Jackie …

SALADE IONIENNE

De l’Italie à la Grèce, il n’y a qu’une mer et un goût prononcé pour les pâtes. Et qui a dit que les pâtes ne se mangeaient pas en salade.

Tout a commencé par un petit coup de chaud qui m’a dissuadé de servir mes penne avec ma sauce aux artichauts confits et lardons croustillants réduits dans de l’huile d’olive, de l’ail et du piment.

Alors, j’ai tout laissé refroidir et j’y ai ajouté des poivrons longs, du concombre et de la feta coupés en dés. Puis des olives noires coupées en deux, une belle échalote émincée et des câpres. Puis encore de l’origan et du persil. Et puis encore aussi de l’huile d’olive parfumée pour remplacer celle des artichauts qui avait cuit, du jus de citron et du vinaigre. Et puis enfin les penne cuites un peu plus qu’al dente et refroidies.

En mangeant cela avec du pain croustillant, on a un pied en Grèce et l’autre en Italie, l’un qui danse la tarentelle et l’autre le sirtaki.

CURRY DE SAUMON

Cela commence par du saumon vraiment très frais. Vous ôtez la peau et vous le coupez en dés que vous faites mariner dans du jus de citron.

Dans le grand wok, vous faites revenir une ou deux échalotes dans du Ghee (une sorte de beurre clarifié indien). Puis vous ajoutez des courgettes en dés, du gingembre et des poivrons longs émincés. Vous y versez de la pâte de curry tikka Massala (attention, ça arrache) ou curry doux pour les petites natures. Vous ajoutez du lait de coco et vous laissez mijoter, le temps de préparer du riz basmati. L’idée est de ne pas trop faire cuire les légumes pour que ça croque un peu.

Juste avant de servir, vous ajoutez des rondelles de banane et vous jetez le saumon mariné en coupant le feu. L’idée est que le saumon doit être juste un petit peu plus que mi-cuit. Sinon, autant y mettre du carton.Le jus de citron de la marinade de saumon adoucit la violence impitoyable du curry.

Vous dévorez tout cela en écoutant de râgas à vous éclater les chakras.

Au lieu de saumon, les crevettes, la lotte ou les saint Jacques, voire le poulet, font l’affaire.

CUISSES DE POULET SAUCE MOGHOL

Il me restait tant et tant de légumes (poivrons et courgettes)  au curry et au lait de coco de la veille. J’ai rallongé la sauce avec de la tomate et de la crème fraîche. J’y ai ajouté du paprika, du sucre et du vinaigre pour en faire un curry liquide et légèrement aigre doux.

Pendant ce temps, j’ai badigeonné mes cuisses de sel, de poivre et d’huile d’olive, j’y ai mis un peu de beurre et je les ai mise au four, peau dessus, à feu moyen parmi des branches de romarin. Très régulièrement, j’ai arrosé la peau des cuisses avec le gras de cuisson, au moins quatre ou cinq fois pour qu’elle ne se dessèche pas en brûlant. Au bout d’une quarantaine de minutes la peau est devenue dorée et croustillante à souhait. La viande, elle était demeurée tendre et juteuse.

Puis j’ai cuit mes petites pommes de terre épluchées à la vapeur avant de les faire sauter quelques minutes.

J’ai tout servi avec un peu du curry comme sauce en me gardant bien de détremper la peau de mes cuisses.

Et, moi je vous dis, des cuisses comme ça, ça se mange avec les doigts !

MAGRET AUX PRUNES

Bon alors, tu prends ton magret et tu tailles la peau dans un sens, puis dans l’autre et puis tu le fais mariner une bonne heure dans un mélange de gros sel, de poivre, d’huile d’olivet et de vinaigre. Tu le feras cuire sur sa peau, à feu doux, dans une poêle sans matière grasse,  jusqu’à ce que cette dernière ait rendu tout son gras et qu’elle soit bien caramélisée. C’est facile, non ? À la fin tu le retourne pour saisir le côté chair et tu le laisses reposer un peu pour fixer les jus. Il suffira de le couper en lamelles pour avoir une viande tendre et rosée. C’est comme ça que j’aime.

Pendant tout ce temps, tu épluche des cébettes en faisant des bâtonnets avec la partie blanche et en éminçant la partie verte comme de la ciboulette. Avec la partie blanche, tu mets de l’ail écrasé, un petit piment et du gingembre haché, et puis encore des bâtonnets de carotte. Tout ça dans un bol.

Dans un autre bol, tu mets un poivron long rouge et un autre jaune, coupés en dés. Puis t’ajoutes des reines claude coupées en deux et dénoyautées. Tout plein.

Dans le troisième bol, tu mets ta cébette verte et du basilic thaï qui a un goût si particulier qu’a rien avoir avec l’italien. Un peu poivré, très parfumé. Un truc thaï, quoi.

Maintenant, tu fais cuire des nouilles jaunes à l’eau, puis tu les stoppe à l’eau froide.

Dans ton wok, tu fais revenir, dans un peu d’huile, le contenu du premier bol avec les cébettes blanches, l’ail, le gingembre et les carottes. C’est ce qui doit le plus cuire.

Puis tu ajoutes le second bol avec les prunes et les poivrons. Ils doivent rester croquants et bien colorés.

Puis tu mets tes nouilles et tu tournes et retournes, comme y dit, l’autre.

Tu sers tes légumes et tes nouilles avec le magret dans des assiettes chaudes et tu saupoudre avec le contenu du troisième bol.

T’as plus qu’à te régaler.

SALADE PRUNE ET MELON

Pour aller avec le magret aux prunes, une petite salade de fruits s’impose : toujours des reine claude, du melon de Cavaillon, du melon italien, des brugnons et une boiule de sorbet à la framboise. C’est frais et c’est léger. Si tuas des feuilles de menthe, c’est encore mieux.

SAUMON GRILLÉ NIKKO

Hier soir, Jackie était aux fourneaux pour nous préparer un se ses plats favoris, le saumon grillé aux légumes japonais.

Elle a d’abord cuit à la vapeur des brocolinis et des fèves de soja japonais. C’est comme des petits pois qui se seraient mariés avec des flageolets.

Puis elle a préparé une sauce teriyaki : de la sauce soja, du miel, du gingembre, de l’ail, du saké, du sucre brun que l’on fait réduire à la casserole.

Elle a frotté ses filets de saumon avec du sel et du poivre et un peu d’huile d’olive. Puis elle les a laissé cuire tout doucement sur la peau dans la grande poêle coréenne.

Elle a servi tout ça avec du riz et saupoudré de graines de sésame.

Dès que j’ai entendu le gong, j’ai accouru dans mon plus beau kimono !

TARTARE DE TARTARIE

Pour commencer, il faut un steak haché de première qualité. Idéalement, du buffle des plaines d’orient attendri sous la selle d’un cheval pendant une sauvage chevauchée, mais aussi haché au couteeau devant vous par un boucher compétent.

Pour la sauce, il convient de mixer quelques cornichons, des câpres, du persil, de la pâte de piment, deux jaunes d’oeuf, de Worcester sauce, une cuiller d’huile neutre, une cuiller de ketchup, de la moutarde, du poivre concassé. Pas de sel. 

On mélange la sauce et la viande en évitant de trop mélanger car il en résulterait une purée de viande sans charme. On moule la viande pour lui donner de la tenue.

On sert cela avec des pommes allumettes et une salade légèrement assaisonnée. Ici, c’était du choux chinois et c’est bon aussi. Mais si le marchand de primeur est encore ouvert, une romaine fera très bien l’affaire.

Et on mange en faisant de grands « hoy! » pour ameuter les voisins.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

SEPTEMBRE 2023

COUSCOUS FASTOCHE

Et si on se faisait un couscous, vu qu’on a des merguez ! C’est une réflexion de samedi soir quand on n’a pas fait beaucoup de courses et que le frigo n’est pas bien plein.

D’abord, il y a la graine. On la met dans un saladier avec des raisins secs et une pincée de canelle. On arrose d’huile d’olive, on touille et on laisse reposer un moment. Puis on fait bouillir la même quantité d’eau salée qu’on verse sur le couscous et on touille tout de suite avant de couvrir et de laisser reposer dix minutes. C’est là qu’on peut égréner le couscous qui devient parfaitement fluide comme le sable du désert. Reste plus qu’à le verser dans le haut du couscoussier.

Dans le bas du couscoussier, on verse un bocal de légumes pour couscous, une cannette de tomates concassées, une cannette de pois chiches, une bonne cuiller de harissa et un peu d’eau. On met tout cela à feu doux pour que la vapeur et les parfums imbibent la graine.

Reste plus qu’à griller les merguez à feu moyen pour éviter qu’elles carbonisent.

Et mange tout ça en pensant aux ruelles de la ville blanche …

LA TARTE À LA TOMATE

Disposez une belle pâte brisée dans un moule bien beurré. Badigeonnez la avec un peu de moutarde et saupoudrez la de parmesan. Maintenant, vous pouvez la précuire pendant un petit quart d’heure.

Pendant ce temps là, vous faites réduire un mélange de tomates concassées, d’olives noires coupées en deux, d’huile d’olive, d’origan, de pesto, d’ail écrasé et de piment. Cela doit finir en une sauce bien épaisse.

Vous prenez de belles tomates coeur de boeuf (plus charnues et moins de jus) que vous coupez en fines rondelles.

Vous étalez la sauce au fond de la pâte que vous venez de sortir du four, Vous disposez par dessus vos rondelles de tomates, vous disposez ça et là des anchois et des feuilles de basilic. Vous saupoudrez d’un peu d’origan et vous vaporisez le tout d’huile d’olive. Rien ne vous empêche d’ajouter des câpres ou du chorizo coupé en fines tranches.

Vous laissez cuire pendant trente ou quarante minutes à feu moyen.

Vous servez votre tarte un peu tiédie pour que les convives goulus ne se brûlent pas en la dévorant.

LE FILET SI MIGNON DANS SA JOLIE CROÛTE

Vous choisissez un filet mignon que vous ouvrez dans sa longueur en deux. À grands coups de battoir, vous l’aplatissez comme une crêpe, puis vous le couvrez d’une belle couche de boudin blanc truffé et haché grossièrement. Vous roulez tout cela et l’enroulez à nouveau dans des tranches de bacon. Vous ficelez le tout pour que ça tienne et vous faites revenir dans une grande poêle avec un mélange d’huile et de beurre.

Ensuite, quand c’est bien doré de partout, vous le déficelez et vous le posez sur une pâte feuilletée que vous enroulez. Oui ça enroule beaucoup !

Vous badigeonnez avec un mélange de beurre et de jaune d’oeuf et vous enfournez pour trente minutes à 220 degrés.

Pendant ce temps là, vous épluchez des champignons que vous faites revenir dans du beurre. Vous détendez avec du vin blanc, vous ajoutez de la moutarde et de la crème fraiche. Vous laissez réduire à feu doux.

Vous servez ce plat léger et aérien avec des haricots verts et de brocolinis, cela vous donnera bonne conscience !

SPAGHETTONI, LANGOUSTE ET ARTICHAUTS

Pour commencer, il suffit de choisir des queues de langouste, de les décongeler et de les fendre en deux. On les met dans un plat qui va au four la chair vers le haut.

On prépare un mélange de beurre fondu, d’huile d’olive, d’ail écrasé, de gingembre haché, de piment, de jus de citron vert, de ciboulette du jardin, de sel et de poivre. On en badigeonne la chair des queues de langouste.

On fait cuire des spaghettoni al dente.

On fait revenir à la poêle un bocal de coeurs d’artichauts confits à l’huile d’olive.

On fait doucement griller les queues de langouste dans le four.

Dans l’assiette chaude, on place les spaghetton, les coeurs d’artichauts dorés, les queues de langouste et le reste de beurre fondu.

Quelques rondelles de citron et on se régale songeant au bord de mer, quelque part entre Saint Malo et Corfou.

SPAGHETTONI TINTIN

Mille sabords, il existe d’autres manières de manger du haddock ! Au diable les patates, qu’on oublie un peu le lait pour une crème qui tient au corps !

On commence par retirer la peau du haddock qu’on a dessalé pendant quelques heures dans un mélange d’eau et de lait. Puis on le coupe en dés. On le réserve, juste à côté du whisky, mais sans toucher à ce dernier.

On fait blanchir des échalotes dans un mélange de beurre et d’huile d’olive. Elles ne doivent pas colorer, juste blanchir ! Tu entends, moussaillon ?

On ajoute à cela de la crème fraîche et un jus de citron et on garde tiède.

C’est à ce moment qu’on fait cuire les spaghettonis al dente. On ajoute une louche de l’eau à la sauce, puis on verse les pâtes dans la sauce en remettant le feu en touillant sans discontinuer.

Y a plus qu’à jeter le haddock dans le plat, d’y ciseler une bonne dose de ciboulette du jardin et de saupoudrer de poivre concassé. Pas besoin de saler, le haddock s’en charge, non mais.

On peut se régaler car avec ce plat on n’est pas des ectoplasmes.

Tintin ? Il est pas là, il est au Tibet.

GAMBAS ONCLE HÔ

Comment faire plaisir à des Vietnamiens  vaguement envahis par le désir de cuisine asiatique ?

Pour commencer, il fait prendre de grosses crevettes, détacher la tête, couper les pattes, ouvrir le dos et arracher le boyau. On les embroche sur des piques en bambou qui les garderont droites.

On prépare un bouillon avec les têtes, du citron, un piment, un peu de vin blanc et un oignon.

Ensuite, on les badigeonne avec un mélange de sauce au saté, de piment et d’huile neutre. Puis on les laisse mariner et réfléchir sur le destin de la crevette, le soir pendant la mousson.

Pendant que les crevettes se rendent compte de la cruauté du monde culinaire, on coupe en bâtonnets des poivrons rouges, jaunes orange, verts … On épluche des oignons de printemps, on coupe la tête en quatre et la queue en fines rondelles;.

On fait cuire des nouilles de blé tendre aux oeufs dans de l’eau arrosée du bouillon. On les fixe à l’eau froide.

On fait griller les grosses crevettes et, en même temps on f&ait sauter les pâtes et les légumes en arrosant de sauce soja.

On sert tout cela devant nos convives épatés qui décortiquent avec une gourmandise fébrile les crevettes brûlantes de leurs carapaces grillées.

L’oncle Hô s’en redresse dans son cercueil de verre.

BAVETTE SAUCE MARCHAND DE VIN

Ce soir, Jackie s’est pâmée de plaisir en dégustant mes jolies bavettes à la sauce marchand de vin…

Ingrédients

1 gros oignon, 4 échalotes, 1 gousse d’ail, un piment, du beurre, du vin rouge, chocolat (1 grosse cuillerée de van houten), poivre, une petite boite de concentré de tomate, une bonne cuillerée de sucre, un cube de boeuf, une grosse cuillerée de farine. 

De belles bavettes de boeuf coupées assez épaisses par le boucher.

De délicieux haricots verts extrafins juste arrivés par avion du Kenya…

Recette

Faire revenir dans un poêle oignon, échalotes, ail, piment dans du beurre, bien colorés, pas brulés.

Une fois bien réduit, ajouter la farine, le chocolat, le sucre, le poivre, le cube de bouillon boeuf, et on verse le vin dans la poêle bien chaude, ajouter le concentré de tomate.

Réduire tout doucement. A la fin, arrêter la cuisson et ajouter une bonne noix de beurre.

Faire revenir les bavettes dans une poêle bien chaude avec du beurre additionné d’un soupçon d’huile neutre pour éviter que le beurre noircisse trop vite. Arroser les bavettes en permanence pour éviter qu’elles ne se dessèchent. Les faire reposer deux ou trois minutes et les couper en tranches.

Faire cuire les haricots verts dans de l’eau salée additionnée de bicarbonate. Une fois al dente, les jeter dans une sauteuse avec du beure et de l’ail haché. Faire mijoter quelques minutes et ajouter du persil haché.

Tout servir dans assiettes chaudes et déguster goulûment.

CUISSE DE POULET AIRFRYER

Comme disent certains chefs, tout l’art est d’accommoder les restes !

La mode va et vient. Quand elle passe, elle nous offre un nouveau jouet, une nouvelle combine. L’airfryer  était du dernier cortège, permettant de frire sans presque d’huile en un clin d’oeil. J’ai donc placé dans ma machine deux cuisses préalablement frottées au sel, au poivre, à l’estragon et à l’huile d’olive et j’ai laissé la machine faire son oeuvre.

Pendant ce temps, j’ai lavé une boîte de flageolets et j’ai mélangé les haricots égouttés avec les vestiges d’une sauce arabiata enrichie de sauce Worcester et de rondelles des pommes de terre vapeur d’hier soir. J’ai tout mis à mijoter dans une sauteuse avec son couvercle.

Quand l’airfryer m’a averti que son travail était achevé, j’ai découvert des cuisses de poulet bien cuites, peu grasses, avec une peau croustillante et une chair un peu sèche … Il va falloir apprendre à dompter ce montre digital !

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

OCTOBRE 2023

FISH & RIZ PROVENÇAL

Le fish and chips, c’est ce poisson qui sauve la gastronomie anglaise de la désertification. Ce n’est pas du poisson pané, mais du poisson passé dans  un mélange d’oeuf, de farine et de bière et jeté dans de l’huile bien chaude et rarement remplacée. Les frites passent aussi dans ce bain d’huile. Le tout est servi dans du papier journal qui épicent le plat des fumets d’encre et de papier. Cela se mange avec du vinaigre de malt, assis dans la voiture, en buvant de la bière tiède. Un bonheur !

Pour ma part, j’ai mis mes filets dans l’airfryer pour limiter le gras …

Puis, à défaut de frites, j’ai préparé un riz aux légumes. J’ai d’abord détaillé deux poivrons, une courgette, un oignon, un piment, de l’ail en fine julienne et je les ai arrosés d’huile d’olive et de jus de citron et de zeste de citron râpé. Une fois le riz cuit, j’ai fait revenir les légumes dans le wok, j’ai ajouté du sel, du poivre et des herbes de Provence, et j’ai mélangé à feu vif avec le riz en remuant abondamment.

J’ai servi le tout avec un peu de citron.

C’est Brighton sur la Côte d’Azur !

Le lendemain, comme il reste beaucoup de riz, j’y ajoute deux oeufs battus en omelette et des crevettes sautées à feu vif …

L’ARABIATA EN DEUX MANIÈRES

Ma sauce arabiata évolue au gré de mes humeurs.

Je la commence comme une bolognaise, en faisant revenir la viande hachée dans de l’huile d’olive, puis en la remplaçant par des oignons émincés, puis des champignons émincés aussi, auxquels j’ajoute de l’ail, du vin blanc, un bouillon Kub, un piment haché menu, des herbes de Provence, du sel, du poivre et une généreuse cuillerée de pesto. J’ajoute alors une boite de tomates concassées et du concentré de tomate qui absorbe l’humidité. Un peu de crème fraîche arrondit le tout, mais on peut mettre du lait ou du mascarpone. 

Oui, je sais, cela n’a plus rien à voir avec une arabiata toute simple … Mais, quand on aime …

Puis je fais cuire mes penne al dente avant de les servir à la française, les pâtes, sous la sauce , sous le parmesan.

Et comme Jackie revendique de faire la chasse aux grammes en trop, elle remplace les pâtes (maudits hydrates de carbone !) par des spaghettis de courgettes revenus dans de l’huile d’olive. C’est tout aussi bon (dit-elle ).

LE COUSCOUS DE JACKIE

Jackie épluche ses navets, son céleri, un poivron rouge, ses carottes et les coupe en gros dés, ainsi que des courgettes et des tomates. Dans son couscoussier, elle fait fondre un gros morceau de beurre auquel elle ajoute de la farine et de l’ail écrasé. Elle met les légumes à cuire à feu moyen dans le couscoussier avec un mélange d’eau, de purée de tomates, d’épice pour couscous rouge, de pois chiches et de harissa. 

Pendant ce temps, j’arrose d’huile d’olive un grand bol de couscous moyen. Je remue à la fourchette pour que l’huile pénètre partout. J’y ajoute un bonne pincée de cannelle et une grosse poignée de raisins secs.Puis je verse le même volume que le couscous d’eau bouillante salée et je remue bien. Puis je couvre et laisse la graine gonfler pendant une dizaine de minutes. Il ne me reste plus qu’à bien séparer les grains de couscous à la fourchette et à les verser dans la partie haute du couscoussier. On laisse les légumes glouglouter pendant une demi-heure pour que leurs parfums passent dans le couscous que l’on continue d’égrener régulièrement.

Je fais griller mes merguez en évitant de les brûler.

Chacun ajoute la juste quantité de harissa à son bouillon.

Il ne reste plus qu’à se régaler avec un petit gris de Boulaouane.

Le lendemain, on ajoute plein de coriandre à la graine et aux légumes. On farine un poisson ferme (lotte, morue) que l’on fait cuire au beurre, et le couscous change de personalité, d’ambiance et de saveur …

LE MENU D’HIER : GASPACHO, BOURGUIGNON ET CRUMBLE

Pour commencer, c’était un gaspacho onctueuxsur un fond de dés de concombre et surmonté de croûtons marinés dans l’ail, l’huile d’olive, les herbes de Provence, du sel, du poivre et du piment, puis dorés dans l’airfryeer.

Pour suivre c’était un boeuf bourgignon mijoté plus de sept heures dans une grande marmite pour que les pommes de terre puisent cuire dans le jus.

Pour finir, l’apple crumble de Jackie fait d’un mélange bien pétri de pommes, de sucre roux, de beurre et de farine, le tout doré au four. Le crumpble est servi avec de la crème fraîchje épaissse et une boule de glace vanille.

Les invités ont apporté le vin, du Mouton Cadet et du Chinon …

TOURNEDOS D’UN SOIR

En se promenant chez Lidl, Jackie avise un petit filet de boeuf à rôtir à un prix d’autant plus abordable que la date de péremption avance à grand pas. Ces petits filets à rôtir se trouvent souvent dans les bacs des supermarchés et sont constitué de tout ce qui n’est pas le coeur du filet, assemblé par une barde. Le morceau est difficile à vendre, mais c’est toujours du filet de boeuf, autrement plus tendre que le rumsteck ou, pire, le fameux rôti sans appellation. 

Dans ce filet, il est possible de tailler trois superbes tournedos bien épais (trop fins, ils risquent de partir en morceaux …) 

Je sale et je poivre mes tournedos cinq minutes avant de les griller sur ma plaque en fonte, après les avoir pulvérisés d’un peu d’huile d’olive. Je les cuis sur toutes les faces, mais je les garde bien bleus à coeur car c’est ainsi que le filet est bon.

Pendant ce temps là, je jette mes pommes allumettes dans mon airfryer qui va les cuire assez pour qu’elles soient dorées et croustillantes. Cette machine est incroyable et je viens d’apprendre que c’est un outil de cuisson connu de longue date au Vietnam. 

Il ne me reste plus qu’à ouvrir un pot de très bonne béarnaise et je me retrouve, pour un budget serré (mais pas trop), et presque sans effort, avec un plat de brasserie de très bonne facture.

POULET MOUSLINE

Encore un plat simple qu’une touche de créativité rend bien meilleur.

Vous prenez des cuisses de poulet, des toutes simples, pas de ce poulet fermier à la chair ferme.

Vous séparez les hauts des pilons et vous faites mariner le tout dans un mélange d’huile d’olive, de sel et de poivre concassé, de piment et de lime pickles. Vous les placez sur une grille et vous les faites cuire à l’airfryer pendant une trentaine de minutes à feu vif.

Pendant ce temps, vous préparez de la purée en flocons que vous agrémentez généreusement de beurre, de noix de muscade et de jaune d’oeuf.

Vous servez le tout en arrosant la viande du reste de la marinade.

Après cela, vous chanterez comme un coq.

LES VRAIS NEMS DE HANOÏ

Bien sûr, vous avez l’habitude des nems qu’on vous sert dans les restaurants chinois ou vietnamiens sous tous les horizons, ce sont ces petits rouleaux frits et croustillants que vous enveloppez dans de la salade et de la menthe pour les tremper dans une sauce que l’on dit pour les nems. Même dans bien des restaurants de Hanoï ils sont un peu comme ça, bons, sans plus.

Mais s’il vous arrive d’être invités dans une famille du Vietnam pour un de ces banquets où l’on se réunit à plusieurs autour d’une longue table basse autour de laquelle vous désespérez de placer vos grands genoux d’occidentaux vous découvrirez les vrais nems, ceux qui font la gloire de la cuisine du Vietnam.

Notre jeune et adorable amie Mia est venue nous faire la recette de sa mère. Il faut dire qu’il existe autant de recettes que de mères au Vietnam.

Alors je vais vous raconter la préparation d’une centaine de nems (il faut au moins cela !) :

Tout d’abord, il faut concocter la farce en mélangeant à la main dans une grande bassine toutes sortes d’ingrédients ciselés ou hachés menus. Leur nombre et leur nature peut varier selon les recettes selon les régions et les traditions familiales :

– de la viande de porc hachée (3 kg)

– des crevettes roses hachée (1kg pour)

– cinq ou six oignons blancs coupés très fin, mais pas réduits en bouillie (ça rendrait de l’eau)

– une douzaine de branches de ciboulette thaï coupée fin

– plein de champignons noirs coupés tout aussi fin

– des vermicelles de riz coupés fin, ramollis dans l’eau froide

– des germes de soja lavés et coupés fin

– cinq ou six carottes râpées fin

– trois à quatre jaunes d’oeufs et trois à quatre oeufs entiers

– une grosse poignée de sucre

– une grosse pincée de sel

– plein de poivre gris 

– une poignée de coriandre ciselée

– de l’huile neutre

Ensuite, il faut rouler les nems en déposant une poignée de farce sur une feuille de galette de riz bien mouillée. Il faut trouver des galettes de riz vietnamienne, beaucoup plus fines que les chinoises. On pose la farce, puis on roule en serrant bien jusqu’à la moitié de la galette. Puis on replie les bords vers l’intérieur et on finit de rouler en s’assurant que cela colle bien. Le nem fera alors environ 12 centimètres de long (oui, oui!). Les nems vietnamiens contiennent beaucoup de farce dans une pâte très fine, tout à fait l’inverse des nems que vous connaissez.

On commence à frire les nems dans une grande poêle avec beaucoup d’huile : ils doivent être complètement immergés. On les frit jusqu’à ce qu’ils commencent à dorer. Puis on les retire et on les laisse égoutter dans un grand plat avec une grille.

Une fois égouttés et refroidis, on les remet au four à 180 degrés pour les rendre croustillants.

Ensuite il faut faire la sauce dans un grand bol :

– beaucoup d’eau

– une grosse poignée de sucre

– le jus de deux citrons verts (voire trois)

– plein de nuoc mam (on est au Vietnam !)

– de l’ail haché menu (5 ou 6 gousses)

– des piments oiseaux coupés fin (on peut les épépiner et les servir à côté pour épargner les bouches fragiles)

– des rondelles de carotte que l’on a creusées de quelques sillons au couteau pour que cela ressemble à des petites fleurs).

Au Vietnam, on ne mange pas les nems enveloppés dans une feuille de salade, on les sert dans un bol, par dessus des vermicelles de riz qui ont cuit dans l’eau bouillante pendant 7 à 8 minutes puis que l’on a lavés avec de l’eau froide. Les longs nems sont coupés en trois ou quatre pour pouvoir être saisis avec les baguettes et former une bouchée.

Par dessus les nems, on dispose :

– La sauce avec les carottes et les piments

– de la menthe ciselée grossièrement

– de la coriandre effilochée

– de la salede verte ciselée

– des rondelles ou des bâtonnets de concombre

– des cacahuètes écrasées et grillées.

Et toute cette montagne d’ingrédients, viandes, légumes, salades finit dans un seul bol absolument délicieux. C’est ce qui frappe toujours ceux qui assiste à leur préparation. Heureusement, ils se congèlent très bien car, au Vietnam c’est un met que l’on mange presque tous les jours.

Et quelques jours plus tard, on en a encore … Il faut dire qu’on en a préparé plus d’une centaine !

CHOUQUETTE PIE

Bon, alors t’achètes des chouquettes chez ton boulanger favori. De bonnes chouquettes qui sont à la fois tendres et croustillantes. Tu sais bien, les chouquettes !

Et puis tu mets une bonne pâte feuilletée à cuire dans ton four, en veillant à l’empêcher de gonfler en posant sur le fond un autre moule à tarte plus petit avec un poids dedans.

Et pendant que ta pâte cuit à blanc, tu prépares une crème pâtissière à laquelle tu as ajouté une bonne quantité de chocolat Van Houten (le seul possible). Alors, la crème pâtissière, c’est un litre de lait, six jaunes d’oeuf, cents grammes de farine, cent cinquante grammes de sucre roux et une bonne rasade de vanille. Y a que le chocolat en plus. 

Une fois tout cela prêt, il ne te reste qu’à verser la crème sur la pâte feuilletée, puis à couper les chouquettes en deux et à les disposer comme tu ferais avec des fruits coupés en deux. 

Là, c’est pas fini, tu dois remettre ta tarte au four pendant un petit quart d’heure pour la rendre croustillante et la crème plus ferme. 

Et, tu vas voir la tête de tes invités ! Rien qu’au parfum ils ont déjà l’eau à la bouche ! Et t’inquiète pas pour ceux qui disent que c’est pas bon pour le régime. Y vont en manger quand même et tu leur diras qu’il n’y a même pas de beurre dedans.

MA SOUPE À L’OIGNON EST GRATINÉE !

Il y a bientôt un demi siècle, je me fis connaître des Petites Anglaises, mes voisines très portées sur la fête, en leur cuisinant vers trois ou quatre heures du matin une soupe à l’oignon considérablement meilleure que celles qu’elles avaient l’habitude de goûter ailleurs.

Ma soupe m’ouvraient des portes qui seraient restées closes face à ma timidité.

Avec les années et l’expérience, ma soupe à l’oignon a gagné en richesse et en saveurs.

Hier soir, j’attendais quelques amis qui, après une soirée au théâtre, commençaient nettement à avoir faim. 

Je commençai par couper fin une quinzaine d’oignons jaunes. Heureusement, je suis insensible à leur capacités lacrymogènes ! Puis je coupai quelque carottes en fins bâtonnets. Ensuite, je découpai une grosse tranche de lard fumé en gros lardons. Je fis de même avec une échine de porc rescapée du festin de la veille.

Tout cela fait et disposé dans des bols, je fis sauter les lardons et les petits cubes de porc dans un peu d’huile. L’échine et les lardons sont gras et rendent leur graisse qui vient dorer au fond de ma marmite. Cela attacha un peu et ce n’était pas grave. Je retirai la viande et jetai tous mes oignons dans cette graisse ardente pour les faire prendre couleur en y ajoutant une bonne poignée de sucre roux. Puis je remis la viande et ajoutai une bonne poignée de farine. Tout cela continua à cuire, à attacher un peu, à brunir tout doucement. C’est alors que je flambai le tout avec une bonne dose d’armagnac.

Une fois le feu éteint, j’ajoutai une grande casserole de bouillon de volaille qui déglaça ma marmite, un grand verre de madère, deux boites de tomates concassées, un peu de vinaigre balsamique, du poivre et un peu de piment. 

Et de laisser tout cela mijoter pendant une ou deux heures en remouillant la soupe si elle épaississait trop.

Avant de passer à table, je fis griller deux baguettes de pain coupées en tranches rondes, je posai mes croûtons sur la soupe et, ensuite, je saupoudrai le tout d’une bonne dose de comté râpé, avant de mettre ma marmite au four, sous le gril. 

Après cela, nous dévorâmes cette gratinée en faisant de grands slurps d’un plaisir non dissimulé. Pourtant, personne ne songea à faire chabrot, ce qui est regrettable quand on déguste une soupe à l’oignon.

LE BISTÈQUE POMMES SAUTÉES

C’est la saison des pommes de terre nouvelles, toutes petites et bien fermes. Parfaites pour les pommes sautées comme savait si bien les faire ma grand-mère dans sa grande bassine avec son panier et son huile rarement changées. Elle savait les faire parfaitement croustillantes et tendres à coeur. Elle y jetait quelques gousses d’ail et leur parfum était irrésistible. 

Bon, moi je les fais dans mon airfryer après les avoir remuées dans une cuiller d’huile et du gros sel.  Elles sont moins brillantes à la sortie, mais franchement moins grasses …

Cette fois-ci, j’avais des faux-filets. Je n’avais pas trouvé d’entrecôte à mon goût. Pour moi, le faux-filet est faux car ce n’est vraiment pas du filet. Une viande goûteuse, mais franchement carne, dure sous la dent. Mais, bon …

Et puis, il il y a la sauce : un mélange de beurre fondu, de moutarde forte, de cébette coupée menue, d’un peu de sucre, d’un jaune d’oeuf, d’un soupçon de vinaigre de vin, d’un autre de vinaigre balsamique. C’était bien la peine d’éviter de cuire les patates dans de l’huile.

Enfin, un peu de salade verte pour rafraîchir le tout. 

Cela me rappelle le bifteck frites des restaus routiers sur les bords de la route. C’est bon, c’est simple, On ne la fait pas aux camionneurs !

SAINT JACQUES ET CREVETTES À LA CRÈME

Tu as de belles saint Jacques, avec leur corail, et de grosses crevettes que tu veux cuisiner pour tes amis pour qu’ils meurent d’admiration pour ton talent de maître queux. Alors pour commencer tu les décongèle. Et si tu crois que le surgelé est pire que le frais, apprends que tout ce qu’on te vend pour du frais a déjà été congelé. Et toc !

Dans ta grande sauteuse, tu jettes des échalotes émincées et tu les fais blondir dans du beurre, mais pas trop. Puis tu ajoutes une bonne cuiller de farine et tu laisse revenir presque jusqu’à sec. Tu déglaces tout ça avec un bon vin blanc des bords de l’Atlantique. Puis tu ajoutes plein de champignons de Paris coupés gros et tu laisses tout cela revenir. Puis tu ajoutes de la crème fraîche et tu laisses réduire.Tu enrichis tout cela avec du curcuma, du poivre concassé, Un jet de vinaigre, du jus de citron, Un petit jet de nuoc mam, du persil haché et des piments entiers (que tu pourras retirer avant de servir).

Tes saint Jacques et tes crevettes sont bien égouttées à sec. Il est temps de les jeter dans un mélange de beurre et d’huile pour les faire sauter à feu très vif pendant deux à trois minutes, juste le temps de les marquer. Et tu verses tout cela dans ta sauce pour les garder au chaud sans les cuire plus pour éviter le ratatinement et la caoutchoutisation de tes fruits de mer.

Tu sers tout le bazar sur un lit de capellini cuits al dente.

Cela se sert avec un bon vin blanc sec dans des assiettes chaudes en attendant les grandes marées.

NOVEMBRE 2023

LE RIZ TANKONYAIS

Il existe, comme ça, des plats qui n’existe qu’ailleurs de leur contrée d’origine. On les a nommés ainsi pour leur conférer la touche d’authenticité qui leur manquait. Cela se révèle surtout en ce qu’ils sont très différents d’un endroit à un autre. Le riz cantonnais avec son mélange d’oeuf, de riz, de petits pois et de lardons est l’archétype de ce type de préparation. Dans la réalité, il est très courant, partout en Asie de cuisiner le riz avec ce qu’on trouve comme restes dans son frigo ou son garde manger. Tant qu’on y est on met tout.

Pour ma part, j’ai trouvé :

– Une belle tranche de lard fumé que j’ai coupée en dés et que j’ai fait revenir dans le wok

– Deux beaux oignons que j’ai coupé menu et que j’ai ajouté aux lardons

– Trois poivrons qui n’auraient pas passé la semaine, un rouge, un vert et un jaune. Je les ai épépinés, j’ai ôté tout le blanc, je les ai coupés en dés et ajoutés dans le wok.

– Des fèves congelées qui passaient par là en se prenant pour des petits pois. 

– Quatre gousses d’ail écrasé au couteau

– Deux piments oiseau épépinés et coupés menu

– Quand tout est bien revenu, j’ai ajouté un trait de sauce soja légère, un autre de nuoc mam et un dernier de jus de citron

– J’ai aussi généreusement poivré, mais pas salé 

– Puis j’ai préparé une omelette baveuse de six oeufs que j’ai coupée en dés et ajouté dans le wok désormais à feu très doux, juste pour garder chaud

– J’ai fait cuire 200 grammes de riz que j’ai égoutté et ajouté au wok

– J’ai terminé en ciselant un bouquet de coriandre

Il n’a plus suffit de tout manger, tant qu’on y était.

MES POIREAUX À LA NOIX

Les poireaux vinaigrette, le plat le plus parfaitement lugubre des cantines d’antan, c’est aussi la possibilité d’inventer un peu et de rendre ce légume bien meilleur que ce qu’on croit.

On commence par tailler les blancs de poireau en segments fendus par le milieu jusqu’aux deux tiers de la longueur. On les lave bien et on les cuit 30 minutes à la vapeur.

Puis on prépare une vinaigrette de vinaigre, d’huile d’olive, d’un peu d’huile de noix, de moutarde, de persil, de poivre et de cerneaux de noix, le tout passé au mixeur.

On brise des cerneaux de noix.

On pose les poireaux tièdes sur l’assiette, on recouvre de vinaigrette et on parsème des cerneaux brisés.

Un peu de pain frais et croustillant.

Eh bien, c’est meilleur qu’à la cantoche.

LE POULET À LA BOHÉMIENNE

Mon grand père, il y a plus de soixante ans faisait une cuisine simple et précise aux saveurs passionnantes. C’était un temps où l’on voyageait moins et où l’on découvrait les premiers restaurants chinois à Paris. Son plat le plus audacieux était son poulet à la bohémienne, un véritable voyage culinaire dû à une cuillerée de curry.

J’ai parfois tenté de le refaire, mais, cette fois-ci, j’ai décidé de le faire à ma manière, un rien libérée des contraintes des années 60.

Pour commencer, il s’agit de choisir des hauts de cuisses de poulet, d’ôter leur peau, de les désosser et de les couper en deux. On jette les os, si on n’a pas le projet de les réduire en poudre au four pour faire un fond de poulet.

La peau, on la met dans la cocote avec un peu d’huile et des lardons, puis on fait suer pour que cela rende le gras. On ôte les peaux, que l’on fait cuire dans un petit plat pour en faire de chips de poulet avec un peu de sel, de poivre et de piment. Puis on met dans la cocotte les morceaux de poulet que l’on fait dorer à feu vif. On ajoute trois oignons coupés menu. On laisse prendre couleur, puis on ajoute une grande rasade de cognac ou d’armagnac. On flambe et les flammes montent bien haut. La première phase est terminée, tout est sauté et doré.

On ajoute à la cocotte, trois ou quatre poivrons en lamelles, des champignons de Paris coupés en deux, trois gousses d’ail écrasées, une bonne quantité de vin blanc sec, une bonne rasade de vinaigre de vin, deux piments et du sel et poivre. Puis on ajoute une bonne quantité de paprika (quatre cuillers à soupe au moins) et une grosse cuiller de curry jaune. On laisse bourglouter un moment, pas trop longtemps. C’est la cuisson au vin.

La dernière phase consiste à ajouter une grande quantité de crème fraîche épaisse et des pommes de terres juste cuites à la vapeur. On couvre et on laisse mijoter pendant une heure.

Il ne reste plus qu’à servir dans des assiettes creuses, de manger en écoutant des airs plein de mélancolie balkanique, de saucer avec du pain frais et de partir à cheval en pleurant et poussant de grand « hoy! » explorer les plaines immenses de l’Europe centrale.

Le lendemain, il n’y a plus de poulet, alors on ajoute des grosses crevettes sautées et c’est toujours aussi bon …

LES PENNE AL SALMONE

J’avais des penne très al dente. Je les ai mise  à feu doux avec une rasade de vin blanc, du sel et du poivre et de l’huile d’olive. Elles ont fini de cuire en prenant une bonne saveur.

Dans une petite casserole, j’ai mis de la crème fraîche, du jus de citron et de la moutarde douce (Savora, moutarde suédoise à l’aneth). J’ai laissé réduire à feu doux.

Puis, j’ai pris une tranche épaisse de saumon fumé que j’ai émietté en le mélangeant à un soupçon d’huile d’olive.

J’ai mélangé les penne avec la crème en gardant bien chaud.

J’ai servi les pâtes à la crème dans des assiettes bien chaudes. Puis j’ai disposé le saumon par dessus, sans mélanger car il ne doit absolument pas cuire. 

Et pour les ceusses qui savent pas : on ne met pas de fromage sur les pâtes au poisson ou aux fruits de mer.

Et puiis, le lendemain, à la place du saumon, on peut mettre du jambon cru émietté, toujours sans le cuire et surtout sans fromage.

BUTTER CHICKEN

C’est un de mes curry préférés car il est doux, onctueux, parfumé et savoureux. Très différent des Kormas ou Vindaloos qui arrachent tout, des dents jusqu’à l’estomac.

Il faut d’abord acheter des hauts de cuisse de poulet; en retirer la peau et les désosser avant de les couper en deux. On jette les peaux et les os dans le wok et on fait revenir pour récupérer les sucs et le gras de la peau. Ensuite, on enlève la peau et les os et on remplace par les morceaux de poulet qu’on fait colorer dans ce gras. Cette viande est infiniment meilleure et moins sèche que les blancs de poulet.

On réserve la viande et on la remplace par quelques oignons coupés fin. Puis on remplace les oignons par des courgettes coupées en deux. Puis on remplace les courgettes par des têtes de choux fleur.

On remet tout dans le wok, puis on verse deux pots de sauce Butter Chicken (Patak ou Sharwood). la sauce Butter Chicken est un curry très doux et parfumé. Les sauces Patak ou Sharwood sont toujours excellentes et bien plus pratiques que le mélange hasardeux de mille et une épices.

On délaie avec une boite de lait de coco et une brique de crème liquide. On ajoute, en fin de cuisson, du jus de citron, du beurre (ou du ghee), du sel, du poivre et du piment pour rectifier les saveurs.

On laisse mijoter une heure.

Avant de servir on ajoute des rondelles de banane qu’on évite de cuire pour qu’elles ne fondent pas.

On accompagne tout ça avec du riz pilaf avec du beurre (ou du ghee) et des cardamomes. On peut faire cuire des nans et servir des condiments comme des chutneys et des lime-pickles. 

Avec ce plat on va de Bombay à Calcutta !

HAMBURGER TARTARE

Vous préparez des steak hachés assez épais que vous cuirez en un aller et retour.

Vous préparerez une sauce tartare à partir d’une mayonnaise avec deux jaunes d’oeufs, une bonne cuiller de moutarde et pas très montée. Vous passez au mixer des câpres, des cornichons, du poivre, du ketchup, du piment et du Mighty-Relish. Vous ajoutez cela à votre mayo et c’est fait.

Vous épluchez des petites pommes de terre, vous les mélangez avec une cuiller d’huile et vous les cuisez à l’airfryer. Vous servez cela avec des têtes de choux fleur crues. (oui, oui, ça marche très bien !)

Une salade verte, à côté, fera aussi l’affaire.

Ça change du McDo.

FILET MIGNON EN CROÛTE

Vous commencez par faire revenir deux petits filets mignons dans du beurre et de l’huile. Quand ils sont bien dorés, vous les couchez en croisant les pointes sur une grande pâte feuilletée couverte de jambon de Parme et de moutarde à l’ancienne. Vous fermez la pâte, la badigeonnez de jaune d’oeuf et la mettez à cuire au four à 200°. Quand la pâte est cuite, la viande l’est aussi; si elle est encore un peu rosée, c’est tout aussi bien : elle sera plus tendre.

Vous nettoyez et coupez des champignons de Paris. Vous les faites revenir dans du beurre (beaucoup) que vous additionnez de vin blanc sec, de moutarde à l’ancienne, de crème fraiche liquide, de poivre et d’un trait de vinaigre balsamique. Vous laissez réduire paisiblement. Cela sera votre sauce.

Vous faites cuire des haricots verts extra-fins pendant 5 à 6 minutes dans de l’eau additionnée de sel et de bicarbonate de sodium. Ils doivent être bien verts et encore légèrement croquants. Vous les égouttez et les versez dans une grande poêle où a blanchi une échalote et une gousse d’ail. Vous y ajoutez des flageolets bien lavés et laissez mijoter.

Il ne reste plus qu’à couper le filet mignon en grosses tranches, de dresser vos assiettes et de manger le tout.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

DÉCEMBRE 2023

GIRASOLI DI ARAGOSTA

Mon épicier italien m’a vendu à grands gestes éloquents des girasoli au homard, de belles ravioles rondes  bien charnues que j’ai fait cuire à l’eau frémissante pendant quatre minutes.

Dans mon petit wok, j’ai fait réduire de la crème liquide, une rasade de vin blanc, le jus d’un citron. Juste avant de servir, j’ai ajouté du sel et du poivre concassés, puis un jaune d’oeuf. J’ai bien touillé, puis j’ai ajouté les girasoli. 

Il ne restait plus qu’à se régaler …

CAPELLINIS AUX SAINT JACQUES

Bon, alors, c’est le réveillon, il faut faire un effort de cuisine.

Pour commencer on prend des capellini, des spaghetti si fins qu’il ne faut que trois minutes pour les cuire.

Puis on coupe fin quelques beaux poireaux et on les met à cuire doucement dans du beurre. Quand ils sont bien cuits, on les détend avec un peu de crème fraîche.

On prépare aussi une sauce hollandaise, mais un beurre blanc fait aussi l’affaire.

Juste avant de servir, on snacke les saint jacques : Pour ce faire, il importe de bien les assécher avant de les disposer dans une poêle bien chaude avec un mélange de beurre et d’huile. On les laisse prendre couleur, puis on les retourne. Cela ne prend que cinq minutes, pas plus car, au-delà, elles deviendrait caoutchouteuses.

On sert dans des assiettes chaudes et on se régale en regardant les bottes du père Noël coincé dans la cheminée.

LE FOIE GRAS PAS POUR GARS FROIDS

Jackie s’est fait une tradition de préparer son foie gras. Elle part d’un foie gras surgelé et dénervé de chez Picard. Elle le dégèle et le fait mariner dans un mélange d’eau, de poivre, de sel, d’alcool (porto, cognac) pendant une nuit. Puis elle le tasse dans une terrine, l’arrose d’un peu de la marinade et le cuit au bain marie au four, à 150 degrés pendant 35 minutes. Elle couvre le tout avec de la graisse d’oie fondue et referme la terrine avant de la mettre au frigo.

Pendant ce temps là, je prépare la gelée au madère. Un sachet versé dans un demi-litre d’eau additionné de madère et de poivre concassé. On fait chauffer en remuant jusqu’aux premiers bouillons de l’ébullition. Il ne reste plus qu’à mettre la casserole au frigo pour que la gelée se fige.

J’émince plein d’échalotes (au moins 20) et je les jette à feu moyen dans une poêle avec beaucoup de beurre. Je laisse colorer. Puis j’ajoute une bonne quantité de sucre de canne, une grosse pincée de poivre concassé et un peu de sel. Je verse une bonne rasade d’armagnac et je fais flamber. Je laisse le tout réduire et doucement caraméliser. Cela doit former une compote. Je verse dans des mini cocottes et je mets au frigo. 

Le lendemain, nous servons le foie gras avec du très bon pain (cette fois-ci, de s tranches de pain au beurre) légèrement grillé. Et puis, il ne faut pas oublier un bon vin blanc, idéalement un Gewurtztraminer, un saint Estephe ou un Riesling plus sec.

C’est froid, mais ça réchauffe !

CHICKEN GAGNANT

Alors là, tu prends des hauts de cuisses de poulet et tu les fait mariner dans un mélange d’huile d’olive, de jus de citron, de gros sel et de poivre concassé. Tu y ajoutes des poivrons longs coupés en rondelles fines. tu mélanges bien, tu t’arranges pour que les morceaux de viande aient la peau vers le haut, et tu mets au four, au milieu et sous un gril moyen. Ça doit cuire à coeur et la peau doit devenir croustillante.

Pendant que ça dore, tu épluches des grosses patates et tu les fais cuire à la vapeur, un peu trop pour qu’elles se défassent. Tu prépares un mélange de beurre fondu, d’huile d’olive, de crème liquide, de sel, de poivre, de ciboulette et de jaunes d’oeuf. Et là, tu écrase tes patates avec la fourchette en y incorporant ton mélange. À la fourchette, j’ai dit car c’est une écrasée, pas une purée !

Y reste plus qu’à servir et bouffer parce que c’est vachement bon !

THE XMAS DINNER ACCORDING TO JACKIE

Depuis un peu plus de quarante ans, Jackie a toujours tenu à cuisiner le repas de Noël traditionnel autant qu’anglais. Ce repas me rappelle toujours ce que ma mère appelait « l’assiette anglaise », une grande assiette avec plein de trucs de toutes les couleurs. 

Cela commence par une dinde qui aura cuit des heures à 150 degrés. Puis, il y aura des carottes, des panais et des pommes de terres cuits au four aussi avec plein de graisse d’oie (cf. Aliénor d’Aquitaine). Et puis encore, il y aura des choux de Bruxelles mélangés à des marrons et de la crème fraîche, longuement revenus. Et puis encore, il y aura un mélange de mie de pain et de sauge (le stuffing). Et puis encore, il y aura la « gravy », une sauce à base de fond de volaille pour tout mouiller. Et puis encore il y aura la cranberry sauce, un truc rouge, acide et sucré. 

J’allais oublier que la dinde est facie de petites saucisses entourées de bacon qui lui donnent un parfum fumé qui se marie avec celui de la sauge.

Ce déluge d’ingrédient occupe tous les étages du four, sans compter les plats qui récxhauffent sur les plaques de cuisson.

La dinde est découpée en petits morceaux; elle s’émiette tant elle est bien cuite. et les assiettes sont garnies d’une montagne de tout ça. et le plus fou, c’est que c’est incroyablement délicieux.

Cette année, Jackie a renoncé au XMas cake, ce gâteau qui peut survivre un siècle sous sa croûte de sucre et son coeur nourri au whisky. Elle n’a pas fait de XMas pudding, un boulet de canon fait de cambouis. Non, elle nous a fait une marquise au chocolat, presque sans sucre et avec du chocolat de grande qualité. Elle l’a servie avec de la « coutarde », in French for crème anglaise. Une tuerie !

Et nous avons dégusté tout cela en bons amoureux du Vietnam !

Mais il faut que rien ne se perde et, le lendemain de Noël, on recycle le repas de la veille en un nouvel assemblage, le bubble and squeak, un plat où l’on place les restes de la dinde, le stuffing réchauffé, le reste des légumes mélangés à des pommes de terre et cuits à la poêle jusqu’à ce qu’ils brûlent un peu et des pickles, une sauce aigre douce avec des légumes confits. Ce plat est encore plus étrange pour des papiulles françaises, mais il est presque meilleur que le plat de la veille ; chaud / froid, aigre / doux, solide / liquide…

Demain, si mon beau père était encore là, il préparerait des sandwiches à la dinde avec des pickles dans ce pain de mie que les Français ne connaissent pas. Le repas de Noël, en Angleterre, ça dure trois jours !

LINGUINE AL SALMONE

Rien n’est plus simple que ce petit plat qui allie gourmandise et raffinement. Un plat de gourmet, dirons-nous.

Pour commencer, versons dans un caquelon une boîte de crème épaisse. Puis nous ajoutons le jus d’un citron, puis son zeste, puis du sel, du poivre du moulin et une bonne rasade de vin blanc. Nous posons le caquelon sur un feu doux et laissons réduire. Nous ajouterons, en son temps un peu d’eau de cuisson des pâtes et un filet d’huile d’olive. Juste pour une consistance bien lisse, mais pas top épaisse.

Nous épluchons des cébettes, ou des ciboulettes thaï et les coupons en fines rondelles. Nous les ajoutons à la crème en train de réduire et mijoter.

Nous découpons des filets de saumon fumé en petites cubes, nous leur ajoutons des oeufs de saumon et nous les laissons mariner dans de l’huile d’olive. Cette préparation ne doit absolument pas cuire.

Nous faisons cuire des linguine al dente. Trop cuites, c’est abominable ! Nous les égouttons avec un filet d’huile d’olive.

Nous servons dans des assiettes creuse, d’abord les linguine, puis la crème avec la ciboulette et, enfin le saumon et les oeufs de saumon. Tout est chaud, sauf le saumon. Il ne reste plus au gastronome qu’à mélanger et se régaler.

RETOUR AUX RECETTES DU MOIS

Ce chapitre est désormais plein et ne sera plus complété.

Les prochaines recettes seront dans :

RETOUR en haut de l’article