Les Trois Moustiquaires : roman phénoménologique

Mon dernier roman est une expérience littéraire. Il illustre d’une manière inhabituelle les effets de deux disciplines à la fois lointaines et proches : la phénoménologie des trois H, Hegel, Husserl et Heidegger, cauchemars bien connus des futurs bacheliers; la physique quantique et ses paradoxes insolites qui sont le cauchemar des gens de bon sens. Le titre donne une indication des effets de ces paradoxes et des enjeux cruciaux du récit.

En voici l’avant propos, histoire de comprendre comment ce roman joue avec les genres littéraires :

AVANT PROPOS

Avant de commencer de vous raconter mon histoire, j’aimerais répondre à une question que tout le monde se pose. Quelle est la différence entre l’auteur, l’énonciateur et le narrateur. Cette question cruciale a agité le monde de la sémiotique littéraire pendant des décennies. 

Alors, soyons simple, ce qui changera de certains spécialistes de la question qui, au nom de la clarté sans ambiguïté, ont trempé leur plume dans l’encrier de l’obscurité, voire de l’obscurantisme.

Commençons par l’auteur. Lui, c’est simple, c’est celui qui écrit, qui pond le texte, qui le signe et en parle dans le poste, donc, c’est moi. Et, déjà, j’en vois qui grumblent. Oui mais le lecteur, par sa propre lecture et son interprétation, affecte le texte et contribue à son élaboration. Si vous voulez, mais c’est pas lui qui tient le stylo ou qui tape sur le clavier. Je répète, ici, l’auteur c’est moi, et personne d’autre.

Et puis, il y a l’énonciateur. Lui, c’est celui qui s’exprime par le texte. Il n’écrit pas, il est construit par le texte. Je ne suis pas académicien, mais je peux construire un énonciateur académicien en singeant le langage et les modes de pensée qui sévissent sous la coupole. L’énonciateur peut se construire comme romancier, comme journaliste, comme essayiste, politicien ou philosophe. L’énonciateur c’est le statut que se donne l’auteur dans son texte. Zola se construit comme romancier, hors du champ de ses personnages dans les Rougon Macquart ; il se fait journaliste, polémiste impliqué personnellement dans son texte dans J’Accuse. 

C’est à ce niveau que le lecteur peut se projeter comme participant à l’élaboration du texte puisqu’il se construit dans sa propre lecture. Il n’écrira pas une ligne, mais il projettera sa propre lecture dans la représentation de l’œuvre.

Dans le cas du présent roman, l’énonciateur ne se manifeste pas dans le texte, car à aucun moment, il ne méta-communique sur les personnages, les propos et les événements décrits dans l’histoire. Ce texte évacue l’énonciateur et, par là-même en crée un qui joue à cette distanciation. 

Parlons maintenant du narrateur. Le narrateur, comme son nom l’indique, narre, raconte l’histoire. Le narrateur est une fiction, il est un personnage qui raconte. Dans un grand nombre de romans, il se confond avec l’énonciateur quand celui-ci raconte sans rien déléguer à ses personnages. Parfois, la différence est plus subtile quand le roman se raconte à la première personne et donc que l’énonciateur et le narrateur s’inventent une distance. C’est lui qui raconte, je ne fais que rapporter l’histoire telle qu’il la voit. C’est un bon moyen de distancier l’énonciateur, voire l’auteur, des turpitudes de celui qui raconte.

Maintenant, imaginons que le texte n’ait pas un narrateur mais dix narrateurs distincts et qui ne voient pas du tout les choses de la même manière. On risque de s’y perdre un peu et c’est précisément l’effet recherché, comme dans ces films choraux où on ne sait plus qui est qui dans une histoire qui navigue entre les points de vue. 

Et c’est là qu’intervient le caractère phénoménologique de ce roman. L’histoire n’est pas celle que l’auteur a voulu écrire, que l’énonciateur a organisé et qu’un narrateur a raconté. L’histoire, la réalité à laquelle se réfère le roman change d’un narrateur à l’autre, elle n’est que le reflet de l’expérience et des actes de chaque personnage, pour devenir trouble, tremblante, indécise. 

Elle devient comme une particule quantique, soumise à des lois étranges, de superposition d’états, de simultanéité, d’intrication des personnages et des actions.

C’est un roman où l’on entre par les yeux de chacun pour regarder tous les autres vivre une aventure étrange dans un monde qui ressemble à s’y méprendre au notre, n’étaient quelques légères dissonances avec notre monde, à commencer par le titre.

À l’intentions des lecteurs qui se sentent perdus dans le flux des narrations entrecroisées, une liste des narrateurs et de leurs principales interactions est proposée à la fin de ce livre. Mais, c’est pas du jeu que d’y recourir puisqu’une grande part de l’esprit de ce roman est de créer ce fameux flou phénoménologique et quantique pour construire son sens. Après tout, c’est vous qui décidez.

Allez, on y va !

Le livre est disponible sur Amazon, d’abord en version numérique, mais bientôt sur vrait papier …

Pour ceux que la rencontre entre la phénoménologie et la physique quantique passionne, voici l’article que l’Intelligence Artificielle a bien vous écrire à ma place :

Bonne lecture !!!

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