Autour de Paris

PROVINS : LE HAUT ET LE BAS

L’ILE ADAM : LES CONDÉS ET LES CONTI

VERSAILLES : Y A PAS QUE LE CHÂTEAU

PROVINS : LE HAUT ET LE BAS

Que voilà une drôle de ville. Située à quelques encablures de Paris, elle dresse son donjon au dessus de la Brie. La ville est faite d’une partie haute et d’une partie basse.

En haut, c’est la cité médiévale, celle qui attire les touristes par son château fort et les reconstitutions en costumes de joutes et de tournois. C’est joli, dépaysant et cela fait un spectacle plaisant pour les petits et les grands. En bas, juste au bout de la rue, on se retrouve dans la partie basse. Une ville morose et assoupie qui voit d’un oeil torve les ceusses qui descendent de la partie haute. Quand Ivanohé se cogne dans Chabrol. Faute d’un accueil souriant, on s’enfuit vers Fontainebleau …

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L’ILE ADAM : LES CONDÉS ET LES CONTI

L’Île Adam est une petite ville perdue en pleine forêt et posée sur trois îles et les berges de l’Oise.

Tout y est propret, même la route qui y mène voit ses arbres taillés bien au cordeau. On a l’impression que le train qui y passe n’est autre qu’un train électrique dans un décor de maisons de poupées. On pourrait presque se croire dans le Truman Show. Ville de villégiature des Condé, des Conti, des Montmorency, des Villiers, la ville est devenue, après la Révolution, un fief bourgeois parfaitement propre sur soi. C’est charmant, on a envie de rester là, un peu hors du temps, loin du monde réel. Même les canards y font la sieste sans se soucier de leur destin de magrets.

Il semblerait même que c’est la ville où naquit l’Intelligence Artificielle.

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VERSAILLES : Y A PAS QUE LE CHÂTEAU

Louis XIII, comme Henri IV,  avait choisi Versailles pour ses grandes forêts pleines de gibier et malgré un terrain marécageux plutôt nocif pour la santé. Il y fit construire un petit relais de chasse perdu dans les bois, loin de toute grande agglomération. 

Si Louis XIV choisit aussi cet endroit, c’est pour y cantonner toute la noblesse à une bonne journée de marche de Paris. Un endroit qui n’est autre qu’une prison dorée pour se parer des frondeurs de tout poil.

L’intérieur du château n’est qu’un interminable couloir où aucune intimité n’est possible. C’est somptueux autant qu’inhumain.

Et comme nul n’existe sans être à Versailles, l’endroit attire comme un aimant d’innombrables nobles qui eussent mieux fait de s’occuper du peuple de leurs fief au lieu de se ruiner pour être près du roi, habitant dans des sous-pentes insalubres avec la foule immense du château. 

C’est pour cela que je pense que Louis XIV est celui qui a semé la graine de la Révolution.

Louis XV et Louis XVI n’ont fait qu’enfoncer le clou. Cela dit, je pense que Louis XVI était le seul à se rendre compte que Versailles était un monstre. Mais il était si faible et indécis …

Aujourd’hui, Versailles est une ville moyenne assez étendue où les autocars s’entassent face au château pour déverser un torrent de touristes qui défilent en troupeau le long de la grande galerie, comme les nobles le faisaient pour aller voir chier le roi. Au mieux, en sortant, ils cherchent un restaurant.

Il est possible, aujourd’hui, de voir que la ville n’existe pas sans sa relation au château. Sans la ville, le château ne peut pas vivre. Dès la construction de ce dernier, la structure de la ville fait partie du plan, avec une séparation parfaite des pouvoirs et des fonctions, marquée par des avenues conçues avec le même soin que les jardins de Le Nôtre.

Trois espaces se dessinent, bien délimités par les avenues.

Le premier espace est celui du roi. C’est le château et ses jardins. C’est un espace étanche qui tourne le dos à la ville, avec sa chapelle et son théâtre. C’est toujours le cas.

Le second espace est celui de la noblesse et des grands offices. Bâtiments luxueux, portes cochères, institutions grandioses. Une église plus grande pour recevoir plus de monde. C’est la part élégante de Versailles qui est devenue le fief des commerces de luxe et d’une consommation bien astiquée. Très fréquenté par les touristes, c’est un endroit animé, qui vit avec son temps.

Le troisièmes espace est celui des serviteurs, beaucoup moins luxueux et proche des servitudes de la ville. Tout un espace est occupée par un immense marché où les commerçants vivaient sous les toits au-dessus de leur échoppe. On est près du potager du roi et des services liés au château. C’est là que se trouve la cathédrale, capable de recevoir beaucoup de monde. Aujourd’hui, ce quartier est devenu un décor de film au charme étrange de rues souvent désertes. Ce quartier paisible est le plus charmant de la ville qui a oublié que l’on est au XXIème siècle.

Ces trois quartiers ne pouvaient exister l’un sans les autres. Le roi eût été bien seul sans eux, les nobles n’auraient eu aucune raison de s’établir dans leur quartier sans le château et le roi, les serviteurs eussent personne à servir sans les deux autres quartiers. Sans le troisième quartier, les autres eussent crié misère et dépéri. Sans le second quartier, le château n’eût jamais d’espace suffisant pour accueillir toute cette noblesse mignate. Sans le château, personne s’eût li’idé de s’établire en un tel lieu. Versaille est un ménage à trois.

Quand cette idiote de Marie Antoinette se faisait construire son Hameau, elle ignorait avec toute sa stupidité qu’il existait iun monde réel, un véritable hameau, justea pla même distance du palais. Elle avait déjà perdu la tête avant qu’on ne la lui coupe.

Bien entendu, ces différences ont tendance à s’estomper. Le château n’est plus qu’un somptueux gâteau qu’on regarde sans y goûter, le quartier noble devient  chic, touristique et cher. Comme le Village Suisse. Le troisième quartier hésite entre le catho, le bobo et les cultures alternatives. C’est un lieu de conquête pour les nouvelles tendances.

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Un Après Midi à l’Opéra

Notre fille Margaux nous a offert pour Noël des billets pour un Escape Game à l’Opéra de Paris. Regard narquois quoiqu’affectueux pour les Vieux … qu’elle envoyait dans un de ces jeux où l’on risque de se perdre.

Nous aimons l’Opéra de Paris où nous sommes allés pour une visite guidée, mais aussi pour assister, il y a bien trente ans, au Vaisseau Fantôme de Wagner (Ta Ta taaaa !!!). Dans ma jeunesse, j’étais allé avec mon meilleur copain, à cinq heures du matin, acheter des billets pour Boris Godounov par le Bolchoï. Nous étions au poulailler, mais cela ne nous empêchait pas de hurler de bonheur avec la foule des spectateurs à la fin du spectacle.

L’Opéra de la Bastille est la sinistre traduction prétendument moderne d’un opéra avec son architecture de centre de bricolage.

L’Opéra de Paris, c’est la forme la plus sublime de l’art pompier, une déclinaison superlative, redondante et tape à l’œil de tout le luxe d’une époque en pleine déliquescence. Le Corbusier le honnissait et les architectes modernes le regardent avec condescendance pour son art de fin de règne.

Et c’est en cela qu’il est sublime. On ne peut pas faire plus. On ne peut pas faire plus massif, ajouter encore des colonnes, du marbre, des bustes, des coupoles, des galeries de glaces, des escaliers monumentaux, de l’or, du velours, des bois précieux, des cariatides, et je ne sais quoi encore. Il est monstrueusement sublime il est le bouquet final, le dernier coup de cymbales d’un art qui rend l’âme. Il est tout en fer et on ne voit pas le fer, il est tout moderne et on ne voit rien de moderne. On y découvre des colonnades à l’intérieur des colonnades, c’est dire que l’art pompier est redondant.

Tous les arts, de tous temps, ont évolué d’une forme simple, lisible vers plus de sophistication, pour aboutir à l’excès.

L’architecture grecque part du dorique, pour devenir ionienne et s’achever dans le corinthien avant d’être encore surchargée par les Romains.

L’art gothique rompt avec l’art roman dans l’écriture claire et simple de sa forme primitive et classique, puis il devient rayonnant pour finir par exulter dans sa forme flamboyante et encore quelques excès magnifiques qui l’achèvent pour qu’il cède la place à l’architecture classique.

La musique romantique naît vraiment avec Schubert (Beethoven enterre le classicisme), elle évolue avec Berlioz, Schumann, Mendelssohn, et elle aboutit à l’extravagance somptueuse de Mahler et Richard Strauss.

L’art romantique, excessif en lui-même, gouverné par les émotions et l’aventure, se dresse contre l’ordre classique et ses ordres cadencés. Et quand l’excès débouche sur ses propres excès, il devient l’art pompier. Le romantisme se retourne contre l’art classique dans ses excès rococos, ses airs qui retombent sur leurs pieds, son culte de la bonne santé et la pensée bien en ordre.

En architecture, cela se voit bien et cela aboutit à l’Opéra de Paris.

On ne construira plus jamais comme cet opéra, on abandonnera sans regret ce simulacre de pierre entièrement fait de métal, on fera surgir l’art et l’architecture modernes de cet encombrement colossal qui est certes un mensonge, mais qui est aussi un envoutement fabuleux. L’Opéra de Paris est une mise en scène à lui tout seul, un décor dans lequel Gaston Leroux et bien d’autres, feront errer leurs fantômes. On ira même jusqu’à faire de la réserve d’eau qui se trouve dans ses fondation, un lac maléfique où errent des barques maudites.

La salle, pourtant immense, n’occupe qu’une partie infime du théâtre, ce qui fait de cet édifice une sorte de cité de la musique avant l’heure. En revanche, la scène et sa machinerie sont d’un gigantisme à l’échel de cet art protubérant.

On ne fera plus de théâtres à l’italienne où l’on vient bien plus pour être vu que pour voir ce qui se joue sur scène, l’architecture deviendra utile et fonctionnelle. Après l’Opéra de Paris, le théâtre des Champs Élysées. Puis l’Opéra Bastille. Essayez donc de rêver à l’Opéra Bastille !

Et quand je pense que l’architecte de l’Opéra de Paris, Charles Garnier, ne fut même pas invité à l’inauguration.

Aujourd’hui, on y vient bien sûr pour y voir de la danse et écouter de la musique dans une salle à l’acoustique magique, mais on y vient aussi pour visiter les quelques endroitsd ouverts au public. On y vient aussi pour dessiner, pour s’entraîner à danser, ou comme nous pour jouer à des jeux qui nous forcent à porter les yeux sur les détails les plus insolites du lieux. On y joue un peu et puis on se perd dans le dédale des salles, des escaliers et des couloirs tout frissonants de mystères.

Et c’est tout Paris qui se reflète dans ce monument invraissemblable et captivant. Cette avenue qui fut tracée d’un trait de plume entre les Tuileries et l’Opéra afin qu’on pût mieux voir le mopnument et que Napoléon III pût aller à l’Opéra sans se faire dynamiter, c’est encore l’Opéra !

Paris en rêves

Aquarelles et visions rêvées

Paris, c’est ma ville. Paris c’est moi. J’y suis né, je connais son air, ses rues, ses bruits, son caractère ombrageux et goguenard. Paris, c’est la ville dont tout le monde rêve, que l’on veut visiter une fois dans sa vie. Paris, c’est la ville lumière, même pendant les grèves d’électricité.

Paris est une petite ville par sa surface et une ville immense par ses contrastes. Elle est petite parce qu’on a toujours voulu l’enfermer, l’étrangler dans des enceintes et des boulevards et des rangées d’immeubles impénétrables. Elle ne fait que cent kilomètres carrés de superficie (si on oublie, bien sûr, les banlieues car Paris tient à se distinguer de sa banlieue !), c’est minuscule ! On peut la traverser à pied sans trop se fatiguer.

Cela la distingue de toutes les autres capitales dont la moindre est dix fois plus grande et se dilue sans gloire dans d’interminables faubourgs.

Pourtant, comme le tronc d’un arbre, chacun peut voir le défilement des époques en observant les cernes que forment les rues depuis son centre romain, Cluny, toujours là, preuve de l’incroyable pérennité de la ville. 

Et dans ce monde concentrique, on a tranché d’immenses rayons de lumière qui, au lieu de défigurer la ville, lui ont offert plus de grandeur. Grâce à ces avenues, on voit de loin la splendeur des monuments, on saisit l’harmonie des symétries grandioses.

À l’instar de beaucoup de Parisiens (on le naît et on le reste), j’adore revisiter ma ville. Jamais je ne boude de m’émerveiller devant son élégance comme devant la truculence de ses ambiances.

Comme un voyageur émerveillé, je me plais à la photographier. Pourtant je souris toujours en voyant les dizaines de touristes se prenant en photo sur fond d’Arc de Triomphe en haut des champs Élysées. Combien de millions de fois la même photo ?

J’aime saisir les espaces et les perspectives, mais j’aime encore plus saisir les détails, les moments éphémères, les ambiances qui sont l’esprit de la ville, sa capacité de se réinventer. Chacun sait que Paris n’est pas enfermée dans ses monuments. Paris c’est la multitude de ses étrangetés, de ses mélanges détonants, de ses instants de magie.

Je propose ici un ensemble d’images qui sont une autre façon de regarder la ville. Ces images sont aussi celles d’événements et d’oeuvres d’artistes qui ont choisi Paris comme support à leurs créations.

Beaucoup de ces images ont été retravaillées pour ajouter de la magie au prétendu réalisme des photos. Les photos ont été prises à diverses époques, certaines étant des clichés de l’avant numérique … Paris est un rêve qui dure depuis si longtemps !

D’autres images viendront enrichir ce premier coup d’oeil … 

J’adore transformer les images de ma ville et, d’un cliché réel end faire une vision de rêve. On me le reproche souvent en me disant que je dénature la vérité de l’image. Foin de cela, la vérité n’existe que pour qui veut la croire. Donc je m’exerce à transformer les clichés. Pas forcément les miens, mais tous ceux qui m’inspirent.

Parce que Paris pourrait bien n’être qu’un rêve …

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Les Passages

Parmi les endroits qui stimulent l’imagination et emportent dans des rêves et des voyages merveilleux, il y a les nombreux passages qui traversaient Paris et dont il en reste quelques uns. Tout d’abord, les beaux et très connus qui relient le Palais Royal aux Grands Boulevard. Magnifiques et très touristiques, ils sont très fréquentés. Les panoramas ont disparus, comme la plupart des attractions datant d’avant le cinéma, mais l’atmosphère demeure. On se sent envoyé dans un autre siècle.

Mais il existe un autre groupe de passages, partant de la rue Montorgueil et finissant rue du Faubourg Saint Denis. Ce sont des passages plus bruts, moins connus, moins luxueux. Certains sont délabrés et ont perdu leurs verrières, d’autres ont été investis par les Pakistanais, les Indiens, les Africains qui leur donnent une vie nouvelle, aux limites du magique. Le passage du Grand Cerf est dédié à l’artisanat chic, le passage du Caire est levantin et ouvre sur les boutiques de mode des Pakistanais. Puis on trouve les coiffeurs Africains. Tout s’achève avec le passage Brady qui nous envoie dans le monde des restaurants indiens.

Il arrive parfois que certains regrettent que des quartiers, des rues, des passages soient devenus les lieux d’élection de toute une population immigrée aux pratiques et aux parfums exotiques. Ceux-là oublient que c’est à cette diversité que toutes les villes du monde puisent leur richesse et leur âme.

Tout cela en traversant des quartiers à la gloire des grandes maisons du XIXème siècle plantées au milieu des vieux immeubles aux façades penchées.

Voici un exemple qui prend son origine dans la plus ancienne photo de la ville, un daguerréotype de 1839 qui montre, en passant que Notre Dame n’avait pas de flèche avant qu’un autre rêveur ne lui en plante une sur le dos.

Et pour finir, un projet qui comblera tout le monde :

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Au Coeur de Paris

Après des mois des mois de confinement, nous voici repartis à la découverte d’un Paris vivant, jeune et accueillant, entre la Samaritaine transformée en temple du luxe, un Ventre de Paris qui n’a pas oublié Zola et un Sentier cosmopolite, nous avons déambulé le nez en l’air …

Cela me donne un appétit d’ogre !

Et voici une interprétation d’un angle de rue …


De retour rue Montorgueil pour déjeuner et lécher les vitrines de toutes ces échoppes et restaurants souvent centenaires qui la bordent depuis les Halles jusqu’au Grand Rex. On ne se lasse pas de ce vieux Paris épargné par Haussmann et investi par l’humour et le charme des créateurs de tout poil. On refait les mêmes photos, parce qu’on regarde à nouveau et qu’on aime ce qu’on voit.

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Il arrive aussi que Paris tourne au cauchemar

Comme nous le faisons désormais chaque semaine, nous sommes partis en balade dans Paris, à la découverte d’un nouveau quartier, comme si nous étions deux touristes curieux de la ville. Nous nous promenons en levant le nez et en musardant à la recherche d’images et de scènes insolites qui surprennent toujours ces prétendus grands connaisseurs de la ville que nous sommes.

Hier, nous avons déambulé de Sèvres Babylone au Châtelet, traversant le sixième et un partie du Quartier Latin.

Quelle ne fut pas notre déception. Le quartier de jeunes étudiants bohème de notre jeunesse s’est mué en une sorte de monstre empli de touristes en short et de d’une foule de gens moroses et indifférents. Les boutiques de gadgets et de souvenirs vulgaires on pris le pas sur les librairies, Les gargotes d’antan sont devenues des restaurants hors de prix et toujours aussi mauvais, les boutiques de mode ont remplacé la vie de quartier. Les cinémas ont abandonné l’art et l’essai pour le profit des productions rentables.

De plus, la maire Hidalgo s’est ingéniée à engendrer une circulation totalement anarchique où des cyclistes jaillissent de partout en vous abreuvant de mots orduriers quand ils manquent de vous tuer en provenant de nulle part, et où chaque venelle est sujette à la circulation dans trois sens différents selon que vous êtes un bus, un vélo ou une voiture. Le piéton n’a pas sa place … Elle a grandement contribué à dénaturer ce quartier au nom d’un dogmatisme de butor.

Au bout de quelques heures, nous avons préféré fuir ce quartier qui n’a plus rien de latin.

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Sur la Butte MontMartre

Promenade du Jeudi dans Paris. Comme d’habitude, nous endossons les habits d’Ethel et Wilbur, deux Anglais qui découvrent Paris avec la stupéfaction juvénile de leur grand âge. Aujourd’hui, nous attaquons Montmartre, en oubliant simplement le Sacré Coeur, cette terrible pâtisserie bâtie pour célébrer le massacre des Communards et la restauration de la foi (de veaux).

En fait, ce sont trois strates superposées qui s’offrent à nous : Le boulevard avec la place Pigalle et son air de fête, le quartier des Abbesses provincial et nostalgique, entrecoupé d’escaliers, la Place du Tertre et le Sacré Coeur et sont aspect de parc d’attraction.

Nous mettons le cap sur les Abbesses et les mille rues coupées d’escaliers de la Butte. Contrairement au Quartier Latin complètement dévoyé, Montmartre a survécu aux assauts d’Hidalgo et, dans ses parties basses, garde une grande partie du caractère chaleureux, un peu gribouille qui avait fait mon bonheur quand, étudiant, j’y habitais, il y a un demi-siècle. On s’y sent bien et même la daube touristique garde du charme.

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Le Grand Emballage !

Il y a bien longtemps, nous avions pu admirer le Pont Neuf habillé d’or par Christo. Aujourd’hui, nous avons été saisi par cet Arc de Triomphe habillé de d’argent aux relets bleus ligoté de cordes rouges et surgissant sur le ciel de Paris.

N’en déplaise aux pourfendeurs de cet emballement (oui, je sais !), recouvrir le monument l’habille, comme l’habit fait le roi. Tout le monde sait (ouais, bon !) ce qu’il y a en dessous de cet habit de lumière qui rayonne au soleil couchant, mais l’habit suggère ce qu’il cache, sublime la silhouette et la majesté du monument. Les badauds ne s’y trompent pas. Des milliers viennent voir cet Arc de Triomphe qui ne se voit pas. Cette esplanade le plus souvent déserte sur laquelle il se dresse, grouille d’une foule de touristes, de Parisiens qui viennent redécouvrir ce monument si connu qu’on ne le regarde plus, et même de patriotes couverts de médailles qui se sentent grandis. Mon Grand Père qui fut un héros de la Grande Guerre, décoré à la fois par les Français et les Allemands pour acte de grande bravoure et d’esprit humain, fut invité à ranimer la flamme alors qu’il dépassait les 90 ans. Et cette flamme brille sous les arches habillées d’argent. 

L’acte créateur est éphémère, il ne demeurera bientôt que dans nos souvenirs et quand nous regarderons l’Arc, la statue de la Liberté Guidant le Peuple, dans quelques mois, nous devinerons ce voile de lumière dont elle fut revêtue pendant quelques semaine.

Et en quittant ce lieu, nous avons pris les Champs Élysée où Dior nous offre des visions tout autant évocatrices.

J’aime Paris !

Et parce que l’oeuvre est entrée dans mes rêves, la voici par mes yeux intérieurs :

Edited in Prisma app with Femme

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Passy Musée de l’Homme

J’ai passé mon enfance à Passy. C’était les années 50/60, c’était avant mai 68. On était sous De Gaulle et cela devait durer jusqu’à la fin des temps. Passy était un village où les gens riches côtoyaient les artisans et les petites gens. La rue de Passy était l’artère vitale de ce quartier. Elle était bordée d’innombrables commerces de bouche, des bouchers, des charcutiers, des laiteries (les BOF), des marchands de légumes, des boulangeries. Au bout de ma rue, on voyait, côte à côte, une boucherie chevaline, une triperie et une laiterie. Il y avait « l’Italien » qui vendait des plats plein de tomate. Aux noms qui chantaient. Il y avait une charcuterie très ornée de miroirs et de mosaïques à l’entrée de laquelle pendaient, souvent, un chevreuil ou un sanglier. Il y avait trois magnifiques cinémas et des librairies. Les cafés étaient populaires et des hommes en chapeau ou casquette buvaient du vin au comptoir en parlant fort. Il y avait deux magasins de jouets où les galopins comme moi adoraient traîner en tripotant au fond de leur poche les quelques francs qui, demain peut-être, permettraient d’acheter le joujou convoité.

Avec mon camarade Mattei, nous quittions l’école et partions, souvent en courant, faire nos devoirs au Musée de l’Homme où nous avions découvert une bibliothèque mystérieuse nichée sous le toit et d’où nous pouvions grimper sur une terrasse étroite dominant le Trocadéro et la Tour Eiffel. Les momies du Musée de l’Homme entassées dans des vitrines encombrées autant que poussiéreuses ne nous faisaient plus peur. Nous étions devenus des explorateurs dans ce monde reculé que nous étions les seuls à connaître.

Et nous voici en 2021. 

Le Musée de l’Homme a fait peau neuve. Il est devenu pédagogique, électronique et beaucoup plus grand. Il a perdu tout son mystère et a beaucoup gagné en propreté. Même la bibliothèque s’est refait une beauté. En me grattant bien, j’ai pu faire ressurgir quelques souvenirs, mais ils se sont carapatés vers leur cher passé.

La rue de Passy a remplacé tous ses commerces de bouche par une litanie de boutiques de fringues, chères, luxueuses et sans intérêt. Le petit peuple a denté les lieux, au profit d’innombrables bourgeoises CPFH qui se ressemblent toutes. Paradoxe ultime, le seul grand magasin de mode de la rue, le fameux Franck et Fils, a disparu : on en a fait une grande épicerie aux prix astronomiques.

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Paris très cher

Nous poursuivons notre visite de Paris à la manière de deux touristes anglais égarés dans Paris, le nez en l’air (Ethel and Wilbur). Cette fois ci, ce sont les beaux quartiers, bien riches et repus. 

Tout d’abord, la Madeleine qui a perdu ses deux ailes gourmandes Hédiard et Fauchon. Même les Trois Quartiers ont disparu. Que peut-on avoir désormais à faire là, sinon enterrer Johnny? Le café Pouchkine ? Référence à feu Gilbert Bécaud , un simulacre un peu toc.

Puis nous voici place de la Concorde, au musée de l’Orangerie.

Le parc est presque désert. Les attractions foraines sont fermées, le marché de Noël n’est pas encore ouvert. Aucun enfant ne joue avec des voiliers sur les bassins. La serveuse du café semble sortie d’un tableau de Renoir.

La rue de Ravioli est presque sans voiture puisque l’édile délirante de la ville l’a transformée en piste cyclable.

Escale à la librairie Galignani, endroit de rêve et d’élégance littéraire qui évoque Huysmans. La seule librairie que je connaisse où l’on se sert d’échelles.

En remontant la rue, nous entrons dans centre commercial du Louvre, grandiose et un petit peu froid.

Déjeuner rue Sainte Anne dans un vrai Japonais qui ne sert pas de sushis mais de vraies tempuras.

Rue Saint Honoré, et le luxe à chaque devanture. Goyard nous rappelle qu’il n’y a pas que Vuitton dans la vie.

La Place Vendôme pavée de marbre, c’est vraiment chic. On peut même aller jusqu’au pied de la colonne.

Puis on parvient aux Galeries Lafayette, cet ancien grand magasin populaire qui est devenu l’antre de la consommation des gens riches.

Une incroyable sensation d’inhabitable. Les gens normaux ne font que passer sous la menace des cyclistes dans le silence assourdissant du luxe. 

Pour finir cette escapade de riches, voici deux images de Paris revues en peinture :

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L’Aquarium

Lorsque j’étais petit, j’habitai près du Trocadéro et il m’arrivait d’aller visiter l’aquarium tout vieillot qui y était installé depuis le paléolithique. C’était une sorte de caverne où, dans la pierre, étaient creusées de grandes niches fermées de vitres et remplies d’eau. C’était à peine propre et très mal éclairé. Les poissons y étaient plus tristes que chez le poissonnier.

Puis, un jour, il y a quelques années il fut décidé d’en faire un aquarium digne de ce nom. Les médias s’en firent l’écho comme d’une merveille entre la Tour Eiffel et Disneyland.

Donc, aujourd’hui, visite de cet antre de la faune aquatique.

Il y fait très sombre et les murs sont percés de grandes vitrines qui permettent d’admirer des poissons et des animaux marins de toutes les couleurs. Les poissons font toujours la gueule et l’endroit est bondé de gosses surexcités.

La collection de méduses est bien plus urticante que les requins qui occupent un espace assez grand pour que ne puisse que les entrevoir.

Au fond, cela vaut le détour quand on n’a peu de chance de voir la mer avant de longs mois.

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Bateau Mouche

Continuons notre promenade de touristes curieux de tout en bateau mouche. Ces bateaux sont une institution parisienne datant de la fin du XIXème siècle. Aujourd’hui d’innombrables compagnies bordent la Seine de navires aux formes invraisemblables, tous destinés à transporter un maximum de touristes et de passer sous les ponts.

Ainsi, pendant une heure, on peut remonter jusqu’au Pont Neuf et redescendre jusqu’à la Statue de la Liberté. Ces beaux et cela émerveille les enfants.

La Tour Eiffel sert de pivot à cette promenade nonchalante.

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Le Faubourg Saint Germain

Aujourd’hui, nos pas nous ont guidés dans le Faubourg Saint Germain qu’il ne faut surtout pas confondre avec Saint Germain des Prés. 

Comme nous l’avions constaté, Saint Germain de Prés et le quartier Latin se sont complètement dévoyé. Les touristes y ont remplacé les étudiants et les boutiques de fringues ont remplacé les librairies.

Le Faubourg Saint Germain a aussi beaucoup évolué. Les éditeurs l’ont en grande partie déserté, effaçant en grande partie l’atmosphère littéraire du quartier. 

Mais ici les éditeurs ont cédé la place aux magasins de design et aux antiquaires organisés dans le carré Rive Gauche. 

Les hôtels aristocratiques se dissimulent derrière des portes cochères et les rues de Verneuil, de Grenelle, de l’Université  alignent leurs façades anciennes, inclinées dans leur passé. Contrairement à l’opulence voyante des nouveaux riches du VIIIème, la richesse se fait ici discrète, toute en retenue. 

On imagine que l’on croisera Swann, Voltaire et Gainsbourg et que la duchesse de Guermantes nous observera depuis une antique fenêtre dans son hôtel abrité par ue haute porte cochère sculptée.

Les clients du restaurant parlent de Pondichéry, de Barthes et d’Henry de Monfreid en dégustant des curry de Madras.

Bien entendu, il ne faut pas trop s’intéresser aux prix des moindres denrées. La pantoufle en velours se négocie à cinq cents euros et le fromager du coin n’est autre qu’Androuet et le bistrot est tenu par Robuchon. 

Une mention spéciale pour l’extraordinaire magasin Deyrolle qui propose un incroyable bestiaire d’animaux empaillés pour ceux qui hésitent entre un ours polaire, une licorne ou un taureau pour décorer leur antichambre. L’entrée ne laisse rien deviner, il faut monter au premier étage … C’est une sorte de métaphore de ce quartier qui répugne à s’exposer.

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Le Nouvel An Chinois

Avant que son succès le force à se déplacer sur les Champs Éklysées, que le COVID l’empêche d’avoir lieu et que les Vietnamiens s’emparent du XIII§ème arrondissement, le Nouvel An chinois avait lieu chaque année dans un grand déluge de pétards, de couleurs et de musique tout le long de l’avenue d’Ivry, dans un défilé spectaculaire eyt des dizaines de dragons propitiatoires.

Nous allions chaque année nous mêler à la foule bigarée et nous régaler des plats spéciaux proposés en la circonstance. Connaissez-vous la salade de méduse ?

Désormais, la fête s’est dispersée et diluée. De plus, le souvenir d’un COVID qui rode encore, fait craindre les foules et, stupidement les foules chinoises.

C’était un moment de fête et de joie simple et pétaradante.

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Eiffela

Cela s’est produit pendant la nuit du 1er avril dans le silence paisible de ce quartier qui sait si bien se tenir.

L’accouchement s’est fait sans douleur, même si quelques engins fort massifs ont été nécessaires.

La petite Eiffela se porte bien, sous le regard altier de sa centenaire de mère.

Cet heureux événement a apporté un regain d’intérêt et d’affection pour la grande dame de fer.

Dès le 10 avril, la petite sera assez grande pour prendre son indépendance et regagner son monde secret, alilleurs …

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Les boutiques de la rue de Grenelle

La rue de Grenelle est une longue rue étroite et tortueuse qui s’insinue tout au long du Faubourg Saint Germain. Elle est si étroite que la plupart des hôtels particuliers qui la bordent sont en retrait, leur porte cochère s’inscrivant dans un demi-cercle qui prend ses distances avec la rue. Et des hôtels particuliers, cela ne manque pas dans ce quartier aristocratique parsemé de ministères et d’ordres religieux.

Mais ce qui est aussi très frappant, ce sont les nombreuses boutiques, souvent minuscules, qui jalonnent la rue et ses adjacentes. Alternant avec les cafés chics et les galeries, ces boutiques sont toutes des leux rétro, créatifs, authentique et savamment vétuste.

On peut même faire d’étranges rencontres dans les passages élégants qui traversent le quartier :

Vivre dans cette rue, c’est être au musée, se regarder dans un Paris vu par les cinéastes en quête de couleur locale. Le sentiment qui en ressort est bizarre. À force de se vouloir authentique, l’endroit sonne un peu faux pas tout à fait habitable. Ce n’est pas désagréable, c’est comme Emiy in Paris ou les décors de Bana Hills qui reproduisent Carcassonne au sommet d’une montage du Vietnam.

Richelieu & Bibliotèque Nationale

Juste entre le quartier des Halles, la Bourse et celui de l’opéra se dissimulent de somptueux bâtiments dominant des rues étroites que traversent trop de voitures. La Banque de France s’impose, mais tout près, on découvre la Bibliothèque Nationale, pas l’horreur idiote bâtie avec la bénédiction d’un Mitterrant peu inspiré par l’architecture, mais la vraie qui porte la marque des rois de France.

Dans cet ce monument de pierre fermé sur l’extérieur, sorte de forteresse du savoir, des salles extraordinaires accueillent les lecteurs et les chercheurs. Dans la salle Labrouste, réservée aux chercheurs, peu de livres, tout le monde est rivé à son ordinateur, cerné par les étages de rayonnages déserts et sous les coupoles néo byzantines du plafond très Art Déco. L’autre grande salle, la salle ovale est emplie de fauteuils et de tables. L’atmosphère y est plus aimable et détendue. On y trouve de tout, des romans et des mangas. des livres d’art et toutes sortes de publications que l’on peut déguster comme dans son propre salon.

Autre aspect surprenant et sympathique, la cour intérieure datant de Richelieu et plantée de palmiers et de plantes exotiques. Un lieu qui fait rêver dans ce quartier un rien austère aux bâtiments massifs.

Les galeries Vivienne, Colbert et Vero Dodat sont autant de passages bordés par les galeries, les boutiques de mode et les librairies. Mais bien d’autres minuscules galeries se cachent dans ce quartier étrange.

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La Défense

Nous sommes en 1958 (ou 59) et ma mère a décidé de m’emmener au Salon de l’Enfance. Oui, à cette époque, il y avait le Salon de l’Enfance pour les enfants, les Arts Ménagers pour les femmes et le Salon de l’Auto pour les hommes. Tout cela se tenait au Grand Palais, au coeur de Paris. Mais cette fois-là, c’était ailleurs, loin. 

Il fallait aller jusqu’à la Porte Maillot en métro, puis prendre un autobus qui remontait l’avenue de Neuilly, traversait le pont et pénétrait dans une zone délabrée, un no man’s land qui semblait avoir été bombardé. Tout cela pour arriver à un rond point orné d’une haute statue très héroïque (La Défense de Paris). Mais mon regard fut aussitôt attiré par un bâtiment bizarre, une gigantesque voute de béton posée sur des demi-cercles de vitrages. Une chose comme je n’en avais vu. Et là-dedans se tenait le Salon de l’Enfance, un immense magasin de jouets et d’activités de clubs et de sport. Les attractions étaient ennuyeuses. Les jouets n’étaient pas à vendre et j’avais autant horreur des clubs que du sport. L’attraction, pour moi, c’était la voute immense.

Quelques années plus tard, mon oncle m’emmena voir le premier gratte-ciel de Paris, la Tour Nobel. Cela avait l’air vraiment très haut. Un peu plus tard, Jacques Tati règlera son compte à ces bâtiments lisses et nus comme l’esprits de ceux qui les avaient conçus.

Puis, toujours avec mon oncle, nous essayâmes la ligne qui allait de la Défense jusqu’à l’Étoile, expérience de modernité et de vitesse souterraine. C’était en 1969.

Aujourd’hui je suis retourné à la Défense où le CNIT est de plus en plus écrasé par des gratte-ciel aux formes de plus en plus torturées. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est que la vie en ce lieu est de plus en plus souterraine. La Défense est une architecture de termites, une sorte d’éminence en hauteur qui abrite un labyrinthe de vie souterraine, une vie qui est exactement celle de la plupart des « malls », ces centre commerciaux immenses inventés aux USA pour le plus grand profit d’une population décérébrée.

Et pourtant, l’horreur a du beau, le vide est grandiose comme les montagnes qui défient l’existence humaine.

C’est tout ce que n’est pas New York où les gratte-ciels s’élancent au coeur d’une multitude de communautés qui prospèrent à leur pied follement jalouses de leurs singularités. À la Défense il n’existe qu’une esplanade, un immense espace vide où s’agite une multitude de fourmis, un espace sans âme, monotone, acculturé, sans la moindre singularité.

Je me suis vite enfui de ce monde où l’homme se mue en insecte grégaire tout en ressentant la sensation du grandiose qui asservit à ce point l’esprit humain. 

La défense, un soir de pluie …

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Les rues de Lille et de l’Université

Ces longues rues ont pour principal mérité de longer de nombreux palais et et musées. qui arborent leurs façades long de la Seine. Elles ont l’élégance des arrières plans. Parallèle l’une à l’autre, elle sont bordées par les portes bien closes de nombreux hôtels particiuliers et des galerie d’art. Et ,au delàdes porches, se dissimulent des jardins inatendus.

Elles passent devant le musée de la Légion d’Honneur et le musée d’Orsay. tout en échappant à la noria des touristes qui courent au musée d’Orsay et fréquentent les nombreux cafés et boutiques touristiques concentrées dans la rue de Bellechasse.

Le musée de la Légion d’Honneur est un minuscule écroin pour toutes les vanités humaines.

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Les Hôtels du Marais

Binh est arrivée du Vietnam hier, le 23 juillet. Elle ne rêvait que d’aller à Paris, mais tout le monde affirmait que Paris était impraticable en raison des Jeux Olympiques et de la folie de la maire de Paris.

Pourtant nous sommes parvenus dans la ville sans encombre, contemplant les longues filles de voiture plongeant des avenues aussi désertes qu’interdites.

Mais, les rues étroites du Marais étaient parfaitment libres d’accès, envahies de touristes curieux et décontractés. Beaucoiup des plus beaux hôtels du Marais étaient ouverts et offraient des écrins somptueux pour des expositions diverses eet attrayantes. Nous avons caboté de prote cochère en porte cochère pour decouvrir les façades grandioses de ce quartier de plus en plus magnifique.

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La Montgolfière dans la nuit

La cérémonie d’ouverture des jeux olympiques 2024 s’était achevée par l’allumage de la vasque qui se trouvait être une montgolfière dorée emportant au ciel le spectacle, le sport et nos esprits.

Les spectateurs émerveillés se sont même pris à rêver que ce ballon magique demeure et devienne un nouveau monument dans le firmament de la capitale.

Il faut dire que cette flamme envolée a bien belle allure et qu’elle ajoute encore plus de magie à la beauté de la capitale.

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La montgolfière de jour

Depuis quelques années, un ballon captif est installé dans le parc André Citroën, ce beau jardin qui a remplacé les usines automobiles, orné de jeux d’eau pour le plus grand plaisir des enfants et de grandes serres pour le plus grand bonheur de la végétation.

Ce ballon captif, qu’on appelle montgolfière parce que cela sonne mieux, permet de s’élever à 160 mètres et de contempler Paris et la Tour Eiffel d’où la vue est infiniment meilleure car non obstruée par les affreuses tours du front de Seine. Mais, ne boudons pâs notre plaisir, l’impression de voler est bien là et on se sent dans la peau de Phileas Fogg.

Le vol ne dure qu’une dizaine de minutes. Un petit coup de vent le rend juste un peu plus palpitant …

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De Nôtre Dame à l’ïle Saint Louis

Depuis que Nôtre Dame a brûlé et qu’on a entrepris de la restaurer, elle s’est habillée d’immenses grues qui sont comme des sceptres à sa majesté. Et cela attire toute une noria de touristes qui viennent admirer cette résurrection, accompagnés de guides ou lisant les innombrables panneaux explicatifs qui la palissadent.

Il ne reste plus qu’à passer le petit pont qui mène à l’îles Saint Louis  que transperce une rue toute droite croisée de quelques autres, perpendiculaires et charmantes. Curieusement, l’édile de Paris n’a pas encore jugé bon de rendre cette rue piétonnière, mais sa folie est une énigme sans fond ni fondement.

Tout au long des rues de l’île Saint Louis, des boutiques pleine de charme et des estaminets à la gourmandise littéraire agrémentent la promenade de leurs surprises créatives (et onéreuses). On se plait à se perdre dans cette ligne droite qui vit au coeur du vieux Paris, dans ce quartier qui ne fut longtemps que deux îlots perdus au milieu des flots.

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L’avenue Montaigne et les Ukrainiens

Jackie avait décidé de m’emmener voir La Reine des Neige, un ballet dansé par une troupe ukrainienne. C’était aussi un prétexte pour voir l’avenue Montaigne décorée pour Noël. Le spectacle s’avéra d’un académisme digne de la troisième République, fait de pointes et d’exercices de gymnastique dans des décors au kitsch très abouti. Mais à la toute fin, après les applaudissements, la troupe montra le drapeau ukrainien et devant une salle debout, entonna l’hymne ukrainien dans une émotion intense. Rien que pour cela, la journée était sauvée.

Après les applaudissements, l’émotion surgit.

Le théâtre des Champs Élysées est un monument de l’Art Déco où le béton se dissimule sous une richesse ornementale impressionnante. La salle est de taille assez moyenne, haute et dotée d’une acoustique parfaite. De plus, toutes les places sont bonnes dans ce théâtre encore à l’italienne, mais très modernisé.

Un concert dans cette salle est toujours un plaisir grandiose.

Et l’avenue Montaigne ?

C’est l’avenue de tous les superlatifs dans le luxe. Tous les grands nom de la mode s’y trouvent, s’exposent, entre la tour Eiffel et le rond-point des Champs Élysées. Le Plaza Athénée trône à deux pas du théâtre, pas loin de chez Chanel, en face de chez Dior et Vuitton. 

C’est l’anti-Champs Élysées. Ces derniers s’exposent à la foule, laissent place à la plèbe et aux marques populaires. L’avenue Montaigne est hautaine, les magasins sont gardés par des hommes en uniformes, le petit déjeuner y coûte 73 euros. On vous laisse admirer, mais on ne vous y accueille qu’avec la morgue des majordomes de grandes maisons. Même les voitures y sont luxueuses, rutilantes. On ne vous offre aucune chance de vous y arrêter pour autre chose que d’admirer.

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Les Visages du Brutalisme

Le XIIIème arrondissement de Paris n’a jamais été particulièrement choyé par le destin. Au commencement, s’être marié dans le XIIIème, c’était ne pas s’être marié car l’arrondissement n’existait pas encore. Puis ce fut un quartier ouvrier où des immeubles noirs étaient planté au milieu des friches et des masures. Puis vinrent les bâtisseurs qui, dans les années 60, truffèrent le quartier de de tours de cent mètres plantées sur des dalles aussi anonymes et inaccessibles que battues par les vents. On finit par y installer la tour de l’université de Tolbiac. Puis, après 1975, les Vietnamiens débarquèrent en masse et s’emparèrent de tout ce qu’on appelle à tort le quartier chinois puis qu’on devrait plutôt dire Saigon sur Seine. Puis on y érigea une bibliothèque aussi grande qu’idiote et laide et Jean Nouvel acheva le travail avec ses deux tours de guingois. Le quartier est traversé par les voies des gares de Lyon et d’Austerlitz, ce qui, bien-sûr, n’arrange rien. Curieusement, la vie a quand même pris et s’est développée dans le treizième. Les Asiatiques sont comme les plantes sauvages qui trouvent leur place partout et se développent sur les pires sols. On va dans leur quartier se régaler et se dépayser sans lever les yeux sur les verrues de béton qui truffent l’endroit. Puis, depuis quelque temps, un nouveau phénomène se produit, tirant parti des immenses façades nues. Des visages, des silhouettes, des scènes immenses essaiment sur les façades, redonnant vie à cette architecture sans âme qu’on voudrait, aujourd’hui, célébrer. Et cela nous rappelle que la vie, quoi qu’il arrive, trouve toujours son chemin. 

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L’Entrecôte

Je devais avoir onze ou douze ans, au tout début des années soixante, quand ma mère m’emmena, avec des amis, dans un restaurant qui avait ouvert deux ou trois ans plus tôt et qui remportait un succès considérable. Cela s’appelait l’Entrecôte et on n’y servait que de la viande. Je venais de faire connaissance avec une des institutions les plus étranges de Paris.

Tout d’abord, ce restaurant ne s’est jamais appelé « l’Entrecôte », mais « le Relais de Venise ». À preuve le style normando-vénitien qui en fait la décoration, toujours entretenu comme tel depuis 66 ans. Le propriétaire de l’époque, un marchand de vin de Bordeaux, voulant faire  prospérer sa fortune sans se ruiner, avait acheté un restaurant nommé Relais de Venise, n’avait rien changé à ce qui existait et avait décidé de n’y servir qu’un seul menu fait d’une salade aux noix, d’une viande agrémentée d’une sauce tenue secrète, accompagnée de pommes allumettes, en deux services et d’un dessert unique. Une carte des vins très courte et très abordable, les bouteilles étaient stockées jusque sous les banquettes, le restaurant appartenait à un marchand de vin. On y parlait d’entrecôte, mais on y servait tout sauf de l’entrecôte puisque la viande tranchée en lamelle était toujours du contrefilet.

Le service était assurée exclusivement par des femmes (probablement pour ne pas avoir à les payer au prix des hommes). Ces femmes au caractère bien trempé tenaient l’endroit avec une énergie plutôt rugueuse.

Impossible de réserver, impossible de négocier sa place. Il fallait arriver à temps, ou bien faire la queue dehors en attendant qu’une table se libère, au fil du service expéditif du restaurant. Chaque centimètre carré du restaurant était exploité, les clients serrés autour de petites tables, avec de petites assiettes, des petits verres dans un brouhaha incessant. On déjeunait au milieu du ballet des serveuses apportant les grands plats de viande et les montagnes de frites. 

N’importe quel marketeux un peu lucide ne donnerait pas cher d’un tel programme. Or, non seulement ce restaurant n’a jamais désempli depuis sa création, mais il a suscité d’innombrables imitations au nom d’Entrecôte et à la médiocrité sans faille, tant dans la viande que dans la sauce. Il s’est multiplié à Paris et dans le reste du monde et n’a pratiquement jamais rien changé à sa formule, sinon une carte des desserts plus étoffée. Et si certains clients râlent, il en est pleins qui font la queue pour prendre leur place et goûter à cette institution presqu’aussi célèbre que Maxim’s ou la Tour d’Argent.

Son premier secret est l’excellence de sa viande qui fait avaler tous les inconvénients qui l’entourent, le second est sa sauce dont le secret a engendré toute une mythologie de recettes alambiquées autant que tarabiscotées. En fait, elle ne comporte que quatre ingrédients principaux : les foies de volaille, la crème fleurette, la moutarde blanche et le thym frais. Il n’existe que deux sauces qui sont entourées d’un tel mystère, celle de l’Entrecôte et celle du Big Mac !

Aujourd’hui, nous y sommes retournés, Jackie et moi, et, par extraordinaire le restaurant n’était pas bondé et le service beaucoup plus détendu qu’on ne pouvait le craindre. Et, une fois encore, la magie a opéré.

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La Butte aux Cailles

À deux pas du quartier chinois (vietnamien) et de ses tours surpeuplées, juste de l’autre côté de la morne avenue d’Italie, se trouve le quartier de la Butte aux Cailles et le village des Peupliers. C’est, comme son nom l’indique, une légère éminence qui, à la fin du XIXème siècle, bordait le cours de la Bièvre. 

Ce quartier était l’un des principaux sites des carrières de Paris, ce qui faisait que son sous-sol était sillonné de galeries et que la surface était souvent menacée d’effondrement. Certaines rues pavées à la surface tourmentée témoignent de ce passé. La conséquence était qu’il était recommandé de ne pas construire d’immeubles hauts dans ce quartier et, qu’à la place, les rues étaient bordées de maisons et de jardins. Les bords de la Bièvre étaient occupées par les ateliers des tanneurs, ce qui rendait le quartier insalubre et polluait terriblement la rivière. C’est ce qui justifia qu’on la couvrît pour enfin assainir ses parages.

Les carriers et les tanneurs, la Butte aux Cailles était un quartier ouvrier, hostile aux bourgeois et souvent prompt à la révolte. On y trouve encore les traces de ce tempérament tumultueux avec de nombreuses allusions à la Commune. 

Désormais, le quartier est devenu un îlot de campagne, un village paisible et convivial. Les murs sont constellés de créations d’artistes de rues pleine d’humour et d’impertinence. 

Coincé entre les HLM des années 20 et les tours de bétons du quartier chinois, c’est une oasis d’esprit et de poésie bien cachée au coeur de Paris.

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Notre Dame ressuscitée

Macron l’a voulu, les bâtisseurs l’ont fait. Cinq ans après la catastrophe, Notre Dame est revenue à la vie, bien plus belle encore qu’avant. C’est un vaisseau immaculé de pierres blondes, presque blanches, ce sont des ors qui scintillent, des fresques chatoyantes, un océan de détails qui ont repris vie, qui se sont réveillés après des siècles d’usure. On pouvait craindre que la mariée fut trop belle et que ce Moyen Âge restitué soit celui d’un Disney puérilement parfait. Non, l’émotion de l’Histoire avec un grand H vous frappe le visage comme une vague qui déferle. Face à une telle majesté, l’athée se fait mystique, surtout quand, soudain, le grand orgue lance quelques puissants accords. 

Il faut réserver pour visiter, sinon on fait la queue. Mais cette queue de près d’un kilomètre, telle que celles de chez Disney, avance au pas d’un homme tranquille et une vingtaine de minutes suffisent pour qu’on entre dans le chef d’oeuvre. La foule y est considérable, mais l’altitude de la nef absorbe la multitude qui, subjuguée par la grandeur de la cathédrale, se tient bien, visite avec recueillement. 

Parisiens, faites comme les étrangers, visitez Notre Dame, elle vous rendra plus sage.

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LA PLACE DES VOSGES

La place des Vosges est le véritable coeur de Paris. Cette place située hors de tous les axes de circulation a été préservée des affres de l’urbanisme. Hâvre de paix et lieu privilégié de l’histoire, ses passages couverts abritent des restaurants (dont Carette, le café Florian de Paris) et d’inombrables galeries esposant les oeuvres à la mode. On s’y promène hors du temps, juste à un jet de pierre de la circulation, dans un silence parfumé. Quand on poudsse une porte, on se sent projeté à la Renaissance. Cette place est un voyage dans le temps.

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PARIS PLAGE ET IRRÉEL

Emilie a eu le trait de génie de nous offrir une visite virtuelle de Paris avec masques V.R. sur le nez. Une expérience qui confronte, in situ, le réel à sa réinvention. Mais pour y aller et en revenir, nous avons décidé de nous promener un peu, tant sur les Champs Élysées (devenus une banlieue de Dubaï) que dans le Marais où, d’une manière ps virtuelle du tout, subsistent des vestiges médiévaux peu connus. Et puis il y avait Paris Plage, lui-même, qui a transformé les quais de la Seine, autrefois sillonnés par les autos de la voie express, en une kermesse jalonnée de palmiers qui font un ménage étrange avec les monuments historiques. Et je me dis qu’il faut bien toute une vie pour connaître Paris.

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LES BUTTES CHAUMONT

Les Buttes Chaumont sont, historiquement, un des lieux les plus réprouvés de Paris. Il s’agit de la colline la plus élevée de Paris, atteignant à quelques centimètres près la hauteur de Montmartre. Tandis que cette dernière est vouée aux arts et aux saints et qu’il y a toujours régné de la vie, les Buttes Chaumont n’ont guère eu ce privilège.

Ce fut d’abord le site du gibet de Montfaucon, monument sinistre bien visible de loin, rendant la justice du roi présente à tous les regards. Après la destruction du gibet, ce fut un lieu de décharge et d’équarrissage des nombreux chevaux trop vieux ou blessés de la ville. Encore un endroit de pestilence et de mort. 

On y creusa de nombreuses carrières qui, après leur abandon devinrent le repaire de nombreuses bandes de malfaiteurs. Le quartier mal famé par excellence.

Il faut attendre les travaux d’Haussmann et le projet de doter Paris de grands parcs. Et ce sera la plus grand, le plus beau, le plus surprenant et le plus valloné de Paris.

Il n’en demeure pas moins que, jusqu’à la fin des années 70, le quartier des Buttes Chaumont, jouxtant celui de Belleville, demeura un quartier populaire, déclassé, juste bon à y construire d’immenses barres de HLM. Un quartier où l’on trouve des usines, des syndicats, et même le siège du parti communiste (qui a eu la bonne idée de s’installer pile à l’endroit de l’ancien gibet).

Mais comme on l’a vu à la Butte aux Cailles, les Buttes Chaumont on su résister à l’opprobre et aux bétonneurs de tous poils. Tout un réseau de petites rues et de venelles a subsisté et est devenu, depuis le début du nouveau millénaire le paradis des bobos et des amateurs de nature à Paris. Se promener dans le parc, s’est se faufiler entre les innombrables joggeurs qui trottent partout, le visage devenu écarlate par l’effort, les écouteurs plantés dans les oreilles. 

Et tout près de cet univers où cohabitent les tours, les ruelles villageoises, les bars et associations prolétaires et le parc, s’est agglutiné tout un monde de commerces et de restaurants asiatiques, comme dans le treizième. C’est l’occasion de se régaler au Lao Siam, une des meilleurs restaurants thaïlandais à ma connaissance.

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