Cela fait plus d’un mois que nous vivons confinés, habités de la certitude que nous ne sortirons pas de sitôt. Malgré notre jardin et la tranquillité de notre vie de retraités pleins d’imagination, la nostalgie nous visite des horizons lointains, des dépaysements magiques que nous offrait la vie.
C’est ainsi que m’est revenu le souvenir délicieux des îles grecques.
Skiathos, Mykonos, Alonissos, Andros, Skopelos. Ce sont les îles grecques, des paradis saupoudrés au gré du vent au coeur de la Méditerranée, entre la Grèce et la Turquie.
Pendant plus de quinze ans nous sommes partis pour ces îles, surtout Skiathos où notre ami Thomas nous louait sa jolie maison d’architecte. Nous y allions avec nos filles et avec Sophie pour y passer de longs séjours entre le soleil et la mer.
Nous avions, là-bas, un gros 4×4 multicolore dont nous avions retiré les portières. Toute l’île savait que nous étions là car notre voiture nous annonçait. Au fil des ans, nous étions devenus familiers de l’ile et on nous accueillait en amis.
Chaque plage avait sa taverna, chacune différente de sa voisine. Certaines étaient des cantines avec des bancs, d’autres étaient de petits restaurants traditionnels, d’autres des lieux branchés, new wave. Nous y buvions de l’ouzo en rajoutant à nos verres de l’ouzo que nous avions apporté en cachette. Nous appelions ça le « miracle ».
Nous adorions aller au bout de chemins cahoteux vers des plages perdues où un pêcheur avait bâti son estaminet de plage où séchaient des poulpes sur les traverses de bois. Une radio criaillait des chansons grecques et plaintives. On y croquait des mezzes en buvant du résiné.
Le jour de mon anniversaire, Costas nous amenait sur la côte avec son bateau. Dans une taverna de la côte, des pêcheurs nous attendaient avec des langoustes dans des sacs en plastique… Nous les dévorions toutes, Costas dévorait tout ce que nous ne mangions pas, surtout la tête !
Quand nous repartions, dans le petit avion qui nous ramenait à Athènes, Jackie, invariablement, pleurait.
Skiathos était notre île de rêve, entourée de plages, de dauphins et de quelques méduses. Nous attendions pour aller en ville que les paquebots et leurs troupeaux de touristes hébétés aient levé l’ancre. Alors la ville était à nous, tranquille, pleine de musique jouée aux coins de rue, répandant ses parfums délicieux dans la nuit tiède.
Aujourd’hui, nous rêvons de retourner sur notre île, mais les filles ne seront plus là pour s’émerveiller et les souvenirs joueront à nous faire regretter le passé. Nous finirons bien par céder !
Voici quelques images de cette époque merveilleuse :
Puissent ces petits bonheurs éclairer votre confinement …